Le principal suspect dans le meurtre de Louise, 11 ans, a précisé aux enquêteurs qu'il était alors "très en colère après une dispute avec un joueur en ligne" dans le jeu Fortnite. Son intention était "de racketter une personne pour se calmer". De quoi relancer le débat autour des dangers supposés des jeux vidéo.
C’est une petite phrase qui a remis un débat usé sur le devant de la scène : les jeux vidéo rendent-ils les joueurs violents ? Le procureur de la République d’Évry a indiqué dans une conférence de presse mercredi 12 février que le suspect dans le meurtre de Louise, 11 ans, avait affirmé avoir voulu initialement "racketter une personne pour se calmer". Une pulsion qu’il dit avoir ressentie après une altercation lors d’une partie de Fortnite, populaire jeu de tir sorti en 2017.
Une justification qui met directement en lien le jeu vidéo et le comportement du joueur dans la réalité. Pourtant, la recherche scientifique sur le sujet est formelle : "On ne peut incriminer les seuls jeux vidéo" en cas de comportements violents, rappelle Didier Courbet, professeur en communication et directeur de recherche à Aix-Marseille Université, spécialiste des effets des écrans sur les adolescents et les adultes. Il précise encore, "malgré plusieurs recherches scientifiques rigoureuses, il n’y a pas de lien avéré entre le passage à l’acte dans le cas de meurtres et le fait de jouer à des jeux vidéo."
C’est une petite phrase qui a remis un débat usé sur le devant de la scène : les jeux vidéo rendent-ils les joueurs violents ? Le procureur de la République d’Évry a indiqué dans une conférence de presse mercredi 12 février que le suspect dans le meurtre de Louise, 11 ans, avait affirmé avoir voulu initialement "racketter une personne pour se calmer". Une pulsion qu’il dit avoir ressentie après une altercation lors d’une partie de Fortnite, populaire jeu de tir sorti en 2017.
Une justification qui met directement en lien le jeu vidéo et le comportement du joueur dans la réalité. Pourtant, la recherche scientifique sur le sujet est formelle : "On ne peut incriminer les seuls jeux vidéo" en cas de comportements violents, rappelle Didier Courbet, professeur en communication et directeur de recherche à Aix-Marseille Université, spécialiste des effets des écrans sur les adolescents et les adultes. Il précise encore, "malgré plusieurs recherches scientifiques rigoureuses, il n’y a pas de lien avéré entre le passage à l’acte dans le cas de meurtres et le fait de jouer à des jeux vidéo."
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00:00Dans les recherches scientifiques qui ont été menées sur les effets des jeux vidéo,
00:11on sait que sur les crimes, on n'a aucune preuve qu'il y ait de lien direct ou indirect
00:18avec les jeux vidéo.
00:19Alors effectivement, on a des recherches qui distinguent dans les effets des jeux vidéo
00:23deux aspects.
00:24Il y a les effets à court terme, c'est-à-dire en gros dans la demi-heure qui suit, et on
00:29sait que quand on joue à des jeux vidéo violents, on a tendance à avoir dans la
00:33demi-heure qui suit des pensées qui sont un peu plus agressives, des émotions un peu
00:38plus agressives et des comportements qui, si l'environnement dans lequel le joueur
00:44se trouve est susceptible de mettre en action ces pensées agressives, ça peut effectivement
00:52amener dans certains cas, chez certaines personnes, à des comportements qui sont un peu plus
00:57agressifs que d'habitude, mais ce ne sont pas des comportements qui sont pénalement
01:01répréhensibles.
01:02Ça va être de l'excitation, ça peut être des insultes, ça peut aller, on l'a dans
01:07les recherches, jusqu'à quelques petites bousculades, mais en général, ça ne va
01:11pas plus loin d'une façon ou d'une autre.
01:13Et puis ça dure peu de temps.
01:14On sait en psychologie que les comportements sont multifactoriels, c'est-à-dire qu'on
01:20ne peut jamais expliquer un comportement uniquement par un facteur et uniquement un facteur.
01:25Aujourd'hui, ce qu'on sait sur ce type de crime, ce sont des crimes qui sont provoqués
01:31par plusieurs facteurs en interaction, jamais un seul, et on ne peut pas avoir le facteur
01:37jeu vidéo en tant que facteur qui provoque ces aspects-là.
01:40Il y a eu des études qui ont été menées, notamment aux États-Unis, sur les grands
01:47délinquants, sur la criminalité, sur les fusillades de masse, et certains médias disaient
01:52tout de suite, à chaud, qu'il y avait un lien entre la fusillade, les meurtres et ce
02:00que le meurtrier avait fait.
02:03Mais lorsque les recherches se sont penchées plus en détail là-dessus, les chercheurs
02:07ont montré qu'il n'y avait pas de lien, que ce n'était pas forcément des jeux vidéo
02:11violents.
02:12Donc là-dessus, on est rassuré.
02:13Ce qui provoque plutôt ce type de crime, c'est plutôt, bien sûr, des troubles mentaux
02:19qui sont mal soignés, c'est un premier point, c'est-à-dire qu'il faudrait vraiment qu'il
02:25y ait un plus grand suivi et détection des problèmes psychologiques et des problèmes
02:30mentaux.
02:31C'est des problèmes de dépression, d'anxiété qui peuvent être également mal soignés.
02:35On sait que l'environnement social joue beaucoup, c'est-à-dire que plus la personne va être
02:40dans des environnements défavorables, comme du chômage, comme de la pauvreté, comme une
02:46famille qui va être très, très conflictuelle, et plus la personne, si elle a déjà des
02:50fragilités initialement, peut effectivement, dans certains cas, passer à l'acte.