Plus les effets du dérèglement climatique sont évidents, moins le soutien à ce qu’il faut faire est important. Et des erreurs ont été commises : trop vite, trop de choses à la fois. Moment de fatigue ou retour de bâton durable ?
Retrouvez « L'édito éco de Dominique Seux » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-eco
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00:00Nicolas Demorand Dominique Seux, une page se tourne pour la transition écologique en France.
00:04Et oui, et cette page a un visage, celui d'un haut fonctionnaire qui s'en va, le secrétaire
00:08général à la planification écologique rattaché au Premier ministre, son nom, Antoine Pellion,
00:13un vrai militant, et il rejoint une entreprise spécialisée sur le sujet.
00:17Si on en parle, c'est que son départ acte le fait que l'écologie est devenue moins
00:21prioritaire depuis trois premiers ministres.
00:23Vous me direz qu'il y a aussi une ministre, Agnès Pannier-Runacher, c'est vrai, que
00:28les pouvoirs publics ont d'autres urgences, la guerre en Ukraine, le budget, c'est vrai,
00:32et que la France fait beaucoup plus d'efforts contre le réchauffement que les Etats-Unis
00:36qui passent à la broyeuse tout ce qui concerne le climat.
00:38Tout cela est parfaitement vrai, mais il y a un paradoxe, en France, comme dans beaucoup
00:43de pays, aux Etats-Unis donc, ou encore en Allemagne, plus les effets du dérèglement
00:48climatique sont évidents, plus les données s'accumulent, moins le soutien à ce qu'il
00:53faut faire est important.
00:54Les consommateurs et les entreprises regardent les coûts, ils se disent qu'en définitive
00:58un petit pays comme la France pèse peu, les démagogues tirent sur cette corde tellement
01:03facile.
01:04Alors est-ce un bref moment, classique, de fatigue avant que de nouvelles catastrophes
01:09climatiques relancent la marche en avant ou est-ce un retour de bâton durable ? Une
01:12chose paraît en tout cas évidente, ce moindre effort n'est pas un calcul rationnel.
01:18L'Europe et la France n'ont ni pétrole ni gaz, remplacer le pétrole et le gaz qui
01:22nous coûte cher chaque année, 100 milliards, par de l'électricité décarbonée est bon
01:26pour notre souveraineté, est bon pour le climat, est bon à la fin pour notre portefeuille.
01:30Et des erreurs ont quand même été faites ? Oui, trop vite, trop de choses à la fois,
01:34sur le papier tout est urgent et s'emboîte comme les pièces d'Apples, et c'est vrai,
01:38tout est urgent.
01:39Mais dans la vraie vie, de ce qui est compris et supportable, ça ne fonctionne pas, trop,
01:42c'est trop.
01:43Qu'on le regrette ou pas.
01:44Les poissons thermiques interdits d'élocation, les agriculteurs voués aux gémonies, le
01:48zéro artificialisation net des sols, les normes qui submergent l'entreprise, trop,
01:53c'est trop.
01:54Comme souvent, en physique et en économie, ce qui compte, ce sont les ordres de grandeur.
01:58Où le rare argent disponible est-il le plus rentable climatiquement, tout de suite ? Bref,
02:05si on emmerde trop les Français, pour paraphraser Pompidou, ils regardent ailleurs, c'est
02:09perdant, perdant.
02:10Et bien, les émissions de gaz à effet de serre en France ont beaucoup baissé ces dernières
02:15années.
02:16Bravo à tous.
02:17Nous sommes engagés à ce que ça continue, mais sans un coup de collier, ça n'arrivera
02:21pas.