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00:00Europe 1, la France bouge, la pépite. Vous êtes une pépite Raphaël Théron, vous êtes le fondateur
00:06de Kouk.i. Raphaël vous avez 34 ans, c'est ça ? Oui. L'entreprise a 6 ans. Absolument. Je reviens
00:13un petit peu sur votre parcours, vous êtes diplômé de polytechnique, à la sortie de votre école vous
00:17avez fondé déjà une première entreprise, c'était un logiciel pour aider les hôtels à gérer leur
00:22prix. Absolument. Une entreprise qui a bien marché. Oui absolument, une entreprise qu'on
00:27avait fondée en sortie d'école en 2012 avec des amis d'école et qui aidait les hôtels à faire
00:34varier le prix de leur chambre en fonction de la demande, un peu comme le font les compagnies
00:37aériennes. Et c'est une start-up qui a connu un beau développement puisque au bout de 3 ans on était
00:4385 collaborateurs dans 5 pays. C'est fort. Et on a été racheté par Booking.com. Après moi j'ai
00:48travaillé chez Booking.com, on a co-fondé avec mes anciens associés un petit start-up studio,
00:54une mini usine à start-up, qui a créé plusieurs start-up dont une qui est aujourd'hui un des
01:00premiers prêteurs digitales au Nigeria. Et en 2019, je suis passé sur quelque chose de complètement
01:06différent, la création de Cookie dont je vais vous parler. Voilà, vous êtes là pour ça ce soir.
01:12Raphaël, Cookie est né de vos études quand vous étiez à l'école, à 18h30 la cantine, la
01:22restauration fermée. Et donc vous vous êtes nourri pendant plusieurs mois, ou années, j'en sais rien,
01:27de barres chocolatées, de chips, de snacking que nous connaissons tous. Et là vous vous êtes dit
01:32il y a peut-être une solution à trouver. C'est comme ça qu'est venu l'idée ? Absolument. Effectivement,
01:37j'étais sur un campus d'école d'ingénieurs où il y avait très peu d'options de restauration.
01:42On peut se dire que polytechnique, il y a quand même des choses non ? Alors ça a un petit peu évolué depuis que j'ai
01:46parti, parce que maintenant il y a plus d'écoles et donc il y a plus de solutions. Mais quand j'y
01:50étais, effectivement la cantine fermée très tôt, il y avait très peu de solutions pour les étudiants qui en
01:54plus ont tendance à manger un petit peu sur des horaires déstructurés ou tard le soir. Et donc
02:00c'est là qu'est venue au début l'idée de Cookie. Et donc ce que Cookie fait, c'est... Vous allez pitcher,
02:05vous allez démarrer le pitch pendant une minute. Cookie c'est quoi ? Et puis ensuite on se
02:11retrouve, c'est à vous. Alors Cookie c'est un kiosque de restauration robotique. Donc concrètement c'est un
02:17distributeur automatique qui distribue des plats chauds, mais qui ne fait pas que les distribuer,
02:22qui les cuisine véritablement. Donc concrètement le client va passer commande sur une
02:27borne, comme on peut le faire chez McDonald's. Et le robot automatiquement va aller récupérer les
02:33ingrédients qui sont stockés au frais, les amener dans des casseroles. Donc ce sont des woks rotatifs
02:38qui vont vraiment cuire, mélanger les ingrédients et donc préparer un plat en 3 minutes en moyenne.
02:44Et donc le client au bout de trois minutes récupère son plat et il voit vraiment l'acte
02:49culinaire, la préparation du plat devant ses yeux. C'est un robot qui fait 2,7 mètres carrés au sol,
02:55qui a été conçu pour pouvoir s'implanter facilement. Il y a trois casseroles, donc il peut préparer trois
03:01plats différents en même temps. Donc on peut déjà atteindre un certain débit. Et puis on peut aussi
03:06personnaliser ses plats. Donc quand on passe la commande sur la borne, on peut ajouter, retirer
03:11des ingrédients, on peut rajouter des toppings. C'est un robot vitré, c'est ça ? On voit vraiment tout
03:19à l'intérieur ? On voit ce qu'il se passe, on voit les ingrédients être acheminés vers les
03:24casseroles, on voit les casseroles en rotation qui cuisent et qui mélangent. Et justement l'idée
03:29c'était d'essayer de casser un petit peu cette image de robot, de faire comprendre la valeur
03:33ajoutée du robot, c'est-à-dire vraiment l'acte culinaire qui se déroule devant les yeux du
03:38client. Merci, merci Raphaël Théron. Cook-E, c'est donc la start-up de ce soir. Je me tourne
03:44vers Elanois Nounou, patron d'Edenred France. Votre regard sur Cook-E ? D'abord je trouve ça
03:52très créatif, c'est un peu le KitchenAid, le robot à l'échelle industrielle. Moi j'aimerais bien
03:58regarder ça de plus près, parce que les modes de consommation, les modes de déjeuner évoluent. Je
04:02vais vous donner l'exemple de la cantine qu'on a mis en place chez Edenred. Plutôt que de mettre
04:06une cantine traditionnelle, on a fait une cantine hybride, dans laquelle il y a un petit stand qui
04:10fait des plats chauds, un petit stand salade-barres et puis des frigos connectés, dans lesquels vous
04:14récupérez un plat qui a été cuisiné ailleurs. Donc pourquoi pas tester un Cook-E dans lequel c'est
04:21finalement une sorte de frigo connecté mais qui cuisine lui-même. Je trouve ça très intéressant
04:25comme concept. C'est quoi le modèle économique, Raphaël, pour Cook-E ? C'est-à-dire vous vendez
04:29le robot à l'entreprise, vous le louez, comment ça fonctionne ? Nous on en a deux aujourd'hui,
04:35on en a un premier qui est une location dans laquelle c'est nous qui faisons tout. On amène
04:39le robot, on l'installe et nous on approvisionne en ingrédients, on fait le nettoyage et le
04:44logistique. Et puis il y a un deuxième mode, on va plutôt le prêter à des sociétés, en général
04:49les sociétés de restauration collective, qui vont elles-mêmes faire tout ce qui est
04:52approvisionnement, nettoyage et on leur commercialise avec un modèle qui s'appelle le
04:57leasing. C'est-à-dire qu'elles vont payer un coût mensuel mais s'engager sur une durée assez
05:04longue et nous grâce à un leaser, c'est un intermédiaire financier, on récupère plusieurs
05:09années de loyer d'un coup, ce qui nous permet pour nous d'être financièrement rentable dès la mise
05:15en place du robot et pour les opérateurs qui vont l'utiliser de payer mensuellement et donc ils n'ont
05:20pas de coûts importants à avancer. Combien de robots utilisez-vous depuis 2019 ? On a fait deux
05:26pilotes l'année dernière avec un grand groupe d'hôtellerie et là sur le premier trimestre
05:32de cette année, on déploie cinq robots. Le prochain robot, on le déploie dans deux semaines dans une
05:38école d'ingénieurs qui est juste en dessous de Paris et on devrait avoir pas mal de déploiements
05:43effectivement dans les semaines à venir. Vous avez des besoins, c'est aussi pour ça que vous êtes
05:47avec nous ce soir dans la France Bouge, notamment besoin d'acceptation, c'est-à-dire il faut
05:55qu'on fasse de la pédagogie, il faut faire connaître ce robot. On va vous aider évidemment,
06:00on va vous aider juste après une petite pause. Benoît Serre, en un mot ? Je trouve que c'est une
06:06très bonne idée si on y met deux choses, mais j'ai entendu que vous étiez un de la pédagogique. Les
06:12gens comprennent que ce robot c'est une garantie de se nourrir correctement. C'est fondamental je
06:17pense. Et la deuxième dimension qui est sans doute intéressante, j'ai vu que vous avez
06:22travaillé avec des hôtelleries pour me déplacer beaucoup, c'est vrai que de temps en temps on serait
06:25assez content de trouver quand vous arrivez à 22 ans et que le TGV est autre que la salade gourmande.
06:30Donc je pense que ça a un service, mais le sujet c'est la pédagogie à la garantie d'un modèle de
06:36convivialité, mais on en parlera plus tard. On va en parler juste après Alanis Morissette,
06:40Ironique sur Europe 1. Je tiens à noter vos rendez-vous Europe 1, on marche sur la tête,
06:43présenté par Cyril Hanouna, c'est du lundi au vendredi de 16h à 18h. Et si vous souhaitez
06:49participer à l'émission en direct, vous pouvez appeler le 01 80 20 39 21, c'est un numéro non
06:54surtaxé et Europe 1 vous rappellera.
06:56Europe 1, la France bouge, 21h, 22h, Elisabeth Assayag.
07:11Oui, ce soir on parle de nos breaks, de nos pauses, de nos déjeuners sur Europe 1.
07:17Il y en a de plus en plus qui déjeunent avec un casque et toute de la musique, on l'envoie à la cantine.
07:23C'est vrai, on voit beaucoup de gens seuls avec un casque, Benoît Serre, à la cantine qui déjeune tout seul.
07:29Oui, à la cantine ou ailleurs.
07:30C'était pas le cas aussi il y a 15 ans.
07:33Je sais qu'il y a des gens qui déjeunent seuls en se regardant une série ou en écoutant de la musique.
07:40Je crois que vous avez quand même un phénomène d'intensification du travail, donc les gens
07:44utilisent le déjeuner pour souffler au milieu.
07:47Pour faire une vraie pause.
07:49Pour en parler ce soir sur Europe 1, nous sommes avec Hélène Ouenounou, le directeur général d'Edenred France.
07:54Edenred, c'est un groupe qui est aujourd'hui en train de placer la qualité de vie des salariés
08:00au cœur de ses préoccupations avec plein d'offres.
08:02Ce ne sont pas que les tickets restaurants, c'est plein d'autres choses.
08:05C'est Edenred aussi qui s'engage, ça c'est en marque blanche, c'est pour les entreprises,
08:10sur la santé mentale des salariés, la parentalité, des modules de discount aussi
08:15pour avoir des offres commerciales avec des magasins partenaires.
08:19Vous êtes en train de vous placer comme la solution pour les politiques sociales des entreprises.
08:27Et nous sommes aussi avec la start-up de ce soir, Raphaël Théron, le CEO de Kouki.
08:32Kouki, le principe est simple, c'est un kiosque de restauration robotique.
08:37C'est-à-dire que Raphaël quand il était en école d'ingénieur, peut-être Ylan aussi,
08:44la restauration c'était plutôt des snacks, des chips et des barres chocolatées.
08:48Et donc face à cela, il a trouvé une solution, Raphaël Théron avec Kouki.
08:52Ce sont donc des robots, à la différence du frigidaire connecté ou d'un plat de supermarché,
08:57là les plats sont faits sous nos yeux par le robot dans une casserole.
09:01Mais qui décide des plats ? Vous avez un chef qui élabore les recettes, comment ça se passe ?
09:05Absolument, on a un chef, on fait beaucoup de tests parce qu'il faut aussi savoir ce que la technologie
09:10est capable de faire et de ne pas faire.
09:12Mais ce qui est intéressant d'apprendre du culinaire dans ce genre de technologie,
09:15c'est que vous arrivez à faire des plats qui soient vraiment très calibrés.
09:19Parce que notre robot va peser les ingrédients de manière très précise,
09:22il va faire des cuissons qui sont respectées à la seconde près.
09:25Et donc une fois que vous avez créé votre recette, vous avez la garantie que le plat
09:29va sortir exactement comme vous l'avez conçu.
09:31Et donc avoir une vraie qualité culinaire à la sortie.
09:35Et en plus, grâce à l'automatisation, vous faites baisser les coûts de production.
09:40Et donc cette baisse de coût, vous pouvez éventuellement l'investir
09:43sur les ingrédients qui sont de meilleure qualité.
09:46C'est combien un plat moyen avec le robot Cookie ?
09:50Alors nous, quand on le met dans les mains d'opérateurs de la restauration collective,
09:53ils décident de leur pricing. Mais nous, par exemple,
09:56sur les pilotes qu'on gère nous-mêmes, on commence à 4 euros pour un plat chaud
10:00sur des belles portions. On est sur des portions de au moins 400 grammes.
10:05Et donc on essaie de s'inscrire dans quelque chose qui soit compétitif.
10:09Et 4 euros, c'est le prix non subventionné.
10:11Donc si en plus, il y a un ticket restaurant où c'est subventionné, ça peut être moins.
10:14Et comment vous... Qui lave ? Qui nettoie les casseroles ?
10:17Parce qu'une fois qu'on a fait 3 plats, on fait comment ?
10:19Parce que vous avez dit que vous aviez 3 cuves, c'est ça ?
10:20Absolument. Alors il y a certaines parties, dont les casseroles,
10:23qui se nettoient automatiquement après chaque plat.
10:25Donc c'est pas un être humain ?
10:26Non. Donc ça veut dire que le robot peut fonctionner de manière autonome
10:29pendant 24 heures. Après, il y a effectivement certaines parties du robot
10:32qui, à la fin de la journée, doivent être nettoyées par un opérateur.
10:35Et donc, il y a un petit peu de temps de travail en fin de journée,
10:38tous les jours, pour nettoyer ces parties-là.
10:40On le disait tout à l'heure, avant d'écouter l'analyse du reset,
10:43le vrai enjeu, c'est l'acceptation.
10:44C'est-à-dire, comment passer d'un modèle un peu classique
10:46de restauration collective, de frigo connecté,
10:49qui est entré, qui a été intégré depuis le Covid, le frigo connecté,
10:52à un robot qui me prépare à manger ?
10:55Benoît Serre ?
10:56Moi, je trouve d'abord que l'idée, elle est géniale.
10:58Donc, bravo.
10:59Ce que je me dis, en fait, on a beaucoup évoqué le fait que
11:02c'est utilisé aussi par des gens qui, pour des raisons ABCD,
11:05souvent bonnes et professionnelles,
11:07mangent un petit peu en décalé, autrement dit.
11:10Si demain, l'acceptation, c'est je vais chercher un plat,
11:13parce que ça va très vite, vous avez dit 3 minutes,
11:15plutôt qu'aller acheter une barre chocolatée,
11:17là, on aura gagné pour l'alimentation,
11:19pour l'équilibre des gens.
11:20Si c'est des pâtes à la carbonara tous les soirs,
11:23je ne sais pas si on répond vraiment à la question aussi.
11:27Je pense que c'est quand même toujours mieux
11:30que d'aller s'acheter une barre chocolatée,
11:33même si c'est très bon, les barres chocolatées,
11:34trop souvent, ce n'est pas terrible.
11:36Donc, je pense que c'est bien.
11:37Après, la question que je me posais,
11:40c'est comment vous arriveriez à faire cohabiter ça
11:44avec des cuisines centrales ou dans des entreprises ?
11:50Parce qu'on l'a évoqué tout au long de l'émission,
11:52le déjeuner, moi, je l'ai évoqué aussi,
11:55c'est important, quoi.
11:56Donc, comme on dit, si ça devient
11:57une espèce de self-service un petit peu mécanique,
12:00il prend son plat chaud, très bien réalisé,
12:02et puis après, il va se mettre dans un coin.
12:04Donc, comment faire cohabiter ?
12:05Je pense que l'acceptation viendra de la cohabitation
12:07de deux mondes.
12:09D'abord, c'est mieux parce qu'il y a des gens
12:11qui travaillent dans les cuisines centrales,
12:12il faut qu'ils gardent leur emploi, ces gens-là.
12:14Donc, c'est comment vous arriveriez à faire cohabiter ces deux mondes ?
12:18Peut-être que c'est un complément et ça ne remplace pas.
12:21Exactement.
12:22Moi, je le vois plutôt comme ça en axe de développement,
12:24mais c'est vous le spécialiste.
12:26Absolument.
12:27Alors, on a beaucoup parlé des cantines,
12:28mais il faut aussi se dire qu'il y a beaucoup d'entreprises
12:30qui sont trop petites pour avoir des cantines.
12:32Quand vous avez une centaine, quelques centaines d'employés,
12:35vous ne pouvez pas forcément avoir une cantine.
12:37Donc, nous, avec notre kiosque qui fait 2,7 mètres carrés,
12:39ça peut être une solution.
12:41Ils s'installent partout.
12:42Voilà, une solution parmi d'autres.
12:44Et puis, quand vous avez des cantines,
12:45on peut venir faire deux choses.
12:47On peut venir décongestionner un petit peu aux heures de pointe.
12:50Je pense que c'est un complément.
12:51Oui, on peut s'inscrire en complément.
12:54Nous, on ne peut pas faire 2 000 plats en 30 minutes
12:56comme est capable de le faire un Sodexo ou autre.
12:58Pour l'instant.
12:59Mais on peut être un complément.
13:01Et par contre, nous, on peut être ouvert
13:03à 24 heures sur 24, 16 heures sur 7.
13:05Et il y a un certain nombre de métiers,
13:07par exemple dans l'industrie,
13:09où les gens font les 3-8,
13:11ou aussi dans les médias.
13:13Mais même à l'université.
13:14Combien de fois dans l'université,
13:15sur un campus, à 3 heures du matin,
13:17on a envie de manger quelque chose.
13:19Je pense que vous avez un client dans une école d'ingénieurs,
13:21je pense que c'est pas mal comme cible les écoles.
13:23Oui, tout à fait.
13:24Il y a quelque chose.