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Frédéric Lauze, secrétaire général SCPN police : «Il faut sanctuariser la protection de l'intégrité physique», sur CNEWS

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00:00Beaucoup de choses. Une banalisation de cette violence en plus gratuite, une désinhibition, le fait que cet individu soit déjà connu de nos services, pour stupe, rebedion, etc., je pense que tout ça va être connu dans les jours qui viennent.
00:17Nous en dînons aussi sur l'incapacité qu'on a à réguler, à punir, peut-être aussi par dogmatisme pénal, et puis également le fait que des individus se promènent avec un couteau.
00:30Là, il ne s'agit pas simplement de coup de couteau. Non seulement il a mis un coup de couteau à ce jeune qui défendait son ami, mais en plus il l'a poursuivi. Il l'a poursuivi dans le métro.
00:40Donc il y a quand même quelque chose qui a déraillé dans ce pays. Ce n'est pas un fait divers. On a 10 400 agressions à l'arme blanche qui sont dénombrées en 2024.
00:50Ça fait à peu près 28, 29 par jour. Donc c'est évidemment choquant. Ça veut dire aussi qu'il faut qu'il y ait une réflexion dès demain, pas après-demain, pas théorique, sur la protection de l'intégrité physique. Sanctuariser la protection de l'intégrité physique.
01:07C'est incroyable pour ceux qui nous écoutent, pardonnez-moi, et ceux qui nous regardent, que ça ne soit pas sanctuarisé aujourd'hui. C'est quand même l'essentiel.
01:14Ça a été banalisé parce que la délinquance a tellement augmenté sur le temps long. Vous avez parfois des gens qui sont un peu vétilleux, qui ne veulent pas voir la réalité, qui vous disent là ça a un peu baissé, là ça a un peu augmenté.
01:27C'est possible. Les statistiques, c'est Alfred Sauvi qui disait que c'est des petits êtres fragiles. Si on les torture, on leur fait dire ce qu'on veut. En tout cas, sur le temps long, même si l'appareil statistique n'est pas vraiment le même, la délinquance a augmenté.
01:40Ce n'est pas un fantasme. Le sentiment d'insécurité a augmenté. La violence gratuite a augmenté. Et puis surtout, ce n'est pas une abstraction.
01:49Quand on reçoit un coup de poing, un coup de couteau, une atteinte au bien, un vol, un cambriolage, c'est traumatisant. Mais une atteinte, une agression physique, un coup de poing, un coup de batte de baseball, un coup de couteau, c'est plus que traumatisant.
02:04C'est-à-dire que ça peut, non seulement sur le moment où cet individu pronostic vital est engagé, peut-être que dans 15 jours, ça ira mieux, il va reprendre son travail, mais psychologiquement, il sera dans quel état ?
02:14Est-ce qu'il y a une forme de... Oui, pardonnez-moi.
02:16Non, non. Je pense que dans l'avenir, le législateur doit s'emparer de ce sujet. Il y a deux, trois sujets principaux. C'est l'intégrité physique. Maurice Berger, qui est psychiatre, a proposé...
02:29Et il a parfaitement raison de revoir tout ce qui touche à l'intégrité physique avec des peines plus fermes.
02:35Il nous a dit aussi, le docteur Maurice Berger, ça fait des années, on crie dans le désert. Lui, vraiment, avec son parcours, ça fait plus de 30 ans. Mais est-ce qu'il y a une forme de non-assistance véritablement à personne ?
02:47Alors à jeunes en danger, mais à personne en danger. Là, j'ai vu les derniers, malheureusement, mais la liste, elle est édifiante. C'est quasiment, c'est régulier.
02:57C'est régulier, mais je ne veux pas dire quotidien. C'est régulier. Est-ce qu'il commence à y avoir un aspect culturel de cette systématisation du couteau ?
03:04Ça s'ancre dans des habitudes, dans des coutumes ?
03:08Déjà, il y a plusieurs choses. L'État, c'est le contrat social initial, nous dit, renoncez à la justice privée. Et en contrepartie, on va vous défendre.
03:18On va vous défendre de façon proportionnée, de façon efficace. On va protéger votre intégrité physique. On va protéger vos biens.
03:25Aujourd'hui, la multiplication de la délinquance fait que ce contrat est rompu. Donc c'est extrêmement dangereux.
03:31D'abord parce que c'est dangereux pour les victimes. C'est dangereux parce que les gens ont peur.
03:35Ça a un coût au niveau de la société. Ça a un coût énorme.
03:39Et en plus, le contrat est rompu. Vous allez avoir des personnes qui vont être tentées de se faire justice eux-mêmes.
03:44Après, le côté peut-être culturel, etc., là-dessus, sans faire de stigmatisation globale, on ne peut pas nier que certaines personnes qui viennent de pays
03:56où le mode de régulation des conflits, c'est la violence, la violence politique ou la violence, etc.
04:02Si ces personnes viennent là et qu'il n'y a pas un cadre et des interdits et que dès la première infraction, on ne les sanctionne pas,
04:11on ne les sanctionne pas de façon immédiate, eh bien, bien évidemment, on importe cette violence qui, de toute façon,
04:18qu'il soit français, qu'il soit franco, ce qu'on veut, de toute façon, est absolument inacceptable.
04:25Et la première des responsabilités, c'est la nôtre.

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