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Agressée à 9 ans, Amélie Lévêque est une des 300 victimes du chirurgien pédophile Joël Le Scouarnec. À l'occasion du procès qui s'ouvre ce lundi, elle compte affronter le regard de son agresseur

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Transcription
00:00Alors là, c'est le compte-rendu du docteur Le Squarnek,
00:03comme quoi il m'a bien opéré le 27 janvier 1991 d'une appendicite.
00:10Quand je l'ouvre, je lis des choses, je découvre des choses et c'est juste à vomir.
00:16Pour refermer vraiment le chapitre Le Squarnek, il faut que je sois reconnue comme victime.
00:23Parce que sinon, ça va être très difficile pour moi de me reconstruire.
00:30Alors ça se passe en 2019, à la fin de l'été, vers le mois de septembre.
00:48J'ai lu un article sur un journal de chez moi, un journal local,
00:53où ils expliquaient un début d'affaire, Le Squarnek,
00:57comme quoi il y avait eu des agressions et des viols sur des patients à la clinique La Fontaine et à l'hôpital de Loche.
01:05Et en fait, à la lecture du journal, je me suis dit, c'est moi, il m'est arrivé ça, je pense que c'est moi.
01:14Donc à partir de là, ça a été très compliqué pour moi.
01:19Il y a eu le côté, j'ai une réponse à ce qui m'est arrivé,
01:23j'ai une réponse à pourquoi je fonctionne comme ça dans ma vie.
01:27Donc ça a été révélateur de plein de choses sur toute mon enfance et mon adolescence.
01:35J'avais tellement de séquelles de cette opération qui était là,
01:39mais que personne n'expliquait, que personne n'arrivait à expliquer.
01:42Ma famille, mon médecin, moi-même.
01:44C'était totalement irrationnel, cette peur des hôpitaux, cette peur des soins, cette peur des médecins.
01:54Le procès
02:07Là, j'ai repris la thérapie avant le procès,
02:10parce que finalement, on attend ce procès depuis tellement longtemps,
02:14on l'a tellement imagé, on l'a tellement attendu qu'il est là.
02:20Pourquoi me cacher ? Pourquoi avoir honte ?
02:23Ce n'est pas à moi d'avoir honte et cette affaire est tellement énorme
02:27que je pense qu'à nous tous, on doit faire changer de camp la honte.
02:32J'espère que ça va donner envie à d'autres de le faire,
02:36parce qu'on voit quand même que les victimes ont tendance à se protéger, à se cacher.
02:42Et je pense qu'à l'image de Mme Pellicot, on ne doit pas avoir honte justement.
02:48Moi, pour mon travail de deuil, on va dire, pour refermer vraiment le chapitre, le squarnec,
02:55il faut que je sois reconnue comme victime.
02:58Parce que sinon, ça va être très difficile pour moi de me reconstruire.

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