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00:00A 13h36, le sujet que je voulais aborder avec vous aussi fait l'actualité aujourd'hui, cet après-midi à 16h, on l'a dit,
00:05effectivement le budget arrive à l'Assemblée Nationale, de retour encore,
00:08et c'est vraiment la semaine de tous les dangers pour le gouvernement de François Bayrou. Le Premier ministre qui l'a annoncé
00:14va donc déclencher le 49-3 dès cet après-midi pour faire adopter ce budget.
00:18Peut-il survivre à une motion de censure ? On va en parler, mais avant je vous propose d'écouter Lionel Jospin,
00:24l'ancien Premier ministre socialiste qui était sur France 5.
00:27J'appelle, pour ce qui me concerne, les socialistes et même l'ensemble des forces de gauche à ne pas voter la censure.
00:33Quel serait le péril ?
00:34Il se passerait que l'administration ne serait plus dirigée,
00:39que dans la situation financière dramatique qui est la nôtre,
00:43il n'y aurait ni budget, ni loi de financement de la Sécurité Sociale, le PLFSS.
00:49Ce serait quoi le chaos ?
00:50Mais ce serait un pays non dirigé qui serait uniquement limité en quelque sorte à sa société civile.
00:58Donc, voter la censure aujourd'hui, effectivement, ne serait pas responsable.
01:04Ne serait pas responsable ? Ce ne serait pas responsable de voter la censure ?
01:07D'accord, pas d'accord Olivier Dardigolle avec Lionel Jospin ?
01:10Ah oui, je pense que notre pays a besoin d'un budget.
01:14Vous vous rendez compte, ça fait six mois, si on prend le gouvernement Barnier
01:17et les 50 jours de François Bayrou, ça fait six mois que les textes budgétaires
01:23Projet de loi pour la Nation et Projet de loi de finance de la Sécurité Sociale sont discutés et débattus.
01:30C'est un temps extravagant.
01:31Ce qui fait que s'il n'y a pas aujourd'hui un budget pour le pays,
01:38ça renverrait les discussions budgétaires à mai-juin.
01:44Donc, ça nous mettrait dans une situation totalement inédite.
01:46Et sur la stratégie du PS ? Parce que voilà, c'est ce qu'il dit.
01:49En gros, ce ne serait pas responsable de la part du PS qui aujourd'hui hésite encore et partageait...
01:52Sur les 66 députés socialistes lors du premier vote censure Bayrou,
01:57huit d'entre eux avaient voulu censurer.
02:01Aujourd'hui, on voit bien que le PS a arraché quelques,
02:06obtenu quelques arbitrages, quelques arbitrages budgétaires.
02:11Jérôme Guedj, qui est véritablement l'homme clé pour le parti socialiste
02:17sur le budget de la Sécurité Sociale, PLFSS, sur lequel Barnier était tombé,
02:21on l'oublie, a dit très récemment que ça allait dans la bonne direction.
02:26Donc, la fumée blanche qui commence à se dégager est plutôt une fumée de non-censure.
02:31Ce qui enlèverait au Rassemblement National,
02:34donc il faudra suivre dans les prochaines heures l'évolution,
02:37le pouvoir de vie ou de mort sur un gouvernement.
02:41Yvon Riofolt.
02:42On ne comprendrait pas que le PS vote à la censure,
02:46puisque ce budget a été construit précisément sous pression,
02:51en tout cas pour donner des cautions à ce parti socialiste-là.
02:54C'est un budget socialiste.
02:56Donc, on ne verrait pas...
02:58C'est un budget socialiste.
03:00Dans la mesure où il multiplie les impôts, il supprime des dépenses,
03:04il est d'inspiration socialiste et il a été fait sous la pression sociale de la CIE.
03:08N'y a-t-il pas aussi une volonté du PS de revoir un peu sa stratégie
03:13par rapport à ce qui se passe du côté de l'FI ?
03:15On en a parlé.
03:16On sent qu'effectivement, la France insoumise arrive au bout de son histoire.
03:21En tout cas, on a l'impression que c'est presque déjà fini.
03:24Déjà fini, je ne suis pas si sûr.
03:27Ils se retrouveront s'il y a malgré tout des opportunités électorales.
03:31Mais oui, en même temps, le Parti socialiste a à se démarquer pour l'instant
03:34de la France insoumise avec les effets de la France insoumise
03:36dont on vient de débattre.
03:38Donc, moi, je ne crois pas à cette censure-là.
03:40Je pourrais d'avantage croire à la censure du RN
03:44dans la mesure où la dernière fois qu'il l'avait votée,
03:46il avait critiqué le budget de Barnier en disant que c'était un budget socialiste.
03:50Précisément, c'était le terme qui avait été employé par Ciotti ou par Le Pen.
03:53Peut-être par Ciotti, mais peut-être même par Le Pen.
03:55Alors là, du coup, j'ai un trop de mémoire.
03:57Mais il ne le fera pas non plus.
03:59Donc, les jeux sont déjà faits.
04:02Simplement, ce que cela démontre, et ça, c'est une évidence
04:05que je ne cesse de marteler depuis longtemps,
04:07c'est que le centrisme, qui est symbolisé par celui
04:09qui l'a conceptualisé le mieux, c'est-à-dire François Bayrou,
04:12le centrisme est un immobilisme.
04:13Le centrisme est un ventre mou.
04:15Le centrisme n'empêche de marcher.
04:17Alors, en plus, avec toutes les conditions naturellement politiques
04:21qui empêchent de prendre des décisions
04:23et qui font qu'on est obligé de faire de la politique un minima,
04:26mais au bout du compte, le centrisme nous mène dans l'impasse.
04:28Donc, il va falloir qu'on sorte malgré tout un jour ou l'autre.
04:30Et le plus vite serait le mieux, avant juillet,
04:32de cette politique immobile, afin de redemander aux Français
04:38de se prononcer sur l'avenir de ce gouvernement.
04:40Alors, incertitude autour du PS,
04:41même si on comprend qu'ils iraient plutôt dans le sens de François Bayrou.
04:45En revanche, le RN maintient aussi l'incertitude
04:48et réserve sa réponse.
04:49Ce matin, Laurent Jacobelli, qui était l'invité d'Europe 1,
04:55a dit que c'est du 50-50.
04:57Oui, 50-50, l'homme-lige de Marine Le Pen sur les questions budgétaires,
05:02qui est Jean-Philippe Tanguy, qui vient de dire qu'à titre personnel,
05:06il aurait voté la censure.
05:09La décision sera prise par Marine Le Pen,
05:12dont les relations avec François Bayrou sont d'une meilleure qualité,
05:16il me semble, que ce qui a pu se passer,
05:20ou plutôt ne pas se passer avec Michel Barnier.
05:23Avec toujours concernant le RN,
05:27cet agenda judiciaire, avec une décision qui sera rendue le 31 mars,
05:34est-ce que l'exécution provisoire sera levée ou pas ?
05:37Je le dis parce que ça participe à la réflexion générale du RN,
05:41qui aurait à la fois...
05:44Ils disent que c'est pire que l'absence de budget.
05:46Le budget proposé est pire que l'absence de budget,
05:48et ce matin, Laurent Jacobelli n'a pas été tendre.
05:50C'est l'arbitrage qui vient.
05:51Est-ce que, comme Jean-Luc Mélenchon,
05:52pour le coup, le RN va vouloir une accélération,
05:54une amplification, une installation d'une crise politique qui quicksale
05:59pour mettre Emmanuel Macron dans une situation intenable
06:02et accélérer, justement, l'agenda de la présidentielle ?
06:05Ou est-ce qu'ils vont faire un pas de côté et jouer l'apaisement ?
06:09Que veut une très forte majorité de l'opinion publique
06:14qui, dans les sondages dans lesquels ils se suivent et se ressemblent,
06:16demandent une stabilité politique ?
06:18Est-ce que ce n'est pas ça, justement, la stratégie du RN aujourd'hui ?
06:21C'est d'affaiblir Emmanuel Macron ?
06:23Il n'y a pas besoin du RN, il s'affaiblit tout seul.
06:27D'autant que le budget qui est proposé va à l'encontre du Macron initial
06:31que l'on avait connu, en tout cas, en 2017,
06:33dans l'absence d'un budget qui ne propose aucune économie,
06:36qui propose, naturellement, des hausses d'impôts.
06:37On a entendu les grands patrons hurler et ils ont bien raison de hurler.
06:41Il y a d'autres impôts qui vont être déclenchés.
06:43Et il n'y a pas une seule mesure d'économie sur un budget de l'État qui, naturellement...
06:486,33 % pour le budget des sports, par exemple.
06:51Oui, d'accord.
06:52Ne serait-ce que les quelques milliers de postes d'enseignants
06:55qui devaient être...
06:56d'éducation nationale, même pas d'enseignants,
06:58d'éducation nationale qui devait être supprimée, ne l'ont pas été.
07:01Donc, c'est pour vous dire...
07:02Et je ne parle pas des 1 200 agences qui ne servent pour une partie d'entre elles
07:06qui ne servent à rien,
07:07à commencer par le commissariat au plan dont est issu le Premier ministre lui-même.
07:12Enfin, bref, il n'y a pas eu le début du commencement d'une audace,
07:15d'un courage pour essayer, effectivement,
07:17de dégraisser cet État qui est en état tentaculaire
07:20et qui ne produit maintenant plus rien que des déficits.
07:23Donc, nous sommes dans le mal français, en effet.
07:25Et d'ailleurs, je remarque que Marine Le Pen
07:28n'a jamais cautionné, effectivement, cette politique-là.
07:31Simplement, au contraire, elle veut des baisses d'impôts
07:34et des économies d'État.
07:35Donc, c'est pour ça qu'elle me...
07:37Je soutiens que son procès qui lui est fait en socialisme
07:40est un faux procès.
07:41C'est plutôt un procès en libéralisme non dit qui devrait lui être fait.
07:45Mais qu'en tout cas, elle fait une analyse politique de dire
07:48qu'elle a suffisamment à participer, effectivement,
07:51à l'immobilisme politique
07:53pour ne pas en rajouter dans l'immédiat, me semble-t-il.
07:55Allez, à 13h44, on est ensemble jusqu'à 14h.
07:57Vous restez bien avec nous sur Europe 1.
07:59Dans quelques instants, on va revenir sur cette interview fleuve
08:02qu'a donnée le président algérien Abdelmajid Tebboune
08:05au journal L'Opinion.
08:07Alors, il tacle, il charge même méchamment la France.
08:11Le chef d'État, Marine Le Pen.
08:13Et il est aussi revenu sur les conditions d'étention
08:16de l'écrivain Boilem Sansal.
08:17A tout de suite sur Europe 1.

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