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00:00Il est 8h15, Réforme des retraites, gouvernement Bayrou, non-censure du PS, l'actualité politique et d'un se charger en ce début d'année 2025.
00:10C'est pour ça qu'on va en discuter ce matin avec Frédéric Espagnac, sénatrice socialiste du 64 depuis 2011, elle est votre amie, Dave Tussaud.
00:18Bonjour Frédéric Espagnac. Bonjour Dave Tussaud.
00:20Merci d'avoir accepté notre invitation. Alors avant de parler de la réforme des retraites, de la censure ou pas de la censure du gouvernement,
00:25un mot sur l'investiture hier de Donald Trump, 47e président des Etats-Unis, son retour vous inquiète ou vous laisse indifférente ?
00:34C'est le choix du peuple américain, c'est un acte démocratique, ils ont voté, c'est pas ce qu'on attendait forcément,
00:40maintenant c'est à nous, à la France et l'Europe de faire face à ce qu'il va préparer, en tout cas à ce qu'il va annoncer,
00:46puisqu'on a compris déjà la sortie de l'accord sur le climat, un certain nombre de taxation qui risque d'arriver chez nous aussi,
00:53on l'a vu, 25% le Canada, les produits canadiens et mexicains.
00:57Ça veut dire qu'il y a des entreprises de la région, du sud-ouest, les sous-traitants aéronautiques, le luxe, le domaine, la viticulture,
01:04qui peuvent nourrir quelques inquiétudes ?
01:06Certains plus que d'autres à mon avis, on en discute avec Arnaud Rousset, la question je pense va se poser plus sur la question agroalimentaire
01:13et forcément les vins, les spiritueux de la Nouvelle-Aquitaine, on pense que sur la néonautique ça sera moins dangereux,
01:20et d'ailleurs Michael Chariton l'évoquait tout à l'heure, et puis sur le luxe, il faut voir.
01:25Donc certaines filières plus que d'autres, le médicament un peu moins aussi, ils sont plus dépendants de nous de ce côté-là.
01:31Alors le retour de Donald Trump et puis une France à l'arrêt ou presque depuis juin dernier la dissolution,
01:36mais qui s'interroge sur l'âge de départ à la retraite, est-ce que vous attendez quelque chose du conclave
01:41décidé par François Bayrou de remettre les partenaires sociaux autour de la table ?
01:45Tu rectifies, tu sais que ce n'est pas décidé par François Bayrou, c'est la gauche et notamment le Parti Socialiste
01:49dans les négociations qu'il y a eu sur une non-censure potentielle qui a poussé la réouverture du dossier...
01:55Qui a sorti le bras de François Bayrou ?
01:57Oui tout à fait, pour réouvrir le dossier des retraites, ce qui n'était pas au départ voulu et sur lequel il a cédé.
02:03Donc aujourd'hui on a cette discussion, j'espère qu'elle va aboutir, elle est indispensable aujourd'hui, on le sait,
02:09on ne va pas se mentir, le vote qui avait eu lieu sur la réforme de la retraite voulue par Mme Borne
02:15ne peut pas et n'est pas viable sur le long terme, et par ailleurs on a aujourd'hui, on le voit bien,
02:19sur les carrières longues, sur la pénibilité, des choses qui n'ont pas été prises en compte,
02:23donc oui c'est l'objet des discussions qui doivent s'opérer.
02:25Il faut l'adapter ou il faut revenir à un âge légal de départ à 62 ans ?
02:29Ce sont deux choses différentes, la première c'est qu'on ne peut pas rester sur 64,
02:32je vous rappelle que la retraite, en faisant simple pour tous les auditeurs,
02:36elle est liée aussi à la démographie, donc ça veut dire quoi ?
02:39Quand on sait que la démographie à un moment donné baisse de plus en plus,
02:42on va amener l'âge de la retraite à 70 ans dans quelques années ?
02:45Ça ne peut pas se poser comme ça.
02:46Mais en 2014 la réforme Touraine c'était 43 annuités, en 2035 43 annuités,
02:51c'est 64-65 ans pour une grande majorité de personnes.
02:55Ça dépend desquels, et en l'occurrence pour ceux qui avaient notamment commencé tôt à travailler,
02:59ils pouvaient partir beaucoup plus tôt, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
03:03Aujourd'hui les discussions elles sont sur la pénibilité, sur les carrières difficiles,
03:07sur les femmes aussi, ça c'est des avancées indispensables qui doivent sortir.
03:10Si ce n'est pas le cas, je précise que François Bayrou, les socialistes là aussi,
03:14ont fini de lui tordre le bras pour ramener au fait que ça sera un débat au Parlement
03:18qui décidera, sinon pas un retour à la retraite borne tel qu'il avait annoncé au tout début.
03:22Il y aura forcément un nouveau passage devant l'Assemblée Nationale sur ce texte ?
03:26Oui, et le Sénat aussi, sur le Parlement les deux.
03:28Est-ce qu'il faut que les entreprises réfléchissent à l'organisation du temps de travail
03:32pour les personnes qui arrivent à proximité de l'âge de la retraite, pour les plus de 60 ans ?
03:38Parce que c'est bien beau de dire qu'on part à 64 ans, mais si les gens partent au chômage
03:42ou en arrêt maladie avant, en matière de comptes, de finances, ça ne sert pas à grand chose.
03:46On est bien d'accord, mais c'est aussi des discussions collectives qui doivent s'opérer
03:50entre les représentants du patronat et des syndicats, et je pense qu'on est où il y a de la concertation,
03:54je pense que c'est la meilleure façon d'arriver aussi à une issue positive pour chacun.
03:58Ici Paye Basse, il est 8h19, ce matin nous sommes avec Frédéric Espagnac,
04:02la sénatrice socialiste des Pyrénées-Atlantiques.
04:05Madame Espagnac, est-ce que comme la grande majorité de vos collègues socialistes à l'Assemblée Nationale,
04:09vous n'auriez pas voté la censure avec les autres partis de gauche ?
04:14Les sénateurs ne sont pas, le gouvernement ne présente pas sa responsabilité.
04:20Justement, la question est complètement différente, puisque de ce point de vue-là, nous ne la posons pas.
04:25Et chaque député, je le dis ici, doit répondre et voter en son âme et conscience.
04:29C'est ce qui a été fait par les députés du 64, je pense que chacun, en fonction de la façon dont il est abordé
04:35et les éléments qui lui avaient été donnés, a voté comme tel.
04:38Vous n'avez pas d'avis sur la question ?
04:39Si, j'ai un avis, mais ça ne doit pas se poser comme ça.
04:41Je suis sénatrice, je n'ai pas à répondre à ça dans ce contexte-là, ce n'est pas mon rôle.
04:46Est-ce qu'ils ont bien fait ?
04:48Écoutez, chacun, vous avez bien vu, certains ont voté pour, certains ont voté contre.
04:53Je pense qu'en tout cas, au vu des éléments qui avaient été demandés, je peux comprendre que certains se soient dit
04:58qu'il faut continuer à maintenir la pression pour faire en sorte, justement, de voter le budget.
05:02Parce que le problème majeur que nous allons avoir, c'est au moment du vote du budget.
05:05Il faut à la fois un budget à la France aujourd'hui, parce que les conséquences seraient dramatiques pour notre pays,
05:09et en même temps, je pense qu'on ne peut pas voter n'importe quoi.
05:12Donc, la question se pose aujourd'hui, on est au pied du gué, je vous donne un exemple.
05:15J'étais en Pays-Basque samedi matin, je suis reparti au Sénat en discussion jusqu'à 3h du matin dans la nuit.
05:21En une seule journée, le gouvernement a effacé de la carte, on va dire, 1,5 milliard de crédits potentiels pour l'éducation, la culture.
05:33On parle du logement ici, en une nuit, ils ont supprimé 700 millions d'euros.
05:37Dieu sait si on en a besoin sur la prime rénov' sur l'aide au logement d'urgence, c'est catastrophique.
05:42Donc, on ne peut pas accepter n'importe quoi.
05:45Bien sûr, nous sommes tous responsables, les uns et les autres, sauf qu'il y a aujourd'hui des pensions qui ne peuvent pas s'opérer sous le manteau,
05:53parce qu'elles venaient en plus de ce qui avait été annoncé, et juste dans cet inserteur,
05:58elles coûteront à moyen et long terme plus cher en termes d'emploi, en termes d'accompagnement, en termes d'activités pour les entreprises.
06:05Donc, ça sera bien plus grave pour notre économie, et pour nous-mêmes, sur potentiellement ce que ça coûtera à la société.
06:10Alors, parmi les coups de rabot, François Bayrou, il demande aux collectivités territoriales des économies à hauteur de 2 milliards 200 millions d'euros.
06:16Michel Barnier, c'était 5 milliards.
06:19C'est du vol, disait ici même la semaine dernière, Cotillet-Sénarau, le maire d'Andaille, qui est également en charge des finances à l'agglo-Pays-Basque.
06:26C'est du vol ?
06:27En tout cas, je ne pense pas que ce soit la bonne façon de gérer la France.
06:31Je rappelle ici que la commande publique des collectivités locales, c'est 70% ou 75% de l'activité locale.
06:37On prend l'agglomération Pays-Basque, c'est un vecteur de développement économique, de chantier et d'activité.
06:42C'est un vecteur économique sur toutes les entreprises locales, et évidemment, chacun d'entre nous, sur nos voisins et autres, qui sont dans ces entreprises.
06:48Donc, faire ces économies-là à moyen et long terme est une catastrophe.
06:53Par contre, bien sûr qu'il est normal que les collectivités, comme les autres, fassent des économies.
06:58On l'a bien vu, potentiellement, il y a des coups de rabot qui doivent s'opérer à proportion de ce que coûte potentiellement, on va dire,
07:05la dette des collectivités locales à l'État français, mais certainement pas le double comme c'est demandé aujourd'hui.
07:11Alors, une dernière question Frédéric Espagnac, le Sénat a adopté un amendement que vous avez porté avec Jean-Baptiste Lemoyne
07:16qui rétablit les crédits budgétaires en soutien aux entreprises du patrimoine vivant.
07:20Pas que celui-là, je précise, on a aussi sur la DGF, sur les collectivités.
07:24Non, pas que celui-là, mais je voulais venir sur celui-là parce qu'il concerne des entreprises du territoire.
07:29Les entreprises du patrimoine vivant, il faut juste comprendre, ce sont des pépites, ce sont des entreprises familiales, vous le savez bien,
07:42ce sont des entreprises qui sont non délocalisables, ce sont des savoir-faire exceptionnels.
07:46On ne peut pas, tout simplement, les abandonner dans ce moment où leur développement est majeur.
07:51Donc, on a fait un amendement, en effet, samedi soir dans la nuit, qui a remonté le budget des EPV à 1,5 million.
07:58Donc, il était à 200 000 euros. Vous imaginez ?
08:01De protéger ce label et d'accompagner les entreprises potentiellement pour les accompagner dans leur développement.
08:06Et de maintenir un savoir-faire qui peut être rare, qui est local et qui sont des entreprises du territoire.
08:13Encore une fois, disons pas localisables et je rappelle, des pépites, quand on va à l'international,
08:19ce sont souvent aussi des pépites qui sont nos ambassadeurs en termes d'exportation.
08:25Merci Frédéric Stadial.
08:27Merci à vous, Yves Tussaud et votre équipe.
08:29Bonne journée.