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00:00On va parler de la vôtre, on va parler de l'économie, de déficit, parce que, évidemment, la France est en très mauvaise position sur ces sujets-là.
00:06Mais d'abord, l'actualité, c'est Richard Ferrand, évidemment, cette nomination validée par le Parlement à une voix près.
00:12Quelle est la stratégie du Rassemblement national ? Vaste question.
00:15Écoutez comment l'un des députés du RN a motivé cette décision de ne pas avoir voté contre Richard Ferrand.
00:23Si ça ne devait pas être Richard Ferrand et si Richard Ferrand n'était pas, évidemment, envisagé pour la chose, ça aurait été qui ?
00:31Éric Dupond-Moretti, Christiane Taubira ? Je veux dire, à un moment donné, il y a le choix du moins pire.
00:35Et moi, ainsi que le groupe RN, nous ne voulions pas du Conseil constitutionnel dirigé par Christiane Taubira et donc par le nouveau Front populaire.
00:43C'est ça, la réalité. Et je trouve assez hypocrite que certains qui nous attaquent ne veulent pas voir la vérité et voir ce qu'il y avait en réserve de Richard Ferrand.
00:52Alors oui, il fallait faire le choix du moins pire. Bon, je vous avoue que le choix de l'abstention était le nôtre. Et la démocratie a été jouée.
01:00Voilà pour Brian Masson, porte-parole du groupe RN à l'Assemblée nationale, le choix du moins pire, Gautier Lebret. C'est une stratégie qui s'entend ?
01:07Oui. Alors le RN brandit deux épouvantails, Christiane Taubira et Éric Dupond-Moretti.
01:12On n'a pas la preuve qu'Emmanuel Macron s'apprêtait à les nommer si Richard Ferrand était retoqué. Il est vrai que...
01:19Leurs noms n'ont pas circulé ?
01:21C'est ce qu'ils ont dit.
01:23C'était des noms pour faire en sorte que Richard Ferrand soit validé à la tête du Conseil constitutionnel.
01:32Des épouvantails ?
01:33Voilà, des épouvantails pour faire peur en disant on va faire passer Christiane Taubira avec les voix du nouveau Front populaire ou Éric Dupond-Moretti.
01:39Éric Dupond-Moretti, il est sur scène en ce moment et il est redevenu comédien. Mais bon, tout est possible. Bref, le RN a fait cela.
01:45C'est un métier fort honorable, mon cher Gautier.
01:47Qui a dit que ce n'était pas honorable ?
01:49Il vous dit qu'il est redevenu comédien.
01:51Il est revenu comédien, c'est factuel.
01:53La question c'est a-t-il été vraiment un jour ministre.
01:55Il l'a été et il a fait des choses.
01:57Oui, comme la césure.
01:59Allons-y, ce n'est pas le sujet.
02:01C'est un autre sujet.
02:02Et sur le RN, il y a deux intérêts pour le vote de Marine Le Pen pour que Richard Ferrand lui soit redevable.
02:08Un, si elle devient un jour présidente de la République, évidemment le référendum sur l'immigration.
02:15Quelqu'un comme Bruno Rotaillot vous dit que c'est absolument possible aujourd'hui et qu'il ne faut même pas changer la constitution si on fait une loi sociale sur l'immigration.
02:24Et puis, évidemment, le 31 mars prochain, vous savez que Marine Le Pen sera devant les juges et qu'elle risque l'exécution provisoire.
02:30Et que le Conseil constitutionnel va se prononcer sur la constitutionnalité de la rendre inélugible.
02:38Vous croyez vraiment que c'est donnant-donnant, que c'est aussi gros que ça ?
02:40Écoutez, en tout cas, peut-être que ça ne se dit pas aussi nettement en coulisses, mais quand vous faites en sorte que quelqu'un obtienne un siège,
02:47vous espérez peut-être qu'une décision qu'il doit rendre début avril peut vous être favorable.
02:52J'entends ce que vous dit Gautier Le Pen.
02:53Qu'est-ce que vous en pensez ?
02:55De la stratégie du RN et du fait que...
02:58Moi, je ne sais pas. Ce que vous dites, c'est possible.
03:01Moi, je ne sais pas. Je crois surtout que lorsqu'il était président de l'Assemblée,
03:06Richard Ferrand, il recevait tout le monde, il était très courtois,
03:12il a tout fait pour que chaque parti ait une commission,
03:17ce qui n'a plus été le cas, bien que Mme Le Pen ait augmenté sérieusement le nombre de ses députés.
03:23Que des députés LR, par exemple, laissent passer une commission économique à LFI plutôt que donnée au RN,
03:31ça l'avait, je sais, beaucoup choqué. Je crois qu'il l'avait dit.
03:33Donc, c'est quelqu'un qui essaie de considérer tout le monde, de porter de l'attention à tout le monde.
03:38Il dit que quelqu'un qui est élu par le peuple a sa place dans le Parlement.
03:42Et je crois que c'est cette façon de les considérer qui a fait qu'il leur envoyait un peu...
03:48Il disait que le RN n'était pas dans le champ de l'humanisme quand même en 2022
03:52et que Marine Le Pen tenait une position radicale à l'inverse des valeurs qu'ils font de nos hommes français.
03:56Oui, mais quand on est en campagne, il arrive qu'on dise des choses pareilles.
04:02En campagne, les choses s'exacerbent. En tous les cas, lui, comme président,
04:05il a été un président qui...
04:07De l'Assemblée.
04:08De l'Assemblée.
04:09Qui était consensuel.
04:10Qui était consensuel.
04:11Je crois le jeune.
04:12C'est vrai que pour abonder dans le sens des propos de Catherine Ney,
04:14quand vous discutez avec Marine Le Pen aujourd'hui de ce qu'elle espère dans cette configuration politique
04:18et dans cette Assemblée, en réalité, elle ne pense pas que...
04:21En tout cas, selon ses idées à elle, elle ne pense pas que l'Assemblée actuelle va sauver le pays,
04:25que les réformes qui vont être proposées vont être bonnes, etc.
04:27En revanche, elle espère sauver les meubles sur le plan politique, sur le plan des idées.
04:30Et ensuite, elle espère aussi obtenir le respect.
04:33Et la vérité, c'est que c'est la seule chose qu'elle peut réellement obtenir,
04:35c'est le mot qu'elle a le plus souvent à la bouche,
04:37c'est le respect de la part de ses adversaires politiques.
04:39La censure de Barnier, je pense, se joue en partie sur le manque de respect
04:41qu'elle a imaginé de la part du Premier ministre.
04:44C'est-à-dire, son entourage, elle-même, a essayé de prendre des contacts très en amont
04:47au moment du vote du PLFSS.
04:49Ils ont considéré qu'ils n'étaient pas assez reçus, pas assez écoutés.
04:51Et même si, à la fin, dans le sprint final,
04:53elle a obtenu quelque chose, elle a trouvé qu'elle n'avait pas été assez respectée.
04:57Aujourd'hui, Richard Ferrand, même si vous avez raison,
04:59ses propos, en effet, dans un contexte de campagne, ont été prononcés.
05:02Mais quand il était en fonction, il a respecté le RN.
05:05Le RN, ok. François Pipponi, je voudrais te dodeliner de la tête.
05:08Oui, je pense que c'est un mauvais point pour Richard Ferrand,
05:11pour le Conseil constitutionnel,
05:13parce que c'est un président qui sera nommé dans les pires des conditions,
05:16et pour le Rassemblement national.
05:18Parce que ça donne... Je ne sais pas s'il y a eu accord, pas accord,
05:21mais le sentiment pour les Français de ce soir,
05:23c'est que nos dirigeants, y compris le RN,
05:26se mettent d'accord, pour essayer de gagner, d'avoir des avantages.
05:29Et ce n'est pas une belle image de nos institutions,
05:32donc je pense que moi, c'est dommage, parce que ces institutions,
05:34elles s'habillent depuis longtemps, et là, ça continue.
05:37On ne peut pas avoir été le chef d'une...
05:39Enfin, quand on a fait une élection législative en disant
05:42on ne veut pas du RN, on fait un front contre le RN,
05:44accepter ensuite d'être désigné grâce au RN.
05:46En tout cas, il faut qu'il y ait un peu de morale, un peu d'honneur.
05:49Voilà, donc je pense qu'il va accepter...
05:51Il y en a.
05:52Oui, mais c'est...
05:53Emmanuel Madel, rapidement.
05:55Moi, je rejoins ce que dit madame Né, et puis Geoffroy.
05:58Je pense qu'il a été un excellent président de l'Assemblée nationale.
06:02Il a eu le souci de présider en tenant compte
06:05des différents groupes parlementaires.
06:08Et effectivement, qu'il a tenu compte, il a respecté le RN,
06:11et ça, c'est extrêmement important.
06:12Édouard Tétrault.
06:13Écoutez, ça sent quand même le système et l'institution à bout de souffle.
06:19Devoir sa nomination à une abstention du RN,
06:24effectivement, comme vous le soulignez, ça ouvre des questions.
06:28Quelle est la contrepartie du deal ?
06:30Il y en a forcément une, donc ça entache la nomination.
06:34Et il est très vraisemblable, très probable,
06:37que le prochain président de la République se donnera pour tâche
06:41de revisiter, un, les missions du Conseil constitutionnel,
06:45deux, son périmètre, notamment en regardant
06:48comment font les États-Unis dans son domaine.
06:51On rappelle que le président est là pour neuf ans.
06:54Les États-Unis, les membres de la Commission sont politisés
06:58et reconnus comme tels, mais de la Cour suprême, non.
07:01Donc je ne sais pas si c'est mieux, comme en Allemagne,
07:04les représentants des partis, je ne sais pas si c'est mieux non plus.
07:07La Cour suprême, ce sont des juristes.
07:09Et en Allemagne, ce sont des représentants.
07:12Aujourd'hui, on avait un Conseil constitutionnel
07:14composé de chaque membre des partis de l'Assemblée aujourd'hui.
07:17Moi, je crains le pire, vous voyez.
07:19Donc rien n'est parfait.
07:21Et moi, je trouve que s'il a une voie,
07:25il y a souvent à une voie, qu'est-ce que vous voulez,
07:27la Troisième République, elle est née à une voie.
07:29La mort de Louis XVI, hélas pour lui, elle a été votée à une voie.
07:32Il y a plein de choses comme ça dans l'histoire qui font à une voie.
07:35Et la raison, c'est plus les LR,
07:39qui sont des alliés un jour, des ennemis le lendemain,
07:45et qui ont voulu punir, enfin voilà,
07:48montrer qu'ils étaient des opposants à Emmanuel Macron.
07:50Alors, Gauthier, Gauthier Lebret.
07:52Je voulais simplement dire que dans la même journée,
07:55vous avez l'un des plus proches d'Emmanuel Macron
07:57qui prend le Conseil constitutionnel.
07:59Un socialiste.
08:00Donc ça fait un peu les petites politiques entre amis.
08:02Et vous avez le Conseil d'État qui valide la fermeture de deux chaînes.
08:06Je trouve que l'état de la démocratie en France
08:08après la journée qu'on est en train de vivre aujourd'hui,
08:10ressort abîmé.
08:11Absolument.
08:12C'est tout ce que j'ai envie de dire.

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