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Diatokro est un village situé sur l’axe Bonoua-Aboisso, au sud-est de la Côte d’Ivoire. Dès l’arrivée, une chose frappe : l’intensité des activités économiques. Partout, des femmes à l’ouvrage. En coopérative ou en solo, elles produisent de l’huile de palme, du savon kabakrou, et transforment le manioc en en une pate appelée en Côte d’Ivoire, placali. Des produits expédiés vers les pays voisins. Leur résilience est exemplaire. Mais les conditions restent difficiles. Elles travaillent à mains nues, souvent sans matériel adapté. Plongée dans le quotidien de ces guerrières de l’avenir.

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00:00Diatokro est un village situé sur l'axe bournois à Boissot, au sud-est de la Côte d'Ivoire.
00:08Dès l'arrivée, une chose frappe, l'intensité des activités économiques.
00:14Partout, des femmes à l'ouvrage, en coopérative ou en solo, elles produisent de l'huile de palme,
00:20du savon Kabakourou et transforment le manioc en une pâte appelée en Côte d'Ivoire, plakali.
00:27Des produits expédiés vers les pays voisins, leur résilience est exemplaire.
00:33Mais la condition reste difficile, elles travaillent à main nue, souvent sans matériel adapté.
00:39Plongées dans le quotidien des séquellières de l'avenir.
00:48Dans cet atelier de fabrication du savon Kabakourou, Awa s'active.
00:53Mélange d'huile de palme et de soude kaostique, la réaction chimique opère, le savon prend forme.
01:00Mais avant le savon, il faut la graine de palme.
01:03On fait la récolte chaque fin de mois, donc maintenant les femmes s'en vont ramasser, on leur donne les graines.
01:09Donc non le régime, on leur donne les graines, les graines c'est pour eux, donc c'est le régime qui revient à nous.
01:16Une fois récoltées, les graines sont pressées, l'huile obtenue est chauffée à blanc.
01:21Ici, la chaleur est accablante, les conditions de travail sont rudes.
01:26C'est ce fait là que nous nous fatiguons un peu, mais nous on est là grâce à Dieu pour débrouiller un peu.
01:33Le savon prend forme, les femmes préparent le mélange, les hommes confectionnent les boules.
01:39Une activité génératrice de revenus, une alternative à l'oisiveté, un frein aux vies, mais à quel prix ?
01:47Ça fatigue, quand tu travailles le soir comme ça, tu n'as même pas dormi. Toutes tes épaules elles font mal, c'est fatigant.
01:54C'est quand ensuite, c'est que les tôtos, ils nous aident, ils nous envoient des machines pour fabriquer.
02:03La production du mois est impressionnante. Un camion rempli de savon et d'huile est prêt à partir pour le Burkina Faso.
02:10Alidiata fait partie de ces femmes de l'ANAYA, la coopérative.
02:15Elles témoignent des bienfaits et des risques de l'activité.
02:19Le savon aussi, comme l'argent vient d'un coup, tu peux avoir 50 000 dessus ou 60 000 dessus, là tu es content.
02:28Tu as reçu le savon pour m'envoyer de l'argent, c'est ça.
02:31Si tu ne me le bloques pas, tu es mort.
02:33Donc, si c'est la plaque là, on va à Abidjan, nous on s'en va à Abidjan, on revient.
02:39Ma soeur, elle a fait du savon pour aller au Burkina.
02:43Elle voulait donner à l'autre client.
02:46Le premier client, il a suivi que ma soeur voulait l'attraher.
02:50Elle est partie première pour aller remonter le savon à la gare du Burkina.
02:54Elle n'a pas donné l'argent.
02:56On parle d'une industrie locale, le manioc.
03:00Faute de terre, les femmes l'achètent.
03:03Auparavant, on avait commencé à faire des champs.
03:05Aujourd'hui, vu l'accaparement des champs, des veillers, il n'y a plus de terre.
03:10Maintenant, on paye le manioc.
03:12On a besoin de plusieurs centaines.
03:14On a déjà eu ma faille de savon.
03:17Elle transforme en placardie, produit vendu localement et à l'export.
03:22Une source de revenus, une stabilité financière.
03:26Je fais un bâcher de manioc par jour.
03:30En tout cas, là, comme il n'y a pas de pluie, ça marche un peu.
03:34Les gens payent pour aller faire la gare.
03:36D'autres payent pour aller faire du tiki.
03:38D'autres payent pour faire de la placardie.
03:40Avec le commerce de savon Kabo,
03:42nous arrivons à s'encourager nos enfants.
03:44Nous arrivons à faire ce que nous...
03:46Vous savez que le foyer, c'est la femme.
03:48Nous arrivons à faire nos petits besoins.
03:50Et je peux dire que nous arrivons à faire plus parce que,
03:53par le biais de ce commerce,
03:55nous, aujourd'hui, femmes de Diatoko, nous avons compris que
03:57tout n'est pas pour payer le pain, pour danser,
03:59comme les gens nous voient.
04:01C'est pour moi et pour les femmes de Diatoko qu'on s'est mis ensemble.
04:03Nous avons payé des tirées.
04:05Il y a d'autres qui ont commencé à construire.
04:07Il y a pour d'autres qui sont finies.
04:09C'est ça que partions pour la Guinée Konakry.
04:11La présidente de la coopérative s'inquiète.
04:13Les conditions de travail sont précaires.
04:15Jusqu'à jusqu'à.
04:17On en est là, on est avec ma sœur là.
04:19Jusqu'à aujourd'hui.
04:21Ce qui est chaud en haut là-bas, là,
04:23on n'est qu'à donner de l'eau facile pour tailler le manioc.
04:25On n'est qu'à donner de l'eau
04:27pour que ce vent nous tienne.
04:29On va laisser pour plus tôt comme ça là.
04:33Le manioc crée de l'emploi.
04:35Chaque femme qui le travaille est rémunérée.
04:39Les femmes qui taillent, là, on les paye.
04:41Ceux qui vont laver de suite, là, on les paye.
04:43Ceux qui ont fini d'attacher, là, on les paye.
04:45Même pour mettre dans le sac, là, on les paye.
04:47Chacun a son prix.
04:49L'activité est rentable.
04:51Mais les femmes déplorent le manque de financement.
04:53Beaucoup parmi elles ignorent cependant
04:55les fonds disponibles et richignes
04:57à contracter des prêts.
04:59Si je n'ai pas l'argent pour payer le manioc,
05:01en ce moment, le manioc est cher.
05:03Si je n'ai pas l'argent, je ne gagne pas le manioc.
05:05Moi, j'ai l'argent pour payer le manioc,
05:07pour aller à Abidjan.
05:09Malgré tout, le succès, là,
05:11ces femmes pour les doubler
05:13doivent attriper leur production.
05:15Nous venons d'autres, même, dans le village ici.
05:17Et après, nous venons d'autres à Abidjan.
05:19Dans toutes les communes d'Abidjan.
05:21Et après, nous exportons vers le Mali
05:23et ensuite au Sénégal.
05:25Maintenant, il y a des femmes, même,
05:27qui viennent payer le manioc pour nous exporter en France.
05:29Nous avons des recommandations de la France, aussi.
05:31Par semaine, nous pouvons livrer
05:3310 tonnes de manioc.
05:3510 tonnes de manioc par semaine.
05:37Et le Savant Caraco, nous faisons
05:39un chargement de 300 sacs
05:41par mois.
05:43Nous venons d'un financement
05:45pour créer une chaîne de valeur.
05:47Une chaîne de valeur
05:49pour le manioc, même pour le Savant Caraco.
05:51Dans cette entreprise,
05:53les femmes bénéficient du soutien
05:55des maris et du chef du village.
05:57C'est lui qui a initié cette zone industrielle.
05:59Quand j'ai vu
06:01le nouveau endroit,
06:03j'étais sûr.
06:05Il y a des femmes qui font un peu.
06:07Donc, on est contents
06:09quand nos populations
06:11ont pu faire
06:13quelque chose pour eux-mêmes.
06:15Donc, je suis très content.
06:17Adia Tokro, un quartier tout neuf.
06:19On l'appelle le quartier des femmes.
06:21Ces maisons sont leur fierté.
06:23Preuve que leur combat
06:25porte ses fruits.
06:27Les femmes d'Adia Tokro rêvent plus grand.
06:29Un avenir où elles ne seront plus seulement
06:31des guerrières, mais des entrepreneurs
06:33accomplis.

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