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Nicolas Pouvreau-Monti : «Il y a des réalités d'intégration très différentes selon l'origine migratoire des populations immigrées. [...] Les immigrés d'Asie du Sud-Est ont un taux de chômage de 3%, c'est quatre fois moins que la moyenne des immigrés.»

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Transcription
00:00On ne peut plus dire aujourd'hui que l'immigration soit un sujet absent du débat public.
00:03On en parle beaucoup et pour des raisons légitimes et fondées.
00:06Mais c'est vrai qu'il reste une forme de gêne
00:07à avoir une approche différenciée de l'immigration, des immigrations,
00:12et notamment selon les origines géographiques de l'immigration.
00:14Ça tient à différentes raisons, notamment à un souci
00:17de ne pas vouloir essentialiser les individus
00:19en fonction du groupe dont ils sont originaires.
00:22C'est évidemment un souci légitime.
00:24Il n'en demeure pas moins que l'ensemble des constats factuels,
00:27rationnels, objectifs à notre disposition
00:29attestent qu'il y a des réalités d'intégration très différentes
00:33selon l'origine migratoire des populations immigrées.
00:35De ce point de vue-là, le cas de l'immigration d'Asie du Sud-Est
00:38est vraiment symbolique.
00:39Ce qui est frappant dans cette immigration,
00:41c'est le très haut niveau d'intégration économique.
00:44Ces immigrés d'Asie du Sud-Est ont un taux de chômage de l'ordre de 3 %.
00:48C'est quatre fois moins que la moyenne des immigrés.
00:50C'est même deux fois moins que les Français sans incendance migratoire.
00:53Il y a un taux de chômage plus bas que la population native.
00:56Si on prend à l'inverse la part de ces immigrés en emploi,
00:59on se rend compte que 75 % de ceux qui sont en âge de travailler
01:03occupent un emploi.
01:04À titre de comparaison, c'est 20 points de plus
01:06que chez les immigrés originaires d'Algérie,
01:09qui sont les plus nombreux aujourd'hui.
01:11Ça a des implications dans tout un tas de domaines.
01:14Ces populations sont amenées à moins recourir
01:16aux dispositifs de solidarité qui existent dans notre société.
01:19Pour ne prendre que l'exemple du logement,
01:21on a seulement 14 % des immigrés d'Asie du Sud-Est en France
01:25qui vivent en logement social.
01:27C'est trois à quatre fois moins que les immigrés originaires
01:30du Maghreb ou d'Afrique subsaharienne.
01:32Ce qui est d'autant plus notable, c'est que c'est une immigration
01:35peu qualifiée, avec des niveaux de diplôme bas
01:37et un niveau de maîtrise du français parmi les plus faibles.
01:40Mais en l'espace d'une génération,
01:42ce qui n'empêche pas d'être intégré sur le marché du travail,
01:45mais en tout cas, en l'espace d'une génération,
01:48on passe d'une immigration avec les niveaux de qualification
01:51les plus faibles, mais déjà une bonne intégration économique,
01:54à des descendants d'immigrés.
01:55C'est la deuxième génération originaire d'Asie du Sud-Est
01:58qui compte l'une des plus fortes parts de diplômés.
02:0138 % des enfants d'immigrés d'Asie du Sud-Est
02:03ont un diplôme supérieur à Bac plus 2.
02:05C'est 10 points de plus que les Français sans ascendance migratoire.
02:08Donc là aussi, une surperformance par rapport à la population native.
02:12Et seulement 6 % d'entre eux n'ont aucun diplôme.
02:14C'est trois fois moins que la moyenne des descendants d'immigrés.

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