Le cessez-le-feu est retardé entre Israël et Gaza. L'ambassadeur israélien en France Joshua Zarka est l'invité de franceinfo le 19 janvier 2025
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00:00Vous allez frapper jusqu'à la dernière minute ?
00:02Vous savez, nous sommes en guerre avec une organisation terroriste inhumaine.
00:05Une organisation qui a fait le 7 octobre et qui jusqu'à présent maintient 97,
00:10parce que nous avons trouvé encore ce matin, 97 de nos concitoyens.
00:15Mais là on parle de réfugiés, visiblement ?
00:17Non, pas de réfugiés, oui.
00:18D'après les informations de ce que vous l'avez fait.
00:20Mais la question est surtout, quand est-ce que le Hamas va être sérieux pour cesser le feu ?
00:25Parce que tout ce que nous voulions depuis le début, c'est ramener nos otages à la maison.
00:30Leur permettre de revivre.
00:32Maintenant, on ne sait pas combien d'entre eux sont en vie.
00:34Et tant que le Hamas n'acceptera pas le cessez-le-feu,
00:37et vraiment n'oeuvrera pas pour le mettre en oeuvre...
00:41Il dit l'accepter. Il dit en revanche avoir des problèmes techniques pour vous transmettre la liste des otages, vous n'y croyez pas ?
00:46Il n'avait pas de problèmes techniques pour diffuser des films des jeunes filles martyrisées et terrorisées.
00:52Donc vous n'y croyez pas ?
00:53Non, pas du tout.
00:54Cet accord de trêve est donc censé entrer en vigueur. Qu'est-ce qu'il représente pour vous, pour Israël ?
00:58C'est le début de la fin. C'est très important.
01:00Tout ce que nous voulons, en fin de compte, c'est essayer de créer des conditions pour vivre en paix avec nos voisins.
01:06Ce que le Hamas refuse complètement.
01:08Ce qu'ils veulent, eux, c'est faire en sorte que la guerre se perpétue.
01:12Qu'on ne puisse pas créer des conditions qui mèneront à la paix avec les Palestiniens.
01:16Ils les ont pris en otage depuis très longtemps.
01:18Et ils continuent de les maintenir en otage.
01:20Vous pouvez croire que vous voulez vivre en paix quand encore, ce matin, vous frappez des réfugiés qui tentent de rentrer chez eux ?
01:26Ce qui a été dit, c'est que l'armée a utilisé des balles à tirer.
01:31Pas obligatoirement tuer des gens qui tentaient de rentrer chez eux.
01:34L'armée a dit d'une façon très claire, n'essayez pas de vous approcher des postes de l'armée tant que le cessez-le-feu n'aura pas eu lieu.
01:40On l'a dit d'une façon très claire, comme on le disait auparavant.
01:43Un cessez-le-feu donc assez fragile, puisqu'on a entendu hier soir aussi la menace de Benyamin Netanyahou
01:50en disant pas de libération de prisonniers si on n'a pas de liste d'otages.
01:54On le voit encore ce matin. Est-ce que c'est le meilleur moyen de commencer une trêve ?
01:58Le meilleur moyen de commencer une trêve, c'est vraiment de vouloir faire la trêve.
02:01Nous avons prouvé que nous étions prêts à faire une trêve, très difficile à accepter d'ailleurs.
02:07Il y a une grande partie de la population qui pense que c'est trop tôt, c'est pas suffisamment, on n'a pas atteint nos buts, etc.
02:16Et pourtant le gouvernement a décidé de faire cette trêve.
02:19C'est une trêve qui est très difficile à accepter, mais nous l'avons acceptée d'une façon très claire.
02:22Le Hamas, qui a initié cette guerre, qui a tout fait pour détruire la possibilité de vivre ensemble,
02:29encore maintient d'abord les otages et ensuite ne donne pas les listes.
02:34Vraiment, ce sont des questions très importantes qui doivent être posées au Hamas.
02:39Mais vous avez malgré tout espoir qu'elle se tienne, cette trêve ?
02:42Oui, parce que tout le monde en a assez.
02:45Je pense que le Hamas comprend qu'en fin de compte, s'ils ne pourront pas survivre chez les Palestiniens,
02:52s'ils continuent à faire en sorte à les utiliser comme boucliers humains.
02:55On a entendu cette dame de Sadjaoui qui disait qu'elle n'en pouvait plus.
03:00C'est la situation de tous les Palestiniens, ils veulent arrêter cela.
03:03Et c'est le Hamas qui continue à les prendre en otage pour continuer cette guerre.
03:08Une guerre psychologique et une guerre physique aussi.
03:10Vous dites tout le monde en a assez, Joshua Zarca,
03:12pourtant l'accord qui a été validé ressemble énormément à celui qui avait été proposé par Joe Biden il y a un peu moins d'un an maintenant.
03:20Pourquoi l'avoir accepté cette fois-ci ?
03:22Non, il n'a pas été proposé par Joe Biden.
03:24Joe Biden, quand il l'a proposé, l'avait dit d'une façon très claire, c'est une proposition de Netanyahou.
03:28Mais même un ministre Qatari a dit lui-même que c'était le cadre de l'accord de décembre 2023.
03:32Oui, mais c'est nous qui l'avions proposé.
03:34Ce n'est pas Joe Biden. Joe Biden, quand il l'avait proposé, l'avait dit d'une façon très claire, c'est une proposition israélienne.
03:39Donc, ce n'est pas nous qui l'avons refusé.
03:41Il a été refusé, il a été repoussé, rejeté par le Hamas qui ne voulait pas accepter la fin des combats
03:48et qui ne voulait pas accepter la libération de tous les otages.
03:50Mais est-ce qu'il y a eu malgré tout un coup de pression supplémentaire des Américains ?
03:53Les Américains ont joué un rôle très important pour arriver à cette trêve,
04:00et nous leur remercions énormément.
04:02Parce que vraiment, sans eux, ça aurait été impossible.
04:04Mais n'oublions pas, c'est un accord qui a été proposé par Netanyahou.
04:09Revisitez les propos de Biden quand il a parlé de cet accord.
04:13Il a dit d'une façon très claire, c'est un accord qui nous a été proposé par Netanyahou.
04:17Bon, ce n'est pas ce que semble dire le ministre Qatari en tout cas,
04:19qui affirmait qu'il y avait un cadre qui avait été posé en décembre 2023.
04:23Les Qatars qui ont participé justement à la signature de cet accord.
04:26Joshua Zarka, il reste deux otages franco-israéliens en main du Hamas,
04:30Sofer Calderon, 54 ans, et Eouad Yalloumi, 50 ans.
04:33Ils sont dans la liste des 33 premiers otages libérables.
04:36Est-ce qu'on a une idée du moment où leur libération pourrait intervenir ?
04:39D'abord on va commencer par les femmes, par les blessés,
04:43et ensuite on arrivera aux ceux de plus de 50 ans, et les blessés aussi.
04:49Et donc, ça devrait être dans les prochaines semaines à venir.
04:53Encore une fois, franchement, on ne sait pas comment le Hamas va essayer de nous manipaliser
04:59pour faire en sorte de repousser cela.
05:01D'autant que nous n'avons donc toujours pas cette liste des premiers otages.
05:05Est-ce qu'il y a des informations fiables, malgré tout, sur l'état de santé de Sofer Calderon et Eouad Yalloumi ?
05:09Vous en avez ?
05:10Non.
05:11Toujours pas ?
05:12Malheureusement non.
05:13J'aimerais qu'on parle également des prisonniers palestiniens
05:15qui vont sortir des prisons israéliennes, 737 pour cette première phase,
05:19des hommes, des femmes, des enfants, des militants palestiniens.
05:21Est-ce que vous craignez que certains viennent reconstituer les rangs du Hamas ?
05:25Vous savez, Ibrahim Sinan avait été libéré la dernière fois qu'on avait eu un accord avec le Hamas,
05:31avec les palestiniens, pour Gilad Chalit.
05:34Alors il est clair que certains d'entre eux, vous avez parlé de militants,
05:37ce ne sont pas des militants, ce sont des terroristes,
05:39ils vont joindre les rangs du Hamas, c'est clair.
05:42Il y a certains militants de parti, malgré tout.
05:43Oui, il y a certains militants et certains civils, effectivement.
05:46Ce qu'on va essayer de libérer, d'abord les civils,
05:49et les terroristes qu'on va être obligés de libérer, seront libérés, j'espère, à la fin.
05:55Quel a été le rôle de la France dans cet accord au Joshua Zarca ?
05:59Et quel rôle peut-elle jouer maintenant ?
06:01La France a joué surtout un rôle au Liban.
06:04Elle a joué un rôle très important au Liban.
06:06Pour ce qui est de l'accord avec le Hamas, la France n'a pas joué vraiment un rôle très important,
06:12mais la France a un rôle à jouer dans le futur,
06:15d'abord pour faire en sorte que l'autorité palestinienne se réforme,
06:21parce que sans une réforme de l'autorité palestinienne,
06:24il n'y a pas vraiment de futur dans les relations avec les Palestiniens.
06:28Et d'essayer d'aider à reconstruire la bande de Gaza,
06:32que ce soit en faisant en sorte que les Palestiniens comprennent exactement
06:40que tout ce que nous allons faire, c'est vivre en paix auprès d'eux,
06:43et d'essayer de les déradicaliser.
06:46Parce que c'est le rôle de la communauté internationale.
06:48C'est là où la communauté internationale, dont la France, devrait jouer un rôle très important.
06:52Merci beaucoup Joshua Zarca, ambassadeur d'Israël en France, d'avoir été avec nous ce matin,
06:55alors que cette rêve aurait dû démarrer il y a 50 minutes.
06:58Maintenant, vous y croyez encore ?
06:59J'y crois, j'y crois, j'y crois.
07:01Fondamentalement, je crois à la paix.
07:03Nous pourrons vivre en paix avec nos voisins, c'est sûr.
07:062025 sera une année de reconstruction.
07:09Mais ça va être difficile et long.