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00:00A 13h03, je vous parle maintenant du procès de Mehdi Nemouch et de 4 co-accusés pour l'enlèvement, la séquestration de 4 journalistes français.
00:08Et ce procès se poursuit à la cour d'assises spéciale de Paris, où vous vous trouvez pour Europe 1, Jean-Baptiste Marty.
00:14Aujourd'hui, les otages vont se succéder à la barre, et le récit de l'un d'entre eux, Edouard Elias est glaçant.
00:20À la barre, vêtu d'un costume noir, Edouard Elias, 22 ans, en 2013, raconte son arrivée à Aleppo en Syrie.
00:265 hommes nous arrêtent en checkpoint. Là, je me dis, ça pue, l'exécution sommaire se remet mortile face au président, et il poursuit.
00:34Ils nous mettent une cagoule sur la tête et nous embarquent. On nous dit que c'est l'été islamique.
00:38Dans la salle d'audience, le public est suspendu aux paroles d'Edouard Elias.
00:42Nous sommes emmenés dans une cellule. Je passe 20 jours à côté d'une salle de torture, et il enchaîne sans hésiter, comme si c'était hier.
00:49C'était hallucinant, on entend parler français. Vas-y, frappe-le, vas-y, tue-le.
00:53On entend même parler de poulets. Ce ne sont pas des otages comme nous, eux. Ce sont des gens qui avaient l'air en pleine forme, raconte-t-il la voix nouée.
00:59À chaque fois qu'on parlait français et qu'on sortait de la cellule, on se faisait lyncher.
01:04On se sentait vraiment visé par le geôlier français, sur sa droite, dans le box.
01:08Mais Diné Mouche ne lâche pas du regard l'ancien otage, très attentif, aucune réaction sur son visage.
01:13Edouard Elias se tourne vers celui qu'il considère comme étant son ancien bourreau.
01:18Ce que j'ai entendu ces derniers jours, c'est bien cette voix, cette diction.
01:22Je suis formel, cette voix, c'est celle qui m'emmerdait en permanence en cellule, conclut-il.
01:26Les récits des autres otages sont prévus cet après-midi.