Éric Ciotti, président du groupe UDR, était l’invité du Face-à-Face d’Apolline de Malherbe ce lundi 27 janvier. Il a été interrogé sur la sécurité, l’économie ou encore la présidence de Donald Trump.
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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Éric Ciotti, merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions ce matin.
00:07Vous êtes député, vous êtes aussi l'ancien Président des Républicains et désormais Président de l'Union des Droites pour la République.
00:14Vous avez fait alliance avec le Rassemblement National, on s'en souvient, de nombreuses questions à vous poser, aussi sur l'économie
00:21puisque vous avez décidé de sortir la tronçonneuse comme le Président argentin face à la question des dépenses de la France.
00:29Mais je voudrais d'abord qu'on commence par évoquer Elias. Elias, c'est ce jeune de 14 ans qui vendredi soir dans le sud de Paris sortait de son entraînement de foot.
00:38Il est abordé par deux agresseurs, 16 et 17 ans, qui tentent de lui voler son portable. Il sort un couteau, le poignard au niveau de la clavicule.
00:46Elias est décédé samedi à l'hôpital. Les deux mineurs devraient être déferrés ce matin.
00:52Ils étaient déjà poursuivis, déjà connus pour des faits de vol avec violence. Votre réaction Éric Ciotti ?
00:58C'est une réaction d'horreur, d'indignation. Une vie a été volée, arrachée, 14 ans après un match de foot.
01:09Donc un moment heureux et puis cette rencontre avec cette barbarie, cette sauvagerie qui ne cesse de croître dans notre société.
01:20Elias est un nom de plus dans cette longue liste des victimes innocentes, victimes de la montée de l'ultra-violence, victimes d'une forme d'impunité, notamment pour les mineurs.
01:34Donc aujourd'hui, les mots ne suffisent plus. On a des réactions d'indignation, je les ai entendues et je les partage.
01:41Quand vous dites impunité, on va revenir sur la question de l'efficacité ou non de la réponse pénale.
01:46Au fond, le monde barbarique que vous donnez là, c'est le même que celui de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, qui parle de barbare, qui parle de violence gratuite.
01:55Résultat d'une perte de repère et de l'effondrement de l'autorité. Vous partagez ?
02:00Oui, je partage le constat. Après, il faut passer aux actes. Dans le constat, en 2022, c'est les derniers chiffres qu'on dispose au niveau de la justice sur la délinquance des mineurs.
02:11C'est les 170 000 mineurs qui ont été mis en cause par les parquets dans des procédures pénales.
02:17À peine 25 % ont fait l'objet d'une condamnation, un peu plus de 25 000.
02:25Là-dedans, à peine la moitié ont été condamnés à de la prison et à peine 9 % à de la prison ferme.
02:34On voit bien comment la chaîne pénale est impuissante, combien il y a un écart trop long entre les actes qui sont commis et la condamnation.
02:44Le précédent gouvernement a commis une erreur tragique, d'ailleurs, en créant cette césure entre la première comparution et la condamnation qui est renvoyée plusieurs mois après.
02:56C'est la loi de Nicole Belloubet, qui était la ministre de la Justice, qui face à ce constat partagé d'une justice des mineurs qui était trop longue à être rendue, a cru bien faire à l'époque en se disant...
03:09Mais c'est une faute, je n'ai jamais condamné cette idée.
03:12Je vais juste expliquer de quoi il s'agit, pour que tous les téléspectateurs comprennent bien.
03:16Avant, on attendait très longtemps un procès et dans ce procès, il y avait à la fois, on vous jugeait coupable ou non et ensuite, on vous donnait la peine encourue.
03:25Le problème, c'est que désormais, on est jugé plus vite, mais uniquement pour la première partie, c'est-à-dire pour vous dire si oui ou non vous êtes comptable.
03:32Mais la condamnation effective, c'est-à-dire la punition réelle, n'arrive que de longs mois après.
03:37En l'occurrence, pour ce qui nous occupe, ces deux jeunes de 16 et 17 ans, ils avaient déjà été considérés comme coupables,
03:45mais le jugement définitif pour savoir quelle peine ils allaient avoir n'était attendu qu'en juin prochain.
03:51C'est insupportable, donc il faut des délais beaucoup plus courts, il faut des comparutions immédiates, on peut...
03:58Y compris pour les mineurs, c'est interdit pour les mineurs aujourd'hui.
04:00Il y a un texte d'ailleurs qui est en discussion aujourd'hui à l'Assemblée qui propose de revenir là-dessus.
04:06En tout cas, nous défendrons cette proposition.
04:09C'est une proposition de Gabriel Attal, vous la défendrez aujourd'hui.
04:12Absolument, j'approuverai cette disposition, il faut des comparutions immédiates pour les mineurs.
04:16Personnellement, j'ai défendu fréquemment ces amendements.
04:20Il n'y a aucune raison qu'un mineur extrêmement violent bénéficie aujourd'hui de circonstances qui atténuent la peine
04:28ou qui lui donnent des prérogatives.
04:30On voit bien qu'il y a dans ces parcours de mineurs énormément de récidivistes.
04:34Ceux qui ont commis ces actes terrifiants contre Elias sont des récidivistes.
04:40Ils étaient connus, ils avaient été condamnés pour des actes d'ultra-violence.
04:44Donc il faut, un, supprimer cette excuse de minorité.
04:48Deux, il faut des comparutions rapides, voire immédiates.
04:52Et trois, il faut des structures de placement.
04:54Quand je citais ces chiffres tout à l'heure, ils sont ridiculement faibles.
04:58Et moi, je veux faire aujourd'hui une proposition au garde des Sceaux, à Gérald Darmanin,
05:03pour lui dire de rétablir la loi que j'avais faite voter, qui est dans le Code de procédure pénale,
05:09qui a installé le service citoyen pour les mineurs délinquants.
05:13– C'était quoi ça ?
05:14– C'était un encadrement de type militaire pour les mineurs délinquants
05:18qui était placé dans des épides, les établissements d'insertion de la défense.
05:23Nous avions fait voter cette loi, nous avions placé les premiers délinquants,
05:27c'était en 2012, les derniers mois de la présidence de Nicolas Sarkozy.
05:31Et puis Madame Taubira a cassé cet édifice, elle a fermé les financements.
05:37C'était des financements ministère de la Justice, ministère de la Défense.
05:42La loi existe, le dispositif existe, on pourrait placer des dizaines,
05:47voire des centaines immédiatement de mineurs délinquants avec un encadrement efficace,
05:52il faut arrêter avec les encadrements sociaux, socio-éducatifs.
05:57– Mais aujourd'hui la défense, est-ce que c'est son job ?
05:58– Mais il y a ces établissements, ils existent, ce ne sont pas des militaires,
06:02ce sont d'anciens militaires, mais il y a un encadrement de type militaire
06:06qui redonne un cadre, et il y avait eu des résultats très efficaces.
06:10Donc je fais cette proposition, je demande aussi la comparution immédiate,
06:14je demande la suppression de l'excuse des mineurs,
06:17je demande la suppression des allocations familiales
06:20pour les parents de mineurs délinquants récidivistes,
06:23ça peut être une peine complémentaire dans les mains du juge.
06:25– C'est déjà établi dans certaines villes de France.
06:27– Le rétablissement de ma loi sur la suppression des allocations familiales
06:31en cas d'absentéisme scolaire, on avait un panel qui a été détricoté par les socialistes
06:37et que le gouvernement macroniste a toujours refusé de mettre en œuvre
06:42en bon continuateur des socialistes.
06:44Donc on a des réponses, il faut simplement avoir le courage de les mettre en œuvre,
06:48et je le dis aujourd'hui à Gérald Darmanin, à Bruno Retailleau,
06:52le contexte politique pour eux est difficile,
06:54ils sont prisonniers et quelque part otages de l'alliance avec les socialistes aujourd'hui
06:59qui voient bien M. Bayrou incapable d'agir, mais il faut faire preuve de courage.
07:04– Vous estimez, on va revenir sur l'aspect politique,
07:07vous estimez qu'ils sont otages aujourd'hui du gouvernement et du parti socialiste,
07:10mais sur ce que vous dites, Gérald Darmanin va réunir justement tout à l'heure
07:14les procureurs pour leur transmettre des directives face à la montée des violences,
07:18ça pourrait passer par des circulaires et il va demander à ce qu'on soit plus ferme
07:22et plus rapide quand on est procureur.
07:24– Tout ça c'est bien, mais sur les allocations familiales,
07:27est-ce que si un texte à l'Assemblée nationale,
07:30ça ne va pas engager la censure du parti socialiste,
07:34nouvel allié désormais de cette coalition bancale,
07:38telle qu'ils l'ont été d'ailleurs aux élections législatives,
07:40c'est une question que je pose, donc il faut du courage
07:43et on voit bien que sur certains textes, il faut une alliance très forte,
07:48très puissante à droite, moi je suis prêt à voter des textes
07:52qui redonneront des outils à la justice, à la police,
07:56plus de fermeté, moins de laxisme, du réalisme,
08:00les Français attendent des actes, plus simplement des constats ou des paroles.
08:05– Sur la question de l'âge, vous voulez faire sauter l'excuse de minorité,
08:09ça c'est pour les jeunes entre 13 et 18 ans,
08:13qu'en est-il pour les jeunes de moins de 13 ans ?
08:15On sait que, et on l'a constaté notamment dans le narcotrafic,
08:18ils font faire un certain nombre de besognes par des jeunes de moins de 13 ans,
08:22puisque les jeunes de moins de 13 ans ne risquent quasiment rien.
08:24– Absolument, et il y a beaucoup dans ces réseaux,
08:27de mineurs qui sont utilisés, exploités, notamment de mineurs étrangers.
08:31C'est un sujet aussi, on voit bien que dans les narcotrafiquants aujourd'hui,
08:35dans les cartels qui se constituent, notamment la DZ Mafia,
08:39je le vois à Nice, il y a beaucoup de mineurs isolés étrangers,
08:43des clandestins étrangers qui sont utilisés dans ces réseaux.
08:47Donc là aussi, il faut une réponse de l'État
08:49qui passe par une reconduction de ces mineurs vers leur pays d'origine.
08:53Il est quand même ahurissant que la France soit condamnée à garder ces mineurs,
08:58alors que pour la plupart, ils viennent de pays du Maghreb, de Côte d'Ivoire.
09:02– Mais là, vous répondez sur deux choses.
09:04– Non, non, parce que ce sont essentiellement des mineurs clandestins,
09:08très souvent qui sont utilisés.
09:10– Et qui donc à double titre, effectivement, sont difficilement poursuivables.
09:13– Voilà, il n'y a aucune raison de rester en France.
09:16Et il faut arrêter avec la naïveté, il faut une solution de placement
09:20pour tous ces mineurs.
09:21C'est pour ça que je refais cette proposition de services de type militaire
09:26dans des établissements qui seraient fermés.
09:29– Sur la question des établissements, Éric Ciotti, vous l'avez entendu bien sûr,
09:32Gérald Darmanin propose une sorte de méga-prison pour les plus gros narcotrafiquants,
09:38les 100 plus gros narcotrafiquants qui seraient réunis ensemble dans une même prison.
09:42Il promet même que ce sera fait avant juillet.
09:44Est-ce que c'est une bonne solution, Éric Ciotti ?
09:45– Oui, c'est une solution que personnellement, j'approuve.
09:48Nous verrons bien comment elle est mise en œuvre.
09:50C'est le modèle italien qui avait été appliqué pour lutter contre la mafia.
09:55Si on va au bout de ce dispositif, naturellement, je le soutiens.
09:59Mais j'attends de voir les actes, parce que là aussi,
10:02on a eu beaucoup d'effets d'annonce de la part de M. Darmanin
10:05lorsqu'il était ministre de l'Intérieur.
10:07Mais tout ça s'est répandu, c'est finalement un peu dilué.
10:11On voyait bien ces opérations dans les quartiers
10:14où on envoyait une journée ou une semaine des CRS.
10:17– C'est le fameux envoi, en effet, de la CRS suite régulièrement.
10:22– Voilà, donc tout ça, c'était finalement le contraire de ce qu'il faut faire.
10:27Et puis sur la drogue, il y a un volet sur lequel ne parle
10:31ni M. Darmanin, ni M. Rataio, c'est la lutte contre la consommation.
10:35Moi, je suis convaincu que si on ne s'attaque pas à la consommation
10:39de façon beaucoup plus déterminée, beaucoup plus forte, on n'y arrivera pas.
10:43– Ça veut dire quoi, ça, Éric Ciotti ?
10:44– Il faut doubler les amendes forfaitaires.
10:46Aujourd'hui, c'est 200 euros.
10:48– Attaquer les consommateurs ?
10:49– 200 euros, il faut les passer à 1000 euros et de façon réduite.
10:53Ceux qui payent immédiatement, c'est 500 euros.
10:56Il faut pouvoir prélever sur les prestations sociales,
10:59parce que la moitié de ces amendes, 40% ne sont pas payées.
11:03Pour qu'on puisse les prélever tout de suite,
11:06il faut des dépistages obligatoires,
11:08notamment pour passer le permis de conduire aux stupéfiants,
11:12il faut, pour être recruté dans la fonction publique,
11:15il faut des étapes dans la vie où il y a des dépistages obligatoires.
11:19Il faut que la médecine scolaire procède aussi à des dépistages.
11:24Il faut qu'on dissuade la consommation aujourd'hui,
11:28de façon beaucoup plus déterminée.
11:29– Mais vous ne parlez que sécurité, vous ne parlez pas santé ?
11:31– Il y a des dispositifs de santé.
11:33Ceux qui sont dépistés, notamment les élèves, doivent être accompagnés.
11:38On doit avoir des programmes de prévention,
11:40de lutte contre les addictions, notamment à l'hôpital.
11:43C'est un chantier immense, mais il faut arrêter
11:46de banaliser la consommation dans la société.
11:49J'avais proposé, je crois chez vous, ici dans cette antenne,
11:52il y a plusieurs mois, le fait qu'on cite aussi
11:54les personnes qui seraient condamnées, les consommateurs.
11:57– Ça veut dire quoi qu'on les cite ?
11:58C'est-à-dire qu'on met leur nom ?
11:59– Qu'on mette leur nom, ceux qui ont l'objet d'une contravention
12:03d'une amende forfaitaire que sur le site du ministère de la Justice.
12:07– Est-ce que ça n'aurait pas un impact sur leur potentiel emploi ?
12:10– Oui, justement, mais c'est un risque à prendre.
12:13Il faut qu'il y ait cet effet de dissuasion.
12:16– Mais est-ce que ce n'est pas la double peste ?
12:18– Il faut qu'il y ait cet effet de dissuasion.
12:19En tout cas, aujourd'hui, nous sommes le pays d'Europe
12:21où la consommation est la plus élevée,
12:23ce qui nourrit le trafic le plus élevé.
12:25Et il faut aussi avoir des actions internationales
12:27contre les pays qui sont des producteurs,
12:30qui sont des pays narcotrafiquants aussi.
12:33– Éric Ciotti, c'est qui vos modèles aujourd'hui ?
12:35Vous n'arrêtez pas de citer Javier Melei, l'argentin,
12:38Georgia Meloni, l'italienne, Donald Trump, Elon Musk,
12:41c'est vos modèles aujourd'hui ?
12:42Vous dites que c'est ça qu'il faut pour la France ?
12:43– Je n'ai pas de modèle.
12:45Ce que je souligne, c'est que ces personnalités
12:48expriment un volontarisme politique.
12:51Là où la France, quelque part, est dans une classe politique
12:54qui exprime le déclin, le déclassement, la résignation, l'impuissance.
12:59Moi, je veux réhabiliter le politique.
13:01Les Français nous disent quoi ?
13:02Qu'ils ne veulent plus d'immigration ?
13:04Qu'ils veulent stopper l'immigration ?
13:06Qu'ils veulent la sécurité ?
13:08Et on a des personnalités qui, par leur compromission,
13:12par leur hésitation, sont impuissantes de répondre.
13:15Moi, je vois ce qui s'est passé aux États-Unis.
13:17On aime ou on n'aime pas Donald Trump ?
13:19Là, il n'est pas le sujet, mais il a exprimé,
13:22avec le soutien majoritaire des Américains,
13:24un volontarisme politique.
13:25Regardez hier, il envoie des avions en Colombie
13:29pour envoyer des migrants clandestins.
13:31Le président socialiste de Colombie dit
13:34je ne les veux pas, ils reprennent.
13:36Ils repartent.
13:37Trump, immédiatement, a dit vous ne les voulez pas ?
13:40Sanction douanière, sanction économique.
13:43En 20 heures, le président colombien a changé d'avis.
13:47Nous, on a renvoyé l'influenceur algérien, Doualem,
13:51qui avait tenu des propos honteux,
13:53qui a été interpellé, qui a été renvoyé
13:55par Monsieur Retailleau en Algérie.
13:57Les Algériens, nous les ont renvoyés.
13:59Qu'est-ce qui s'est passé ?
14:00On a repris l'avion.
14:01On a pris des sanctions contre l'Algérie.
14:03On a engagé la révocation des accords de 68.
14:06On a arrêté d'acheter du gaz aux Algériens.
14:09On a arrêté de délivrer des visas aux ressortissants algériens,
14:13aux dignitaires algériens,
14:15de les soigner à l'hôpital public de Paris,
14:18où il y a 45 millions d'euros de dettes.
14:20Mais ça, c'est le volontarisme politique.
14:23C'est dire vous ne nous respectez pas,
14:25vous nous humiliez,
14:26pour reprendre les termes du ministre de l'Intérieur.
14:29Eh bien, un grand pays, il réagit.
14:31On n'a plus l'attitude d'un grand pays.
14:33Moi, ce que j'admire, c'est la volonté politique.
14:36C'est de dire on va faire changer les choses.
14:38Aujourd'hui, on est face à une impuissance.
14:41On est dans une situation, pour parler du sujet économique,
14:44vous parliez de mon plan pour réduire drastiquement
14:47les dépenses publiques, avec un objectif
14:50de diminuer les impôts,
14:52diminuer la dette,
14:53et augmenter le pouvoir d'achat et la croissance.
14:56En même temps, Éric Ciotti, vous êtes aujourd'hui
14:58dans une alliance avec le RN
15:01sur la question des retraites, par exemple.
15:03J'ai du mal à vous suivre.
15:04Si votre objectif, c'est de faire du Ravier Millet,
15:06il coupe nettement, largement.
15:09On est d'accord sur l'essentiel.
15:11Dans le contre-budget qu'a proposé
15:13le Rassemblement national, c'était pas le bien.
15:15Il y avait la suppression
15:17d'une centaine d'organismes publics,
15:19comme nous, nous le proposons.
15:21Moi, je propose qu'on supprime
15:23tous ces organismes,
15:24l'OFB, l'ARCOM,
15:26tous ceux qui bloquent
15:28les ARS aujourd'hui,
15:30qui mettent des contraintes aux politiques
15:32de santé, qui coûtent beaucoup,
15:34qui créent des normes.
15:35On va faire à peine 3 milliards d'euros,
15:37au mieux dans ce budget,
15:39alors que ces organismes
15:41coûtent 80 milliards d'euros,
15:43et qu'en même temps, ils créent
15:45des contraintes pour les Français,
15:46pour les entreprises,
15:48et ils empêchent l'État d'agir.
15:50Moi, ce que je souhaite,
15:51c'est un État fort
15:53sur la justice, sur la sécurité,
15:55sur la défense,
15:57et un État qui fasse confiance
15:59aux entrepreneurs qui baissent
16:01les impôts. On ne peut plus supporter
16:03d'être dans un pays où on
16:05paie le plus d'impôts au monde.
16:07C'est pour cela que notre France,
16:09elle est passée du 7ème rang international
16:11au 27ème aujourd'hui.
16:13Et le déclassement, il s'accélère
16:15de jour en jour.
16:16Vous avez vu, Éric Ciottis, ce qui se passe en Allemagne,
16:18avec cette campagne, la campagne pour
16:20la candidate de l'AFD,
16:22et des slogans, ce week-end,
16:24«Ales for Deutschland», des slogans
16:26aussi sur la grande Allemagne.
16:28Elon Musk, dont vous ne cessez
16:30de faire l'éloge, a
16:32participé activement à
16:34ce meeting.
16:36Comment vous voyez ça ?
16:38Vous trouvez ça normal qu'un homme comme Elon Musk
16:40intervienne, intervienne dans la politique
16:42interne d'un pays
16:44européen, et prenne partie
16:46pour l'AFD, dont je rappelle que le RN lui-même
16:48en a pris ses distances.
16:50Absolument, donc il n'y a pas de
16:52communauté avec l'AFD.
16:54Après, chacun fait ce qu'il veut.
16:56Je ne vous demande pas d'une communauté avec l'AFD, je vous demande une prise de distance par rapport à Elon Musk.
16:58On est dans un pays...
17:00Moi, je suis partisan
17:02de la liberté, donc chacun
17:04dit ce qu'il veut. Mais jusqu'où la liberté ?
17:06Il dit ce qu'il veut dans le respect de la loi.
17:08Personne ne s'est offensé
17:10quand il y a eu des
17:12influences qui étaient beaucoup plus
17:14à gauche, et on les
17:16mesure avec...
17:18À quoi faites-vous référence ?
17:20Monsieur Zuckerberg, sur les réseaux sociaux,
17:22précédemment, faisait une forme
17:24de régulation des idées
17:26droites, sur ces réseaux
17:28sociaux qui arrivent en Europe, et qui nous
17:30concernent. Il n'y a pas eu
17:32le même... Monsieur Zuckerberg n'a jamais...
17:34Jusqu'à présent, après. Aujourd'hui,
17:36il est plutôt du côté de Donald Trump.
17:38Jusqu'alors, il n'avait pas pris
17:40une position.
17:42Quand c'est la gauche qui influence, ça pose
17:44pas de problème. Quand c'est quelqu'un qui
17:46exprime des idées droites...
17:48Elon Musk intervient
17:50directement dans un meeting, en pleine
17:52campagne, en Europe ?
17:54C'est son choix. On est dans un pays
17:56de liberté. Pourquoi on l'interdirait ?
17:58Il y a des personnalités de gauche étrangères
18:00qui sont intervenues.
18:02Vous prenez vos distances par rapport à l'AFD,
18:04mais est-ce que vous continuez à donner
18:06votre estime à Elon Musk ?
18:08Quand le Parti communiste allait s'inspirer à Cuba,
18:10où personne dans les commentateurs français...
18:12Elon Musk au dictateur cubain, finalement ?
18:14Non, je ne compare pas
18:16de la même façon, mais je veux dire que
18:18ce que j'appelle, c'est
18:20un regard objectif.
18:22On n'est pas obligé d'adhérer à tout ce qu'il
18:24dit. Il y a des idées,
18:26Elon Musk, lorsqu'il porte
18:28le progrès technologique comme il a fait,
18:30notamment sur les questions environnementales,
18:32sur les questions spatiales,
18:34sur les questions de télécommunication,
18:36il y a une forme de génie
18:38quand il propose de couper
18:40des dépenses inutiles
18:42quand il propose une croissance
18:44et on voit que ça a des résultats
18:46immédiats, j'approuve.
18:48Après, on n'est pas obligé de tout suivre,
18:50mais ce que je dis, moi je crois en la liberté
18:52et la liberté,
18:54elle ne peut pas contraindre les idées droites
18:56et promouvoir les idées de gauche.
18:58Ça, c'est pas vraiment de la liberté.
19:00Merci Eric Ciotti d'avoir répondu à mes questions ce matin.
19:02Je voudrais aussi signaler que j'avais fait une erreur
19:04lorsque, dans le face-à-face,
19:06j'avais reçu
19:08le député Bertrand, c'était le 13 décembre 2024.
19:10J'ai été induite en erreur parce que,
19:12précédemment, le 3 décembre,
19:14lors des questions au gouvernement,
19:16Michel Barnier avait été arrêté
19:18alors qu'il était en train de rendre hommage
19:20à un ancien député décédé,
19:22le député Rémi Coineau, des rangs
19:24de la France Insoumise. On avait entendu le cri
19:26« On s'en fout ! » et ça avait été
19:28évoqué à l'époque, et notamment par la présidente
19:30de l'Assemblée nationale, Yann Brun-Pivet,
19:32comme étant sans doute
19:34issu des mots de Sophia Chikirou.
19:36Ça n'était pas le cas, et d'ailleurs,
19:38la députée en question qui a prononcé ces mots,
19:40elle-même s'en est excusée et a dit, je cite,
19:42« Ce n'est pas Sophia Chikirou, mais moi,
19:44qui m'adressais non pas à M. Barnier,
19:46mais à un de mes collègues. » Je voulais donc
19:48rétablir ce fait ce matin devant vous.
19:50Il est 8h52 sur RMC-BFM TV.