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00:00Je salue mes camarades de la première heure, bonsoir Joseph Massé-Scaron, écrivain, essayiste,
00:10bonsoir Victor Hérault, journaliste politique à Valeurs Actuelles, et bonsoir à vous Philippe
00:15Doucet. Merci d'être avec nous, membre du bureau national du Parti Socialiste. Est-ce
00:19que le Parti Socialiste est à jamais désarrimé de la France Insoumise et du Nouveau Front
00:25Populaire ?
00:26Désarrimé de la France Insoumise, je ne sais pas. Du Nouveau Front Populaire pour
00:30être parfaitement exact. Non mais le Nouveau Front Populaire c'est un parti à quatre,
00:33donc c'est une coalition électorale à quatre, donc on en est autant propriétaire
00:38que M. Mélenchon, on est propriétaire, donc c'est pas Jean-Luc Mélenchon qui décide
00:42qui est dedans et qui n'est pas dedans. C'est pas trop ce qu'on avait compris au
00:44départ. Oui mais c'est aussi la réalité. Le Parti Socialiste fait ses choix, ses députés
00:52font des choix. M. Mélenchon dit que le Nouveau Front Populaire est réduit d'un
00:55parti, il va nous falloir vérifier qui y demeure et comment fonctionner. Oui bah donc
01:00qui verra. Je ne suis pas sûr. On vient de le voir à Villeneuve-Saint-Georges, les filles
01:06étaient toutes seules et les autres organisations du Nouveau Front Populaire, les Parti Socialistes,
01:11les communistes, les écologistes avec une tête de liste communiste, finalement ils
01:15ont fait le Nouveau Front Populaire sans les filles. Vous voyez donc, c'est le principe
01:19d'une coalition électorale, il y a des points sur lesquels vous êtes d'accord,
01:22il y a des points sur lesquels vous n'êtes pas d'accord, ainsi va la vie. Le PS a épargné
01:26François Bayrou, il ne l'a pas censuré, ce qui est assez étonnant c'est que c'est
01:29l'unanimité des députés PS. Oui, effectivement, c'était un bureau national ce midi, quasi
01:37unanimité, parce que dans un bureau national, je rappelle pour vos auditeurs, il y a à
01:41la fois des élus et des militants politiques, c'est pas toujours la même chose, et donc
01:48nous avons fait ce choix-là très largement, suite à de nombreux échanges, parce qu'à
01:54un moment donné, tout simplement, même si ce budget est un budget de droite, ce n'est
01:57pas notre budget, donc on ne votera pas pour le budget, clairement, mais on a aussi envie
02:03que le pays tienne debout, et comme souvent en France, les Français ont un rapport un
02:09peu particulier à l'État, c'est qu'on est souvent très critique par rapport à
02:12l'État, jusqu'au jour où il n'y a plus d'État, et donc tout le monde voit bien
02:15aujourd'hui que quand il n'y a plus de budget, en fait, il n'y a plus d'État,
02:18et donc vous avez des présidents d'universités qui ont interpellé des députés et des militants
02:23en disant, mais nous, comment on fait ? Vous avez des jeunes du service civique qui n'ont
02:27plus de contrat, vous avez tout ce qui est autour de la politique de la vie dont vous
02:31avez énormément de lieux locaux. Donc c'est pour faire fonctionner le pays ?
02:33Ben oui, c'est en responsabilité, c'est pas tout ça, on ne se dit pas, you plally,
02:36you plala, c'est un super budget, c'est celui qu'on aurait fait. Non, ce n'est pas
02:39celui qu'on aurait fait, mais à la fin, il faut qu'il y ait un budget pour ce pays,
02:42donc on le fait en responsabilité, on préfère avoir, comment dire, un mauvais accord avec
02:48François Bayrou, entre guillemets, que François Bayrou ait un bon accord avec le Rassemblement
02:52National, je sais, c'est simple que ça.
02:54Le fait que François Bayrou, a-t-il dit d'ailleurs en responsabilité, ait été appelé à voter
02:59François Hollande en 2017, est-ce que ça a aidé ou pas ?
03:01C'était en 2012 ?
03:022012, pardon, en 2012, oui. Est-ce que ça a aidé ou pas ?
03:04Non, parce qu'honnêtement, sans vous enfoncer, en dehors peut-être de vous et de moi et
03:10de Pierre…
03:11Et de François Hollande.
03:13Je ne suis pas sûr que, par exemple, le jeune journaliste de Valeurs Actuelles qui est
03:16en face de nous, se souvienne de cette fréquence…
03:18Il ne sait pas qui est François Hollande.
03:19Vous ne le sauriez pas.
03:20Vous vous parlez d'un plan, vous vous soumettez à ça.
03:23Donc en tout cas, que 2012 et tout, vous voyez, pour toute une série de députés et de responsables
03:27politiques, c'est loin.
03:28Non, le sujet, c'est vraiment de se dire, à un moment donné, on a été capable de
03:33censurer, on a vu que le gouvernement de Michel Barnier était tombé, là aujourd'hui,
03:38on est quand même dans ces histoires budgétaires depuis le mois de septembre, tout ça, en
03:41septembre, ce n'était pas très grave.
03:43Quand on est fin janvier et que donc, au début février, il n'y a toujours pas de budget
03:48et de l'État et de la Sécurité Sociale, à un moment donné, il faut qu'il y ait
03:51des gens qui soient responsables pour 2, pour 5, pour 10 dans ce pays et en fait, pour les
03:55députés…
03:56Donc, ce n'est pas un rendu d'invitation comme on dit pour François Hollande.
04:00Non, non, non.
04:01Comme on dit.
04:02Non, non, non.
04:03Ce n'est pas un rendu d'invitation.
04:04D'ailleurs, pour être honnête, à l'époque, on n'y avait pas franchement rendu à François
04:08Giroud parce que François Hollande ne lui avait même pas aidé à garder de sa conscription.
04:12François Hollande, c'est ce nouveau député-là, je crois.
04:14Oui, c'est un jeune député de Corrèze qui monte.
04:17Il a de l'avenir.
04:18La semaine prochaine, on vous dira qui est Léon Blum.
04:20Voilà, vas-y.
04:21Alors, ma question, je comprends dans votre argumentaire que le Parti Socialiste a évolué
04:25sur une très bonne position qui est mieux vaut cet accord-là plutôt que le gouvernement
04:28se tourne vers le Rassemblement National et éteint l'accord, mais dois-je comprendre
04:32que c'est pour mieux censurer le gouvernement après, une fois qu'on a passé le budget
04:35et qu'il n'y a plus la question du budget, sur une proposition de loi, sur autre chose,
04:38de faire tomber le gouvernement à ce moment-là ? Parce qu'il reste quand même Bruno Rotailleau
04:40qui vous dérange.
04:41Au hasard sur l'immigration.
04:42Oui, mais il est clair que dans les discussions qu'on a eues ce midi dans ce bureau national,
04:49pour vos auditeurs, c'est l'instance de décision du Parti Socialiste.
04:53C'est là où on se met d'accord avant d'arriver dans l'hémicycle.
04:56Voilà.
04:57Sachant que les députés n'ont pas de mandat impératif dans notre organisation, comme
05:00d'ailleurs dans la loi française.
05:01Oui, dans aucun parti.
05:03Après, on fait ce qu'on veut.
05:04Les députés ont des comptes à rendre aux citoyens et aux citoyennes françaises.
05:08C'est contre la loi nationale.
05:09Non, non, non, il n'y a pas de mandat impératif, on a un débat politique, ils l'ont eu en
05:16groupe.
05:17Je sais, c'est ce qu'il y a écrit.
05:18Non, mais pas simplement.
05:19La preuve, c'est qu'on peut avoir des désaccords.
05:20Après, il est clair que, ça a été largement évoqué, Olivier Faure déposera, à un moment
05:27donné, une motion de censure au titre des députés et du Parti Socialiste, concernant
05:32ce qui va arriver dans les différentes PPL portées par Bruno Rotailleau, portées par
05:39qui sais-je, peut-être sur le droit du sol à Mayotte, ou les uns et les autres.
05:43Sur la submersion ?
05:45Oui, effectivement.
05:46Nous, on a considéré, et on n'est pas les seuls...
05:50Vous n'avez pas eu des excuses comme demandé ?
05:53Non, à un moment donné.
05:55Le sujet de ça, c'est un sujet pour nous extrêmement important.
05:59Quand vous parlez du sentiment de subversion migratoire, on reprend...
06:02Submersion, pas subversion.
06:03Oui, submersion, oui.
06:05On reprend la thématique, on reprend les mots du Rassemblement National.
06:09Il y a une règle en politique...
06:10Il a parlé des mots des Français, plutôt.
06:12Oui, d'accord.
06:13Il n'a pas parlé de submersion.
06:14Non, mais d'accord, il a parlé...
06:15Jospin avait parlé de sentiment d'insécurité, pas d'insécurité.
06:18Quand on parle de submersion, on reprend le vocabulaire de l'extrême droite.
06:25Ça veut dire que, du coup, la moitié de votre cerveau est déjà mangé.
06:28Vous reprenez les mots de vos adversaires.
06:30Si le Rassemblement National est un adversaire de François Hébéron,
06:34à un moment donné, vous finissez les mots à invraissance
06:37et vous rentrez dans le mécanique intellectuelle.
06:39Vous avez totalement raison, les mots à invraissance.
06:41On fait une gymnastique inverse.
06:44Quand, là, dernièrement, Jean-Luc Mélenchon parle pratiquement de grand remplacement
06:49et se félicite, qu'est-ce que vous en pensez ?
06:51À Toulouse, à tous les étudiants.
06:53Oui, j'ai bien entendu.
06:55En plus, je suis tranquille,
06:58parce que je représente un cours ancien de particulierisme
07:00qui s'appelle « Debout les socialistes »
07:02et où les mots de Jean-Luc Mélenchon
07:06ne sont pas les miens et ne sont pas les nôtres.
07:08Et qui, d'ailleurs, ne sont pas ceux non plus de la totalité
07:10de mes camarades du particulierisme.
07:12C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on est au particulierisme
07:14et qu'on n'est pas à LFI.
07:16Donc, le vocabulaire de LFI, les choix qu'ils font,
07:19ce ne sont pas les nôtres.
07:22D'ailleurs, sa stratégie, c'est intéressant.
07:25Il faut toujours lire Jean-Luc Mélenchon
07:27et toujours le prendre au sérieux.
07:28Parce que c'est un intellectuel aussi en politique
07:30et quand il fait sa note de blog...
07:32Il faut prendre toutes les totalités en général au sérieux.
07:34Je vous laisse la responsabilité aussi de vos mots.
07:36Mais quand il écrit que, finalement,
07:38c'est les jeunes, dans les quartiers,
07:41les abstentionnistes qu'il faut aller chercher,
07:43eh bien, on a constaté que sur Villeneuve,
07:47ça ne fonctionnait pas.
07:50Philippe Doucet est notre invité politique.
07:52Restez avec nous dans Europe 1 Soir.
08:02Toujours avec Victor Hérault, Joseph Macescaron
08:04et notre invité, membre Bureau National l'UPS,
08:07Philippe Doucet, qui a déjà pris ses places
08:09pour le Stade de France,
08:10qui a l'air d'être heureux d'aller voir Beyoncé.
08:12Ça le changera un peu de la politique,
08:14de la mauvaise politique.
08:16Je vous ai vu réagir, Philippe,
08:19au moment où Maël parlait
08:21de cette nouvelle affaire
08:23d'expulser Algérien,
08:26que l'Algérien n'a pas voulu reprendre
08:28alors qu'il est sous OQTF.
08:30Quelle est la position de l'UPS là-dessus
08:32alors qu'on entendait,
08:34et on va l'entendre dans un instant d'ailleurs,
08:36Jean-Luc Mélenchon
08:38faire un discours,
08:40on va d'ailleurs d'abord l'entendre,
08:42pratiquement colonialiste, à Toulouse
08:44ce week-end. On écoute.
08:45Oui, monsieur Zemmour,
08:47il y a un grand remplacement.
08:49Oui, monsieur Bayrou, il y a un grand remplacement.
08:51Quel est ce remplacement ?
08:53Ce remplacement,
08:55c'est celui d'une génération
08:57qui vient après l'autre,
08:59et qui ne ressemblera jamais à la précédente.
09:01Car non, le futur n'est pas
09:03voué à être le passé toujours recommencé.
09:05Et il y en a assez de passer son temps
09:07à faire l'apologie de la tradition.
09:09Quelle est votre position là-dessus,
09:11Philippe Doucet ? Vous êtes où sur le curseur ?
09:13Non mais bon,
09:15que la génération d'aujourd'hui ne soit pas celle d'hier,
09:17oui, évidemment, mes enfants
09:19écoutent du rap, je n'en écoute pas.
09:21Eux, ils sont natifs
09:23avec le téléphone, ils jouent avec,
09:25bon, moi, il faut qu'on m'explique.
09:27Donc ça, c'est la vie, évidemment.
09:29Je vous rassure, on peut écouter du rap
09:31et être pour le renvoi
09:33des Algériens à eux.
09:35C'est un autre sujet, mais sur l'histoire
09:37du remplacement,
09:39ils jouent sur les mots.
09:41Ils jouent sur les mots en disant
09:43que c'est une génération ou l'autre.
09:45Mais ça marche, vous avez vu les applaudissements ?
09:47Ça fonctionne !
09:49Il est applaudi avant de préciser
09:51qu'il parle des générations.
09:53Si je devais virer une balle dans le pied, je devrais dire
09:55mais vous devriez faire pareil, ça marchera peut-être.
09:57Il fait une réunion
09:59des quartiers populaires, ils ont monté une coordination
10:01autour de ça, c'est intelligent.
10:03Il faut dire toute une série de gens qui sont déjà
10:05convaincus, c'est un rassemblement
10:07de militants déjà convaincus
10:09par Jean-Luc Mélenchon.
10:11C'est normal que quand vous avez choisi
10:13d'aller au concert de Beyoncé,
10:15vous allez applaudir Beyoncé.
10:17Ceux qui ont choisi d'aller écouter
10:19Jean-Luc Mélenchon à Toulouse, ils l'applaudissent.
10:21Mais quand un OQTF algérien
10:23est renvoyé en Algérie
10:25et que l'Algérie refuse de le reprendre,
10:27que dit Philippe Doucet, membre national du PS ?
10:29Qu'est-ce que vous dites ?
10:31Je dis que dans cette affaire-là,
10:33ils devraient récupérer cet individu
10:35parce que ceux qui n'ont pas été sur le territoire français,
10:37ils doivent être récupérés, il n'y a pas de raison.
10:39Ça, c'est une chose.
10:41Après qu'il y ait des tensions, on voit très bien
10:43qu'en gros, la relation
10:45avec l'Algérie s'est dégradée depuis que
10:47le président de la République a reconnu
10:49le Sahara occidental
10:51comme souveraineté
10:53marocaine alors qu'avant, la France avait une position
10:55entre guillemets
10:57médiane entre l'Algérie
10:59et le Maroc. Donc du coup,
11:01pour évidemment, le Maroc
11:03est content, l'Algérie, vu que tout ce monde-là
11:05est en conflit, il faut quand même mesurer la frontière
11:07entre l'Algérie et le Maroc est fermée
11:09depuis 1963.
11:11Ça ne date pas de cet été
11:13la grogne algérienne.
11:15Non, mais c'est un épisode
11:17supplémentaire très important pour eux.
11:19Donc ils considèrent qu'ils ont
11:21perdu une bataille diplomatique, ce qui est vrai
11:23par rapport à ça, et donc du coup
11:25il y a les tensions qu'on voit
11:27et les tensions se font sur
11:29l'arrestation de l'écrivain franco-algérien
11:31qui rentre en Algérie
11:33et à ce fait sur
11:35les OQTF
11:37et à ce fait aussi sur l'aspect mémoriel
11:39où il y avait tout un travail qui a été fait
11:41pour le coup à l'initiative d'Emmanuel Macron
11:43avec Benjamin Stora
11:45pour qu'on avance sur
11:47cette mémoire partagée
11:49de la guerre d'Algérie.
11:51Et bien finalement,
11:53Emmanuel Macron, pour être honnête, a fait beaucoup de pas
11:55et en face, il se retrouve
11:57face à un refus.
11:59Vous êtes dans le constat, c'est quoi la solution ?
12:01Qu'est-ce qu'on peut faire ?
12:03Moi je pense qu'il n'y a pas de solution.
12:05C'est un engagement.
12:07Ce que je dis là
12:11n'engage que moi
12:13et pas le Parti Chaïs.
12:15C'est que le rapport
12:17de l'Algérie avec la France
12:19c'est un rapport
12:21quasi psychiatrique.
12:23Du coup, il y a à la fois de l'amour-haine
12:25les mêmes qui sont
12:27c'est ce que l'ambassadeur, je crois que c'est
12:29Drian Cour qui a fait un livre sur...
12:31C'est une langue algérienne qu'il faut lire et relire
12:33qui n'est pas un livre nouveau
12:35mais qui est tout à fait clairvoyant sur l'histoire.
12:37Et qui dit en fait, tout ce monde là
12:39facialement déteste la France, mais tout le monde veut avoir
12:41des visas pour la France, tout le monde se bat pour
12:43mettre ses enfants au lycée français
12:45d'Alger avec un volume de pression
12:47considérable, donc on est là-dedans.
12:49On est d'accord là-dessus, mais juste, qu'est-ce qu'on fait ?
12:53La relation va rester, de toute façon
12:55restera dégradée.
12:57Est-ce qu'on arrête de donner des visas ?
12:59Est-ce qu'on arrête de donner des visas ?
13:01Oui, mais si vous voulez, le problème de ça, c'est que
13:03si vous mettez à plat
13:05toute la relation, vous avez la question des visas AB, vous avez la
13:07question de l'importation
13:09du pétrole et du gaz algérien, on a énormément
13:11d'intérêts économiques, ce sur quoi aussi
13:13moins qu'avant.
13:15Oui, mais plus
13:17moins qu'avant, peut-être,
13:19mais plus qu'avant aussi, puisque
13:21on a arrêté l'importation du gaz russe
13:23donc du coup on importe du GNL algérien.
13:25Voilà, donc vous voyez, donc en gros
13:27l'Algérie a remplacé
13:29le gosse de Poutine dans cette affaire-là.
13:31Donc on a remis dedans
13:33des intérêts dedans.
13:35Si vous dites qu'il y a moins de visas, vous savez, on a eu
13:37le débat, y compris
13:39la tension qu'il y a eu avec
13:41François Hollande avec le Maroc, c'est qu'à un moment donné
13:43on a eu moins de visas
13:45mais en même temps, la relation économique
13:47s'est dégradée, et donc même François Hollande
13:49est revenu sur la question des visas parce que les choses s'étaient dégradées.
13:51On est liés ensemble
13:53pour le meilleur et pour le pire.
13:55Moi, il y a une époque, pardonnez-moi,
13:57où je suivais le Parti Socialiste.
13:59Époque que je bénis, puisque j'ai pu suivre le Congrès de Rennes.
14:01À l'époque où je suivais
14:03le Parti Socialiste, il y avait quand même
14:05un certain nombre de personnes,
14:07de secrétaires nationaux ou autres,
14:09dès qu'il y avait des mouvements
14:11qui allaient dans le sens de la libération des peuples dans le monde,
14:13ils étaient suivis. Moi je me souviens de Gérard Collomb
14:15qui partait avec sa petite valise et qui allait
14:17un peu partout dans le monde pour suivre
14:19et pour aider. Qu'est-ce qui empêcherait
14:21par exemple le Parti Socialiste de dire
14:23en Algérie, il y a
14:25une nation qui est colonisée
14:27par le pouvoir algérien
14:29qui est la Kabylie. Il y a des opposants
14:31kabyles en France.
14:33Il y a une nation
14:35kabyle. Il y a une écriture kabyle.
14:37Il y a un certain nombre de choses.
14:39Qu'est-ce qui empêcherait de faire le rapport de force politique
14:41de la même manière ?
14:43Mais si vous voulez...
14:45Si vous voulez engager le rapport de force politique
14:47avec l'Algérie... Autrefois, le PS l'aurait fait.
14:49Oui, je ne suis pas si sûr que ça
14:51qu'on l'ait fait.
14:53C'est qu'eux le font.
14:55Nous, on ne répond pas, mais eux le font déjà.
14:57Vous, vous considérez qu'ils le font ?
14:59Si vous voulez qu'on engage
15:01un rapport de force avec l'Algérie,
15:03ça peut valoir aussi avec le Maroc.
15:05Je rappelle quand même que dans les éléments
15:07pourquoi nous avons reconnu, si on se dit
15:09les choses en franchise, la souveraineté
15:11marocaine sur le
15:13Sahara occidental, c'est aussi
15:15parce que par exemple, nos amis espagnols
15:17ont commencé parce que sur les vannes de l'immigration,
15:19quand ça n'avançait pas,
15:21le royaume du Maroc
15:23a ouvert les vannes, et les villes de
15:25Melilla et de Ceuta, qui sont les villes
15:27espagnoles au Maroc,
15:29s'en sont trouvées d'un seul coup
15:31avec les migrants qui passaient.
15:33Donc, la question de ça, c'est que
15:35dans ce rapport de force avec
15:37les uns et les autres, on a des intérêts économiques,
15:39on a aussi,
15:41parce que je veux dire, des intérêts économiques
15:43y compris sur les aspects
15:45migratoires, parce qu'aujourd'hui, le patronat
15:47commence à s'inquiéter
15:49un peu sur le blocage,
15:51et on va le voir aux Etats-Unis avec Trump,
15:53sur le blocage des migrants, parce que
15:55quand vous faites tourner des vidéos,
15:57ou quand vous faites tourner le maraîchage,
15:59vous voyez, par exemple, quand... Non mais,
16:01le sujet, c'est que, par exemple, l'Espagne,
16:03ou tous ceux qui font des
16:05récoltes en France, si vous n'avez plus
16:07de travailleurs marocains ou algériens qui
16:09viennent faire les saisons, vous faites tourner
16:11comme en vos affaires. Mais là, on ne parle pas d'eux.
16:13Mais si, parce que... Mais non, là, on ne parle pas de
16:15même que ce n'est pas un travailleur algérien
16:17qui est venu... Dans le rapport de force,
16:19dans le rapport de force global,
16:21vous avez tout ça. Et donc, tout ça est aussi
16:23une hypocrisie. Parce qu'aujourd'hui, le
16:25MEDEF peut dire, bon, d'ailleurs, vous ne les voyez
16:27jamais s'exprimer sur l'immigration. Parce que tout le monde
16:29voit bien que tout ça est
16:31compliqué par rapport à ça. Voyez,
16:33je vous donne un exemple. En Grande-Bretagne,
16:35quand il y a eu le Brexit, ils ont envoyé tous les Polonais
16:37de ça. Ben, c'était devenu extrêmement compliqué.
16:39Du coup, il y a des Pakistanais qui sont devenus chauffeurs Uber.
16:41Et le jour où il y avait la fête de l'Île,
16:43vous n'avez plus Uber à Lourdes.
16:45Vous vous retrouvez comme ça. Donc, à un moment donné, nous avons
16:47aussi des économies qui fonctionnent.
16:49On peut être en désaccord sur des aspects
16:51culturels, mais nous avons aussi des économies qui fonctionnent
16:53avec les immigrés. Et donc, vous vous retrouvez dans
16:55votre contradiction. Et pour répondre
16:57à Joseph Basset-Schiron,
16:59on a aussi, il faut se dire les choses,
17:01on a aussi une histoire coloniale
17:03dedans qui fait que tout ça
17:05est aussi partagé. Et donc, le
17:07partialiste, il peut se dire,
17:09et je n'aurai pas été sur la Kabylie, mais j'aurais été, par exemple,
17:11sur le Irak, un mouvement démocratique
17:13important que le régime de M. Tebboune
17:15a un peu appuyé largement
17:17sur la tête. On voit encore qu'un certain
17:19nombre de jeunes sur Internet
17:21se sont fait attraper par
17:23le régime algérien. Mais vous voyez bien que
17:25du coup, vous vous retrouvez dans une contradiction.
17:27J'ai besoin d'une réponse, Philippe Doucet, sur Boilem Sansalle.
17:29Qu'est-ce qu'on fait de Boilem Sansalle quand le président
17:31Tebboune, quand on lui dit, mais tout de même, l'homme est vieux,
17:33l'homme est malade, pourriez-vous prendre des mesures
17:35de grâce à titre humanitaire ?
17:37Je ne peux présager de rien.
17:39Oui, parce qu'il va expliquer que la justice algérienne
17:41est indépendante.
17:43Qu'est-ce qu'on fait ? On va le chercher ?
17:45Non, mais on ne va pas...
17:47On l'exfiltre ?
17:49Vous allez envoyer la DGSE ?
17:51J'en sais rien, Philippe Doucet.
17:53Je suis inquiet pour Boilem Sansalle.
17:55Les Algériens nous disent qu'il est
17:57algérien, qu'il a des secrets,
17:59tout ça est manigancé.
18:01En gros, Tebboune dit
18:03arrêtez de dire qu'il est français, il est d'abord algérien
18:05et c'est une affaire algérienne.
18:07Oui, mais c'est le débat
18:09sur la double nationalité entre
18:11est-ce que quelqu'un qui est franco-algérien
18:13est-ce qu'il est plus algérien ou est-ce qu'il est français ?
18:15Donc nous on va considérer qu'il est français
18:17et les Algériens vont considérer qu'il est algérien
18:19et donc lui il va servir de monnaie d'échange,
18:21il sert de pression.
18:23Vous êtes le régime algérien,
18:25il n'est pas là pour rigoler.
18:27Donc il fait monter la pression et donc
18:29cette personne qui a eu, de mon point de vue,
18:31la mauvaise idée, vu ce qu'il avait écrit et dit,
18:33de rentrer en Algérie,
18:35de façon un peu naïve,
18:37il est rentré, il se fait attraper,
18:39il va servir de monnaie d'échange
18:41ou de chantage dans la relation
18:43avec la France.
18:45Le temps nous manque,
18:4719h42, il est temps de se séparer
18:49avec le nouveau partenaire
18:51de François Bayrou.
18:53Pas partenaire,
18:55la responsabilité pour le pays,
18:57pour les français.
18:59Au cœur de l'histoire, c'est tous les jours de 15h à 16h,
19:01Stéphane Bern vous accueille demain
19:03avec la conférence de Yalta
19:05qui réunissait il y a 80 ans, jour pour jour,
19:07demain, le Russe, Staline, l'Américain Roosevelt,
19:09l'Anglais Churchill, pour imaginer
19:11le monde d'après-guerre, alors que la guerre
19:13justement n'était pas encore terminée.
19:1519h43, à tout de suite
19:17sur Europe 1 dans Europe 1 Soir.

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