Avec Alexia Laroche Joubert, CEO de Banijay France et MCSkyz (Joris Lavarenne), créateur de contenus True-Crime sur Youtube.
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TechnologieTranscription
00:00Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:04Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous, l'émission dédiée au numérique,
00:07à l'innovation et à la tech responsable.
00:10Tiens, vous qui nous écoutez, vous êtes plutôt du style à vous retrouver en famille
00:13le soir devant l'écran du salon pour regarder un divertissement en famille ou bien vous
00:18faites plutôt partie de ceux qui sous le même toit vivez une expérience personnalisée
00:21munie de votre tablette, de votre ordinateur ou de votre smartphone.
00:25En effet, le rapport aux écrans n'a jamais été aussi fragmenté.
00:28On a fini le zapping et place au scrolling.
00:31Dans ce contexte, on est en droit de se demander jusqu'où les écrans vont-ils nous offrir
00:35des divertissements sur mesure, quelles sont les grandes tendances du divertissement et
00:38surtout sommes-nous toujours maîtres de ce que nous regardons ?
00:41Le numérique pour tous, spécial écran et divertissement, c'est parti et c'est sur Sud Radio.
00:46Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Pérez.
00:50Et pour commencer cette émission, nous avons le plaisir de recevoir une personnalité visionnaire
00:54du monde de la télévision.
00:56Elle est à l'initiative d'émissions cultes comme Love Story, Koh-Lanta ou encore la Star
01:01Academy et nous fait l'honneur d'être parmi nous aujourd'hui.
01:04Alexia Larjouber, bonjour, on est ravis de vous avoir au château.
01:07Merci beaucoup.
01:08Vous dirigez la société Banny J France, donc Banny J c'est, je le rappelle, un groupe
01:12de production et de distribution de contenu audiovisuel.
01:15Jusque-là, j'ai tout bon ? Tout est bon.
01:16Parfait.
01:17Alors avant de commencer, j'ai envie de vous poser une question un peu personnelle parce
01:20que qui n'a pas vu la série culte ? On vous voit sur tous les fronts.
01:23C'est quoi ? C'est le travail, la curiosité ?
01:26Qu'est-ce qui vous anime ?
01:27Je pense qu'il y a une vraie curiosité, ça, ça vient de ma maman qui a parcouru le
01:31monde, qui est grande reportère de guerre, pour raconter souvent malheureusement des
01:35histoires tristes, mais qui était quand même très curieuse de ce monde en mouvement.
01:39Mon père qui était publicitaire, donc était connecté avec la société et une énorme
01:44capacité de travail.
01:45Je pense qu'il n'y a pas de mystère.
01:48Il faut être connecté, c'est organique, mais à un moment, il faut faire travailler
01:52un peu son cerveau.
01:54Et j'ai été toujours curieuse, je pense que sans dire que je suis visionnaire, j'ai
02:00toujours un coup d'avance, c'est-à-dire que je ressens les choses souvent parce qu'elles
02:06m'arrivent aussi à moi et donc je suis en adéquation avec le public.
02:09Et puis après, on en parlera, mais j'ai beaucoup lu sur l'IA, sur le transhumanisme,
02:14c'est des sujets qui me passionnent, j'adore tout ce qui est les films d'anticipation.
02:18Enfin voilà.
02:19On va revenir à notre sujet, on va parler de télévision traditionnelle, cette télévision
02:22linéaire qui impose un peu son rythme et ce qu'on appelle aujourd'hui les plateformes
02:26de streaming, que ce soit les plateformes en VOD, mais aussi des Netflix, des Twitch
02:30ou des YouTube.
02:31Est-ce qu'on est en droit de se demander dans les années à venir si notre temps d'écran
02:35va être justement dédié à ces fameuses plateformes et l'expérience de la télévision
02:39traditionnelle va disparaître ?
02:40Alors, c'est un peu un fatalisme, évidemment qu'elle ne j'adhère pas.
02:44En fait, quand on s'aperçoit qu'il y a un changement de consommation sur lequel d'ailleurs
02:49les linéaires se sont adaptées.
02:50C'est-à-dire qu'il y a deux ans, on a vu l'émergence de TF1+, M6+, qui sont des outils
02:56plateformes alignés avec les linéaires et produites par eux.
03:01Et ça, il n'y a pas de mystère, ce n'est pas tant le temps d'écoute qui a baissé
03:06d'ailleurs, parce que quand on cumule le temps d'écoute sur la télévision linéaire,
03:11sur les streamers, c'est-à-dire Netflix, etc. et sur les réseaux sociaux, je pense
03:15que même on consomme beaucoup plus de contenu qu'avant.
03:18C'est juste qu'on le consomme différemment.
03:20Après, la réalité, c'est que les gros événements, que ce soit des événements
03:25évidemment de l'information, événements sportifs, ou des grandes émissions comme
03:28celles qu'on produit, c'est-à-dire Miss France, Les Enfoirés, sont des émissions
03:34qu'on regarde en famille, ensemble.
03:36Et c'est pour ça que d'ailleurs, ces émissions, contre toute attente, gardent leur audience.
03:41Là, sur Miss France, on fait en moyenne entre 7-5 et 8-2 millions de téléspectateurs,
03:48donc c'est énorme.
03:49Mais on voit que les plateformes prennent les codes d'un fonctionnement informatique,
03:53c'est-à-dire de l'interactivité, du dialogue, de la personnalisation.
03:56Ça, c'est quelque chose que la télévision classique ne peut pas forcément offrir.
03:59Alors, la télévision classique, elle est tenue par une grille de programmes, c'est-à-dire
04:04qu'il y a quelque chose qui démarre à 7h du matin et il y a quelque chose qui termine
04:06à 6h le lendemain.
04:08Donc, c'est vrai qu'elle est plus statique.
04:10Néanmoins, la manière dont elle investit à travers ces plateformes, et je pense souvent
04:17à Arte qui a été la plus innovante sur ce sujet-là, elle nous donne à consommer ces
04:23programmes différemment.
04:24Je donne un exemple, on a eu un énorme succès sur Star Academy, on a réuni plus de 58%
04:29des jeunes, donc c'est un très gros succès, et là, vous pouvez suivre toute la préparation
04:35de la tournée, toute la vie de Marine, la grande gagnante, sur TF1+.
04:39Donc, on a adapté un format pour la plateforme qui n'est pas sur le linéaire.
04:44Donc, ça vous donne aussi une complémentarité entre le linéaire et la plateforme.
04:49Alors, on parle beaucoup de personnalisation, vous pensez que demain, on aura des programmes
04:52complètement personnalisés par rapport à nos goûts et anticipés ?
04:55C'est probablement ce qui m'inquiète le plus dans l'algorithme, c'est ce que l'algorithme
05:00préconise pour vous selon ce que vous avez déjà regardé.
05:03C'est-à-dire, c'est l'enfermement dans un schéma de pensée, dans un schéma de goût
05:08quasiment qui serait organisé par l'algorithme.
05:11Je pense que c'est ça sur lequel il faut être le plus vigilant, c'est-à-dire la recommandation
05:15absolue des algorithmes est probablement un facilitateur, mais aussi un enfermement.
05:22Voilà, donc ça, ça me perturbe.
05:25Je pense qu'il faut éveiller la jeune génération à la curiosité, on en parlait en début
05:29d'émission, et leur donner à voir différentes choses.
05:33Alors, c'est quand même le propre des réseaux.
05:35Moi, j'adore les réseaux parce que vous pouvez d'un seul coup regarder Hugo Décrypte,
05:40donc digérer une information d'aujourd'hui, et puis après regarder, je sais pas quoi,
05:46on va en parler bientôt justement avec Maxaz.
05:49Moi, ma fille, elle écoute les podcasts sur l'école Caises.
05:53Donc voilà, ce qu'il faut, c'est leur donner, et ce qu'ils ont actuellement, le maximum
05:59d'ouverture d'esprit.
06:00Mais pour vous, c'est l'éducation, c'est pas l'algorithme qui doit modifier quelque
06:03part son code.
06:04L'algorithme, la question, c'est comment ? Alors, je ne suis pas ingénieur, donc je
06:07sais pas comment on gère un algorithme.
06:09Néanmoins, on s'aperçoit qu'il va vous nourrir dans ce que vous aimez.
06:15Et donc, de facto, c'est à l'éducation et aux parents, et à l'école, d'ouvrir
06:20vers d'autres domaines.
06:21Par exemple, l'école, moi je trouve, l'école de ma fille, elle préconise beaucoup d'écoutes
06:25sur des podcasts, des choses comme ça, et c'est comme ça qu'on a une ouverture d'esprit.
06:30Alors, Alexia, on a parlé du contenant, on va parler du contenu maintenant.
06:33Il y a beaucoup plus de liberté en termes de contenu et de création sur des chaînes
06:38comme Youtube, par exemple.
06:39Est-ce que vous pensez que cette liberté d'expression, là aussi, va capter de l'audience
06:43aux télévisions traditionnelles qui sont soumises à l'art com, alors qu'on peut dire
06:46davantage de choses, avec beaucoup plus de variété de pensée sur des réseaux.
06:51Alors, la force, la liberté de pensée, elle est évidente sur Youtube, mais quelquefois
06:57elle est un peu trop décomplexée, et elle donne du grain à moudre aux journalistes
07:05parce que, tout simplement, il y a beaucoup de fake news, donc il faut faire très attention.
07:09Ça, c'est le premier point.
07:10Deuxième point, on s'aperçoit aussi qu'elle ne produit pas.
07:13Donc Youtube, contrairement à nous, nous produisons, nous donnons nos programmes à
07:18un diffuseur qui lui-même est lié à l'art com, donc l'art com c'est la police, on va
07:22de l'audiovisuel, et ce qui fait qu'on est obligé de vérifier nos informations, de
07:27faire attention à l'éthique, de faire attention au traitement des candidats, de faire attention
07:31à une multitude de choses, sous peine de sanction.
07:34Ce n'est pas le cas sur Youtube, donc c'est pour ça qu'on voit apparaître aussi des
07:38complotistes, des gens quand même qui remettent en cause des faits, et ça c'est un petit
07:42peu dangereux.
07:43Par ailleurs, il y a un autre élément, c'est que Youtube, ne produisant pas, c'est-à-dire
07:48qu'ils n'investissent pas dans les contenus, vous retrouvez avec des contenus à production
07:52un peu faibles.
07:53Et c'est là où probablement l'intelligence artificielle va bouleverser tout ça, c'est
07:57qu'elle va permettre à des créateurs de contenus de benchmarker, d'augmenter la qualité
08:02de leur production.
08:03Mais en attendant, ce que je dis toujours, un Koh-Lanta par exemple, qui est un programme
08:07extrêmement ambitieux dans sa méthode de production, a besoin de beaucoup d'argent
08:11pour être produit, et ça ce sont les linéaires qui nous donnent cet argent, ce n'est pas
08:15Youtube.
08:16On ne se retrouverait pas avec un programme de qualité comme Koh-Lanta sur Youtube.
08:19Alors, on parle d'éthique et de qualité, justement, l'émission Frenchy Shore, qui
08:23est une émission de thé à la réalité, je rappelle que c'est les dix plus grands
08:26fêtards de France qui sont réunis au Cap d'Agde pour des vacances de rêve.
08:29C'est que tard !
08:30Ah ben voilà, j'allais vous poser la question, est-ce que pour vous, ce genre de programme,
08:34j'ai pas envie de dire mérite d'être diffusé, mais…
08:37Alors, je ne peux pas être censeur alors que je prône la liberté d'expression.
08:41Est-ce que je l'aurais produit ? Non.
08:44Est-ce que pour autant, je trouve ça scandaleux que ça existe sur une plateforme qui n'est
08:49pas soumise à l'ARCOM ? Non.
08:52Voilà.
08:53Donc, si les gens veulent regarder, ils regardent, s'ils ne veulent pas regarder, ils ne regardent
08:56pas.
08:57Je trouve que ça n'a pas beaucoup d'intérêt, mais je ne juge pas, c'est très bien, ça
09:02marche bien.
09:03La réponse est claire.
09:04On est dans un contexte informationnel quelque peu anxiogène, on ne va pas se le cacher.
09:07Est-ce que là-dessus, il y a des réflexions ? On parle de la santé mentale des Français,
09:11est-ce qu'il y a des réflexions sur les divertissements que vous proposez ? Ou alors
09:14sur ce temps d'écoute pour lisser un peu les choses et faire en sorte qu'on retrouve
09:19à la fois un lien social et peut-être un peu plus d'optimisme ?
09:21Alors, la bonne nouvelle, c'est que nous, on produit une telle variété de programmes
09:25qu'on remplit à la fois nos missions de divertissement, qui sont d'ailleurs des missions
09:31de service public aussi, c'est dans leur cahier des charges, que des missions d'éducation
09:36ou d'information, comme avec le 28 minutes sur Arte.
09:38Donc, moi, j'ai l'impression que là-dessus, on est très ouvert et qu'on donne à un instant T
09:46ce que le public a envie de consommer.
09:48Parce qu'il n'y a pas de mystère non plus, vous le savez très bien, vous rentrez du
09:51boulot, vous pouvez avoir envie de regarder une série facile, ou n'oubliez pas les paroles
09:56sur France 2, qui est produit par Nagui et qui est chez nous, ou d'un seul coup, vous
10:00voulez justement aller voir sur le 28 minutes parce que vous avez besoin de récupérer
10:03une information qui est digérée, débattue avec des experts.
10:09Voilà, moi, ce qui est important, c'est qu'on a une responsabilité, il ne faut pas le nier,
10:14quand on est producteur de contenu, et voilà, je pense que l'avantage en France, c'est qu'on
10:19est encadré justement par l'Artcom et qu'on fait très attention, avec évidemment les
10:24diffuseurs, à ce qu'on diffuse.
10:26On remarque depuis quelques mois maintenant, des programmes un peu vintage, c'est-à-dire
10:31on remet à l'honneur de l'Interville, La Roue de la Fortune, récemment Dorothée qui
10:34a fait une apparition.
10:35C'est quoi ? C'est de la nostalgie ? C'est de la reconquête de jeunes devant la télévision
10:41en famille ? C'est quoi ce qui vous motive ?
10:42Alors, je pense que c'est un peu les deux, je pense qu'il y a une Madeleine de Proust
10:45qui est très forte, que quand on relance la Star Academy, on y apporte juste les ingrédients
10:49pour la moderniser, sans toucher à ce qu'on appelle dans nos jargons, le format de Pilar,
10:54c'est-à-dire ce qui est constitutif du format.
10:58Évidemment, la télévision en linaire, on en parlait au début, c'est une télévision
11:02qui se consomme souvent en famille.
11:04Et donc, pour avoir une écoute conjointe, c'est-à-dire réunir des grands-parents aux
11:10enfants, il faut que ça soit sur un terreau commun.
11:13Et quand on produit Fort Boyard, ça fait 35 ans qu'on produit Fort Boyard, les grands-parents
11:17peuvent dire « tu sais, je regardais ça quand j'étais petite », ou les parents
11:20plus exactement, à leurs enfants.
11:22Et donc ça crée un attachement à une marque.
11:25Et derrière, on ne peut pas dire qu'il y a un intérêt économique pour vos annonceurs
11:27d'avoir quand même des publics jeunes qui sont en désaffection, en désamour, via
11:30la télévision ?
11:31Le public jeune, on le retrouve aussi un peu différemment.
11:34Alors, c'est toute la problématique du marché publicitaire, mais ça, on rentre quasiment
11:36dans un autre sujet.
11:37C'est-à-dire que vous avez le replay qui est très fort.
11:42Le replay, c'est-à-dire vous regardez votre programme, qui était diffusé en linaire
11:46en première diffusion, sur une plateforme liée à cette chaîne-là.
11:50Quand on voit par exemple l'île de la tentation qui est produite chez nous, 40% de l'audience
11:54se fait sur le replay.
11:55Quand on voit Rivage, qui est une série qui n'est pas produite par nous, elle a été
11:59consommée par 300 000 personnes en preview, c'est-à-dire avant la diffusion en linéaire.
12:05Donc là-dessus, je pense qu'il y a une répartition de l'audience qui est très forte.
12:09Maintenant, il y a une réalité publicitaire, et ça, je vais rentrer dans un peu de technicité.
12:14Le GRP, c'est en gros combien un annonceur, donc un publicitaire, pour une annonce, paye
12:24pour ses 30 secondes.
12:25Le CPM, c'est combien l'annonceur paye sur Internet pour un nombre de vues.
12:30Et il s'avère qu'on paie encore plus cher pour le GRP que pour le CPM.
12:35Donc, vous avez besoin des linéaires pour investir, pour nourrir le digital, parce que
12:41le digital manque d'argent encore.
12:42Ça devient plus clair.
12:43On parle beaucoup de l'IA, vous avez beaucoup parlé de l'IA, est-ce que vous l'utilisez
12:46pour réaliser des émissions, des concepts ou des scénarii ?
12:49Alors oui, et non.
12:51Non pour des concepts, oui pour des scénarii, mais toujours avec l'aide des auteurs.
12:57En fin de compte, on a signé deux IA, et bien avant tout le mouvement de l'IA, on
13:03a signé avec un auteur justement, qui a développé avec un ingénieur, une IA qui s'appelle
13:07Génario, qui est une aide au scénario, et on l'utilise, on le met à disposition de
13:13nos auteurs.
13:14Donc évidemment, on n'est jamais en one-to-one avec elle.
13:16Moi, producteur, je ne parle pas avec Génario en lui disant, sors-moi un scénario du prochain
13:20thriller pour France 2.
13:21En revanche, on le donne en outil, qu'ils l'utilisent ou pas aux auteurs.
13:24Et après, on a fait un autre logiciel qu'on a signé avec les Américains, qui s'appelle
13:29QuickTime, qui est pour la post-production.
13:30Mais ce qui est très intéressant, c'est ce matin à Chadjepeté, parce que je parle
13:35beaucoup avec Chadjepeté, il s'appelle Ben chez moi, je lui ai demandé, d'après toi,
13:40qu'est-ce que va devenir l'IA, et comment elle va nous utiliser dans notre métier,
13:45et donc dans le futur.
13:46Production entièrement automatisée, de A à Z, dit-il, interaction en temps réel
13:51avec le contenu.
13:52Donc c'est-à-dire qu'il y aurait une évolution liée à l'intelligence artificielle générative,
13:58qui fait qu'en fonction de ce que vous ressentez, elle adapte l'histoire.
14:02Si, par exemple, vous êtes très attaché à un personnage et elle sent que vous regardez
14:05plus ce personnage, elle va le mettre en avant dans le scénario.
14:08Et réalité mixte et acteurs virtuels, personnalisation de masse des contenus, donc images des séries
14:15ou des films, dont les détails, le visage musique, s'ajustent selon le spectateur.
14:18Donc vous aimez plutôt les musiques folkloriques.
14:21Optimisation des workflows créatifs, éthique et régulation, et là quand même, Chadjepeté
14:27me dit, avec la montée des deepfakes et de la manipulation de contenus, il y aura probablement
14:31un cadre réglementaire plus strict pour encadrer l'utilisation de l'IA.
14:35Donc elle-même, une IA, me dit, soit sympa, encadre-moi.
14:38Elle s'auto-censure.
14:39Parfait, merci beaucoup Alexia ! Avant de finir, un petit scoop Alexia, une prochaine
14:43émission, quelque chose sur lequel il faut rester vigilant ?
14:45Alors là, écoutez, on a lancé beaucoup de séries de fiction, donc j'ai été sur
14:49une série exceptionnelle avec la ministre Rachida Dati hier, qui s'appelle Montmartre,
14:53ça arrive bientôt sur TF1, en fin de compte c'est le début des cabarets avec les premières
14:57effeuilleuses dans les années 1880 et on va suivre une jeune femme qui va accepter
15:03de se mettre à nu pour sauver son frère et sa sœur.
15:05C'est prévu pour quand ça Alexia ? Oh je pense en fin 2025.
15:09Ok, on reste connecté.
15:10Merci beaucoup Alexia, je rappelle que vous êtes CEO de Banijai France, restez avec nous,
15:14on marque une courte pause avant de découvrir la vie d'un YouTuber qui cartonne avec une
15:18série sur les affaires criminelles.
15:20Il nous partagera son quotidien de producteur en série.
15:23Le numérique pour tous, spécial écran et divertissement, ça continue dans quelques
15:27instants et c'est sur Sud Radio.
15:28Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
15:32Et pour continuer cette émission spécial écran et divertissement, nous avons le plaisir
15:36de recevoir un YouTuber dont la communauté s'élève à plus de 2 millions d'abonnés.
15:39Il est surtout l'auteur d'une série qui met chaque semaine à l'honneur un crime,
15:44une histoire vraie, tous les vendredis à 18h avec des titres comme le cannibale qui
15:49a terrifié l'Amérique ou bien le détraqué qui a horrifié la France.
15:53Il est aussi l'auteur d'un magazine du même nom, Affaires Criminelles, qui parle de faits divers.
15:58Max Keys, bonjour.
15:59Alors Max Keys, avant de commencer, j'ai envie de vous demander comment tout a commencé
16:04pour vous ? Parce que se spécialiser dans les crimes et tout ce qui est un peu gore,
16:08c'est une vocation ?
16:09Alors, comme je dis toujours, on ne se lève pas le matin en se disant je vais écouter
16:13une histoire de tueur en série, de disparition, de meurtre.
16:17Moi, de mon côté, ça a commencé un petit peu par hasard en achetant un livre qui parlait
16:21de tueur en série parce que j'avais un trajet de train régulier à faire chaque semaine
16:25et je suis tombé dedans en fait, comme ça, ça m'a tout de suite fasciné.
16:29Et à l'époque, je faisais déjà un petit peu des vidéos sur YouTube justement.
16:33Et je me suis dit, en fait, ça me fascinait tellement que je me suis dit mais je vais
16:37essayer de raconter une histoire sur YouTube et ça a pris quasiment instantanément quoi.
16:43Et aujourd'hui, ça fait 7 ans que je raconte des histoires vraies flippantes comme je les
16:47appelle.
16:48Et alors, pourquoi vous préférez créer du contenu sur YouTube plutôt que proposer
16:51ce concept justement à une chaîne de télévision ? Pourquoi l'expérience avec les auditeurs
16:55est différente ?
16:56Parce qu'en fait, déjà sur YouTube, c'est plus simple, c'est-à-dire que je fais ma
17:00propre vidéo, je fais un petit peu ma petite popote quoi et puis je la publie moi-même
17:04sur YouTube.
17:05Tandis que la télé, c'est déjà plus compliqué d'y entrer et puis sur YouTube, on a cette
17:09proximité aussi avec le public.
17:11C'est-à-dire que moi, j'adore aller voir les commentaires, répondre aux gens, réagir
17:15aussi un petit peu à l'actualité vis-à-vis de ce qui se passe face à ma caméra et autres.
17:20Je pense que c'est ça qui plaît en fait, c'est la proximité avec les gens.
17:23Et vous pensez que le traitement des faits divers sur YouTube permet d'être plus authentique
17:27et plus libre que sur une télévision traditionnelle ?
17:30Oui, beaucoup, beaucoup, beaucoup plus parce qu'en fait, l'énorme majorité des émissions
17:36qui traitent de crimes sur la télé, vous pouvez remplacer le présentateur ou la présentatrice,
17:41les gens s'en foutent en fait.
17:43Ils ne verront pas la différence, ils ne feront aucune remarque.
17:45Moi ou un autre qui a une chaîne YouTube, vous le remplacez lors d'une vidéo, mais
17:52tous les commentaires vont parler de ça, donc ça n'a rien à voir en fait.
17:55Alors racontez-nous les histoires les plus croustillantes, les dernières que vous avez
17:58sorties, qu'il faut absolument connaître.
18:00Moi j'ai fait beaucoup d'affaires, j'ai fait un couple de tueurs en série qui a traversé
18:06l'Amérique pour tuer des gens, j'ai fait l'histoire d'une femme qui a été enfermée
18:10dans un bunker par un médecin suédois, enfin j'en ai énormément, j'ai plus de 300 histoires
18:19maintenant sur la chaîne, donc franchement il y en a un.
18:22Et celle qui cartonne le plus, vous voyez une affinité de vos spectateurs sur certains
18:28thèmes en particulier ?
18:29Et bien pas vraiment, parce qu'en fait des fois je suis vachement surpris, les vidéos
18:34qui ont fait le plus de vues c'est des sujets un petit peu inconnus que j'ai découvert
18:38comme ça et que j'ai balancé sur YouTube, et c'est des vidéos qui sont à plus de 3
18:42millions de vues maintenant, il y a l'histoire d'une prof qui organise le meurtre de son
18:46mari, l'histoire d'une famille qui se débarrasse de leur fille au père, c'est toujours des
18:52petites histoires inconnues qui marchent le plus en fait.
18:55Et alors vous vous fixez des limites Max Keys, des limites éditoriales, des choses
18:59plus ou moins gores que vous ne voulez pas montrer ?
19:01Oui, on a une ligne rouge vis-à-vis d'Internet et YouTube vu que c'est un site public, par
19:06exemple je ne vais pas publier les scènes de crimes, les cadavres et autres en grand
19:11écran, mais sinon pour le reste je raconte l'histoire telle qu'elle quoi.
19:17Alors c'est vrai que ça suscite des vocations d'être YouTuber, on voit effectivement beaucoup
19:22d'adolescents qui se disent je vais gagner beaucoup d'argent, on arrive à vivre correctement
19:26quand on a 2 millions de spectateurs on va dire ?
19:29Oui, on en vit en fait, j'ai ma propre société de production classique et je travaille avec
19:34des illustrateurs, des artistes 3D, en fait peu importe le nombre d'abonnés, plus une
19:40chaîne génère de l'argent, plus elle va en dépenser pour évoluer, sinon au bout
19:44d'un moment on meurt quoi, donc il faut toujours évoluer en fonction du nombre d'abonnés.
19:48Alors vous avez aussi un magazine papier qui s'appelle du même nom Affaires Criminelles
19:54et qui atteste la diversification de vos réseaux, vous personnellement, on a écouté Alexia
19:58Laroche-Joubert dans la première partie de l'émission, comment vous voyez un peu l'évolution
20:01de la consommation des médias et du divertissement dans les années à venir ?
20:04Bah moi personnellement si je prends mon exemple, quand je vois mes amis, on ne parle pas du
20:10tout de la télé déjà de base, c'est à dire que jamais on ne va se demander quelle
20:14émission on a regardé hier, on ne va plus se parler de série, de la nouvelle vidéo
20:18YouTube de truc ou de machin qui est super, moi je pense que la télé actuellement survit
20:25grâce à une population qui l'a toujours regardée mais qu'à un moment ou à un autre
20:30ça va changer parce que si je prends pour exemple ma génération, mais personne dans
20:36mes proches en tout cas ne regarde la télé, c'est un fond sonore en fait, on l'allume
20:42quand on fait à manger, ça fait un petit bruit et puis voilà quoi.
20:46Alors Maxa, j'imagine que vous êtes en train de préparer l'émission qui sortira
20:49vendredi prochain à 18h, vous pouvez nous dire un ou deux mots en avant-première, un
20:53petit scoop ?
20:54On va parler d'un gros tueur en série américain, la vidéo dure un peu plus d'une heure, beaucoup
20:59d'illustrations, de la 3D, ça a été un gros travail de recherche aussi, je suis
21:04sûr que ça va plaire.
21:05Donc vendredi à 18h sur votre chaîne Max Keys, merci beaucoup pour votre intervention
21:11Alexia, merci beaucoup, le numérique pour tous c'est fini pour aujourd'hui, n'hésitez
21:15pas à nous retrouver en podcast et sur l'application Sud Radio, on ne vous remerciera jamais assez
21:19d'être de plus en plus nombreux à nous écouter et à télécharger les podcasts,
21:23je vous souhaite une excellente fin de journée et je vous dis à la semaine prochaine !