François Bayrou a confirmé ses propos sur l'idée d'une "submersion" migratoire ce mardi, évoquant le cas de Mayotte et d'autres départements français. Une position saluée par Bruno Retailleau, Gérald Darmanin et le RN, mais dénoncée par la gauche. Le PS, qui devait initialement rencontrer des membres du gouvernement pour discuter d'un accord de non-censure sur le budget, a annoncé l'annulation de la réunion.
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00:00Est-ce que vous avez l'impression d'avoir remporté une victoire idéologique
00:03quand vous entendez François Bayrou parler, à son tour, de submersion
00:06comme vous le faites depuis des années ?
00:07Oui, mais cette victoire, elle était déjà remportée depuis longtemps.
00:10Les gouvernements précédents utilisent nos mots depuis bien longtemps
00:13mais comme l'a dit Marine Le Pen ce matin, les mots ne suffisent pas.
00:17Il n'y a pas d'actes qui suivent.
00:18Donc c'est sûr que vous vous donnez raison.
00:20Il y a des actes ? Bruno Retailleau a adressé une circulaire au préfet
00:22pour durcir les règles de régularisation pour revenir sur la circulaire valse.
00:26Il y a des actes ? Ils sont là ?
00:27Non, parce que si vous voulez, c'est toujours une circulaire de régularisation.
00:30Il n'y a pas à régulariser des personnes qui sont entrées sur le territoire de manière illégale.
00:34Alors c'était laisser au préfet la possibilité, en fonction de certaines situations,
00:38de régulariser, notamment pour les jeunes de plus de 18 ans
00:41qui ont été scolarisés en France,
00:43d'avoir cette possibilité-là de pouvoir les régulariser à leur majorité.
00:47Aussi pour les femmes victimes de violences conjugales,
00:49pour un certain nombre de cas précis qui ne sont pas prévus par la loi.
00:52Et la circulaire valse permettait effectivement cette régularisation sur des cas bien précis.
00:56Oui, c'était surtout une régularisation des travailleurs,
00:59ceux qui travaillent au Black depuis des années.
01:01Et donc c'était une récompense à la fois aux patrons voyous
01:03et aux personnes qui sont entrées de manière illégale sur le territoire.
01:06On pouvait toujours naturaliser des gens qui sont en situation de détresse particulière.
01:11Donc vous ne faites pas conscience aux préfets pour juger d'une situation…
01:15Mais en fait, je ne me défausse pas sur les préfets.
01:17Donc en fait, quand on dit « c'est les préfets »,
01:19les préfets obéissent au gouvernement de manière stricte et directe.
01:23Donc les préfets, quand M. Valls leur donnait l'ordre de régulariser massivement
01:27des étrangers en situation clandestine, ils le faisaient.
01:29Et M. Rotaillot, certes, revient à une situation antérieure.
01:32Mais par exemple, il ne veut pas, ou en tout cas il a renoncé,
01:35à rétablir le délit de séjour illégal.
01:37Ça veut dire concrètement qu'en fait, les clandestins,
01:40les étrangers qui sont en situation irrégulière en France,
01:42qui sont rentrés de manière illégale sur notre territoire
01:45ou qui s'y maintiennent de manière illégale,
01:47depuis François Hollande, ce n'est plus considéré comme un délit.
01:50Évidemment, tant qu'on ne reconnaîtra pas et qu'on ne rétablira pas
01:52ce délit de séjour irrégulier qui a toujours existé
01:55jusqu'au mandat de François Hollande, on ne pourra pas lutter.
01:57– Est-ce que vous mettez ça dans la balance pour ne pas censurer le gouvernement ?
01:59– On l'a toujours mis dans la balance.
02:00– Et qui ne changeait rien au schmilblick.
02:01– Si, il y avait moins de régularisation, il y avait moins de clandestins,
02:03on a des records, on a des records totaux.
02:05– Le RN et le FN dénonçaient quand même…
02:08– Oui, vous aussi à une époque.
02:09– Mais non, mais moi j'ai dit que ce n'était pas scandaleux,
02:12le RN et le FN dénonçaient quand même l'immigration de masse,
02:15bien que ce délit existât.
02:18Donc ça ne change pas grand-chose ce délit de séjour irrégulier.
02:22Ce n'est pas l'Alzheim, l'Oméga de la politique de désolération.
02:24– J'imagine que vous dénoncez le cambriolage.
02:26– Je pense que…
02:28– Est-ce que la loi empêche les cambriolages ?
02:29– Non mais d'accord, mais c'est pas…
02:30– Ça n'a rien à voir en fait.
02:32– Oui mais c'est un peu l'écume des choses, regardez par exemple.
02:34– Non, ce n'est pas l'écume des choses.
02:35Vous considérez qu'un clandestin illégal, il y a un problème.
02:38– Le sujet c'est par exemple les fameux laissés-passer consulaires
02:41et l'exécution des OQTF, ça c'est un vrai sujet.
02:44Vous avez vu que Trump, de ce point de vue-là,
02:47nous a quand même donné une leçon en matière de laissés-passer consulaires,
02:50puisqu'il a obtenu en un bras de fer d'à peine deux heures
02:56avec le président colombien,
02:57il a obtenu que la Colombie reprenne ses ressortissances
03:00que nous n'arrivons pas nous à obtenir.
03:01Ça c'est des vrais sujets plus que la question du délit de séjour irrégulier.
03:06– Il faut s'inspirer Donald Trump.
03:08– Mais non, mais ce n'est pas le sujet de s'inspirer de Donald Trump
03:12ou je ne sais quel dirigeant étranger.
03:15La France, si elle le veut, a les moyens d'obtenir l'application du droit international,
03:19à savoir qu'un pays doit reprendre ses ressortissances.
03:22– On voyait que ça ne marche pas.
03:24– Mais c'est parce qu'il n'y a pas vraiment de doctrine
03:27pour renvoyer les étrangers en situation illégale ou les OQTF en France.
03:31C'est-à-dire qu'en France, on considère que l'immigration est la bienvenue,
03:35qu'on a besoin d'immigration.
03:36– Ce n'est pas vraiment le cas Monsieur Tanguay.
03:38– Je l'ai dit toute la journée, par les institutions européennes.