La commission mixte paritaire semble se diriger vers un accord, mais le vrai suspense débute lundi avec l'utilisation potentielle de l'article 49.3 par François Bayrou. Les socialistes et le RN hésitent sur leur soutien, rendant l'issue incertaine.
Catégorie
📺
TVTranscription
00:00On se dirige vers un accord ou pas ?
00:02Oui, alors en même temps, il n'y a pas beaucoup de suspense parce que dans cette commission mixte paritaire où il y a 7 députés, 7 sénateurs,
00:07les représentants du socle commun, c'est-à-dire tous ceux qui soutiennent en gros François Bayrou, sont majoritaires.
00:12Donc on devrait déboucher sur un accord. Le vrai suspense, en fait, ça va commencer lundi parce que François Bayrou devrait dégainer l'article 49.3 de la Constitution
00:19qui permet d'adopter un texte sans vote. Mais dans la foulée, les Insoumis ont déjà prévenu qu'il déposerait une motion de censure.
00:25Il y a deux inconnus. Le RN et surtout les socialistes. Est-ce qu'ils voteront cette motion de censure comme en décembre quand ils ont fait chuter le gouvernement Barnier ?
00:32Alors du côté du RN, c'était plutôt non. Et puis hier, le monsieur budget du RN, Jean-Philippe Tanguy, a sorti de son chapeau un article du projet de loi de finances
00:40sur la régulation des prix d'électricité d'origine nucléaire. Donc ça a été un peu technique, mais qui, selon lui, pourrait augmenter les tarifs de l'électricité
00:47pour tous les Français. Et il en a fait une ligne rouge pour le parti de Marine Le Pen. Alors ça a surpris un peu tout le monde, parfois même au sein du RN.
00:53Mais du coup, cette incertitude du côté du RN, ça replace les socialistes au sein du jeu.
00:57Mais justement, les socialistes, eux, ils en sont ouf.
00:59Alors, après avoir joué pendant un mois « Je te tiens, tu me tiens par la barbichette » avec François Bayrou, là, ils jouent désormais à « ni oui, ni non ».
01:07Ils expliquent avoir remporté des victoires hier. Ça, c'est selon le chef des sénateurs PS, Patrick Cannaire. Mais il est fort probable qu'ils voteront contre le texte
01:16qui sortira de la commission paritaire, a prévenu aussitôt Boris Vallaud. Lui, c'est le chef des députés socialistes.
01:22En fait, pour la censure, le suspense reste entier. Il y a eu cette polémique, vous savez, sur le sentiment de submersion migratoire.
01:29Ce slogan du RN, repris par François Bayrou, qui les a beaucoup fâchés. Mais les sondages qu'on suivit les ont beaucoup calmés, si j'ose dire,
01:36parce que selon notre partenaire Elab, 74 % des Français font le même constat que François Bayrou. Et attention, 58 % des socialistes le pensent aussi.
01:46Du coup, ce chiffre ne leur a pas échappé. – Qu'est-ce qui pourrait les faire renoncer à la censure ?
01:50– Quatre choses. Un, la nécessité de doter la France d'un budget. Les socialistes ne sont ni sourds ni aveugles.
01:55Ils voient l'impact sur l'économie. On en parlait tout à l'heure avec Nicolas Dose. Jouer la politique du pire leur serait reprocher.
02:00Deux, le besoin de stabilité politique pour la France, mais aussi pour eux. Parce que s'il y avait une crise institutionnelle, que le président démissionnait,
02:07ils ne sont pas prêts, les socialistes, pour une campagne présidentielle. Trois, ils ont l'impression de ressusciter, d'une certaine façon, depuis un mois.
02:15Ils sont au centre du jeu et sous les feux des projecteurs. Alors certes, ils avalent des couleuvres, mais un député me disait « on est quand même plus à l'aise aujourd'hui
02:21que l'été dernier, quand on faisait semblant de croire à la nomination de Lucie Castex ». Et puis enfin, dernière chose, ils ont enfin rompu avec les insoumis
02:28qui les insultent à tour de bras depuis un mois. Ce n'est quand même pas pour revenir à la queue entre les jambes, se faire martyriser.
02:33– Merci beaucoup Mathieu.