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Bientôt trois ans que la Russie de Vladimir Poutine a lancé son opération spéciale en Ukraine. Aujourd'hui, alors que le président russe s'est entretenu avec Donald Trump, et que les deux hommes ont convenu d'une entrevue en Arabie saoudite pour trouver une issue à la guerre, L'Express publie ce témoignage glaçant d'une Ukrainienne, Olena, qui a été détenue par les Russes pendant de longs mois.

Dans sa ville natale de Kamianka Dniprovska, qui borde le Dniepr, sa vie a basculé le 6 octobre 2022. Ce jour-là, le FSB perquisitionne son domicile, l'accusant d'être une "citoyenne suspecte" en raison du service militaire de son mari. S'en suivront cinq mois de détention dans des conditions inhumaines : privation de nourriture, absence d'hygiène, tortures systématiques. Les prisonniers, forcés de chanter l'hymne russe pendant des heures, dorment à même le sol glacé, sans chauffage ni lumière.

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Transcription
00:00Les violences de l'ordre de la Guerre mondiale
00:04Il pleure avec une bataille de policiers, il frappe sur tout.
00:09Il pleure, il se déverse, il s'assoie sur la bataille, il dit.
00:13Tu veux vivre, tu vas t'asseoir jusqu'à la fin.
00:15Ces violences, c'est le plus horrible.
00:17C'est pas seulement ce qui s'est passé,
00:20et ce qui se passe en ce moment,
00:22et jusqu'à ce que nous ne cessions de faire ça,
00:25ce sera ce qui va se passer.
00:27Parce que ces gens qui sont venus sur notre terre,
00:32ils ne nous considèrent pas comme des gens.
00:39Olena Yarupova est ukrainienne.
00:41Avant l'invasion russe, elle habitait à Kamyantnya-Dniprovskaya,
00:45une ville du centre de l'Ukraine qui borde le Dniepr.
00:48Mais en février 2022, les forces russes s'en emparent.
00:53Les gens, depuis le début, ont commencé à disparaître.
00:57Pourquoi ? Où sont-ils disparus ?
00:59Si tu découvres quelque chose et que tu achètes quelque chose,
01:05ça peut aussi disparaître.
01:07C'est un régime totalitaire.
01:13C'était le 6 juin 2022.
01:16Un représentant de la FSB m'a appelé et m'a dit
01:22qu'il devait faire un recherche.
01:25Parce que mon mari est en guerre,
01:30et que je n'ai pas d'armes.
01:33Il m'a emmenée à l'établissement de la police de Zanevsk.
01:39Dans le bureau de travail,
01:41il y avait des recherches pour me faire connaître
01:46qui j'étais, avec qui je travaillais.
01:50J'ai participé à une groupe de partisans.
01:58Ils m'ont retrouvée dans la chambre de la flamme de l'Ukraine.
02:02Ils m'ont tirée sur la tête, sur la tête, sur la terre,
02:06ils m'ont tapée sur la jambe, avec un fusil,
02:08ils m'ont dit « je vais te tuer ».
02:10Il y avait de terribles conditions d'antisanitaire.
02:13Il n'y avait pas de nourriture.
02:16Il y avait des violences sexuelles.
02:21Il y avait des policiers qui s'éloignaient sur tous les objets.
02:27Ils criaient « dégagez-vous, s'assoyez sur cette table,
02:31si vous voulez vivre, s'assoyez jusqu'à la fin ».
02:35Il y avait beaucoup de choses comme ça.
02:37Les chants de nuit, les hymnes de la Russie,
02:42ils pouvaient les chanter pendant deux ou trois heures,
02:46jusqu'à ce qu'ils ne disent pas « stop ».
02:48J'ai dormi sur le sol, c'était la nuit,
02:51il n'y avait pas de chaleur.
02:52C'est clair que mon état de santé a été détruit.
02:57J'ai perdu mes doigts, j'ai eu des maladies de nerfs,
03:01beaucoup de problèmes.
03:03Il n'y avait pas de lumière, il n'y avait pas de promenade,
03:05et je perdais mon esprit.
03:07Le 18 janvier 2023, après cinq mois de détention,
03:11un soldat se présente à Olena sous son nom de guerre, Batman.
03:15Il l'emmène alors avec deux autres prisonniers,
03:18direction le dernier checkpoint avant la ligne de front.
03:22Et devant des journalistes russes,
03:24l'homme en cagoulé va alors mettre en scène
03:25un simulacre d'expulsion du territoire russe.
03:28Vous associez les actions dirigées
03:29à la déstabilisation des organes de gouvernement
03:31de la Fédération russe.
03:32Vous changez de méthode de punition
03:33en forme d'obligation d'obligation
03:34sur le territoire de l'OMS de Zaporozhzhev.
03:37Nous les accompagnons normalement,
03:39nous leur donnons nos documents.
03:41Les femmes m'ont donné de l'argent pour aller à Zaporozhzhev.
03:48L'homme qui m'a demandé de revenir,
03:51pour m'emmener à l'intérieur,
03:52prendre les mains et marcher avec ma gauche.
03:56Et c'est comme ça qu'ils nous ont fait deux reprises.
03:58À ce moment-là, les journalistes de RIA-Novosti
04:01et d'autres nous ont filmé.
04:03Et c'est l'équipe de Batman.
04:05Oui, c'est l'archive de Batman.
04:07Ils fêtent la fête.
04:09Vous voyez notre église fâchée ?
04:11Les filles se réjouissent.
04:13Oui, avec l'église.
04:15La caméra s'allume.
04:17Nous nous emmènons dans le sac de Batman.
04:20Et il nous emmène dans le laboratoire
04:24à la seconde ligne de la défense
04:25pour trouver les tronches.
04:28Il y avait des bâtiments de fortification.
04:31Les tronches et les blindages
04:33étaient construits dans les endroits
04:35où il y avait des arbres et des plantations.
04:37Et ces bâtiments étaient minés.
04:40Ils nous donnaient un pinceau métallique
04:44pour miner ces bâtiments.
04:48C'est la deuxième ligne de la défense.
04:50Il y avait des combats actifs.
04:53Il y avait des tirs.
04:55Il y avait un poste de commande.
04:59Et même sous ce café,
05:03il y avait des tronches pour tirer les gens
05:06ou ceux qu'ils commandaient.
05:10Ou quand il n'y avait pas d'endroits,
05:14les gens vivaient et dormaient.
05:16Je sais qu'il y avait des tirs.
05:20Ils disaient qu'ils avaient vu
05:23nos compatriotes qui avaient été tués.
05:28Ils nous donnaient des tronches et des pinceaux.
05:32Ils ont même forcé les gens à s'échapper.
05:35Je ne sais pas combien de fois il y a eu ce genre de cas.
05:38Je pense que ce n'est pas la première fois.
05:42Dans ce camp de travail,
05:44ils étaient 18 prisonniers, dont trois femmes.
05:47Très vite, elles ont été affectées aux travaux domestiques,
05:50comme la cuisine ou le ménage des logements
05:52réquisitionnés par les forces russes.
05:54C'est là qu'Olena dit avoir été violée
05:57et agressée sexuellement à plusieurs reprises
05:59par deux soldats russes.
06:01Le mot « râle » est le plus adéquat.
06:06Une personne fait ce qu'elle est demandée.
06:08Elle travaille autant qu'il faut.
06:10Et comme ils le disent,
06:13« je vais te tuer, je n'aurai rien pour ça ».
06:16Et ils font ce qu'ils pensent être nécessaire.
06:20Bien sûr, il y a du sexuel.
06:23Après deux mois de travaux forcés,
06:25les prisonniers sont finalement relâchés
06:28et Olena s'enfuit immédiatement vers l'Ukraine libre.
06:31Là, elle enquête,
06:33avec des journalistes du média ukrainien Souspilny
06:36et finit par retrouver l'identité de son bourreau, Batman.
06:40L'homme, qui n'a pas répondu aux sollicitations des journalistes,
06:43a organisé des simulacres d'expulsion de plusieurs dizaines d'Ukrainiens.
06:48Comment il s'appelait, il s'appelait Batman.
06:51Mais en réalité, son nom est Vnukov,
06:53il s'appelle Roman,
06:55il habite dans le DPR
06:58et il est un collègue de la GSB.
07:03Je crois en la justice du court,
07:06et je crois très fort
07:08qu'il sera l'un des criminels internationaux.
07:15Quand j'ai déjà été en contrôle de l'Ukraine,
07:19j'ai commencé à écrire des applications à la police,
07:24et j'ai aussi enregistré tous les noms que je pouvais me rappeler.
07:32En général, personne ne lui donnait le droit de trahir l'homme,
07:35surtout pendant la guerre.
07:37J'ai vraiment voulu le trouver,
07:40car je pensais que je devais le faire,
07:43car si je suis restée en vie,
07:47je devais le trouver.
07:50Si je l'ai vu, si je l'ai entendu,
07:52si je pouvais le reconnaître et l'identifier.
07:57Je devais en parler,
08:00car beaucoup de gens, même en Ukraine,
08:02ne savent pas ce qui se passe là-bas,
08:04et surtout à l'étranger, à l'Europe, etc.
08:08Beaucoup de gens ne savent pas
08:11et ne peuvent même pas imaginer
08:13ce qui peut se passer.
08:17Sous-titrage Société Radio-Canada

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