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00:00et les autorisations nécessaires.
00:0213h-14h, Europe 1-13h.
00:0513h31 sur Europe 1, la suite d'Europe 1-13h.
00:07Vous écoutez Céline Giraud et avec vous Céline pour Décrypter l'actualité de ce mardi 21 janvier.
00:11Jean-Claude Dassier et Paul Melun.
00:13Et on continue à parler de cette spectaculaire investiture de Donald Trump hier.
00:19On a parlé évidemment de l'âge d'or, d'être en forme du discours.
00:21On va s'intéresser maintenant un peu aux conséquences justement.
00:24Est-ce que ça peut nous inspirer nous en France ?
00:26Est-ce qu'on n'a pas pris un bon coup de vieux aussi hier ?
00:29Eh bien avant d'en débattre, écoutez Eric Ciotti, chef de file des députés UDR.
00:33Il était au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1 et CNews ce matin.
00:37Cette fierté américaine, cette force, ce volontarisme,
00:41naturellement elle contraste avec l'impuissance française, l'impuissance européenne.
00:48On a l'impression de deux mondes qui fonctionnent à des vitesses différentes.
00:53De l'autre côté, un avion supersonique que manifestement rien ne peut arrêter.
00:59Et nous on a l'impression de rouler dans une vieille 4L sans GPS, sans climatisation,
01:05qui ne sait pas où elle va.
01:07Voilà, il y a deux mondes différents.
01:09Mais on est en train de prendre un retard considérable.
01:12Nous on ne fait que parler, on est bloqué.
01:15On a l'impression d'être au Wauquistan en France aujourd'hui.
01:18Voilà, le Wauquistan, Eric Ciotti ce matin sur Europe 1 et CNews.
01:21Une réaction Paul Melun, je vous voyais tortiller.
01:24Franchement, je comprends ce que veut dire Eric Ciotti,
01:26et c'est vrai qu'il y avait des accents guerriers, de puissance chez Trump,
01:30qu'on a beaucoup moins si vous écoutez.
01:32Il y a un décalage quand même qui est violent.
01:34Vous ne pouvez pas nier aujourd'hui, en termes de modernité, d'impulsion, d'offensive.
01:39Ce qu'on dit là, vous auriez pu le dire pour les 150 dernières années quasiment.
01:42C'est-à-dire qu'il y a des rythmes différents, il y a une façon différente.
01:45Et je déplore que...
01:47Par rapport à Emmanuel Macron, par exemple, qui paraissait extrêmement moderne
01:50quand il est arrivé en 2017, et qui aujourd'hui semble totalement démodé.
01:55Ah oui, mais ça c'est la conséquence de 10 ans d'affilée à la tête du pouvoir.
02:00Enfin, de deux mandats de 5 ans, en tout cas de 7 ans.
02:02C'est que si vous voulez, il y a des problèmes franco-français politiques.
02:06Mais franchement, je vais vous dire une chose,
02:08je pense que quand on est un grand dirigeant politique français,
02:11qu'on aspire à être un homme d'État comme Eric Ciotti,
02:13et qu'on est un leader patriote, souverainiste peut-être,
02:17ou en tout cas engagé pour la nation française,
02:20être BA d'admiration devant les États-Unis d'Amérique et dénigrer son pays,
02:24je trouve ça pas très bien.
02:26Je trouve qu'on n'a pas...
02:28C'est un constat qu'il fait Eric Ciotti.
02:30Est-ce qu'il a décrit un monde réel qui existe ou non ?
02:35C'est ça la question qu'il faut se poser.
02:37Il y a des domaines dans lesquels les États-Unis d'Amérique sont bien meilleurs que nous,
02:40d'autres où la France est bien meilleure.
02:42Sur le monde de la culture, des lettres,
02:44sur le monde du luxe, sur le monde...
02:46Oui sans doute, mais quand Donald Trump parle de conquête de Mars
02:48et que nous on est en train de se contorsionner pour négocier une réforme des retraites,
02:52nous n'allons pas jusqu'au drapeau sur la fin de vie.
02:56Peut-être qu'en 4 ans, je ne vois pas comment il va faire,
02:58mais c'est la force du verbe.
03:00Il a un avantage, c'est qu'il fixe un horizon.
03:02Les Américains ont été sur la Lune,
03:04maintenant il se fixe un nouvel horizon.
03:06C'est ça qui est fort dans le discours de Trump,
03:09c'est qu'il dit on va aller sur Mars.
03:11Il n'y arrivera pas, c'est son successeur peut-être,
03:13on verra bien, mais honnêtement...
03:15Est-ce que la France peut s'aligner sur cette énergie ?
03:18On devrait.
03:20Est-ce qu'elle est en capacité de le faire ?
03:22La comparaison qui est faite dans beaucoup de médias,
03:24à tort ou à raison, mais je pense à raison,
03:26c'est qu'on est...
03:28Le discours sur l'immigration,
03:30pour ne prendre que cet exemple de Trump,
03:32est beaucoup plus énergique,
03:34beaucoup plus volontariste
03:36que le nôtre, même si M. Retailleau
03:38est en train de changer la donne,
03:40j'en conviens, on va avoir quand même...
03:43On a le sentiment...
03:45Alors c'est vrai de la France,
03:47ce n'est pas vrai de toute l'Europe,
03:49c'est vrai, hélas, de notre pays,
03:51on a un effondrement,
03:53un affaiblissement, dirons-nous,
03:55de la position globale de l'État
03:57dans tous les domaines,
03:59mais comme on fait tout dans ce pays avec l'État,
04:01bien évident que dès que l'État
04:03met un genou à terre, et c'est largement le cas
04:05depuis plusieurs années, on s'en rend compte,
04:07hélas, avec beaucoup de difficultés.
04:09Donc oui,
04:11mais ça va au-delà de ça,
04:13j'en termine,
04:15que la souveraineté française soit bousculée,
04:17j'en conviens, mais quand j'entends
04:19le président de la République parler
04:21de souveraineté européenne,
04:23mais il rêve, parce que l'Amérique au moins,
04:25même si les États sont indépendants,
04:27il y a globalement une économie commune,
04:29il y a globalement une volonté commune
04:31de faire, d'être d'abord américain.
04:33Ce n'est pas le cas en Europe,
04:35la défense européenne n'existera probablement
04:37jamais, l'économie,
04:39il n'y a pas un pays en Europe
04:41qui fasse la même politique que son voisin.
04:43Comment voulez-vous qu'on y arrive ?
04:45On ne joue pas dans la même catégorie,
04:47exemple, un seul, et j'ai fini,
04:49l'intelligence artificielle.
04:51Ils sont dix ans devant nous, et pourtant on a
04:53beaucoup de talent dans ce pays, notamment en France,
04:55beaucoup de qualité et beaucoup de talent.
04:57J'espère qu'on va pouvoir les aider, et me tromper
04:59de tout cœur, j'espère me tromper,
05:01mais sur tous les secteurs d'avenir,
05:03on est derrière.
05:04Est-ce qu'on peut justement s'aligner sur cette énergie,
05:06se décomplexer, en tout cas totalement ?
05:08Je vais vous dire une chose, le mot décomplexer
05:10est très bon, parce que je trouve que c'est là,
05:12on touche là à la différence fondamentale
05:14entre la rhétorique à la française et la rhétorique
05:16à l'américaine. Il ne faut pas être dupe.
05:18Donald Trump, et on l'a salué tout à l'heure,
05:20en tout cas on l'a relevé, a fait un show,
05:22a fait ce que font très bien les américains,
05:24un décorum
05:26fou furieux, comme dans leurs films
05:28américains, quelque chose qui marque.
05:30Il a une rhétorique
05:32guerrière, volontariste.
05:34Ça n'a jamais été
05:36la tradition française, même au fait
05:38de notre gloire, même au fait de notre puissance.
05:40En France, on ne pratique pas des discours
05:42de ce type-là, on ne pratique pas cette
05:44rhétorique un peu démesurée.
05:46Au-delà de la forme, poussons le fond.
05:48Oui, mais parce que la forme nous éclaire sur le fond,
05:50parce que Donald Trump camoufle aussi
05:52certains défauts très importants
05:54et certaines problématiques très importantes des États-Unis
05:56d'Amérique, en irructant
05:58et en se montrant aussi
06:00belliqueux dans ses termes, ou aussi
06:02volontariste, alors que la réalité...
06:04Il a signé plusieurs décrets le soir même,
06:06et concernant justement l'immigration
06:08clandestine, il a déployé l'armée directement
06:10à la frontière mexicaine, il a expulsé des...
06:12Mais regardez, il a été au pouvoir
06:14pendant 4 ans, il y a quelques années, il y a 4 ans,
06:16il n'a pas complètement
06:18stoppé la problématique migratoire
06:20au Mexique.
06:22Il n'a pas fait en sorte que
06:24l'industrie américaine, que l'économie américaine
06:26rayonne comme elle rayonnait au temps de Reagan.
06:28Je suis d'accord.
06:30Je suis d'accord avec beaucoup de ce que tu dis,
06:32à savoir que notre manière de faire de la politique
06:34n'a rien à voir avec...
06:36Il faut être culotté pour faire le discours
06:38que Trump a fait.
06:40Justement, le culot...
06:42Un certain nombre d'engagements, oui.
06:44On va écouter, et je vous rendrai la parole
06:46juste après Jean-Claude Dassy, on va écouter
06:48Pierre Moscovici, le premier président
06:50de la Cour des comptes, il était sur France 2 ce matin
06:52et il revient justement sur la stratégie
06:54à adopter pour la France et l'Europe.
06:56Les États-Unis seront toujours nos alliés,
06:58je pense qu'une attitude hostile n'a pas de sens,
07:00on est présents ensemble dans le temps,
07:02on a beaucoup d'intérêt économique, mais
07:04il faut aussi riposter.
07:06Riposter, ça veut dire être prêt.
07:08Qu'est-ce qu'on fait sur le climat ?
07:10Qu'est-ce qu'on fait s'il y a des droits de douane ?
07:12Et puis enfin, comment hausser notre niveau
07:14de croissance ? Bref, on aura des partenaires
07:16beaucoup plus difficiles.
07:18L'hostilité n'est pas une solution,
07:20mais la naïveté n'en est pas une non plus.
07:22Voilà, Pierre Moscovici, il parle de riposte,
07:24et c'est important les mots, vous parlez de culot,
07:26on est dans la contre-attaque,
07:28et on n'est pas dans l'attaque.
07:30Est-ce que l'Europe est un moteur suffisamment
07:32où il faut mettre tout le monde
07:34d'accord à peu près, un minimum,
07:36on est combien, 26, 27 ?
07:38On ne sait même plus !
07:40Je pense que
07:42les pays européens
07:44ont trop concédé,
07:46et en se disant
07:48l'Europe va s'en charger,
07:50globalement va s'en sortir, j'ai le sentiment,
07:52j'espère non erroné,
07:54que c'est plus un frein
07:56dans un certain nombre de domaines.
07:58Il n'empêche, l'Italie
08:00a mis un point d'or, et c'est arrivé au vaisseau
08:02amiral Star Trek, Trump là.
08:04Et nous on est
08:06au vestiaire encore.
08:08Regardez l'immigration, je pense qu'il faudrait
08:10que sur les frontières et sur un certain nombre
08:12de décisions, il faudrait qu'on revienne
08:14à une politique strictement nationale,
08:16l'Europe ne peut rien nous apporter.
08:18Elle a fait Dublin, ça a été une catastrophe.
08:20Elle n'est pas foutue de protéger
08:22les frontières. Et Frontex,
08:24on n'est même pas capable de trouver un directeur
08:26efficace, on ne sait même pas
08:28définir la mission de Frontex.
08:30On les accueille, on ne les accueille pas,
08:32on les renvoie dans leur pays d'origine ou pas.
08:34Je reconnais que le problème n'est pas simple.
08:36Mais néanmoins, l'Europe me semble-t-il
08:38à une vision, à une manière
08:40de faire qui est d'une telle confusion
08:42que ça ne peut pas donner de résultat satisfaisant.
08:44Je partage là-dessus les réserves
08:46de Jean-Claude sur l'Europe.
08:48Mais la question déjà, c'est qu'il faut
08:50déjà se mettre d'accord sur le constat que dresse Pierre Moscovici.
08:52Est-ce que, oui ou non,
08:54la politique trumpiste va
08:56nuire aux intérêts européens et français ?
08:58Pour moi, la réponse est oui.
09:00Il n'y a pas de doute, c'est pour ça d'ailleurs.
09:02D'ailleurs, il n'a eu aucun mot dans son discours pour l'Europe.
09:04C'est-à-dire qu'il n'en a même pas parlé.
09:06Il n'a parlé que des Etats-Unis,
09:08et il a parlé de la Chine pour le canal du Panama
09:10pour critiquer les Chinois.
09:12Un certain nombre, je crois,
09:14j'avais lu dans un papier un ancien ministre
09:16qui avait côtoyé Trump, qui disait que quand il voyait
09:18des Mercedes sur Times Square,
09:20il n'en pouvait plus, donc il voulait un protectionnisme.
09:22Il ne voulait plus de voitures allemandes dans les rues de New York.
09:24Donc, si vous voulez,
09:26Trump va faire du Trump, c'est-à-dire
09:28du nationalisme,
09:30et ça va se passer avec du protectionnisme économique,
09:32de l'impérialisme
09:34et de l'hégémonie territoriale.
09:36On le voit avec ses prétentions territoriales au Panama,
09:38avec cette histoire de renommer le Golfe du Mexique,
09:40avec le Groenland,
09:42avec le Groenland et ses matières premières,
09:44et on sait que le Groenland va partir au Danemark,
09:46avec ses boutades qui n'en sont pas toujours sur le Canada,
09:48voilà ce que c'est que le Trumpisme.
09:50Donc, face à ça, quand je vois certains milieux
09:52conservateurs en France se pamer d'admiration
09:54devant Donald Trump, je ne les comprends pas.
09:56Je leur dis, les amis,
09:58Donald Trump et l'ami des Américains,
10:00qu'on prenne modèle sur lui,
10:02dans sa façon peut-être d'accéder au pouvoir,
10:04ou dans sa lutte contre le wokeisme,
10:06etc., pourquoi pas, mais par contre,
10:08de grâce, ne soyons pas dupes
10:10face aux intentions
10:12de ce leader qui est un homme
10:14fort, puissant, intransigeant,
10:16et qui fera du mal à notre secteur
10:18alimentaire, par exemple, et je vais vous dire,
10:20les producteurs de vin et de champagne, aujourd'hui,
10:22ou les producteurs de foie gras,
10:24ils ne sont pas Trumpistes, et ils se méfient,
10:26et ils ont raison, parce qu'ils savent très bien que ça va être
10:28beaucoup plus compliqué pour nos filières, et dans tout un tas
10:30d'autres domaines, il ne nous fera aucun cadeau.
10:32Paul, tu n'as pas tort, évidemment,
10:34c'est qu'il pourrait alors
10:36choisir une voie considérée que
10:38c'est naïf, et que ça ne correspond
10:40pas aux données géostratégiques du moment,
10:42mais Europe plus
10:44Etats-Unis, ça fait du bruit, alors qu'il soit
10:46indisposé par la présence
10:48nombreuse, c'est vrai, de voitures allemandes
10:50aux Etats-Unis, c'est quand même pas le
10:52problème au cœur
10:54de la manufacture américaine.
10:56C'est symptomatique.
10:58Mais, je veux dire,
11:00qu'il y ait un ennemi potentiel
11:02qui ambitionne d'être le pays
11:04numéro un dans le monde dans quelques années, etc.
11:06La Chine, oui,
11:08je peux le comprendre. Si vraiment
11:10il, entre guillemets, déclare
11:12les hostilités, bon, le mot est peut-être
11:14un peu fort, avec cette
11:16bonne vieille Europe, qui a bien des défauts
11:18et qui, notamment, est un peu paralysée
11:20par sa structure politique,
11:22ça serait, à mon avis, très dommage
11:24de nous taxer
11:26je ne suis pas sûr qu'il le fasse
11:28à la hauteur qu'il a annoncé.
11:30Politiquement,
11:32il y a beaucoup de gens autour de lui qui vont dire
11:34écoutez, c'est une bêtise, qu'on invite
11:36les pays européens à payer davantage
11:38pour leur défense, ça me paraît normal
11:40ça va nous poser un petit problème à nous,
11:42parce qu'on n'a plus un rond
11:44on a plus un rond
11:46bon, il y a sans doute
11:48une révision des relations
11:50européano-américaines
11:52à faire,
11:54de là à considérer qu'on est devenus quasiment
11:56des ennemis, je ne le crois pas.
11:58En attendant, Trump, il agit,
12:00il dit, il enclenche,
12:02il instaure, il décrète,
12:04et nous, qu'est-ce qu'on fait ?
12:06Le référendum, oui, parce que le Président de la République
12:08envisage de multiplier les sujets à trancher
12:10l'institutionnel, le sociétal,
12:12l'économique, on va en parler dans quelques instants
12:14et puis aussi cette idée de la
12:16ministre du Travail qui annonce, pour renflouer
12:18les caisses de la sécurité sociale, vouloir
12:20leur nier le portefeuille des retraités
12:22si si, on va vous en parler à tout de suite.

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