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00:00Merci à vous. Merci à vous d'avoir accepté notre invitation.
00:05Ma première question, si je peux vous la poser aujourd'hui, six mois après le
00:10drame terrible qui a frappé votre fille et votre famille, comment allez-vous ? Comment va votre famille ?
00:17Et dans quel état d'esprit est-ce que vous êtes aujourd'hui ?
00:22On va dire... Comment on va ?
00:25C'est compliqué en fait. Il y a quelque chose sur lequel on est
00:30personnellement prêt en fait. On sait tous qu'il y a un début pour la vie, il y a une fin.
00:36Logiquement c'est toujours, on dit, les parents, les grands-parents, tout ça qui part en avant. Mais quand tu perds un enfant c'est...
00:41On ne l'imagine pas, on ne s'attend pas. On se croit...
00:46On se comporte comme si on était éternel sur cette planète mais
00:49un accident comme ça, ça...
00:52ça nous met une claque en fait. Et le problème c'est derrière.
00:57On vit avec les souvenirs, on vit avec les mêmes,
01:00on se dit si c'était pas là, si c'était à pas arriver...
01:06C'est terrible en fait. Ce qu'on comprend d'après un choc comme ça, c'est qu'on sera jamais les mêmes en fait.
01:14Evidemment. Parce qu'évidemment il n'y a rien de pire que de perdre un enfant et le drame qui a touché
01:21votre fille, la petite Camilia, a marqué,
01:24a touché toute la France. On s'en souvient tous, c'était le 29 août
01:29dernier. On est à six mois donc de ce drame. Où en est l'enquête aujourd'hui Slim ?
01:34On est à six mois de ce malheureux drame.
01:39Et après six mois on reçoit toujours des messages, des appels de personnes, de tout genre
01:48en France pour prendre des nouvelles,
01:51de nous soutenir. Je voulais les remercier tous, c'est compliqué.
01:58Où on est, on est au même endroit.
02:05Nous on n'a pas de nouvelles. Il y a une enquête en cours.
02:11En cours, je ne sais pas, on ne parle pas d'une affaire
02:14de stupéfiants, on ne parle pas de grand banditisme, on ne parle pas de
02:19une cinquantaine de personnes à interpeller.
02:23Oui, c'est-à-dire qu'il y a une enquête en cours, mais bon, la personne qui a causé ce drame, on la connaît.
02:30On la connaît, on connaît les faits, on connaît le pourquoi du comment, on connaît où, quand, on connaît tout, on sait tout.
02:39Est-ce que vous avez une date de prévue pour le procès ?
02:44Rien du tout.
02:45Est-ce qu'on vous explique, est-ce qu'on vous dit pourquoi est-ce que ça met autant de temps ?
02:52On nous dit que l'enquête prend du temps.
02:55On dit qu'il y a plusieurs affaires en cours, donc ça prend du temps.
03:03Apparemment, les systèmes fonctionnent comme ça.
03:07Qu'est-ce que vous ressentez aujourd'hui Slim ?
03:10Je ne sais plus si on ressent quelque chose.
03:16Vous vous sentez...
03:18Alors, et c'est important, vous avez eu raison de le dire au début de cette interview, vous avez parlé évidemment des nombreux messages de soutien que vous continuez de recevoir six mois après.
03:29Et c'est aussi important de le dire, parce que c'est vrai qu'on parle souvent de violence, on parle d'ensauvagement de la société, mais l'humanité, elle existe encore aujourd'hui.
03:38Et les messages que vous recevez aussi le prouvent, c'est-à-dire que ce qui est arrivé à Camilia, ce qui est arrivé à votre fille, a touché beaucoup de monde.
03:49En fait, tout le monde s'est senti en danger à ce moment-là, avec cette nouvelle, en fait, tout le monde s'est senti en danger et tout le monde s'est senti fragile, en fait.
03:58Pourquoi ? Parce que je pense qu'on a des lois qui ne sont plus à jour.
04:04On a un système qui n'est pas sur la même longueur d'ombre que le peuple.
04:16On a un système d'un côté, on a le peuple de l'autre côté, on vit sur deux planètes différentes, on n'est pas coordonnés.
04:22Vous nous dites que finalement, cette affaire, elle a touché les Français, mais de l'autre côté, il y a les pouvoirs publics qui prennent en charge votre affaire et le dossier, mais malheureusement, vous vous sentez un peu abandonné, c'est ce que vous nous dites.
04:40Alors, les pouvoirs, je ne veux pas mettre la faute sur les juges, sur les enquêteurs ou qui que ce soit, mais en fait, je mets la faute sur le système lui-même.
04:50C'est comment aujourd'hui on peut expliquer qu'une affaire comme celle-là, ça prend autant de temps ? Pourquoi elle prend autant de temps ?
05:00Le système, je ne sais pas s'il n'est pas à jour, s'il n'est pas bon, il y a un problème quelque part.
05:08Ça vous met en colère ?
05:11Ça me désespère en fait, parce que j'ai peur d'être en colère, parce que si on est en colère, on va réagir et si on réagit à chaud, on va faire des choses qu'on va regretter derrière et ce n'est pas l'objectif.
05:23L'objectif, ce n'est pas d'empirer les choses, l'objectif, c'est de rendre la splendeur à cette France en fait, rendre la France comme elle était, rendre la joie aux Français.
05:34Parce qu'aujourd'hui on est tous stressés, on est tous déprimés, on vit une période déprimante, on le voit et on le ressent.