Mourak Batikh, avocat pénaliste au barreau de Paris, était l'invité de BFM Story ce vendredi 7 février 2025, sur BFMTV.
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00:00C'est tenable aujourd'hui encore le droit du sol ou il faut le réformer ?
00:02Oui c'est tenable, on n'a qu'à regarder ce qui s'est passé en Allemagne.
00:05L'Allemagne a fait marche arrière sur le droit du sol pour y revenir les deux pieds dedans
00:10parce qu'évidemment que le droit du sol dans les sociétés dans lesquelles on vit,
00:13on en a besoin, on en a besoin pour des raisons démographiques,
00:16on en a besoin pour des raisons économiques, on en a besoin pour tenir la société
00:21et donc c'est un fantasme d'imaginer qu'on peut se passer du droit du sol.
00:26On peut fanfaronner autour des plateaux et à travers des interviews et une forêt de micros et de caméras
00:33et dire que le droit du sol il ne tient pas, c'est pour faire plaisir à l'auditoire
00:37mais la réalité économique de ce pays c'est qu'on en a besoin.
00:41Pour revenir sur ce que disait Yves Tréhard sur ces OQTF qui ne sont pas appliqués, je vous rejoins.
00:48Je vous rejoins sur ce point-là parce que c'est très important de le dire.
00:50Ce qui est en train de se passer en France est absolument scandaleux,
00:54c'est-à-dire qu'on est à l'opposé d'un cercle vertueux, on est en train de tomber dans un cercle vicieux
01:00où les hommes politiques cèdent à la pression médiatique et à la pression populaire
01:06en adoptant et en allant très vite dans des sanctions qui vont être annulées parce qu'elles sont trop précipitées.
01:14Ces sanctions annulées vont créer dans le peuple un sentiment d'impuissance,
01:20on va se dire impuissance de l'État et à ça on va répondre à quoi ?
01:24Par une nouvelle précipitation, par de nouvelles sanctions qui vont encore être annulées parce que trop hâtives, trop précipitées.
01:31Nouveau sentiment d'impuissance face à l'État mais cette fois-ci renforcé et vous voyez on va de précipitation en précipitation.
01:38La réalité dans tout ça, il faut y mettre de la raison, il faut sortir de la passion, il faut y mettre de la raison.
01:44On ne peut pas entendre deux ministres de l'Intérieur parce qu'on ne sait plus qui est ministre de l'Intérieur et qui est garde des Sceaux.
01:49Là c'était le garde des Sceaux.
01:50Je ne sais pas à qui est-ce qu'on s'adressait exactement.
01:53En tout état de cause, on va vers plus de répression, plus de précipitation.
01:58Et en réalité, on a l'impression qu'on a des gens qui bougent et qui font les choses et on se dit avec lui c'est vraiment bien,
02:04on fait les choses, on fait bouger et un coup de pied à la fourmilière.
02:07La réalité c'est qu'ils font n'importe quoi.