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00:0013h-14h, l'Europe 1-13h, avec Céline Giraud, c'est l'Europe 1-13h19. Céline, l'heure d'accueillir vos deux chroniquaires du jour,
00:07le chroniqueur politique Olivier Dardigolle et le journaliste Yvan Rioufolle.
00:11Bonjour les amis, ravi de vous retrouver en ce début de semaine. On va décrypter ensemble l'actualité très riche une fois encore.
00:19Et j'avais envie de commencer par écouter Sarah Knafo, invitée au micro de Sonia Mabrouk, l'eurodéputée reconquête.
00:26Cette reconquête s'est positionnée au faveur d'un durcissement de la justice des mineurs.
00:30Elle critique notamment une forme d'impunité des délinquants les plus jeunes. Écoutez.
00:34Le premier principe à avoir c'est qu'un jeune qui tue comme un adulte doit être jugé comme un adulte.
00:39On ne doit pas regarder en fonction de l'âge mais en fonction de la gravité du crime.
00:43Même à 12-13 ans, un jeune qui tue comme un adulte, condamné comme un adulte.
00:46Absolument, condamné comme un adulte.
00:48Si un jeune de 14 ans assassine l'art de coup de couteau par exemple, il doit savoir qu'il peut passer le restant de ses jours en prison.
00:55Aujourd'hui, on est dans un système où on veut protéger les jeunes de la sanction au lieu de les préserver du crime.
01:00Je pense qu'il faut vraiment supprimer ce code des mineurs qui nous enferme dans la culture de l'excuse.
01:05Il ne suffit pas de dire qu'on arrête avec la culture de l'excuse, il faut en sortir.
01:09Voilà, le réquisitoire sans concession de Sarah Knafo, Yvan Rioufol, ce matin sur Europe 1.
01:14L'excuse de minorité, le cadre, voilà, elle propose des solutions radicales.
01:20Oui, peut-être un peu trop radicales.
01:22Naturellement, on comprend très bien son exaspération, son indignation.
01:25Mais de là à suggérer que l'on supprime le code des mineurs et que l'on supprime en fait l'ordonnance de 1945,
01:32j'entends qu'il faudrait naturellement la réécrire.
01:34Parce que les jeunes de 1945, les jeunes voyous de 1945 n'ont plus rien à voir avec les jeunes voyous d'aujourd'hui.
01:40Mais malgré tout, il y a en droit français la notion de discernement.
01:44Et je ne suis pas certain qu'à 13-14 ans, l'enfant délinquant ait l'entièreté de son discernement.
01:50Donc je crois que c'est un peu excessif, malgré tout, de vouloir...
01:53Elle dit qu'à 15-16 ou 17 ans, on sait pertinemment que tuer, c'est le mal absolu.
01:57Oui, c'est possible. Vraiment, je ne veux surtout pas avoir des réponses abruptes là-dessus.
02:03Mais il me semble, malgré tout, que d'abord un débat s'imposerait,
02:06que ce n'est pas extra-abrupto, justement, que quelqu'un devrait décider si oui ou non on doit supprimer l'excuse de minorité.
02:12Et puis il me semble qu'il y a des solutions alternatives qui existaient auparavant,
02:15les centres de redressement, je ne sais quoi, les maisons de correction.
02:19Et puis, dernier élément qui n'entre pas dans le débat pour l'instant,
02:23c'est la responsabilité tout de même de l'environnement familial.
02:25Parce que ces enfants, 12, 13, 14 ans, qui passent au meurtre indifféremment,
02:30comme s'ils jouaient, sont malgré tout des enfants qui n'ont pas été élevés.
02:33Donc il y a une carence éducative.
02:35Donc il me semble que les parents pourraient être poursuivis en solidarité avec le délinquant qu'ils ont produit.
02:44Donc il y a tout ceci qu'il faudrait, me semble-t-il, tout de même poser dans le débat.
02:47Olivier Lartigolle.
02:49On a souvent évoqué ce sujet-là, celle de la justice des mineurs.
02:55L'ordonnance de 45 a été modifiée de très nombreuses reprises.
03:01La dernière fois de mémoire, il s'agit de la réforme Belloubet,
03:06qui d'ailleurs peut être contestable et contestée sur ce qu'on appelle la césure.
03:10D'abord on dit la culpabilité, il y a une seconde audience pour donner la sanction.
03:15Je trouve vraiment depuis quelque temps, en étant très attentif à cela,
03:20que Saak Nafo va sur un terrain qui avait peut-être été très défavorable à Éric Zemmour au temps de l'élection présidentielle,
03:30avec un durcissement de son propos, avec des formules, avec là il revient sur la question des prénoms, y compris ce matin.
03:40Donc quelque chose qui me fait vraiment penser à ce qui avait pu être reproché.
03:46Éric Zemmour avait fait une entrée tonitruante d'un paysage politique présidentiel,
03:50puis j'ai envie de dire, il avait été son principal ennemi avec des polémiques
03:57ou quelque chose qui ne correspondait plus à ce qu'il avait commencé à faire.
04:02Peut-être qu'il était en train de se passer ça pour Saak Nafo,
04:05peut-être très après sa séquence aux Etats-Unis.
04:11Mais comment est-ce que vous interprétez cette posture de Saak Nafo ?
04:14Il y a beaucoup de concurrence sur la bande passante sur ce segment à droite, ou à la droite radicale disons.
04:20C'est-à-dire que pour se faire entendre, est-ce qu'il ne faut pas aujourd'hui parler plus fort et plus haut et plus dur ?
04:26François Bayrou lui-même dit qu'il comptait faire de la violence adolescente son principal ennemi public.
04:31Le fait qu'on puisse avoir une réflexion sur la nature...
04:33C'est un sujet d'actualité, il y a des drames qui se multiplient.
04:36Le fait qu'il y ait un sujet, ça il y a un sujet.
04:39C'est-à-dire que l'ultra-violence des jeunes mineurs et de très jeunes mineurs
04:44est en effet quelque chose qui aujourd'hui met sous tension notre société
04:48parce que nous voyons bien qu'il y a beaucoup de problèmes pour répondre à ça.
04:53Laurent Nunez lui-même disait qu'il fallait renforcer l'autorité parentale.
04:57En fait, elle centralise les solutions très radicales.
05:01Vous voyez, l'excuse de minorité peut être levée entre 16 et 18 ans.
05:05Il peut y avoir en effet une responsabilité sur l'autorité parentale.
05:10Il y a beaucoup de choses.
05:11C'est un sujet très complexe et j'ai du mal à le prendre uniquement sur la manière dont Sark Nafo voudrait nous le faire prendre.
05:19L'excuse de minorité, c'est un bon début en tout cas.
05:22C'est une des parties, c'est certes.
05:24Par exemple, Gérald Darmanin, lui, a été appelé par Éric Ciotti à rétablir le service citoyen pour les mineurs délinquants.
05:32Un encadrement de type militaire qui avait été expérimenté, on s'en souvient, à la fin de la présidence de Sarkozy en 2012.
05:38Ça sent un peu le gadget, mais en même temps j'entends qu'un encadrement militaire pourrait être une formule.
05:43C'est une autre piste.
05:44Pourquoi ne nous inspirerions-nous pas de l'exemple américain ?
05:50Je pense qu'il y a des encadrements militaires avec des centres de redressement pour les jeunes délinquants qui me semblent être assez efficaces.
05:57Je ne connais pas suffisamment ce sujet-là.
06:00Mais il me semble qu'il y a des choses à inventer plutôt que de vouloir casser systématiquement ce qui existe au prétexte de dire qu'on est disruptif,
06:08qu'on cherche la rupture et qu'on veut être plus originaux que les autres.
06:11Moi, je me méfie tout de même des idées abruptes.
06:14C'est une procédure de comparution immédiate pour les mineurs à partir de 16 ans, suite au drame d'Elias.
06:21Les prisons à peine courtes, tout ceci a déjà été développé par Maurice Berger,
06:26qui est un pédopsychiatre qui connaît ces choses par cœur et qui ne cesse de répéter qu'il faut des peines de prison courtes,
06:32mais des peines de prison effectives et prononcées dans l'immédiateté de l'acte délictuel ou criminel,
06:39afin que ces enfants puissent être réceptifs à une sanction.
06:42Oui, ça c'est une évidence.
06:44Pour le reste, vous dites que Sarah Knafo calque sur les positions radicales d'Éric Zemmour.
06:51Moi, je l'ai entendu ce matin sur les prénoms, ce n'est pas exactement cela,
06:54parce que sur les prénoms, Zemmour disait que celui qui portait un prénom d'essence étrangère n'appartenait pas à la France,
07:02ou en tout cas faisait rupture vis-à-vis de la France.
07:04Elle, c'était un raisonnement plus subtil, c'était de dire que si on ne donnait pas un prénom français à un enfant,
07:08on l'handicapait un petit peu dans son parcours professionnel.
07:11C'est pas exactement la même chose, il y a moins de culpabilité à porter un prénom d'origine étrangère.
07:16En tout cas, je souhaite que les familles françaises...
07:18C'est très bien que l'on ouvre le débat sur des sujets qui ont jusqu'alors été inabordables.
07:23D'accord, mais je souhaite que les familles qui vivent dans notre pays puissent très simplement,
07:29sans la moindre tension, sans le moindre jugement, donner à leurs enfants le prénom qu'ils ont envie de leur donner.
07:36Je trouve que ce débat est dangereux, comme il a pu l'être dans le passé.
07:42Il n'est pas dangereux, mais c'est vrai que le prénom est une marque d'assimilation,
07:45et si vous voulez favoriser votre enfant dans son parcours d'assimilation,
07:48il est plus simple pour lui de lui donner un prénom français.
07:52C'est grave, c'est la conséquence d'abord d'une délinquance qui vient plus généralement de l'étranger,
07:58donc les Français eux-mêmes font la relation,
08:01et puis en effet il y a beaucoup d'injustice à juger simplement sur le prénom, j'en suis bien d'accord.
08:05Malgré tout, l'ADN français est un ADN assimilationniste.
08:08Yves-Henri Aufol, Olivier Dardigolles, on reste ensemble dans quelques instants.
08:11On va entendre ce qu'a répondu Manuel Bompard à la question
08:14« Est-ce que l'islamiste est une menace existentielle pour la France ? »
08:19Vous allez entendre sa réponse à Manuel Bompard, coordinateur de LFI.
08:22A tout de suite.
08:23Il est 13h27, bon début d'après-midi avec Céline Giros sur Europe 1.
08:26Europe 1, 13h.