Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Vendredi 21 février 2025 : l’auteur et compositeur Marc Cerrone. Il sort le 21 février 2025 un nouvel album "Disco Symphony", une exposition lui est consacrée à la Philharmonie de Paris, "Disco - I'm Coming Out" où il est en concert ce vendredi et samedi, il sera au Transbordeur à Lyon.
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00:00Bonjour Marc Céronne. Bonjour. Bon bonjour Céronne quoi. Vous êtes considéré comme un empereur de la nuit,
00:05agitateur des boules à facettes à travers vos titres Give me love, Supernature ou encore
00:09Love in C minor depuis 50 ans et plus
00:14récemment lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024. Je crois que c'est un moment magique pour vous.
00:19Pour beaucoup vous êtes indissociable de l'arrivée du disco en France, un pilier, même passionné des rythmes
00:24effrénés depuis vos 12 ans et votre première batterie
00:27offerte par votre mère pour canaliser votre énergie débordante. C'est Otis Redding pourtant qui vous a
00:34donné envie de faire de la musique. Le Club Med
00:37vous a mis le pied à l'étrier avec votre groupe Les Congas vous offrant d'être repéré par Eddie Barclay, votre premier producteur.
00:45Aujourd'hui vous êtes au coeur de l'exposition à la Philharmonie de Paris Disco I'm Coming Out.
00:49Vous serez à la même philharmonie que votre concert Disco Symphonie le 21 février prochain donc ce soir.
00:56C'est un clin d'oeil à votre dernier album qui est sorti aujourd'hui Disco Symphonie. Cette rencontre, vous l'attendiez
01:03Marc ? Je trouve que vous avez tout dit.
01:05Je peux partir ?
01:07Cette rencontre...
01:10Non, non, c'est des choses qui arrivent dans la vie
01:13constamment. En fin de compte c'est
01:15c'est en novembre
01:172023, c'est-à-dire un peu moins d'un an des JO,
01:21où la ville de Nice m'a proposé de mettre mon catalogue en symphonique avec l'orchestre symphonique de Cannes.
01:27J'ai accepté, qu'on l'a fait, qui a eu un énorme succès.
01:30C'est comme ça que c'est tombé dans les oreilles de Victor Lemaine qui était directeur de la musique des JO.
01:36Comme quoi les coups amènent à un autre coup.
01:39J'ai un peu l'impression d'être sur une grosse vague qui n'en finit pas et je surfe, je sers des tas la hauteur.
01:46Et la proposition d'ailleurs de jouer pareil avec l'orchestre symphonique à la Philharmonie est venue il y a un peu plus d'un an.
01:56C'est des choses qui...
01:58J'ai été garni avec la vie, je crois que j'ai un peu beaucoup travaillé, mais je suis bien récompensé je trouve.
02:04Ça montre justement le parcours effectué à Disco Symphonie, c'est-à-dire que
02:10on le retrouve dans cette exposition, il y a une batterie.
02:13La batterie, c'est vraiment le point de départ dans votre vie, alors il y a le côté
02:18très agité que vous aviez, c'est-à-dire que vous faisiez, on va pas se mentir, virer de partout à l'école, mais il y avait surtout
02:25une absence paternelle qui a été très lourde et que votre maman a voulu combler au moment de leur séparation.
02:31Oui, et le fait qu'elle, c'est sans l'idée, je n'avais pas d'objectif, je n'avais pas pensé à ça,
02:38le fait qu'elle me stimule
02:42pour me stimuler en fin de compte
02:45avec l'instrument de la batterie, quelle idée, heureusement que c'était la batterie, parce qu'elle ne s'est pas trompée du tout.
02:51C'est grâce à la batterie d'ailleurs que
02:54j'ai trouvé ce rythme
02:56avec Congas, que j'ai découvert ce pied tous les temps, avec cette charlée qui est l'after beat avec la caisse claire,
03:04que je faisais pour, il y avait deux percussionnistes dans le groupe qui partaient en solo,
03:08ça pouvait durer 6-7 minutes, c'est long, vous savez, sur scène, 6-7 minutes,
03:12mais j'ai compris que le public était, on pouvait l'amener où, on voulait quoi avec ce rythme.
03:19Au bout de trois ans, quatre ans, j'ai quitté le groupe et au bout d'un an, je me suis tellement ennuyé,
03:24je me suis dit je vais faire un dernier album qui était Love in C minor, et je me suis souvenu de ce rythme.
03:29Donc aujourd'hui que l'exposition, en France en plus,
03:33que la France reconnaisse en fait que le disco est un vrai style musical et non pas une mode,
03:39je bois du petit lait, je vous assure.
03:41Le fait d'avoir influencé des groupes comme Daft Punk, ou même toutes celles et ceux qui vous ont repris,
03:50ça vous touche ? Est-ce que ce n'est pas la plus belle récompense ?
03:54Bien sûr, bien sûr, bien sûr, bien sûr, mais ça a commencé tôt, ça a commencé en 82 avec mon premier sample de batterie,
04:05je crois que c'est le premier groupe hip-hop et le premier hit single hip-hop avec un groupe qui s'appelle Rondy MC.
04:1582, et j'en ai eu dans tous les années 80, 80, j'ai toujours laissé faire,
04:20et même les Daft, qui sont venus clairer trois ans après,
04:26ça m'a toujours flatté, j'ai jamais pris ça en me disant, oh comme un vol, est-ce qu'il y a ça ? Moi je trouve que
04:34même les copies qu'on fait, que ce soit dans les sacs à main ou des machins, on ne copie qu'est-ce qu'il y a des succès,
04:40qu'est-ce qu'on a envie de porter, donc moi ça m'a flatté dans ce sens-là. A la fin des années 90, début 2000,
04:49là j'ai commencé à me réveiller quand Bob McCartney m'a envoyé un courrier
04:55avec un CD à l'intérieur où il avait, avec son équipe, ils avaient pris Good Night Tonight de Wings, son groupe fétiche,
05:02et ils avaient pris mon instrumental de You Are The One, et ils ont fait ce qu'on appelle la match-up,
05:08qui était magnifique, et là il me dit, j'étais d'accord, on fait 50-50 sur tout.
05:14Voilà, ça m'a donné un ton d'étonnateur, donc j'ai passé ça à ma maison de disques, les gens qui s'occupent,
05:19avocats et autres,
05:21de tout rattraper, on a tout rattrapé, il n'y a pas eu de problème,
05:26personne a réchigné
05:28de venir clairer, comme on dit.
05:30Supernature, c'est l'un de vos plus gros tubes, avec Give Me Love aussi,
05:35puisqu'on a évoqué déjà Love in C Minor.
05:38Aujourd'hui, parce que les JO...
05:41C'était la VOF de
05:43le Brigade Mondaine, on a oublié de le préciser, à l'époque déjà il y avait plus de 10 millions d'exemplaires qui étaient vendus.
05:50Physique ? Voilà, là le fait qu'aux JO,
05:53ce soit cette musique qui ouvre les JO.
05:56Je crois que ma maison de disques m'a dit, d'ailleurs, pendant les dix jours,
06:01ça a été entre numéro 1 et numéro 2, Shazam Monde.
06:06Je crois qu'il y a eu plus de 200 millions de streams dans les huit jours.
06:11Ça a réveillé tout le catalogue, bien sûr c'était très important.
06:15Et en plus, Venons de la France, qui a quand même été...
06:18Là aussi je me répète un peu, mais c'est pas grave,
06:22la phrase
06:23« Nul n'est prophète », je sais ce que je savais dire en France.
06:26Alors c'est vrai que j'ai vécu près de 22 ans
06:29aux Etats-Unis, parce que c'est là-bas que ça se passait, et que quand je revenais en France c'était pas pareil, quoi, j'étais
06:38considéré comme un mec de mode, un peu pas fréquentable, la nuit, l'alcool, le sexe,
06:44que représente le monde de la nuit.
06:46Ils se sont un peu trompés.
06:50Donc c'est pour ça, une fois de plus, je me répète, que la France ait choisi, quand j'ai demandé
06:54à Victor, quand il m'a annoncé qu'à l'unanimité, tous les dirigeants, tous les responsables, tous les décideurs,
07:01l'Elysée inclue, avaient choisi que Supernature était le plus représentatif
07:06d'un titre français dans le monde, mais très international, bref et bref et bref.
07:11Ça m'a énormément flatté, bien sûr, parce que je me suis dit que c'était pas vrai.
07:15Ça m'a énormément flatté, bien sûr, et ensuite, à voir ce qu'ils en ont fait,
07:21la version symphonique était écrite,
07:23Victor lui a rajouté ensuite une chorale, une grande chorale, et l'a amené, en plus, encore plus haut.
07:32Evidemment, ça a été...
07:34J'ai eu beaucoup de récompenses dans le monde,
07:37mais je crois que celle-là restera l'une des
07:39des plus émouvantes, en tout cas.
07:41Fier de ces cinq décennies passées sur la scène, sur les scènes du monde entier ?
07:45Je peux pas vous dire non, j'en ai rien à foutre.
07:47Evidemment que je peux pas ne pas être fier,
07:50mais vous m'auriez interrogé, posé la même question trois ans après mes débuts, je vous aurais dit, bah oui, j'y croyais tellement pas.
07:58Déjà, se mettre en leader, quand on n'est pas chanteur,
08:03c'est pas facile. À la batterie, c'est encore plus difficile.
08:07C'est difficile.
08:08J'ai pas oublié mes origines, j'ai les pieds au sol d'où je viens, et si y'a ça, donc je remercie
08:15je remercie le ciel de m'avoir donné cette énergie.
08:19J'ai regardé, des fois, quand
08:22on a une carrière de 50 ans, on est souvent interrogé par les journalistes comme vous,
08:26et on retrace le passé. Souvent, quand je regarde derrière et que j'ai vu des barrières que j'ai passées
08:34sans aucune prétention de ma part, je les ai pas revues,
08:37je dirais presque que je suis monté dessus pour aller plus haut encore.