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00:00Et je salue mes camarades de la Deuxième Heure, bonsoir Raphaël Stainville, chef, non pas chef, il est directeur adjoint du JDD maintenant,
00:08on monte en grade mais ça fait quelques mois déjà. Bonsoir Alexandre Malafaille, fondateur du think-tank Sinopia et bonsoir à vous Estelle Youssoupha.
00:16Merci d'être avec nous en direct de l'Assemblée Nationale où vous avez vécu des minutes difficiles, notamment face à Sébastien Deloglio.
00:27On va en parler dans un instant mais d'abord le principal, l'Assemblée adopte en première lecture cette proposition qui vise à renforcer les restrictions du droit du sol à Mayotte.
00:38C'est votre commentaire sur cette décision ?
00:42Le vote a été positif pour Mayotte même si ce n'est pas assez. Nous on demande l'abrogation du droit du sol dans notre département et uniquement dans notre département
00:55parce que nous faisons l'objet d'une instrumentalisation des troupes migratoires par les communs qui revendiquent notre territoire.
01:01La moitié de la population à Mayotte est étrangère, on est partie en situation irrégulière, 76% de naissances sont de mères étrangères,
01:12on est clairement dans un abus du droit du sol, un détournement de nos lois contre nous et donc c'est pour ça que nous on estime qu'il faut une abrogation complète du droit du sol à Mayotte.
01:22C'est un pas en avant, avec cette limitation du droit du sol qui serait seulement donnée alors que les parents résident de manière régulière depuis un an au moins à Mayotte.
01:38Donc ça change quand même beaucoup la situation, vous vous demandez d'aller plus loin, est-ce que quand Laurent Wauquiez et la droite républicaine se félicitent de cette proposition qui avait été emmenée par eux,
01:53est-ce que vous pensez que c'est un texte qui pourrait s'étendre à d'autres territoires en France ?
02:01Ce n'est pas en tout cas du tout mon propos, ça ne concerne que Mayotte, parce que c'est une situation spécifique, et j'entends bien les agendas des uns et des autres,
02:12mais ça va à gauche comme à droite, c'est-à-dire qu'aujourd'hui il a été quand même très peu question de Mayotte, il a été beaucoup question de Trans-Mélony,
02:23les fantasmes d'abrogation du droit du sol sur tout le PNMI, les grands principes, et puis on n'a pas beaucoup parlé de notre territoire, 375 km² qui sont devenus un grand hasard l'hiver,
02:35parce qu'il n'y a pas de radar, pas de bateaux pour protéger notre frontière, et des bateaux qui continuent à arriver, chargés d'immigrants tous les jours,
02:42même après que Mayotte ait été bulldozée par le Picole, on continue à avoir des migrants qui arrivent, donc on ne peut plus dire que c'est pour une pseudo-prospérité de Mayotte,
02:53puisque que rien ne fonctionne et que les détenteurs sont vraiment pour des papiers, et entendre aujourd'hui que la gauche continue à nier, c'est très violent pour l'élu de Mayotte que je suis.
03:06Une question très courte, combien de migrants par jour en moyenne arrivent-ils sur Mayotte ?
03:12C'est très variable, mais on est entre une trentaine et une centaine par jour, qui est officiellement de 370 000 personnes, et nous on estime qu'on est au moins 450 000, un demi-million.
03:27Et la réalité c'est que l'État a perdu le fil, et n'y peut plus compter à Mayotte, et évidemment l'ouragan n'a rien arrangé pour le comptage de ces populations.
03:40Oui la situation était déjà difficile avant, mais il faut comprendre que cette question du recensement est hautement politique,
03:47parce que bizarrement l'Unité a arrêté de compter à partir de 2017, où elle dit que la moitié de la population est étrangère à Mayotte,
03:55et en fait si on fait les noms de chiffres, il est fort probable que nous français soyons minoritaires à Mayotte,
04:00par le fait d'une natalité comorienne, qui instrumentalise les immigratoires, avec l'encouragement et le soutien des autorités comoriennes,
04:10pour revendiquer et prendre le contrôle de Mayotte, lutter contre la souveraineté française.
04:14En fait il faut comprendre que les grandes postures qui ont été avancées toute la journée par la gauche dans l'hémicycle,
04:20en fait ils refusent d'assurer la base de la République, c'est-à-dire l'intégrité territoriale.
04:26Justement, on va vous écouter Estelle Youssoupha répondre à Sébastien Delogué, vous allez nous expliquer le contexte de ce qu'on va entendre.
04:34J'étais sur mon île avec la population qui n'a plus de toit, plus à manger, plus de services publics, plus d'hôpital, avec rien !
04:42Ni la population, ni moi-même, on a tout perdu ! Et vous, vous venez vous vanter d'aller faire votre charité !
04:48Mais vous êtes sérieux ? Vous n'avez plus aucune décence ?
04:51Et vous répondiez Estelle Youssoupha à Sébastien Delogué qui vous disait, mais vous étiez où alors qu'on cherchait des dons pour Mayotte ?
05:01Oui, en fait le collègue a mis en cause mon engagement pour Mayotte, et c'est extrêmement douloureux.
05:09Pendant les fêtes, moi j'étais avec ma famille, avec la population, très choquée, très traumatisée d'avoir une dévasté,
05:17à prendre tout le monde dans ses bras, à se compter, se reconnaître, être reconnaissant d'être vivant, mais on a tout perdu.
05:24Ma famille comme 90% des Mahorais, c'est des Mahorais.
05:29Donc entendre un collègue sous-entendre que vous avez abandonné votre poste, alors que je travaille jour et nuit depuis Sido, mais même bien avant.
05:41Je suis entièrement dévouée à ma mission de députée pour représenter Mayotte, qui est vraiment une ville qui souffre,
05:46avec une population qui maintenant, après de multiples crises successives, a pris un énorme, énorme coup.
05:55On n'imagine pas que c'est comme traumatisme de perdre ta maison, de subir des heures face à la mort avec des vents à plus de 250 km².
06:06Vous ne savez pas pendant des semaines si vous n'avez pas d'électricité, vous avez du mal à avoir du téléphone, de l'eau, les prix qui ont explosé,
06:16et vous êtes face à une détresse humaine qui est bouleversante, et vous avez des collègues qui viennent essayer de vous donner des leçons,
06:26pour dire qu'ils ont fait des balles de récolte de fond, ou qu'ils sont allés à un concert avec des Comoriens qui disent leur solidarité avec Mayotte.
06:35Qu'est-ce que vous lui dites à Sébastien Delogue ce soir ? Tout à l'heure on a entendu votre colère, aujourd'hui vous ressentez quoi pour lui ?
06:42Du mépris, du dégoût ?
06:46Non, je ne peux pas faire un monsieur Delogue au nord de mes sentiments.
06:51Et puis c'est manditaire, je pense qu'il s'est signalé par son manque d'humanité, l'abjection de ses propos et de sa tenue dans l'hémicycle.
06:58Mais au fond, tout est enregistré, tout est visible pour l'ensemble des Français.
07:04Je ne suis pas sûre que ce soit à la hauteur de la représentation nationale, je ne suis pas sûre non plus que ce soit à la hauteur de ce que Mayotte a besoin et mérite.
07:13Raphaël St-Ville
07:14Il y a celle du SOUFAC, qu'il semble loin le temps où Jean-Luc Mélenchon, c'était en 2018, considérait que l'île Mayotte ne peut plus accepter de flux supplémentaires.
07:23Pour vous, qu'est-ce qui explique ce changement de pied de Jean-Luc Mélenchon, de LFI et de La Gauche en général ?
07:32Par rapport à Mayotte, La Gauche a toujours été contre Mayotte française.
07:36Ce n'est pas du tout une position récente, c'est une position qui a toujours soutenu les Comores dans leurs revendications et qui doute du caractère de la lettre française
07:46qui, pendant les années différentes, n'a pas donné un sou pour le développement de Mayotte, alors que nous avions voté pour rester français.
07:56C'est la droite qui a donné le statut de département à Mayotte, qui est un ancrage dans la République.
08:01Nous, on n'est pas spécialement surpris par le positionnement de la gauche et de l'extrême-gauche qui, fondamentalement, nous dit à nous, Mahorais depuis 1841,
08:12on ne veut pas de vous dans la République. C'est une violence symbolique qui est à peine imaginable.
08:19Mais vous savez, je pense souvent au débat qu'on a sur Mayotte et à la gauche qui, finalement, nous exclut de la République, qui nous exclut de l'espace national au nom de grands principes.
08:32Je me suis dit, on est à terre, on reconnaît ses amis et puis il y en a d'autres qui essayent maintenant de nous achever.
08:38Tous les amendements, tous les commentaires qui ont été faits dans les différentes discussions sur Mayotte portées par la gauche et l'extrême-gauche ont toujours été pour le droit des étrangers.
08:48C'est un territoire où la moitié de la population est étrangère, où on a une activité totale de tous les services publics.
08:54Notre seul hôpital est en fait une maternité géante pour les perturbantes étrangères qui sont 76% des naissances à l'hôpital.
09:04Où nos enfants, on nous parle de parler des petits-enfants et on nous dit que nous, nos gamins, tous ces gamins vont en rotation dans les classes parce qu'il n'y a pas assez de place pour les élèves.
09:16Donc une même salle accueille le matin une classe, l'après-midi une classe.
09:20Des écoles qui n'ont pas de cantine, souvent pas d'eau, qui sont vraiment dans des conditions inacceptables, et plus encore maintenant, avec les détructions de Shido.
09:32Et vous entendez une partie de la classe politique nous accuser, nous, d'inhumanité, qui accueillons 50% de la population étrangère sur notre île, à nous dire qu'on ne sait pas faire preuve de fraternité.
09:45Et quand on n'a pas la lèvre, on se fait critiquer de xénophobe en nous disant que vous allez foncer dans votre merde, vous allez voir mon expression.
09:52Et vraiment, c'est extrêmement dur à vivre. Je pense aussi qu'une mort est comme, certes résilient, mais pas résilient.
10:00Et la situation dans laquelle on est, avec le drame de Shido, a montré une énorme solidarité de la nation avec plus de 40 millions d'euros de dons à la Fondation de France pour Mayotte.
10:10C'est-à-dire des hommes et des femmes, souvent modestes, qui sont allés chercher les coordonnées de la Fondation de France pour donner pour Mayotte, une solidarité inhumite, une générosité incroyable, qui nous pisse beaucoup.
10:23Et vous avez une classe politique qui, en sa grande majorité, va à la rencontre de Mayotte, vient nous aider, comprend qu'il faut vraiment répondre à la situation, et vous avez des irréductibles haineux.
10:36Vous continuez à inviter, j'imagine, tous les responsables politiques de venir voir sur place, à Mayotte, ce qui se passe.
10:44Écoutez, tous les élus qui viennent à Mayotte, tous les reporters repartent avec les cheveux dressés sur la tête.
10:49En disant, c'est inadmissible, c'est inacceptable, c'est indigne. Comment est-ce qu'on a pu laisser ce département à la dérive, tout quel que soit leur bord ?
10:59Ils reviennent, mais ils sont profondément choqués. Ils nous disent, mais pourquoi vous énervez pas davantage ?
11:05Alexandre Malafaïre ?
11:06C'est une victoire politique, bravo. Il fallait la réussir, dans le contexte de cette assemblée légèrement perturbée.
11:13Il faut espérer maintenant que...
11:14T'as de l'événisme, légèrement.
11:16Oui, je voulais pas lui dire un gros mot, mais j'avais quelques mots qui me venaient à l'esprit derrière, qui étaient moins policés.
11:23Il faut espérer qu'il n'y a pas un risque avec le censure et le Conseil constitutionnel, mais à plus long terme, la victoire législative est une chose,
11:29mais sur le terrain, il y a quand même une réalité avec ces deux îles, avec les Comores, avec vous, avec Mayotte.
11:34Est-ce qu'il y a une solution politique un jour envisageable avec les Comores, pour qu'eux aussi, à un moment donné, fassent le job de leur côté ?
11:41En fait, je pense que vous avez raison, la question du droit du sol, l'imitation du droit du sol, ça m'a porté ces cruques à partir de 2030-2032.
11:50Ça nous remplace pas la lutte contre l'immigration climatique, c'est-à-dire la protection de notre territoire avec les bâtiments de l'Assemblée nationale,
11:59des sanctions contre les autorités comoriennes qui organisent le trafic humain, l'installation de radars,
12:05c'est-à-dire une vraie politique qui sanctionne les Comores pour leurs revendications sur le territoire national.
12:10C'est des vraies sanctions qui disent aux autorités comoriennes, vous ne pouvez pas continuer à déstabiliser le territoire national avec le département de Mayotte.
12:21Il y a tout un arsenal que notre diplomatie et notre État peuvent utiliser pour faire quitter les Comores et surtout protéger Mayotte,
12:30en suspendant par exemple le droit d'asile qui a été fait pour les pays de l'Est de l'Europe,
12:36lorsque les Russes ont instrumentalisé l'immigration en Ukraine et en Biélorussie pour déstabiliser les pays de l'Est.
12:43Donc en fait, il y a des moyens de suspendre les obligations...
12:48Oui, la Pologne avait dressé un mur avec des barbelés et des forces spéciales au bord de...
12:53Et ça a été extrêmement critiqué, les Polonais ont été critiqués, et la Pologne avait répliqué en disant qu'elle protégeait non seulement les frontières de la Pologne,
13:00mais accessoirement celles de l'Union européenne. Vous avez raison de le rappeler.
13:03J'ai bien raison, parce que Mayotte est région ultrapériphérique, on est à 500 km de l'Assez, qu'on ne va pas rester prisonniers de notre géographie.
13:11À aucun moment la Constitution n'a découvert notre localisation géographique.
13:15Jusqu'en 93, il n'y avait pas d'application du droit du sol à Mayotte.
13:19Et là, il faut reconnaître que c'est une politique publique désastreuse pour notre territoire,
13:23et que face à la pression migratoire, s'il n'y a pas un message clair, on va perdre 375 km² de notre République.
13:30Et donc, je pense que quelque part, oui, c'est une première victoire.
13:34Pour nous, insatisfaisante, parce que insuffisante, mais c'est une première victoire,
13:37et je pense que l'ouverture de cette discussion sur le droit du sol est à l'imitation.
13:42La prise de confiance par l'ensemble de la nation, et de la classe politique, de la gravité de la situation à Mayotte,
13:48fait bouger les lignes. Et j'espère qu'on ira jusqu'au Conseil constitutionnel, pour que le Conseil constitutionnel, les pages répandent.
13:55On ne peut pas laisser dire qu'on va appliquer certaines règles et grands principes pour Mayotte, pour le droit des étrangers,
14:03mais quand il s'agit de permettre aux athlètes maorais de chanter la marseillaise, et d'avoir les couleurs de la France,
14:09lors des Jeux de l'État indien, notre diplomatie ne dit rien, parce que les Comores insistent,
14:13et puis là, il n'y a personne au Conseil constitutionnel pour nous protéger.
14:16Quand on n'a pas accès à nos droits sociaux, nos prestations, parce que la discrimination est insistée,
14:23ben là, il n'y a pas de grands principes qui tiennent.
14:25Merci beaucoup Estelle Youssofa d'avoir été en ligne avec nous après ce vote important pour Mayotte,
14:31et on espère vous voir en studio la prochaine fois, mais venez souvent chez nous à Europe 1, merci à vous.