L'enquête sur la disparition de Louise s'intensifie avec l'interpellation de trois suspects, dont un jeune homme de 23 ans habitant le même quartier. Les enquêteurs examinent des vidéos et des données téléphoniques pour établir des liens.
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00:00Avec nous Bernard de Nilaroc, expert judiciaire après la cour de cassation, spécialiste de la communication radioélectrique, bonjour et merci d'être avec nous.
00:07Nous sommes également avec le général François Daoust, l'ancien directeur de l'IRCGN et du pôle judiciaire de la gendarmerie.
00:12Merci d'être en direct dans Première Édition ce matin.
00:15Et Mélanie Bertrand du service Police et Justice de BFM TV qui nous accompagne.
00:18L'enquête s'est donc accélérée ces dernières 24 heures, à la fois avec des interpellations et à la fois avec des éléments sur les fouilles qui avaient été menées dimanche dans ce bois des Templiers à Longes-Jumeaux.
00:29D'abord Mélanie, cette troisième garde à vue qui est intervenue tard hier soir, on l'a appris tard hier soir, un troisième suspect est donc entendu ce matin à Versailles, que sait-on de lui ?
00:39Les policiers sont allés le chercher à 20h, alors ce que l'on sait ce matin c'est que cet homme il a passé la nuit en garde à vue.
00:45Il a 23 ans, c'est un jeune homme qui habite le même quartier que Louise, cela nous a été confirmé.
00:50Les enquêteurs sont en train de vérifier qu'il s'agit bien de l'homme qui apparaît sur cette image de vidéosurveillance.
00:56Vous savez que Louise sort du collège dans l'après-midi, elle emprunte le chemin qu'elle a l'habitude de prendre pour rentrer chez elle.
01:03Il y a une image de vidéosurveillance où on la voit traverser un passage clouté avec un homme juste derrière elle, un homme en doudoune noire avec une casquette sur la tête.
01:12On ne savait pas jusqu'à présent si cet homme était là par hasard ou s'il suivait la collégienne.
01:17Ce que l'on sait c'est qu'il y a un témoignage qui intéresse les enquêteurs, une amie de Louise qui a dit au policier
01:22« oui j'ai vu ma camarade partir vers le bois des Templiers » qui est juste derrière le lotissement où elle habite avec un homme en doudoune sombre à ses côtés.
01:31Ce que l'on apprend avec, on ne sait pas si elle était sous la contrainte, si elle le connaissait puisqu'il s'agit d'un homme qui habite son quartier et qu'elle l'aurait suivi de bonne foi jusque dans le bois.
01:42Tout ça, ça reste à l'heure où l'on se parle des supputations. Toujours est-il qu'il habite le même quartier que Louise, ça on en a désormais la certitude.
01:48Est-ce que le poids de cette garde à vue, c'est compliqué comme question, mais est-ce que le poids de cette garde à vue est plus important que les deux précédentes, celle d'hier ?
01:55On ignore encore le degré potentiel peut-être d'implication des deux premières gardes à vue. Vous avez raison, il ne faut pas les oublier, elles sont toujours en cours.
02:04Pourquoi ça intéresse les enquêteurs ? Parce que cet homme de 23 ans qui a été interpellé à 15h hier après-midi à Rouen, au domicile de sa mère, des documents d'identité ont été retrouvés dans le bois des Templiers lors du ratissage par les policiers.
02:17Est-ce que ces documents ont été perdus par cette personne il y a trois semaines ou est-ce qu'ils sont concomitants au meurtre de Louise ? Là-dessus, là aussi, ils sont en train de vérifier tous ces points.
02:27Général François Daoust, ce qui est important dans ce que vient de dire Mélanie Bertrand, c'est que l'enquête de proximité prévaut toujours dans ce genre d'enquête.
02:38Oui, c'est le principe de l'escargot. Quand dans la première piste on a éliminé le drame familial, on va regarder le voisinage et on élargit au fur et à mesure.
02:49On ne néglige pas bien sûr la possibilité d'un prédateur d'opportunité, mais hélas, 80% des affaires restent dans un cercle qui est assez restreint.
03:01En l'espèce, il y a plusieurs éléments. Comme l'a dit Mélanie tout à l'heure, nous avons le témoignage, nous avons une image vidéo et des traces dans le parc.
03:12Les enquêteurs travaillent à la fois sur coller les traces numériques de la vidéo avec celles de la téléphonie.
03:21Et comme on a les téléphones de la petite fille, mais également on aura les téléphones des mises en cause qui sont en garde à vue,
03:31on va pouvoir, en plus du bornage, faire une géolocalisation précise qui va donner à voir si c'est concomitant au déplacement de Louise
03:41et aussi si les deux téléphones suivent la même trajectoire et à la fin sont au même endroit dans le parc.
03:48– Bernard-Denis Laroque, justement c'est votre sujet ça, les ondes.
03:51Et c'est vrai que souvent dans les affaires modernes, c'est soit l'ADN, soit la téléphonie qui permet des avancées déterminantes.
03:55Dans combien de temps on saura si d'ailleurs ces deux suspects disposés d'un téléphone portable, ce qui n'est pas encore établi,
04:03si ces deux portables portables de ces deux suspects et celui de l'enfant cheminaient ensemble ?
04:11– Si on utilise le bornage, ce que vient de dire le général, on ne le saura jamais.
04:17Parce que le bornage, ça consiste à savoir à quel borne fixe le téléphone a été raccordé pendant un certain temps.
04:26À cet endroit-là, vous pouvez y aller, c'est un site qui s'appelle cartoradio.fr, toutes les bornes sont indiquées.
04:32Il y en a, je ne sais plus combien, 4 ou 5, qui sont entre 2 et 4 km du bois.
04:39Par conséquent, se raccorder à l'une plutôt qu'à l'autre, ça ne signifie pas qu'on est près de l'une plutôt que de l'autre.
04:45Et que les deux raccordent à la même borne ne signifie pas que les deux sont ensemble.
04:50Enfin voilà, le bornage ne pourra pas permettre de conclure de façon précise.
04:55– Et est-ce que les données des téléphones portables permettent de savoir au mètre près où se trouvaient les propriétaires du téléphone ?
05:01– Ça c'est possible, ça dépend des logiciels qui sont sur le téléphone.
05:05Si le téléphone possède des logiciels qui font le traçage, qui suivent le téléphone par géolocalisation GPS,
05:15c'est-à-dire il y en a plusieurs, Apple, Android, Google, etc.
05:19Donc lorsqu'on a activé cette fonctionnalité, le serveur de ce logiciel sait en permanence où est le téléphone.
05:29– C'est une donnée qu'on peut couper soi-même sur son téléphone,
05:32mais est-ce que les enquêteurs peuvent passer outre cette coupure ?
05:35– Non, non, si l'intéressé a choisi sur son téléphone ne pas me localiser, les enquêteurs ne pourront rien faire.
05:41En revanche, s'il n'a pas choisi ne pas me localiser, il y a deux possibilités,
05:46ou bien le logiciel a enregistré les derniers déplacements sur le téléphone,
05:52certains logiciels le font, ou bien ces enregistrements sont présents sur le serveur Google,
06:00il faudra alors saisir les fichiers de Google, d'Apple ou de je ne sais pas qui,
06:05et là on pourra avoir des choses très précises, c'est précis au mètre près.
06:09– François Daoust, est-ce que la seule présence de deux de ces trois personnes,
06:15puisque dans l'un des cas on parle de la mer,
06:18est-ce que la seule présence de ces deux personnes sur les lieux du crime
06:22justifie leur placement en garde à vue, ou est-ce qu'il faut plus que ça ?
06:26– Ah non, il faut savoir que l'article 62-2 du Code de procédure pénale
06:30permet de mettre sous une mesure de contrainte qu'est la garde à vue
06:33toute personne à l'encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons
06:38de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre un crime ou un délit.
06:41Donc à partir de ce moment-là, l'attitude d'une personne,
06:45le fait qu'elle soit présente sur les lieux,
06:47et qu'il va falloir qu'elle se justifie de sa présence,
06:50elle n'est pas forcément impliquée, mais c'est une personne d'intérêt
06:55qu'il faudra peut-être sortir de l'équation acte criminel,
06:59mais on ne peut pas passer à côté en disant non, on verra plus tard.
07:04Non, non, il faut absolument les entendre.
07:07– Théo Bassilana, vous vous êtes ce matin devant le collège de Louise à Épinay-sur-Orge,
07:12est-ce que ces interpellations depuis 24 heures
07:16permettent aux parents d'être un peu soulagés ?
07:21– Pas vraiment, vous l'avez dit, 3 personnes ont été interpellées,
07:24mais pas de quoi chasser les angoisses des parents,
07:27comme Cindy, vous me le disiez, vous êtes mère d'un élève ici de 5ème,
07:32ces interpellations, elles ne vous rassurent pas, expliquez-nous pourquoi.
07:36– Non ce n'est pas rassurant parce qu'on ne sait pas si c'est eux,
07:39pour l'instant ils sont présumés innocents,
07:41donc on ne peut pas savoir si c'est eux les coupables ou pas,
07:43donc ça ne nous rassure pas du tout.
07:45– C'est ça, parce que Adeline, il faut comprendre que l'événement
07:47qui reste aussi dans la tête ici des parents,
07:49c'est ce samedi, 2 personnes interpellées,
07:51mais finalement relâchées sans poursuite,
07:53vous le me disiez aussi Cindy, vous avez pris des dispositions très claires
07:57par rapport à votre enfant pour le protéger, expliquez-nous.
08:00– Oui, de là, ce week-end, quand j'ai appris la disparition et son décès,
08:04j'ai commandé tout de suite un air-tag et une alarme anti-agression pour mon fils.
08:09– De quoi pouvoir le localiser, le sécuriser, le protéger, c'est ça ?
08:14– C'est ça, comme ça je sais où qu'il est à tout moment,
08:16j'ai la localisation en direct, au cas où qu'on lui vole son téléphone,
08:20au moins j'ai autre chose.
08:22– Merci Cindy, l'autre question qui se pose aussi,
08:25c'est comment se reconstruire après cet événement ?
08:28Une cellule d'écoute psychologique a été mise en place hier dans l'établissement,
08:32elle le restera jusqu'à vendredi, jusqu'au départ en vacances.
08:35– Un élément essentiel, Mélanie, c'est l'arme, c'est l'arme du crime,
08:39parce que là, il y aura des traces ADN, et cette arme, on ne l'a toujours pas.
08:43– Non, cette arme, on ne l'a toujours pas, à notre connaissance,
08:45il y a eu un gros ratissage qui a eu lieu dimanche,
08:47120 policiers déployés dans ce bois qui fait 35 000 mètres carrés,
08:51des sentiers, beaucoup de boue, donc il y avait un important dispositif
08:54et toujours pas d'arme du crime, il y a peut-être de l'ADN,
08:57on ne sait pas déjà de quelle arme précisément, un objet tranchant, nous dit-on,
09:01sans que l'on sache avec certitude s'il s'agit d'un couteau ou d'un autre objet,
09:05avec peut-être de l'ADN, en tout cas, évidemment, l'autopsie aussi du corps de Louis
09:09peut apporter des éléments sur l'ADN peut-être aux enquêteurs.
09:12– Et peut-être les pertes initiaires.
09:13– Merci à tous les quatre d'avoir été avec nous dans ce 7 minutes pour comprendre.
09:17Dans un instant, l'écho avec Nicolas Dose,
09:20on va parler des droits de douane sur l'acier et l'aluminium.
09:23Donald Trump a annoncé la couleur cette nuit.
09:25Et puis ensuite, c'est le procureur national antiterroriste
09:27qui sera l'invité du face-à-face d'Apolline de Malherbe.
09:30Restez avec nous, on revient dans un tout petit instant.