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Laurent Wauquiez, président du groupe "Droite Républicaine", a évoqué la responsabilité de la droite dans l'adoption du budget, tout en plaidant pour une revalorisation du travail face à l'assistanat. Il a également évoqué les JO 2030 et le retrait de Martin Fourcade pour le projet. 

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00:008h32, vous êtes bien sûr RMC et BFM TV. Bonjour Laurent Wauquiez, vous êtes le président du groupe droite républicaine à l'Assemblée Nationale, vous êtes aujourd'hui, on peut le dire, presque le chef de la droite, vous vous retrouvez donc avec un budget adopté hier.
00:12L'horizon est donc ouvert aussi pour discuter politique, vous allez même lancer demain un bureau politique des Républicains pour regarder l'avenir, pour refonder le parti quasiment, j'ai l'impression de la tête au plafond, avec même l'idée de changer de nom, on va y revenir.
00:27Ce budget, adopté donc au 49.3, alors il y aura une motion de censure mais on a bien compris qu'elle ne serait pas adoptée, le budget, enfin ?
00:37En tout cas on a tout fait pour, et la droite a vraiment pris ses responsabilités pour arriver à ça, parce que depuis le début notre raisonnement c'est que rien n'est pire que pas de gouvernement, pas de budget et de l'instabilité.
00:51Si on reprend par exemple le climat économique, on a payé très cher au cours des dernières semaines le poids de la dernière censure, on a payé très cher le vote commun de la France Insoumise, du RN, parce que voilà, tous les acteurs économiques ont été déstabilisés.
01:07Et je pense qu'aujourd'hui, les Français respirent, et qu'ils se disent, bon, voilà, c'est peut-être pas parfait, c'est pas le budget idéal, mais au moins il y a un budget.
01:19Et la droite a fait ce choix, qui était un choix de responsabilité depuis le début, on est quand même la seule formation politique qui n'était pas dans la majorité macroniste et qui a accepté de s'engager,
01:30précisément parce que notre conviction c'est qu'on avait besoin de redonner de la stabilité.
01:35Vous vouliez qu'il y ait une baisse des dépenses et qu'il n'y ait pas de hausse d'impôts, alors il n'y a pas de hausse d'impôts pour la majorité des Français, il y a une hausse d'impôts pour les patrons, vous êtes plutôt Bernard Arnault ou Éric Lombard ?
01:44Pourquoi il faut choisir ?
01:46Bah j'ai l'impression non, en tout cas Bernard Arnault estime, et derrière lui un grand nombre de patrons français, que c'est pas eux qui ont été choisis.
01:52Alors, d'abord la première chose c'est que notre priorité, c'était que dans le budget de François Bayrou par rapport à celui de Michel Barnier, il n'y ait pas de nouvelle hausse d'impôts.
02:00C'est le cas. Et c'était fondamental pour nous.
02:05Après, vous me connaissez, vous le savez, dans ma région que j'ai gérée depuis 30 ans, euh pardon.
02:11Ça fait un bon bout de temps, je savais quand vous n'avez pas beaucoup vu à Paris, mais enfin tout de même pas si longtemps quand même.
02:15Dans ma région, c'est pas mal ça.
02:18Bon ça fait un bout de temps quoi.
02:19Dans ma région que j'ai gérée depuis 7 ans, c'est quand même plus modéré, on n'a pas augmenté les impôts, on a baissé la dépense, on n'a pas augmenté le poids de la dette.
02:29Le résultat, c'est qu'on sort avec un climat économique qui est extrêmement positif.
02:34La moitié des projets de relocalisation industrielle se sont fait en Auvergne-en-Alpes.
02:38Maintenant, est-ce que ce budget est parfait ? Non.
02:41Très clairement, j'aurais préféré qu'il y ait plus de baisse de dépense.
02:44Vous le savez, dans les thèmes que la droite a essayé de mettre sur la table, il y a notamment cette question des 1000 organismes administratifs,
02:51qui représentent 80 milliards d'euros de dépenses, qui représentent un poids qui est aujourd'hui très lourd sur le budget du pays.
02:58Vous voudriez supprimer agences et organismes administratifs qui sont superflus, mais je vous repose quand même la question puisque vous n'y avez pas répondu.
03:06Est-ce que vous estimez que la fronde des patrons, elle est indécente ou elle est acceptable, entendable ?
03:14Non mais ce n'est pas qu'elle est acceptable, c'est qu'il est urgent de l'entendre.
03:17Quand vous avez des grands patrons, qui sont des gens qui ont créé des milliers d'emplois dans notre pays,
03:23Bernard Arnault par exemple, en haute-loire chez moi, LVMH a contribué à sauver une entreprise qui s'appelle Le Jabi, et qui a été sauvée grâce à des ateliers de maroquinerie.
03:32Quand vous avez Florent Ménégault, dont le siège est à Clermont-Ferrand, et qui explique que c'est devenu impossible d'exporter pour Michelin depuis l'Europe,
03:41et notre pays ne les entendrait pas, mais évidemment qu'il faut les entendre.
03:45Parce que qu'est-ce qu'ils disent ?
03:47Ils disent que la France est au bord de la ruine.
03:49Pour payer nos dettes, un, on demande à nos enfants de les payer à notre place.
03:53Deux, on a somme de charge la France qui travaille.
03:56Et à l'arrivée, on est en train de tuer l'activité économique dans notre pays.
04:00On est en train de tuer l'activité économique dans notre pays ?
04:03Est-ce que ce n'est pas eux qui sont en train de la tuer ?
04:05Si je reprends les propos de Sophie Binet de la CGT, qui estime que ce sont les grands patrons qui coulent l'économie française.
04:11Ça vous fait rigoler ?
04:13Oui, entre la CGT et des chefs d'entreprise qui créent de l'emploi, oui, j'ai clairement choisi.
04:20Et je n'ai aucun état d'âme dessus.
04:22Et je pense clairement qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ?
04:25On a le risque d'un suicide économique de l'Europe.
04:27Et on a le risque qu'à l'intérieur de l'Europe, la France soit cette enfant malade.
04:31Et moi ça me révolte parce que, je l'ai dit, dans ma région, j'ai au contraire beaucoup de chefs d'entreprise.
04:37J'ai beaucoup d'industrie.
04:38On est un peu le moteur industriel de la France.
04:40Et je vois ce que ça peut être quand on leur fait confiance.
04:43Et il faut sortir la France au fond de quoi ?
04:46De cet espèce de système un peu socialo-étatiste.
04:49Socialo-étatiste ?
04:51Oui.
04:52Dans lequel on a fait croire que c'était l'État qui faisait le pouvoir d'achat.
04:55Dans lequel on a fait croire que c'était à coup de chèque, payé par de la dette,
04:59qu'on demande ensuite à nos enfants de payer à notre place sur les générations à venir,
05:03qu'on allait faire le pouvoir d'achat.
05:05Le pouvoir d'achat de la France, il se fera sur une seule chose.
05:08La valorisation de la France qui travaille.
05:10Et dans cette France-là, j'ai besoin des chefs d'entreprise, j'ai besoin des salariés.
05:14Il ne faut pas opposer les deux.
05:15C'est une erreur totale.
05:16Quand vous mettez des charges salariales, vous tuez l'entreprise, vous tuez le pouvoir d'achat des salariés.
05:21Pour moi, si vous m'interrogez sur le budget et ce qu'on doit faire dans l'avenir,
05:26un des points clés, c'est la revalorisation du travail.
05:30Quand vous avez un salaire brut en France à 3 000 euros,
05:33que pour le chef d'entreprise ça coûte 5 000 euros,
05:37et que le salarié lui-même touche 2 200 euros.
05:402 200 euros d'un côté, 5 000 euros de l'autre.
05:43Vous voulez réduire la différence et donc réduire le coût du travail.
05:46Oui, mais si on veut y arriver, il faut avoir le courage d'aller jusqu'au bout.
05:49Et vous le connaissez, ça fait partie des thèmes que je défends depuis longtemps, pas 30 ans,
05:54la question de l'assistanat.
05:56Évidemment que dans notre problème, on a une difficulté
05:59entre d'une part la valorisation du travail, d'autre part le coût de l'assistanat.
06:03Vous voulez donc créer une aide sociale unique.
06:05Vous allez le proposer d'ailleurs jeudi, me semble-t-il, dans votre niche parlementaire,
06:10c'est-à-dire de ce moment où vous pouvez justement présenter vos propres propositions de loin.
06:13L'idée d'une aide sociale unique qui fusionnerait, me semble-t-il,
06:17toutes les aides et qui plafonnerait ces aides à 70% du SMIC, c'est bien ça ?
06:21C'est exactement ça. Alors de quoi il s'agit ?
06:24En fait, vous l'avez très bien expliqué, on a un budget qui est un budget imparfait.
06:28Très bien, il le fallait.
06:29Ça c'est pas moi qui l'ai dit, c'est vous ?
06:31Oui, mais je l'assume, on a un budget qui est imparfait.
06:34On a un budget, c'est ce qu'il fallait.
06:36Maintenant, il faut continuer à avancer.
06:38Et il faut essayer de faire au maximum un travail utile dans les semaines qui viennent,
06:41maintenant qu'on va pouvoir passer à d'autres sujets.
06:43L'objectif pour nous, c'est de passer des paroles aux actes.
06:46Je l'ai évoqué, plus d'économies sur la dépense,
06:49les organismes administratifs qu'on veut supprimer.
06:51Notre deuxième priorité, c'est revaloriser le travail par rapport à l'assistanat.
06:56C'est un point essentiel que la droite républicaine porte.
06:59Quelle est la difficulté ?
07:01Aujourd'hui en France, vous travaillez,
07:03c'est souvent travailler plus pour payer plus,
07:06et vous avez le sentiment que ceux qui ne travaillent pas
07:09s'en sortent parfois mieux que vous.
07:11Ce qui est injuste.
07:13Moi, dans ce qui me choque le plus dans le fonctionnement actuel de notre pays,
07:16c'est les travailleurs pauvres.
07:18Vous travaillez, vous n'arrivez pas à vous en sortir.
07:20Et donc ce que je souhaite, c'est qu'on puisse,
07:22dans le même temps qu'on l'a dit, revaloriser les salaires,
07:25qu'on soit vigilant à ce que dans tous les cas de figure,
07:27les aides sociales ne permettent pas
07:29de gagner plus que quand on va travailler.
07:31Vous avez une trentaine d'aides sociales aujourd'hui en France.
07:34Absolument hors de contrôle.
07:36Personne ne sait exactement combien ça fait
07:38quand on additionne des aides sociales.
07:40Vous pouvez, selon les cas de figure,
07:42arriver à 1 500, 2 000 euros de revenus d'aides sociales.
07:452 000 euros de revenus d'aides sociales ?
07:47Ah mais bien entendu, je vous invite à regarder les cas concrets
07:50que je vous transmettrai avec plaisir.
07:52Vous demandez n'importe où, à n'importe quel service social
07:55inspiré par les départements, selon la taille de la famille,
07:57selon la configuration,
07:59vous pouvez arriver à 2 000 euros d'aides sociales.
08:01Défiscalisé.
08:03Ce n'est pas juste.
08:04Ça ne peut pas fonctionner.
08:06Parce que l'écart entre ce que je gagne au SMIC
08:08et ce que je peux gagner...
08:09Est-ce que vous pensez avoir une majorité
08:11qui puisse faire adopter votre mesure jeudi ?
08:13En tout cas, on va se battre pour.
08:15Et je suis convaincu qu'on doit avancer là-dessus.
08:17Mais ce n'est pas une punition.
08:19C'est-à-dire que ma conviction,
08:21c'est que le vrai social, c'est le travail.
08:23C'était une idée de Lamartine d'ailleurs,
08:25grand poète français du 19ème siècle,
08:27qui est le premier à dire
08:29que si on veut que le social marche, il passe par le travail.
08:31Et donc moi, je suis convaincu de ça.
08:33Pour rééquilibrer les choses,
08:35une seule aide sociale unique,
08:37plafonnée à 70% du SMIC,
08:39et qui permette d'avoir un vrai écart
08:41entre le travail et les aides sociales.
08:43Je vais rajouter, si vous me permettez,
08:45une deuxième mesure qui me tient à cœur.
08:47L'accès au logement social.
08:49On est quand même un pays extraordinaire.
08:51Dans lequel il doit y avoir une dizaine de publics
08:53prioritaires pour accéder au logement social.
08:55Vous reprenez un travail,
08:57vous n'êtes en France jamais prioritaire
08:59dans ces publics-là pour accéder au logement social.
09:01Donc vous voulez mettre
09:03les travailleurs, le fait de travailler
09:05en priorité numéro un
09:07pour accéder à un logement social.
09:09Je ne demande même pas ça. Je dis juste
09:11que ça ne doit pas systématiquement être les derniers
09:13et que je veux qu'ils fassent partie des publics prioritaires.
09:15Vous êtes infirmière,
09:17vous faites une heure et demie de transport en commun
09:19en Ile-de-France pour aller travailler à l'hôpital Pompidou.
09:21Vous demandez un logement social à côté
09:23de l'hôpital où vous travaillez, souvent à des horaires atypiques,
09:25vous n'êtes pas prioritaire.
09:27Pour moi, c'est un signal
09:29qui est très clair de, en France,
09:31notre système social ne prend pas suffisamment
09:33en considération le travail.
09:35Et donc, tout ce sur quoi
09:37on s'engage avec les députés
09:39de la droite républicaine, c'est cette
09:41ligne passée de la parole aux actes.
09:43C'est-à-dire faire en sorte que ce gouvernement,
09:45on est arrivé à faire un budget,
09:47maintenant, sur un certain nombre de thèmes,
09:49la dépense, la valorisation du travail,
09:51le régalien,
09:53on puisse avoir des avancées qui soient
09:55très concrètes.
09:57Quand vous dites passer des paroles aux actes, je recevais ce matin
09:59le patron du syndicat policier Alliance,
10:01ils seront devant l'Assemblée nationale
10:03tout à l'heure à 11h30 pour manifester.
10:05Vous irez à leur rencontre.
10:07Les rencontrer ou soutenir leur démarche ? Je vous explique.
10:09Ils estiment que le compte n'y est pas, précisément.
10:11Ils disent sur les deux grandes missions
10:13qu'on nous a rajoutées ou qui sont
10:15aujourd'hui qui demandent beaucoup d'énergie, la lutte contre
10:17l'immigration illégale et la lutte contre le narcotrafic.
10:19Nous n'avons pas suffisamment
10:21de moyens. Ils estiment notamment qu'un certain
10:23nombre d'effectifs qui avaient été promis ne le sont
10:25pas et que donc,
10:27au fond, derrière les annonces d'un Gérald Darmanin
10:29ou d'un Bruno Retailleau,
10:31le budget n'est pas suffisamment
10:33solide.
10:35D'abord, dans le budget, ce qu'on a demandé,
10:37c'est que ces missions régaliennes soient préservées.
10:39Donc que les économies
10:41qu'on fait dans d'autres compartiments
10:43ne respectent pas la police
10:45et la magistrature, la gendarmerie.
10:47Je connais très bien le syndicat Alliance.
10:49On a beaucoup travaillé avec eux.
10:51Et ils nous ont aidés notamment sur des dispositifs
10:53où on a travaillé pour mettre en place
10:55dans les gares de ma région un dispositif
10:57sécurité renforcée qui a permis
10:59de faire baisser la délinquance.
11:01Donc quand on donne des moyens à nos policiers,
11:03quand on leur fait confiance, quand c'est
11:05couplé avec un vrai travail de magistrature,
11:07ça marche. Donc je pense qu'il faut les entendre.
11:09Et c'est pour ça que je vais aller discuter
11:11pour comprendre quels sont les points de revendication
11:13qui sont importants pour eux,
11:15quels sont les sujets sur lesquels ils considèrent que c'est utile.
11:17Mais je vais aller au bout
11:19de ce que je pense.
11:21On a la chance d'avoir
11:23avec Bruno Retaillou et Gérald Darmanin
11:25deux ministres qui sont
11:27alignés sur un discours de fermeté.
11:29Ce n'est pas arrivé depuis longtemps.
11:31L'objectif là aussi pour moi,
11:33c'est qu'on passe des paroles aux actes.
11:35Quel est le problème auquel se heurte aujourd'hui,
11:37auquel on se heurte dans la lutte contre la délinquance ?
11:39On n'a pas suffisamment
11:41de places de présents.
11:43La France n'a pas un problème de surpopulation
11:45carcérale, elle a un problème de
11:47sous-capacité carcérale.
11:49On est un des pays d'Europe qui, par rapport à sa délinquance,
11:51a le moins de places de présents.
11:53Et je vais poser
11:55une question très simple.
11:57On a fait une loi d'urgence pour construire
11:59pour les Jeux Olympiques.
12:01On fait une loi d'urgence pour reconstruire
12:03pour Mayotte. Pourquoi
12:05on ne fait pas une loi d'urgence
12:07pour construire enfin les places de prisons
12:09dont on a besoin et qui
12:11permettraient de répondre à ce problème ?
12:13Vous en accepteriez dans votre région ?
12:15Evidemment, mais même plus que ça. Je pense que c'est
12:17indispensable qu'on en accepte dans toutes les régions.
12:19Dans toutes les régions, il faudrait ?
12:21De manière automatique ?
12:22Tout simplement. Pourquoi ? Parce que si vous voulez
12:24assurer l'efficacité
12:26de la lutte contre la délinquance,
12:28contre les narcotrafiquants,
12:30et aussi sur les centres de reconduite administratif
12:32qui sont, notamment pour les étrangers
12:34en situation irrégulière, qu'on doit expulser,
12:37il faut tout simplement qu'on ait des lieux.
12:39Parce qu'aujourd'hui, qu'est-ce qui se passe ?
12:41Il faut dire les choses.
12:43Les magistrats, en réalité,
12:45la plupart du temps vont décider
12:47les peines de prison en fonction des places
12:49disponibles. C'est ça le bon fonctionnement
12:51d'un État régalien.
12:53Et ça fait partie des choses
12:55que j'ai envie de secouer.
12:57Parce que ce qu'on a été capable de faire pour les Jeux Olympiques,
12:59on n'est pas capable de le faire
13:01sur un sujet aussi central pour les Français
13:03que leur sécurité.
13:05On a les moyens pour vous, techniquement,
13:07de prendre ce genre de mesures d'urgence.
13:09Et vous voyez, si je peux me permettre,
13:11vous avez là, pour moi,
13:13ce que sont les deux thèmes fondamentaux
13:15pour le redressement du pays,
13:17et donc je souhaite que la droite républicaine se saisisse.
13:19Vous voulez faire l'économie et le régalien.
13:21Laurent Wauquiez...
13:23Je vais être plus précis si vous me permettez.
13:25C'est d'une part être capable de sanctionner les délinquants
13:27avec une vraie efficacité, et d'autre part récompenser le travail.
13:29C'est ça donc le pitch
13:31de la nouvelle droite ?
13:33Non, je pense surtout que c'est ça
13:35les problèmes majeurs du pays.
13:37Pompidou avait cette expression que j'aimais beaucoup,
13:39les neugordiens.
13:41Là où au fond, les cordes sont tellement tendues
13:43qu'on n'arrive plus à bouger.
13:45Il y a encore beaucoup de questions à vous poser, Laurent Wauquiez,
13:47sur la politique, sur vos concurrents,
13:49sur les JO 2030.
13:51Vous aimez la littérature, vous venez de me citer
13:53Lamartine, je voudrais vous citer La Fontaine.
13:55Parce que je me demande
13:57si entre Bruno Retailleau et vous,
13:59c'est pas un peu le lièvre et la tortue.
14:01Je vais vous lire la fable et vous allez bien comprendre.
14:03Le lièvre, au fond, c'est vous, parce que depuis des années,
14:05vous regardez la piste et vous vous dites
14:07j'ai pas besoin d'y aller tout de suite, j'irai à la
14:09dernière minute. Notre lièvre
14:11n'avait que quatre pas à faire,
14:13ayant, dis-je, du temps de rester
14:15pour brouter, pour dormir et pour écouter.
14:17Et c'est là qu'intervient la tortue
14:19Retailleau. Il laisse
14:21la tortue aller son train de sénateur.
14:23Et je me dis que finalement, La Fontaine est assez
14:25moqueur, puisque Bruno Retailleau, comme vous le savez,
14:27est sénateur. La tortue part,
14:29elle s'évertue, elle se hâte
14:31avec lenteur. Et à la fin,
14:33c'est la tortue qui gagne. Vous l'aviez pas vue,
14:35la tortue ? Vous l'aviez
14:37pas vue ?
14:39Elle est sympathique, votre question, et je l'aime bien,
14:41elle est joyeuse, c'est
14:43une belle fable.
14:45Je pense qu'en politique, oui, c'est le
14:47choix que j'ai fait. J'ai fait le choix de prendre du
14:49temps. Vous l'avez dit.
14:51Et de ne faire
14:53qu'à la dernière minute les derniers bons.
14:55J'ai plutôt fait le choix, c'est vrai, de me
14:57mettre en retrait pendant 7 ans,
14:59et donc d'avoir une approche de tortue.
15:01C'était pas mon tempérament initial.
15:03Non, c'est l'inverse, vous l'avez bien entendu dans la fable.
15:05Le lièvre, il se dit, je partirai à la dernière minute. J'ai pas besoin
15:07de commencer tout de suite mon choix.
15:09Je comprends votre clé de lecture, vous cherchez à me dire
15:11il y a une tortue, un lièvre...
15:13En fait, est-ce que vous ne regrettez pas
15:15votre stratégie ? Quand vous voyez que Bruno
15:17Retailleau est aujourd'hui le ministre préféré des Français,
15:19quand vous voyez que dans les sondages, auprès des
15:21sympathisants de droite, il est considéré
15:23aujourd'hui comme le meilleur.
15:25C'est une excellente nouvelle pour nous.
15:27C'est-à-dire, pourquoi est-ce que dans votre
15:29fable, elle me gêne ? Parce que
15:31vous partez de l'idée qu'à l'intérieur de
15:33la droite, on va renouveler la guerre des chefs,
15:35on est en compétition,
15:37et à l'arrivée, il y a un perdant
15:39et un gagnant.
15:40Là, c'est vous qui m'avez raconté une fable.
15:42C'est vous qui avez commencé.
15:44Si je peux me permettre, je crois pas à ça.
15:46Je pense que précisément, c'est le
15:48pire des poisons. Oui, j'ai fait du choix de prendre
15:50du temps, vous l'avez dit.
15:5130 ans, dans votre région.
15:54Je suis né en 75.
15:56Oui, j'ai fait le choix de prendre du temps.
15:58Oui, j'ai fait le choix de prendre du recul.
16:00Oui, j'ai fait le choix de ne pas me précipiter
16:02dans une arène politique dont je pensais
16:04que j'avais besoin de se renouveler.
16:06Est-ce que vous estimez qu'aujourd'hui, Bruno Retailleau est bien placé, y compris
16:08pour incarner la droite en 2027 ?
16:10Je pense qu'on a réussi tous ensemble
16:12à reconstruire
16:14la crédibilité d'une parole de droite.
16:16Que ce n'était pas arrivé depuis longtemps.
16:18Que si vous regardez ce week-end,
16:20on gagne à Villeneuve-Saint-Georges en arrêtant Louis Boyard.
16:22On gagne à Frangeville
16:24dans ma région. On gagne à Boulogne
16:26où notre candidate est en tête.
16:28Et que ce travail est le résultat
16:30d'un travail en équipe, dans lequel chacun
16:32a été à sa place. Et si ça a marché,
16:34c'est précisément parce qu'on n'est pas tombé dans
16:36votre piège, si je peux me permettre, de la fable
16:38où tout le monde serait en compétition.
16:40Et qu'on a plutôt été dans l'idée d'avoir
16:42un travail qui était un travail collectif.
16:44Accepterez-vous l'idée d'une primaire de la droite ?
16:46Je vais aller jusqu'au bout, si vous me permettez ma position.
16:48Précisément pour pouvoir avoir ce travail collectif.
16:50Je refuse de rentrer dans votre travail
16:52de fable, même si j'aime bien
16:54La Fontaine, c'est parce que je pense
16:56que le pire pour la droite, c'est la guerre des chefs.
16:58Le pire pour la droite, c'est
17:00ce que vous essayez de décrire, où on s'affronte.
17:02Ce que j'essaye de faire, depuis maintenant
17:046 mois, c'est qu'on soit chacun
17:06dans notre rôle. Qu'on soit complémentaires.
17:08Bruno le fait avec d'autres ministres
17:10depuis le gouvernement. Xavier Perrand
17:12a dit dimanche qu'il se préparait, je cite,
17:14pour l'élection présidentielle de 2027.
17:16Vous avez Édouard Philippe qui dit qu'il estime
17:18qu'il faudra un seul candidat pour un grand centre.
17:20Renaissance, Modem, Les Républicains et Horizons.
17:22Et il dit même, je suggère mes amis
17:24qu'avec tous mes responsables politiques
17:26qui se reconnaissent dans ce discours, nous nous rencontrions
17:28tranquillement. Est-ce que vous les voyez ?
17:30Est-ce que vous vous parlez ?
17:32J'étais avec Xavier Bertrand il y a 15 jours.
17:34On se voit ce soir avec Bruno Retailleau.
17:36La ligne directrice que je me suis fixée,
17:38c'est tout, sauf la guerre
17:40des chefs. Parce que je pense que ça a
17:42tué la droite par le passé. Et donc
17:44ce à quoi je m'emploie, en patron
17:46de ma famille politique, de notre droite républicaine
17:48à l'Assemblée, c'est faire en sorte qu'on mette
17:50les choses dans l'ordre. Qu'on commence
17:52par définir, comme je vous l'ai expliqué ce matin, ce qu'on
17:54veut faire. Parce que c'est quand même ça qui intéresse surtout les
17:56Français. Ensuite qu'on le fasse en gardant
17:58un esprit collectif. Chacun à sa place.
18:00Bruno à l'intérieur du gouvernement,
18:02moi engagé à l'intérieur
18:04de notre famille politique, à l'Assemblée nationale
18:06et dans la refondation de notre parti,
18:08avec sans doute plus de liberté
18:10et c'est bien qu'on soit complémentaires dessus.
18:12Et derrière, bien sûr que ça
18:14aboutira à un choix pour
18:16un candidat. Et il faudra un seul
18:18candidat. Mais je veux aussi compléter
18:20il faut un
18:22candidat de la droite à l'élection
18:24présidentielle. Parce que je pense
18:26que c'est mortifère, et on a eu
18:28parfois ce débat ensemble,
18:30c'est mortifère pour le paysage politique
18:32d'avoir d'un côté la Macronie
18:34et de l'autre côté les extrêmes. Donc il faudra se réconcilier
18:36de ce point de vue là, vous êtes plutôt d'accord avec Edouard
18:38Philippe quand il dit qu'il faudra qu'on se parle tous ensemble ?
18:40Oui, mais ma vraie différence
18:42c'est que le projet que porte Edouard Philippe
18:44il est respectable. C'est au fond
18:46la poursuite de la Macronie et du en même temps
18:48sans Macron.
18:50Moi ce à quoi je crois, c'est la reconstitution
18:52d'une parole de droite. La France n'a jamais
18:54été aussi à droite, et la droite n'a jamais
18:56été aussi faible. C'est plutôt une bonne nouvelle.
18:58Parce qu'en fait je crois...
19:00C'est-à-dire que vous en avez peut-être encore sous le pied.
19:02C'est une élégante façon de le résumer.
19:04Un peu moins élégante que les femmes.
19:06Pourquoi vous ne vouliez pas de Martin Fourcade ?
19:08Pardon ?
19:10Pourquoi Martin Fourcade n'a pas voulu des JO ?
19:12Bien sûr qu'on voulait de Martin Fourcade.
19:14On s'est tous mis d'accord.
19:16J'étais encore en lien avec Martin avant-hier.
19:18On s'est vus tous les deux
19:20il y a 15 jours.
19:22Pour nous, tous les signaux étaient ouverts.
19:24Après, je respecte
19:26la décision de Martin.
19:28Que je connais bien, on se connait depuis très longtemps.
19:30Parce que s'occuper des JO
19:32c'est très engageant.
19:34Et dans sa décision, il y a une part
19:36d'aspect personnel que je respecte.
19:38Martin, il est très attaché
19:40à son équilibre personnel.
19:42Et c'est bien, parce que je sais
19:44trop les sacrifices que ça peut représenter
19:46de faire ce genre de mission.
19:48Je crois qu'il l'a pesé. Il y avait des aspects de conviction
19:50sur ce qu'il voulait pour les JO. Il y avait des aspects personnels.
19:52Il l'a choisi. Maintenant, j'espère
19:54qu'il sera avec nous.
19:56Et ce que je veux surtout,
19:58c'est que dans ces JO, l'objectif
20:00c'est que la star, ce soit les Alpes-Françaises.
20:02Et ça, on aura le temps de reparler. Ce sera en 2030. Merci Laurent Wauquiez.
20:04C'est un beau projet.
20:06J'ai 30 ans, à peu près, comme vous me l'avez dit.
20:08J'espère vous recevoir d'ici là. Merci d'avoir répondu.
20:10La prochaine fois, on fera les fables d'ESOP.
20:12C'est à peu près les mêmes. Il est 8h52
20:14et vous êtes bien sur RMC et BFM TV.

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