Dans une étude publiée ce jeudi, l’Insee revient sur les mobilités professionnelles des arrivants sur le territoire français depuis l’Afrique. Recommencer une nouvelle vie dans un nouveau pays peut être synonyme de “déclassement” brutal pour un travailleur, et tout particulièrement lorsqu’il vient d’Afrique.
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00:00Un sentiment de déclassement, partagé par 30% des travailleurs immigrés d'origine africaine.
00:06Même après 20 ans sur le sol français, ils sont nombreux à considérer qu'ils occupent un poste en dessous de leur niveau de compétence,
00:14en cause notamment un problème de reconnaissance des diplômes étrangers.
00:18Au-delà du manque de reconnaissance des diplômes, qui est un aspect formel,
00:22il y a des écarts objectifs entre la qualité de la formation dans le système académique et universitaire français ou européen d'une part,
00:30et dans celui des pays d'origine d'autre part.
00:32Il y a aussi la question de la maîtrise de la langue française,
00:34qui est évidemment un déterminant important pour un ensemble de métiers,
00:38pour ne pas dire la majorité des métiers,
00:40et qui peut altérer le bénéfice qu'on peut tirer de certaines compétences
00:44quand on n'est pas en mesure de s'exprimer de manière aussi fluide en français.
00:48L'insertion professionnelle, un défi pour ces nouveaux arrivants, trop souvent peu qualifiés.
00:53En fait on a des pointes d'immigrés non qualifiés,
00:56notamment dans les immigrations originaires d'Afrique.
00:58On a environ, selon l'INSEE, 54% des immigrés originaires d'Afrique sahélienne
01:03qui n'ont aucun diplôme ou seulement un niveau brevet CEP, ce qui est parmi les niveaux records.
01:07Et là on est sur des éléments objectifs qui vont au-delà du ressenti
01:11et qui emportent des conséquences importantes pour la nature de l'immigration en France
01:15et la capacité d'intégration de cette immigration sur le marché du travail.
01:19Selon l'INSEE, lorsqu'ils sont en recherche d'emploi,
01:22les immigrés rencontrent davantage de difficultés à trouver un travail que les non-immigrés.
01:27Leur taux de chômage est aussi plus élevé, 11% pour les hommes et 12% chez les femmes,
01:32contre 7% parmi les non-immigrés.