François Bayrou est sous le feu des critiques après des révélations sur des abus sexuels au collège-lycée Notre-Dame de Bétharram, près de Pau, où ses enfants ont étudié et sa femme a enseigné le catéchisme. Ministre de l'Éducation au moment de la première plainte, il assure n'avoir "jamais eu la moindre information" sur l'affaire. Ce samedi 15 février, le Premier ministre a reçu neuf victimes de cette affaire à la mairie de Pau dans les Pyrénées-Atlantiques.
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00:00Déjà, les pères, la congrégation des pères de Bétharame porte une immense responsabilité, comme je l'ai dit.
00:08Mais l'omerta locale fait que rien ne se dit. Il ne faut pas parler.
00:14Et d'ailleurs, toute la communauté éducative n'a jamais parlé sur Bétharame.
00:19Il y a cette enseignante, Françoise Gullug, en 1997, qui va voir François Bayrou.
00:24Lui ne s'en souvient pas. Et Françoise Gullug, elle est affirmative également.
00:29François Bayrou, il a dit plus que ça. Il a dit « Je ne connais pas cette personne ». Ça vous a surpris ?
00:35Non, je ne suis pas vraiment surpris. Vous savez comment ça marche avec les hommes politiques.
00:40Ils sont surdemandés quand ils se déplacent. Il y a toujours des gens qui viennent les solliciter.
00:46Écoutez, après 30 ans... Moi, je ne veux pas défendre François Bayrou.
00:50Moi, je l'ai trouvé sincère aujourd'hui.
00:54Et à l'écoute, je n'ai pas eu beaucoup à combattre d'ailleurs pour tout ce que nous avions demandé,
01:00notamment un fonds d'indemnisation pour les victimes en dehors des prêtres qui, jusqu'à présent, n'étaient jamais indemnisés.
01:08Et puis aujourd'hui, on peut rentrer dans un processus de réparation également pour les violences physiques.
01:14Donc il y a des évolutions très positives pour les victimes.
01:17Le reste, c'est du passé. Je crois qu'à lui de s'en expliquer devant la représentation nationale, il sait très bien le faire,
01:25et d'assumer les responsabilités s'il y en a.
01:29Quant au juge Miranda, il a pris aussi la parole sur ce dossier.
01:33Moi, ce qui me surprend quand même, et c'est pour ça que je dis que la justice a dysfonctionné,
01:41c'est qu'on ne soit pas allé plus loin après le suicide du père Caricard, qui était quand même un aveu de culpabilité.
01:47Et on peut s'interroger sur le fait que pourquoi le juge Miranda n'est pas allé plus loin et n'a pas instruit,
01:54parce que notamment il y avait un surveillant général dans les conclusions des avocats qui étaient cités,
01:59et à aucun moment ce dernier va actionner quoi que ce soit.
02:04Je crois que tout le monde a une responsabilité.
02:08Nous, les victimes, on a un apathie, on souffre,
02:13et ce qui est important aujourd'hui, c'est qu'on soit mis en lumière,
02:17et que toute la presse nationale s'intéresse effectivement aux violences sexuelles,
02:22parce que c'est ça le message, et c'est peut-être ce qui permet de faire avancer la situation,
02:27le fait que François Bayrou soit aujourd'hui Premier ministre.