« C’est une maison d’amour et d’amitié ! » Monique, l’illustre patronne du Cheval Blanc à Lille, nous a ouvert les portes de son bistrot réputé pour son ambiance festive et conviviale ! 🎉
Aujourd’hui placé sous redressement judiciaire à cause d’impayés, l’établissement emblématique menace de fermer ses portes. Une nouvelle très difficile pour la patronne et tous les habitués du Cheval Blanc.
Aujourd’hui placé sous redressement judiciaire à cause d’impayés, l’établissement emblématique menace de fermer ses portes. Une nouvelle très difficile pour la patronne et tous les habitués du Cheval Blanc.
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00:00J'ai envie de mourir ici derrière mon comptoir ou derrière ma cuisine.
00:03Mon Iglis, j'suis un blanc, j'suis un blanc.
00:07Mon Iglis, j'suis un blanc, j'suis un blanc.
00:10J'suis un blanc, c'est un endroit où c'est très convivial.
00:13C'est pas perdu, mais vous me faites chier, tu dis à Chantal.
00:16Je sème de l'amour.
00:17Le dimanche, les gens qui s'ennuient, quand ils sortent du marché,
00:20ils viennent boire un petit apéro, un petit café, se restaurer.
00:23Parce que par hasard, ce serait pas l'heure de toucher la chatte à la voisine.
00:26Toucher la chatte à la voisine.
00:29Ça varie entre 20 ans jusqu'à 90 ans.
00:32Parce qu'il y a la télé.
00:34Il n'y a pas d'étiquette sur leur front.
00:36On peut avoir des avocats, des gens sans emploi et tout le monde s'embrasse.
00:39C'est une maison d'amour et d'amitié.
00:41J'ai pas le temps de m'amuser, j'ai le cheval blanc.
00:44Le soir, je m'endors, je me dis qu'est-ce que je vais faire comme plat du jour demain.
00:47Et ça me donne un bon sens.
00:49C'est pour la famille, qui soit toujours humile.
00:52Que la joie nous apporte, et qu'il n'y aura plus qu'à déguster.
00:56Ici, nous sommes au Cheval Blanc, 56, rue des Sarrazins, Lille-Oisem.
01:00À la vôtre, Néo !
01:02Je m'appelle Monique, Monique Leroux.
01:05Je suis née à Quai-dans-la-Somme.
01:07Et mes parents ont atterri ici quand j'avais une dizaine d'années.
01:11À Lille.
01:12Vous êtes de quel âge ?
01:1371 ans et je travaille comme une jeune fille.
01:16Tous les jours.
01:17Je passe ma belle retraite au Cheval Blanc.
01:20Il y a pire, vous savez.
01:22Il vaut mieux être là qu'à aller à l'EHPAD.
01:24Ici, c'est une bonne maison de retraite.
01:26Ça sent bon.
01:27Regarde la joue de bœuf, elle se coupe comme un...
01:30Pour couper ma viande, je m'installe, je prends une chaise pour économiser.
01:34C'est mon moment tranquille.
01:36À partir de midi, midi et demi, on va être débordés.
01:3972 couverts de réservés.
01:41Il vaut mieux être débordés, vous savez.
01:43Ma cuisine n'est pas très grande, mais elle est pratique.
01:45Pour moi, toute seule, c'est très bien.
01:47Sinon, il faudrait embaucher et on n'a plus de sous pour embaucher.
01:51D'habitude, c'est les carbonates à la flamande dans le Nord.
01:54Mais j'en fais tellement souvent que...
01:56J'ai dit, aujourd'hui, on va changer.
01:58On va faire du bourguignon.
01:59J'aime bien regarder un peu la télé quand même.
02:01Donc, je me renseigne.
02:04La cuisine, chez mamie, ça redevient la mode.
02:07Maman a cuisiné beaucoup de bons plats en sauce.
02:10Bien chaud, bien comme il faut, bien mijoté.
02:12C'est réconfortant et puis ça tient au corps.
02:15Parce qu'on aime bien les restaurants gastronomiques,
02:17mais on sort de là, on a encore faim.
02:20Bonjour !
02:21C'est Patrick ?
02:24Non, c'est pas Patrick.
02:25Je mélange.
02:26Bonjour, Rémi !
02:27Ça va ?
02:28Ça va et toi ?
02:29J'ai rêvé de toi, il n'y a pas longtemps.
02:32Un beau rêve !
02:34Si tu n'y avais rien...
02:35Non, c'est pas ça que je veux dire, mon frère !
02:39En plus, en tant qu'affaire,
02:40il vaut mieux prendre un petit jeune qu'un petit vieux,
02:42qui a du rhumatisme.
02:43Vous êtes quand même la star un peu du tout.
02:45Oui, paraît-il.
02:47J'aime bien, mais bon, être star,
02:51ça me plaît parce que j'ai toujours un petit peu dans l'ombre.
02:55J'essaie de rester comme il faut.
02:58Je travaille depuis l'âge de 13 ans et demi.
03:00Parce que j'avais 14 ans le 31 décembre.
03:03J'ai passé le certificat d'études,
03:04parce qu'à l'époque, c'était comme le bac.
03:07Et le lendemain, je travaillais chez ma soeur
03:09parce qu'elle avait un restaurant.
03:10A 18 ans, j'ai connu mon futur mari.
03:12Le père de mon fils.
03:14Et je suis partie travailler à la faculté de médecine de Lille.
03:17Je voulais être femme de ménage,
03:18mais il n'y avait que ça qui se présentait.
03:20Et mon patron a dit,
03:21non, non, tu es trop jeune pour être femme de ménage.
03:24Je veux que tu sois technicienne de laboratoire.
03:27Et puis j'ai fini technicienne supérieure
03:29à la fin de ma carrière.
03:31À l'époque, on pouvait apprendre sur le tas.
03:35Capricorne !
03:36Capricorne !
03:37Et fière de l'être !
03:38Avec du caractère !
03:39Que du bonheur, ici !
03:40Voilà, je suis allumée là-bas.
03:42Je vous présente Mme Emilienne, notre chère maman.
03:46La mascotte du cheval blanc.
03:48Une icône.
03:49Les jeunes, ils l'adoraient aussi.
03:51Le cheval blanc, il existe depuis...
03:52Enfin, il a toujours existé, je suppose.
03:54Et mon fils et moi, on l'a racheté en 98.
03:58On voulait faire des concerts,
04:00mais jamais le soir,
04:01pour ne pas faire trop de bruit dans le quartier.
04:03On a continué maintenant avec les azous.
04:05Ça fait 10 ans qu'ils jouent ici.
04:07Ça va, ma poule ?
04:08En pleine forme !
04:09C'est ma maison, à côté.
04:11Ah, il y a tous les dimanches !
04:13Oui, ma chérie, tous les dimanches, mon amour.
04:15Oui.
04:1699 ans ?
04:17C'est pas ça ?
04:18Non.
04:1988 !
04:20Ah oui, enfin !
04:21Oui, oui.
04:22Moi, je me barre à peine.
04:23Monique, ces gens viennent de Normandie.
04:25Bonjour, mesdames !
04:26Un nouvel déplacement.
04:27Qu'est-ce qu'elle est belle, la Normandie !
04:29J'ai vu le Mont-Saint-Michel, hier soir.
04:32Une photo ?
04:33Oui.
04:34En photo, parce que moi, je voyage par rapport à la télé et les clients.
04:38Que c'est beau, hein ?
04:40Ils ont fait la recette du gigot présalé.
04:43C'est la pause syndicale,
04:45la pause avec la cigarette, le petit apéro avant le coup de feu.
04:48Je me régale, je suis toute seule, je suis à l'air,
04:50il fait du soleil, donc tout va bien.
04:52On est un peu psychologues, banquières.
04:54C'est un quartier populaire, cosmopolite.
04:57Il faut que ça reste populaire, parce qu'on adore.
04:59Il ne faut pas que ça reste populaire.
05:01Il faut que ça reste populaire, parce qu'on adore.
05:03Il ne faut pas que les loyers deviennent trop chers.
05:05Je ne changerai plus d'endroit.
05:07Ah, ben, j'en verrai.
05:08Bon, la pause syndicale est bientôt finie.
05:10Voilà, c'est bien comme ça.
05:12Ça va être superbe.
05:15Oh, personnelle !
05:16Vous n'êtes pas trop débordée ?
05:17Vous ne faites rien, là.
05:18Je vois que vous ne faites rien.
05:19Pourquoi pas tout de suite ?
05:20Je dois préparer les crevettes.
05:22Ma vache, c'est que tout le monde se met.
05:24Sinon, vous allez être à la cuisine, travailler.
05:32C'est un personnage, Monique.
05:34J'en irai pas de mal, puisqu'elle m'a demandé quatre fois en mariage, déjà.
05:38Et comme elle en a tué trois avant moi,
05:40il n'y a pas question.
05:42Quand elle me voit, elle me dit
05:44« Oh, comme t'es belle ! Tu ressembles à ton papy. »
05:47Peu importe qui rentre par la porte, elle va l'accueillir, lui faire un câlin.
05:50On a quand même voyagé un petit peu en France
05:52et je n'ai jamais vu ça ailleurs.
05:54Donc, chaque fois qu'on vient à Lille,
05:56on ne peut pas manquer Monique.
05:58C'est une femme au cœur immense.
06:12C'est le bistrot.
06:13Après la guerre, après le travail,
06:15les gens venaient se réunir dans des endroits comme ça.
06:28C'est quoi Monique ? C'est quoi ce bistrot ?
06:30C'est Lille ?
06:31C'est Lille ?
06:32C'est quoi ce bistrot ?
06:33C'est Lille ?