• il y a 4 jours
Une affiche, publiée par le groupe La France insoumise à l'Assemblée nationale à la suite du refus des socialistes de censurer François Bayrou, suscite la colère de plusieurs personnalités de la gauche. 

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00On va parler évidemment de ces tensions maximales entre le Parti Socialiste et la France Insoumise.
00:06Le PS a décidé de ne pas voter la censure du budget, LFI décrète l'interruption du Nouveau Front Populaire,
00:13elle y voit un ralliement au gouvernement de François Bayrou et va même plus loin, elle y voit, vous le voyez,
00:17est-ce qu'on peut remontrer les affiches qu'on vient de voir ? Elle y voit une alliance, voilà,
00:20une alliance entre le PS et le Rassemblement National.
00:24Pas d'excuses en tout cas ce matin de Mathilde Panot qui était l'invité d'Apolline de Malherbe.
00:30Je ferai des excuses à Olivier Faure lorsqu'il fera des excuses pour avoir fait passer un budget aussi violent que celui-ci.
00:36Et je vais même lui donner, Madame de Malherbe, une médaille pour avoir sauvé Emmanuel Macron et son gouvernement.
00:41Voilà, pas d'excuses et je voudrais votre réaction dans un instant, mais quand même juste avant,
00:44c'est parti aussi de ces affiches qu'on a pu apercevoir, que vous voyez là dans le grand écran.
00:50Il y a eu une première affiche publiée, puis un rétro-pédalage, puis une nouvelle affiche.
00:53Est-ce que vous pouvez nous raconter ce qui s'est passé et qu'on les revoit bien ces affiches parce qu'elles sont quand même marquantes ?
00:59Il y a dans la soirée l'affiche que vous avez vue apparaître à votre gauche, Julie,
01:04les Nouvelles Alliances, où l'on voit Marine Le Pen, Olivier Faure dos à dos avec derrière une espèce de fantôme
01:12que l'on ne voit pas à l'image, un Emmanuel Macron tout rouge avec ce mot de censure non votée par le PS et le RN,
01:19les Nouvelles Alliances. Cette affiche, on l'a vue apparaître hier sur les réseaux sociaux,
01:23repartagée, pour tout vous dire, par des élus socialistes s'offusquant de la violence de ce visuel,
01:29réclamant des comptes à la France Insoumise, puisque en bas de cette affiche figure le logo de la France Insoumise,
01:37figuré en tout cas dans la soirée, elle a été supprimée cette affiche des réseaux sociaux.
01:43Mais c'était publiée par le parti !
01:45Si, elle était publiée par des comptes liés à la France Insoumise, et si, je ne m'abuse, par un compte lié au groupe parlementaire insoumis.
01:52Plus précisément, c'est-à-dire un groupe de députés.
01:54Et ce qu'a dit la fille à BFM, c'est que c'est un visuel non validé, qui a été posté par erreur, et c'est pour ça qu'il a été supprimé.
02:01Ça a causé, évidemment, beaucoup d'émoi, beaucoup de réactions, beaucoup de condamnations du côté du parti socialiste.
02:08Le visuel a été aussitôt supprimé, la France Insoumise arguant une erreur, un visuel qui avait été envisagé,
02:15mais non posté, qui n'aurait pas dû être posté en tout cas, et renvoyant vers l'affiche que l'on voit plutôt à la droite de l'écran,
02:22où l'on voit François Hollande d'un côté, Marine Le Pen de l'autre, et Emmanuel Macron entre les deux,
02:28accusant l'un et l'autre d'être l'assurance-vie de la Macronie, donc on ne les met plus dos à dos, mais face à face.
02:32Pourquoi Hollande plutôt que France sur cette affiche ?
02:34On l'accuse d'avoir mis la pression ?
02:36Parce que la France Insoumise, régulièrement, dans le reproche qu'elle fait au parti socialiste,
02:41c'est de n'avoir justement pas rompu avec les années de François Hollande 2012-2017,
02:46les années de hollandisme, si je reprends le terme utilisé en boucle par les Insoumis,
02:50et d'avoir accepté qu'un programme radical se transforme en programme réformiste,
02:55laissant de côté les mesures les plus urtiquantes, ou en tout cas les plus révolutionnaires,
03:01puisque le programme de 2012 n'était pas révolutionnaire,
03:04mais en tout cas de s'être fondue finalement dans une forme de pragmatisme de l'exercice du pouvoir,
03:10et d'avoir, si je résume en un mot, trahi l'idéal de gauche.
03:13François Hollande incarne ça aux yeux des Insoumis,
03:16et donc très régulièrement lorsqu'ils veulent attaquer Olivier Faure, Boris Vallaud ou d'autres députés,
03:21en disant que finalement ils trahissent le nouveau Front Populaire,
03:23ils disent bon ben voilà, c'est le retour du PS de François Hollande.
03:25Ça va quand même Nora, très très loin, pour voir encore ces affiches,
03:29parce que pardon, je les trouve tellement marquantes,
03:31imaginez une alliance entre le PS et le Rassemblement National,
03:35Olivier Faure demande des excuses, et à juste titre.
03:38Clairement, je me souviens Clémentine Autain,
03:41alors c'était un festival hier soir sur Twitter,
03:43vraiment c'était assez impressionnant à lire,
03:46Clémentine Autain, qui est donc pas éléphie, mais à parler de faute morale.
03:52Et là clairement on voit qu'il y a quelque chose de l'ordre d'un dépassement
03:56qui est problématique, voire insultant.
04:00On est quand même dans une forme d'invective,
04:03qui quand je disais tout à l'heure sur le ton de la boutade,
04:06en disant que le NFP était mal barré,
04:09c'est que tout ceci est gratigne,
04:11tout ceci fait extrêmement mal,
04:13sachant que la gauche ne peut à terme gagner que quand elle est rassemblée.
04:17Mathématiquement, il n'y a pas d'autre solution.
04:20Donc en l'état là, effectivement c'est mal barré.
04:22C'est mal barré, c'est-à-dire que tout ceci va nécessiter dans un an,
04:26puisque souvenez-vous, l'année prochaine il va y avoir des élections en mairie,
04:32enfin les municipales, dans deux ans ce seront les présidentielles,
04:36tout ceci va devoir s'aplanir,
04:39il va devoir y avoir des discussions,
04:41parce que si la gauche part chacune de son côté,
04:44elle est condamnée à perdre.
04:46Donc il n'y a pas d'autre solution.
04:47De surcroît, quand on voit la manière dont le peuple de gauche,
04:51si toutefois il existe encore,
04:53enfin il existe, mais il y a plusieurs gauches de facto,
04:57assistent à cela,
04:59tout ceci crée du dégoût, de l'écœurement,
05:01et une vraie souffrance.
05:03Parce qu'en fait, en termes de valeur, on voit bien que,
05:05et c'est ça qui est terrible,
05:07c'est que quand on regarde, mais Chloé Ridel va pouvoir nous en parler,
05:09sur le fond, tous ces partis sont à peu près d'accord sur 90% des choses.
05:17Ah non, ni Jean Garrigue.
05:19Elle a raison.
05:21Vous dites qu'elle a raison ?
05:23Oui, oui, oui.
05:25Voilà, en termes de valeur.
05:27Après c'est le chemin.
05:29C'est ce que disent les sondages, mais est-ce que vous, vous le pensez aussi ?
05:31Moi je pense que l'écrasante majorité des militants que je vois,
05:35que je rencontre, quels que soient leurs partis politiques
05:37qui militent à gauche, oui on a un socle de valeur commun.
05:39Après on a des désaccords très ciblés
05:41sur des questions de politique internationale,
05:43notamment sur des questions aussi
05:45de rapport à la violence versus non-violence,
05:47qui doivent être tranchées,
05:49qui sont des désaccords importants,
05:51mais qui ne doivent pas, si vous voulez,
05:53interdire, enfin empêcher
05:55toute forme d'alliance.
05:57Pardon, mais dans les années 60-70,
05:59les désaccords à l'époque
06:01entre les socialistes et les communistes
06:03étaient encore bien, si vous voulez,
06:05plus profonds.
06:07Donc ça on a du mal à s'en souvenir
06:09et on insiste en permanence sur les divisions,
06:11la gauche, etc.
06:13Vous avez entendu la Mathilde Panot qui dit
06:15qu'on s'excusera pour ces affiches
06:17que si le PS s'excuse pour le budget.
06:19Est-ce que vous vous excusez pour le budget ?
06:21Écoutez, cette situation, elle est très difficile.
06:23Les Français, je pense, en ont conscience.
06:25Il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
06:27Nous sommes au mois de février 2025
06:29et la France n'a toujours pas de budget.
06:31Il est faux de dire, comme l'affirment
06:33plusieurs cadres de la France Insoumise,
06:35que l'on pouvait continuer avec la loi spéciale.
06:37Parce que cette loi spéciale,
06:39donc pour les Français qui nous écoutent,
06:41une loi qui a permis de reconduire
06:43provisoirement les crédits 2024
06:45sur l'année 2025,
06:47ne permet pas de tout faire.
06:49Elle ne permet pas, par exemple, de prélever 20 milliards
06:51de nouveaux impôts sur les riches et les grandes entreprises
06:53que nous avions obtenus
06:55à la date du budget 2025.
06:57Elle ne permet pas, à la commande publique,
06:59d'investir pour les travaux.
07:01Il y a plein de petites entreprises,
07:03de petites TPE, PME,
07:05qui nous contactent pour nous dire
07:07qu'on va devoir licencier s'il n'y a pas de budget.
07:09Elle ne permet pas aux associations d'embaucher,
07:11notamment d'embaucher.
07:13Il fallait un budget.
07:15Après, nous, ça ne fait plaisir
07:17à aucun député socialiste,
07:19puisque nous avons voté contre ce budget
07:21en commission mixte paritaire au Sénat.
07:23C'est une couleur qu'on avale.
07:25Mais on le fait pour tous les gens
07:27qui demandent, qui s'inquiètent
07:29et qui disent qu'il fallait un budget.
07:31Parce que si on censurait là que le gouvernement tombait,
07:33il se passe quoi après ?
07:35Encore deux semaines, trois semaines, un mois
07:37et ensuite Emmanuel Macron,
07:39on le sait très bien, renomme un Premier ministre.
07:41À mon avis, peut-être encore plus à droite.
07:43Moi, je peux bien espérer.
07:45Mais il y a un moment, où est-ce qu'on va ?
07:47Et il disait, après, Emmanuel Macron
07:49démissionne. Vous, vous n'y croyez pas du tout.
07:51Pardon, mais Emmanuel Macron
07:53a toujours dit qu'il ne démissionnerait jamais.
07:55Comment est-ce qu'on peut croire
07:57qu'Emmanuel Macron va démissionner dans les deux semaines ?
07:59Même si moi, je le souhaiterais.
08:01Et même si Emmanuel Macron démissionnait,
08:03la gauche aurait arrêté
08:05de raconter aux Français n'importe quoi.
08:07Ce n'est pas ce qu'il va faire.
08:09J'aimerais quand même qu'on écoute
08:11les deux chefs qui sont la guerre.
08:13Olivier Faure, votre patron,
08:15et Jean-Luc Mélenchon,
08:17c'était hier.
08:19Il est adopté par le fait du prince
08:21et par
08:23la bassesse des fausses oppositions
08:25qui, au moment où
08:27elles auraient dû toutes se montrer
08:29conformes à ce qu'elles prétendent être,
08:31ont abandonné la ligne de combat,
08:33déserté la tranchée.
08:35Nous ne voulons pas
08:37être confondus avec ces trafiquants,
08:39avec ces menteurs.
08:41Il n'y a, dans le Front Populaire,
08:43aucun chef.
08:45Et Jean-Luc Mélenchon n'est pas le chef du Front Populaire.
08:47Donc personne n'exclut personne.
08:49Vous voyez bien qu'en réalité,
08:51il s'agit là encore d'un numéro de claquette.
08:53C'est la fin du Front Populaire.
08:55Il accuse quand même le Parti Socialiste
08:57d'être des trafiquants, des menteurs.
08:59Il va loin Jean-Luc Mélenchon, c'est terminé.
09:01Sous cette forme, il me semble que c'est terminé.
09:03Ce qui ne veut pas dire que l'union de la gauche
09:05va se briser aujourd'hui.
09:07Parce qu'on voit bien
09:09qu'il y a d'abord une volonté des militants,
09:11de toutes les gauches,
09:13de continuer dans l'union.
09:15Mais il y a de la part des dirigeants,
09:17des chefs de parti,
09:19et notamment de ce qu'on peut appeler
09:21les dissidents de la France Insoumise,
09:23une volonté de préserver cette union de la gauche.
09:25Donc je ne crois pas du tout qu'elle va se dissoudre.
09:27Ce n'est pas l'intérêt, on l'a dit tout à l'heure.
09:29Ce qu'il faut quand même remarquer,
09:31malgré tout,
09:33et là je parle en historien,
09:35c'est que la gauche a toujours gagné
09:37quand c'était le Parti Socialiste
09:39qui était à la manette.
09:41Quand les extrêmes sont dominants,
09:43la gauche ne gagne jamais.
09:45Donc ça veut bien dire qu'aujourd'hui,
09:47si on fait un calcul presque cynique,
09:49électoraliste,
09:51il faut absolument que le Parti Socialiste
09:53redevienne la force centrale
09:55de cette gauche.
09:57Et est-ce que ça c'est possible ?
09:59Comment faire pour que le Parti Socialiste
10:01redevienne cette force centrale ?
10:03D'abord c'est ce qui s'est passé aux élections européennes.
10:05C'est quand même la liste de Raphaël Glucksmann
10:07qui est arrivé en tête de la gauche.
10:09Et puis effectivement c'est tout un travail
10:11de remobilisation
10:15qui passe par ce qui est en train de se passer,
10:17de clarification des stratégies.
10:19On a une stratégie très claire
10:21de Jean-Luc Mélenchon qui est d'essayer
10:23d'aller vers une présidentielle anticipée
10:25parce qu'il est persuadé aujourd'hui
10:27d'être celui qui a même d'être le leader
10:29de la gauche.
10:31Est-ce qu'il reste la figure la plus identifiée,
10:33la plus populaire à gauche ?
10:35Il l'était en 2022.
10:37C'est d'ailleurs ça qui lui a permis de faire les 20%.
10:39En fait la gauche,
10:41elle ne gagne pas forcément l'élection présidentielle
10:43quand elle est unie en réalité.
10:45A chaque fois, quand François Mitterrand est élu en 1981,
10:47il y a un candidat communiste, François Hollande est élu en 2012.
10:49Jean-Luc Mélenchon, déjà lui,
10:51est un candidat concurrent.
10:53Donc la gauche peut tout à fait gagner en étant divisée
10:55en termes de personnes.
10:57À l'époque, le total gauche faisait plus de 40%.
10:59Le problème accessoire, c'est que le pays est à droite.
11:01Mais bon, c'est un autre débat
11:03dont on pourra en parler plus tard.
11:05En fait, disons que le Parti socialiste,
11:07François Hollande, Olivier Faure,
11:09ont acté cela.
11:11Ils ont acté que Jean-Luc Mélenchon serait candidat
11:13quoi qu'il arrive. Il va aller à l'élection présidentielle
11:15et il cherche même à précipiter les événements
11:17pour que cette élection ait lieu le plus tôt possible.
11:19D'où sa stratégie de chaos
11:21et de vote de censure à répétition.
11:23Mais ils ont bien compris,
11:25Olivier Faure et François Hollande,
11:27que c'était en...
11:29que Jean-Luc Mélenchon
11:31irait jusqu'au bout et que c'était à eux
11:33de développer la personnalité,
11:35la proposition, l'offre politique
11:37qui cristallisera le vote utile
11:39au moment de la présidentielle.
11:41Et c'était ça, l'acte de la victoire de François Mitterrand.
11:43C'était ça, l'acte de la victoire de François Hollande.
11:45Et ce n'était pas de absolument vouloir
11:47se rallier les bonnes grâces d'une extrême gauche
11:49qui, de toute façon, aura un, deux,
11:51trois candidats, si on compte aussi
11:53la Ligue communiste révolutionnaire,
11:55les candidats habituels de l'extrême gauche.
11:57Ils ont compris ça.
11:59Ils sont en train de l'acter.
12:01C'est douloureux. Là, ils sont dans la tranchée
12:03parce qu'ils ont déclenché, comme prévu,
12:05le bombardement insoumis sur les réseaux sociaux
12:07dans les meetings de Jean-Luc Mélenchon.
12:09Mais il faut le reconnaître qu'ils tiennent plutôt.
12:11C'est-à-dire qu'une fois qu'ils ont acté cette décision
12:13de ne pas voter la censure, ils tiennent.
12:15Ils vont s'abriter le temps du bombardement.
12:17La question, ensuite, c'est la suite.
12:19C'est-à-dire le congrès du Parti socialiste
12:21et quel leader pour cette proposition
12:23socialiste à la présidentielle.
12:25Au-delà des leaders, c'est quel programme ?
12:27Le PS, aujourd'hui,
12:29va pouvoir nous répondre.
12:31À un moment, là, on voit les chikayas
12:33et la guerre entre les camps de gauche,
12:35des leaders qui sont
12:37objectivement démonétisés
12:39vis-à-vis des citoyens et de la population.
12:41Mais à un moment,
12:43l'ennemi, et on voit cette affiche
12:45de la nouvelle alliance entre Marine Le Pen et Olivier Faure,
12:47qui est l'ennemi, qui est l'adversaire ?
12:49Et là, en l'occurrence,
12:51c'est comment reconquérir les classes populaires
12:53qui ont été littéralement
12:55abandonnées par cette gauche
12:57et en l'occurrence par le Parti socialiste.
12:59Souvenez-vous de Mon Ennemi, c'est la finance
13:01en 2012. La trahison
13:03qu'a représentée le quinquennat
13:05de François Hollande, notamment pour les classes populaires,
13:07est vraiment quelque chose
13:09de l'ordre de...
13:11Ça va être ça, en fait,
13:13la difficulté. C'est comment reconquérir,
13:15comment reparler, en fait, à cette frange-là.
13:17Comment faire en sorte
13:19d'éviter
13:21de représenter les classes
13:23urbaines, plutôt CSP+,
13:25catégorie socio-professionnelle
13:27favorisée ? Comment est-ce qu'on reparle
13:29à des gens qu'on a littéralement oubliés
13:31depuis des décennies ?
13:33Comment vous comptez faire, d'ailleurs ?
13:35C'est quoi votre projet pour reconquérir
13:37ces classes populaires qui, au départ...
13:39Je voudrais d'abord préciser que le Parti socialiste
13:41est présent dans des circonscriptions
13:43périurbaines et rurales, bien plus
13:45que ne l'est
13:47les écologistes ou la France insoumise.
13:49Pour nuancer ce qu'on vous dit...
13:51Je vous parle pas des écologistes
13:53mais de la France insoumise.
13:55Ce qui nous attend, là,
13:57c'est de se préparer pour les prochaines échéances
13:59parce qu'à la fin, là, le débat,
14:01c'est pas la censure
14:03pour encore trois ans
14:05jusqu'en 2027. On va pas débattre de la censure
14:07tous les mois. Donc il faut se préparer
14:09à quoi ? À une dissolution et ensuite
14:11aux élections présidentielles.
14:13Il faut qu'on puisse mettre
14:15en marche le renouveau
14:17du projet du Parti socialiste
14:19mais aussi l'Union de la Gauche
14:21parce que je crois que
14:23toutes ces chamailleries et ces oucas
14:25qu'on voit partout
14:27entre partis de gauche
14:29désespèrent nos électeurs et moi je pense
14:31que jamais nous n'avons eu autant besoin
14:33précisément de militants qui se battent
14:35pour la justice, pour le progrès écologique,
14:37pour le progrès démocratique quand on voit
14:39ce qu'il se passe aux Etats-Unis et quand on voit
14:41cette espèce de double projet libertarien identitaire
14:43qui nous arrive et qui gagne
14:45aussi notre pays.
14:47Est-ce que vous pensez que le Parti communiste,
14:49l'Europe écologie, les Verts qui n'ont
14:51pas tellement cautionné les propos de la France insoumise
14:53ces derniers temps, est-ce qu'ils vont
14:55plutôt aller
14:57vers vous ?
14:59Moi je crois que dans
15:01chaque parti de gauche, il y a
15:03des unitaires et ces unitaires doivent s'unir.
15:05Et bien sûr que c'est Jean-Luc Mélenchon
15:07qui s'isole puisque c'est lui le premier qui a
15:09dit qu'il irait seul
15:11à l'élection présidentielle avec
15:13le parti qui est le sien et donc nous,
15:15nous le refusons. Moi je parle
15:17comme une unitaire de ma famille politique
15:19du Parti socialiste, je sais qu'il y en a chez
15:21les écologistes, je sais qu'il y en a chez
15:23La Presse, chez Génération, chez Place Publique
15:25mais aussi chez la France insoumise et c'est
15:27tous ces gens-là qui doivent refuser
15:29la réédition du
15:31match des deux gauches irréconciliables
15:33à la sauce Mélenchon-Hollande
15:35et inventer, proposer,
15:37forcer une
15:39candidature commune à la prochaine
15:41élection présidentielle en 2020
15:43et un projet qui rentre de l'espoir et qui présente
15:45une alternative précisément
15:47à cette triste perte de similitude
15:49identitaire.
15:51Une autre personnalité que Jean-Luc Mélenchon
15:53qui pourrait selon vous représenter cette gauche ?
15:55Mais il y a plein de personnalités potentielles
15:57qui pourraient représenter...
15:59C'est peut-être le problème
16:01en tout cas d'abord il faudra trancher sur un projet
16:03et des choses à présenter
16:05aux Français.
16:07Il y a plusieurs soucis mais moi j'en
16:09vois deux au moins. Tout à l'heure on
16:11parlait des valeurs en disant oui ils ont les mêmes valeurs
16:13etc. Oui le
16:15peuple de gauche partage les mêmes valeurs
16:17humanité, progressisme, etc.
16:19humanisme. Sur
16:21par exemple sur la question de la laïcité
16:23dans les discours ou de l'antisémitisme
16:25je ne suis pas sûr qu'il y ait tout à fait les mêmes valeurs
16:27dans toutes les gauches. Il me semble
16:29qu'il n'y a que quand même une particularité
16:31en tout cas du discours
16:33de la France insoumise qui les dissocient
16:35du reste de la gauche.
16:37Il me semble qu'il y a eu pas mal de polémiques à ce sujet
16:39et ce n'est pas un petit sujet
16:41me semble-t-il. Et puis la deuxième
16:43question c'est celle que vous avez posée, celle
16:45de l'incarnation. Parce que ce qu'on constate
16:47là encore historiquement c'est que quand la gauche
16:49a gagné c'est parce qu'il y avait une figure d'incarnation
16:51parce qu'il y avait quelqu'un qui s'appelait
16:53Jaurès. Jaurès
16:55n'a pas gagné mais à un moment donné il a participé
16:57à une coalition qui s'appelait le bloc des gauches
16:59et ils ont participé
17:01au pouvoir. Il y a eu le cartel des gauches etc.
17:03Il y a eu Léon Blum, il y a eu François
17:05Mitterrand, il y a eu Lionel Jospin,
17:07il y a eu François Hollande dont je rappelle malgré
17:09tout que la baisse du chômage
17:11ça a commencé sous le
17:13quinquennat de François Hollande.
17:15C'est peut-être pas non plus quelque chose qu'il faut
17:17négliger. Bref, tout ça pour dire
17:19qu'à un moment donné se posera
17:21la question de l'incarnation et pour l'instant
17:23on voit bien que c'est un vrai problème.
17:25Et la question de l'incarnation est importante, pardon.
17:27J'ai pas dit que c'était le seul problème.
17:29Juste parce qu'il y a la question de l'incarnation
17:31et je voudrais vraiment y revenir. Il y a la question de
17:33comment on parle aux classes populaires.
17:35Souvenez-vous de Léonel Jospin, l'État
17:37ne peut pas tout. Ça a été une
17:39déflagration absolument énorme face à
17:41la question de l'emploi. Justement, on est
17:43véritablement dans une redite de ce
17:45moment avec des plans sociaux en pagaille.
17:47Quelle réponse à la gauche quand on voit
17:49ce qui est en train de se passer aujourd'hui ?
17:51C'est Chikaïa, c'est Zoukhaï
17:53qu'on vous parlait à un moment.
17:55C'est aussi une question
17:57de personnes. Qui, Louis Oselter, selon
17:59vous, pourrait incarner
18:01une gauche unie ? Nora a bien dit
18:03qu'il y avait des personnes démonétisées.
18:05Le grand retour de François Hollande,
18:07dans l'opinion, pour l'instant, on ne voit pas
18:09un appel du peuple à François Hollande.
18:11Le retour d'Olivier Faure qui va être
18:13pris pendant des mois par des combines pour
18:15gagner, conserver
18:17la tête du parti socialiste dont
18:19le congrès, à la date qui reste à fixer,
18:21s'annonce, ça ne va pas non plus
18:23lui créer une image de sauveur de la nation.
18:25Et par ailleurs, Chloé Rydel a remarqué
18:27très justement que le cumul des voix de gauche
18:29il y a 10 ou 15 ans était bien supérieur
18:31à ce qu'il est maintenant. C'est-à-dire qu'en termes
18:33de masse électorale, et on parlait des catégories
18:35populaires, la gauche n'est plus ce qu'elle était.
18:37L'électorat de gauche n'est plus ce qu'il était
18:39et on a une division entre un parti socialiste
18:41qui s'adresse, disons, à des
18:43catégories intellectuelles supérieures qui ont
18:45constitué un petit peu le socle de l'électorat de Raphaël Hulsman
18:47et une France insoumise qui veut faire une jonction
18:49entre, pour aller vite, les centres-villes
18:51boboisés et des banlieues immigrées.
18:53Chaque stratégie électorale
18:55est très segmentée.
18:57Il n'y a pas de rassemblement là-dedans. Il manque le
18:59rassemblement électoral qui permettrait éventuellement
19:01que la gauche gagne.
19:03Je reprends vos propos introductifs, Nora.
19:05C'est mal barré.
19:07Ce sera la conclusion de ce chapitre.
19:09Merci.
19:11Il est dur à trouver
19:13l'espoir sur ce plateau.
19:15On en reparlera. Merci, Chloé Ridel, d'être venue sur ce plateau.

Recommandations