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L'essayiste Naïma M'Faddel était l’invitée de Midi News Week-end ce dimanche 26 janvier sur CNEWS. Elle s’est exprimée au sujet de l'ultraviolence des jeunes : «On a mis un pognon de dingue sans en voir les fruits»

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Transcription
00:00Dans notre pays, il y a un maillage en termes d'accompagnement des parents à l'éducation de leurs enfants,
00:07notamment au niveau des conseils départementaux.
00:11Mais je voudrais juste rappeler une base, en fait, de notre République.
00:19L'article 371.1 du Code civil est celui qui rappelle aux futurs parents,
00:26aux futurs mariés et aux futurs paxés, qu'ils ont un devoir de responsabilité.
00:31Je vous le rappelle, l'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant.
00:38Elle appartient au père et mère, jusqu'à la majorité,
00:43l'émancipation de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité,
00:49pour assurer son éducation et permettre son développement dans le respect dû à sa personne et dans le respect dû à la société.
00:58Je rappelle aussi que les allocations familiales, quand elles ont été mises en place, je crois que c'est en 1938,
01:04quand elles ont été mises en place, elles devaient conditionner à cette responsabilité éducative des parents.
01:12Et ce que je ne comprends pas, Thierry, c'est pourquoi des cris d'orfraie quand on aborde cette question.
01:18Parce que la question de la parentalité, la question de conditionner les allocations familiales
01:23et toutes les allocations qui sont données dans le cadre d'une collectivité,
01:28ça suppose de sauver des gamins, de sauver des familles et de sauver aussi des gamins de la délinquance et qu'ils s'installent dans la délinquance.
01:35On sait très bien, et moi pour travailler depuis plus de 30 ans sur la question des quartiers, notamment au QPV, quartier prioritaire,
01:42à chaque fois, dans nos contrats de ville, dans toutes les discussions avec les différents acteurs, que ce soit institutionnels ou associatifs,
01:52on aborde la question de la prévention de la délinquance des mineurs.
01:56Dès la fin des années 70, pourquoi la politique de la ville, Thierry, je n'arrête pas de le dire sur vos plateaux, a été mise en place ?
02:03Elle a été mise en place parce que c'était le début de la délinquance, notamment des mineurs, et on a mis en place des tas d'actions.
02:09Et aujourd'hui, on a mis un pognon de dingue sans qu'on voit le fruit de ce pognon de dingue, mais on a oublié d'aller à la base, la parentalité.
02:20Comment je dis qu'ils avaient un passif de délinquants ? Je lis ça, qu'il y a eu des mesures éducatives.
02:26On sait par la Cour des comptes que, par exemple, les centres d'éducation, éducatif fermé, en fait, sont des centres de loisirs.
02:32Ils ne sont pas éducatifs du tout et qu'ils sont seulement, comment dirais-je, utilisés en deçà de leur capacité d'accueil.
02:44Rappelez-le, juste une chose, rappelez-vous, les gamins de 13 ans, 14 ans, qui avaient agressé à Cannes une vieille dame de 89 ans,
02:54ils avaient été condamnés à des centres d'éducation fermés au bout de ces un an, parce que c'est juste un an maximum.
03:00Ils sont ressortis, ils ont recommis de la délinquance, et notamment dans le trafic de drogue.
03:04Donc, à un moment, il faut qu'on arrête dans le déni, il faut qu'on s'attaque vraiment à la problème de la violence des jeunes,
03:10qu'on n'arrête pas de dénoncer, justement, le docteur Maurice Berger, qui est pédopsychiatre, qui a travaillé aussi dans des centres d'éducation fermés,
03:17et il faut qu'on arrête un peu ces postures partisanes.

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