Otages français dans la liste - La 1ère réaction en exclusivité de l'avocate de l'une des familles dans "Morandini Live"
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00:00C'est important puisqu'Emmanuel Macron annonce à l'instant que nos concitoyens Ofer Calderon et Ouad Yalmoni figurent parmi la liste des 33 otages qui doivent être libérés dans la première phase de l'accord de Gaza.
00:12Vous voyez leurs images en ce moment. Nous restons mobilisés sans relâche pour que leurs familles puissent les retrouver, annonce à l'instant Emmanuel Macron dans ce tweet que vous découvrez à l'antenne.
00:25On espère surtout que les choses vont avancer. Maître Muriel Wakhni-Melki, première réaction à ce tweet à l'instant d'Emmanuel Macron.
00:31On avait l'information depuis ce matin en fait. Vous le savez ou pas mais je suis l'avocate de la famille d'Ouad Yalmoni. Donc on suit.
00:43On veut y croire et en même temps on a tellement peur parce qu'on sait que c'est tellement fragile. Je n'y croirai que quand il sera dehors, que quand il sera sur le territoire israélien.
00:53Et on sait que jusqu'au dernier moment, au moment de passer cette frontière, tout peut arriver encore.
00:57Alors la très bonne nouvelle c'est que Ouad Yalmoni et les 33 personnes dont on a récupéré la liste ce matin vraisemblablement sont en vie. On ne savait pas jusqu'à présent.
01:09C'est encore une fois à prendre avec des pincettes parce que tout est possible avec le Hamas qui est un groupe terroriste et donc qui manipule l'arme psychologique comme personne.
01:19On est encore dans cette attente là. On échange avec la famille, avec l'épouse d'Ouad à ce sujet aussi depuis plusieurs jours maintenant.
01:27C'est une attente qui est très très très douloureuse, très pénible.
01:31Jusque là vous ne saviez pas qu'ils étaient en vie parce qu'hier on a vu le ministre des Affaires étrangères qui s'est exprimé, qui nous a beaucoup inquiété en disant que ça faisait plusieurs semaines qu'il n'avait pas d'informations et de détails. C'était votre cas ?
01:41Je crois que les dernières informations qu'on a eues c'était lors de la première phase de libération des otages au moment où le jeune Etan Yalomi, le fils d'Ouad, avait été libéré au bout de deux mois.
01:51Donc on devait être en novembre-décembre 2023 et certains des otages qui avaient été libérés avaient indiqué avoir vu Ouad et Ofer Calderon en vie.
02:01Et depuis on n'avait plus aucune information et jusqu'à ce que cette liste circule, elle circule de manière officieuse depuis une quinzaine de jours et depuis quelques jours de manière plus officielle, on ne savait pas quels étaient les otages qui seraient en vie, quels seraient les otages dont les corps nous reviendraient morts.
02:19Et on n'avait pas d'informations jusqu'à hier. Là, ce matin, les familles ont été contactées et on a eu cette confirmation a priori qu'ils seraient en vie et qu'ils étaient dans l'échange prévu pour la fin de semaine dimanche ou lundi.
02:33Les familles sont en quel état d'esprit ?
02:37Si je vous dis qu'on n'arrive même pas, je n'arrive même pas à exprimer parce qu'en fait depuis plus d'un an maintenant, 464 jours pour être précise, ils sont en vie mais ils ne vivent pas.
02:55Ils respirent mais ils ne respirent pas. Il n'y a pas de nuit, il n'y a pas de jour, il n'y a pas de différence. C'est un automatisme qui s'est créé en fait et ils avancent en attendant.
03:04Ils sont dans cette attente. C'est très dur aussi pour Etan, le fils d'Oad, qui lui a pu être relâché, qui le vit très difficilement. Ce n'est pas un enfant qui a pu retourner à une vie normale, pas du tout.
03:17Il a essayé de repartir en classe, c'était très compliqué. Il a été coupé de ses camarades puisque tout le kiboutz, vous le savez, a été décimé.
03:24Donc ils ont tous été déplacés, tous étaient dispatchés un petit peu partout en Israël. Il y a eu...
03:30A son arrivée qui a été très compliquée aussi parce qu'il a dû apprendre la mort d'une partie de sa famille aussi.
03:36Alors non, Etan, sa maman est rentrée en vie. C'était une histoire compliquée. Ils ont été pris en otage séparément en fait.
03:47La mère est partie avec deux enfants sur un scooter qui était conduit par un civil gazaoui. Etan a été emporté par un autre scooter.
03:57Le scooter qui portait la mère et les deux jeunes enfants est tombé au sol. La mère a pu s'échapper avec les deux enfants, mais elle a vu son fils partir de l'autre côté.
04:05Et en attendant, Ohad, le papa qui était blessé, a été emporté par un autre terroriste.
04:10Donc toute la famille a priori aujourd'hui est en vie. La maman, les deux enfants et Etan sont rentrés et sont en vie. Et on attendait le retour du papa Ohad.
04:19Donc c'est cette situation dans laquelle ils sont tous plongés depuis un an et demi. Autant vous dire qu'il n'y a pas de vie en fait.
04:25Et nous, on a rencontré Batsheva, l'épouse d'Ohad, à plusieurs reprises. On a rencontré Etan également. Ils sont venus en France. On est partis les voir en Israël.
04:33Ce sont des moments hors du temps en fait. Et on est face à une personne qui est un fantôme, qui est là sans être là.
04:40Et qui fait, qui donne des interviews, qui bouge. Elle a fait énormément pour mobiliser pour son mari et pour les autres otages.
04:47Mais elle le fait d'une manière totalement mécanique. Elle est présente. Elle rencontre énormément de personnes. On l'accompagne parfois, souvent.
04:56Mais si vous voulez, il n'y a plus de vie. Concrètement, il n'y a plus de vie. Elle ne respire pas. C'est une femme qui a arrêté de respirer.
05:03Et son fils Etan s'est en miroir avec ce sentiment de culpabilité terrible d'avoir, lui, été relâché et d'avoir laissé son père là-bas.
05:12Il y a eu quand même des questions qui se sont posées sur le rôle du gouvernement français, sur la mobilisation des autorités.
05:19Beaucoup ont reproché par exemple au président Emmanuel Macron de ne pas avoir parlé des otages le 31 décembre, quand il a fait ses voeux.
05:27Alors bien sûr, on espère qu'ils vont revenir et que les choses se termineront bien. Mais est-ce qu'à un moment donné, il n'y a quand même pas eu une forme de frilosité de la part du gouvernement français ?
05:37Alors d'abord, on doit compartimenter. Nous, on sait quelles sont les personnes au sein du gouvernement qui ont œuvré. On le sait. On a eu des échanges.
05:47On sait celles qui ont véritablement travaillé pour et qui ont fait le maximum qui était en leur possibilité pour essayer de participer à ces phases de négociations et essayer de faire avancer les choses.
05:57Et puis, il y a eu toutes les autres personnes. Nous, au niveau du Quai d'Orsay, on n'a entendu personne. Clairement, on a eu des prises de contact. La famille a eu des prises de contact.
06:05Mais nous, le Quai d'Orsay n'a pas arrêté depuis le 7 octobre de faire des déclarations absolument scandaleuses sur la situation au Proche-Orient
06:13en ne prenant pas en considération le fait que les familles d'otages allaient prendre connaissance de ces déclarations et qu'à chaque fois, elles le recevaient comme un choc supplémentaire.
06:21Ça, c'est un premier point et on règlera ça ensuite. Le deuxième point, dans les phases de négociations qui ont été avancées, il faut le dire, la France avait un rôle extrêmement minime.
06:29Elle n'avait pas ce poids. Elle n'a plus ce poids en matière diplomatique et en tout cas dans la diplomatie dont on aurait eu besoin. Elle n'avait pas cette force.
06:39Hier, la France était spectatrice en fait. C'est-à-dire que la voix de la France aujourd'hui, c'est simplement pour commenter et plus pour agir et c'est dommage.
06:45Oui, c'est vrai et je l'ai dit hier. J'étais invitée chez Laurence Ferrari et j'en ai parlé. J'ai expliqué qu'il y avait eu une carte à jouer pour la France à un moment donné.
06:55Quand il s'est passé ce qui s'est passé le 7 octobre en Israël, il y a un an de ça, la France aurait dû se positionner en se disant on a un ennemi commun, c'est le terrorisme.
07:03On y va ensemble et on affirme et on assume le soutien à Israël et on met des moyens qui sont à notre possession même s'ils ne sont pas aussi importants que les moyens américains.
07:14On a des moyens en France. On aurait pu assumer en fait pleinement ce rôle et peut-être jouer une autre partition et peut-être aussi permettre une autre issue que celle qu'on a connue avec ces milliers de morts
07:26que ce soit chez les civils gazaouis ou que ce soit sur le sol israélien parmi la population israélienne.
07:33Donc je le dis encore une fois, c'était une carte que la France avait en main et elle ne s'en est pas saisie et pire que cela, elle n'a pas soutenu Israël au moment où il fallait soutenir.
07:44Je rappelle quand même qu'elle avait appelé à l'embargo des armes à l'encontre d'Israël au moment où Israël était totalement étranglé dans la situation de guerre dans laquelle on l'avait placé.
07:53Donc tout ça, à un moment donné, il faudra aussi se poser des bonnes questions et il viendra le temps de faire des constats.
07:58Que ce soit en France ou que ce soit en Israël pour la politique qui a été menée, les choix qui ont été faits, il viendra le temps de décortiquer tout ce qui s'est passé, tous ces processus
08:05et on aura des informations parce qu'on est dans deux démocraties en France comme en Israël, on aura accès à ces informations-là.
08:11Au moment donné, on se posera ces questions et les familles, on a quand même 48 compatriotes français qui ont péri dans les attentats du 7 octobre.
08:20Ces gens vont, à un moment donné, demander des explications. On a une enquête qui est ouverte en France.
08:24Le pôle de justice française, le PNAT, s'est saisi. Il y a une enquête miroir.
08:28Donc on aura des éléments d'explications, on aura des investigations qui seront menées.
08:31Donc on aura des explications dans quelques années peut-être, mais on les aura.
08:34En attendant, l'attente est difficile.
08:38– Je rappelle que vous êtes l'avocate de la famille Dohad.
08:41Quand vous avez pris la parole, vous avez dit quelque chose qui m'a interpellé.
08:45Vous avez dit qu'on l'a su ce matin et qu'il pourrait être libéré dimanche ou lundi.
08:50C'est une supposition ? Vous avez des informations ?
08:52Il pourrait être parmi les premiers libérés ? Parce qu'on rappelle qu'il y a à priori 33 libérations
08:56et qu'ils vont se faire à un rythme de 2 ou 3 à priori.
08:59Donc ce qui voudrait dire qu'il serait parmi les premiers libérés quand même ?
09:02– C'est des informations qu'on a eues.
09:04– C'est important, c'est une information importante.
09:06– Je ne sais pas encore une fois si ces informations seront pérennes dans le temps.
09:10– On le sait, cet accord est extrêmement fragile.
09:12Il tient sur un fil, véritablement sur un fil.
09:15Et on a vu par le passé, dans les transactions qu'on a pu avoir,
09:20on a eu de très grosses déconvenues, des annonces terribles.
09:24Donc on est très très très prudent.
09:27Et même pour la famille Dohad, je vous le dis, les échanges qu'on a,
09:32on échange de manière terriblement délicate.
09:36Parce qu'on sait à quel point ils sont dans une situation de faiblesse
09:40et on sait à quel point on n'a pas forcément les tenants et les aboutissements.
09:44– Et d'ailleurs vous nous disiez que vous aviez les informations depuis ce matin.
09:47Vous ne nous les avez pas données et c'est votre métier aussi.
09:50Mais voilà, nous on les découvre avec le tweet d'Emmanuel Macron
09:53qui date de 11h13 très précisément et qu'on va revoir à l'antenne.
09:57Parce que ce tweet est important, bien évidemment,
10:00qui indique que nos concitoyens figurent parmi la liste des 33 otages
10:04qui doivent être libérés dans la première phase de l'accord de Gaza.
10:07Nous restons mobilisés sans relâche pour que leurs familles puissent les retrouver.
10:12Tweet du Président de la République qui prend position quand même,
10:15le Président de la République là, sur le thème, ils sont dedans.
10:18C'est-à-dire que maintenant, s'ils ne font pas partie de ceux qui vont être libérés,
10:22on va demander des comptes aussi.
10:24– Mais on ne peut pas demander des comptes.
10:26Et là, là-dessus, je vais vous dire, autant j'ai, pas du ressentiment,
10:31mais j'ai véritablement des choses à reprocher à la politique française
10:34qui a été celle de notre gouvernement depuis le 7 octobre,
10:37autant sur cet aspect, je sais qu'il n'a pas les cartes en main.
10:40Donc il a les mêmes informations que ce que nous avons
10:42et ces informations-là, encore une fois, on les prend avec des pincettes
10:45parce qu'elles sont données, notamment, qui a la liste.
10:47Qui sait si Yoad aujourd'hui est en vie ? C'est le Hamas.
10:50Est-ce qu'on peut faire confiance à ce mouvement terroriste ?
10:52Voilà, on fait confiance parce qu'on n'a pas le choix pour l'instant.
10:55On y croit.
10:56– Jean-Christophe Galli, là-dessus.
10:58– Ce qui a changé, et c'est pour ça qu'il faut être optimiste,
11:00c'est qu'il y a un rapport de force qui a quand même bougé dans le Proche-Orient.
11:03Je ne parle pas du Moyen-Orient, il reste un enjeu plus large.
11:06Mais au Proche-Orient, vous parliez d'un moment où Israël était en état de faiblesse.
11:11Aujourd'hui, c'est radicalement l'inverse.
11:13C'est-à-dire que pour le coup, le pays qui a les cartes en main
11:17dans ce contexte de négociation, il faut rappeler quand même
11:19que ce qui s'est passé au Qatar, ça se passe au Qatar,
11:21avec tout ce que ça peut représenter, c'est des gens qui ne se parlaient pas.
11:24On parle des gens du Mossad, on parle des gens de l'Arabie Saoudite,
11:27on parle des gens qui sont proches du Hamas, des gens du FATA.
11:30Ils se sont parlé physiquement, c'est-à-dire qu'en gros,
11:32on est passé à un stade qui est quand même très différent
11:34de ce qui s'est passé jusqu'à présent.
11:35Effectivement, vu la faiblesse de notre situation politique
11:39ces dernières semaines et ces derniers mois en France,
11:41on ne peut pas imaginer un seul instant que notre capacité diplomatique,
11:45s'il n'y avait pas eu ce changement d'équilibre, aurait pu s'exercer.
11:49Et ce cas de certain, c'est que oui, au Quai d'Orsay peut-être,
11:52et vous le savez mieux que nous, en termes concrets,
11:54il n'y avait pas une grosse pression.
11:55Par contre, on peut estimer que la France, sur d'autres réseaux,
11:58parce que la diplomatie, c'est un peu plus large et un peu plus ouvert
12:01que simplement le corps diplomatique classique,
12:03il y avait quand même une pression dans un contexte où, rappelons-le,
12:05à un moment donné même, les États-Unis de Joe Biden
12:08étaient dans l'incapacité de parler à qui que ce soit.
12:10Donc, ce n'était pas seulement la France qui ne pouvait plus parler,
12:12c'était personne ne pouvait parler, il y avait un enjeu, quelque chose.
12:15Et même Israël n'avait que comme moyen, s'il voulait, de discuter,
12:18de faire la guerre au Hamas et donc de faire la guerre à la Palestine
12:21aussi à ce moment-là.
12:22Donc, on est dans un contexte qui a beaucoup bougé
12:24et qui favorise, vu l'état de faiblesse du Hamas aujourd'hui,
12:27l'état de faiblesse de l'Iran, l'état de faiblesse, vous voyez, du Hezbollah,
12:31des possibilités d'aujourd'hui passer dans la transaction.
12:34Rappelons qu'en fait, il s'agit d'une trêve et de transaction.
12:37C'est un accord qui repose sur un otage libéré depuis les tunnels,
12:41je ne sais où, pour 30, voire 40 personnes qui viennent en face.
12:45Ce n'est pas un accord non plus...
12:46Et je le disais hier, ce n'est pas un accord de paix,
12:48c'est un accord de trêve.
12:50Je vous le dis comme je le pense, pour ne pas connaître ni les Israéliens,
12:54ni ceux du Hamas, mais d'autres autour,
12:56on est dans un moment géopolitique qui est en train de bouger
12:59et qui va continuer à bouger.
13:01Maintenant, dans ce contexte-là, c'est aussi un moment de grande compression.
13:04C'est-à-dire que le Hamas peut avoir intérêt ou envie, si vous voulez,
13:07de sauver sa mise personnelle.
13:09Là, il n'y a même plus d'Iran qui lui parle, le Qatar ou je ne sais qui.
13:11C'est sauver ce qui est à sauver.
13:12Parce que, de l'autre côté, vous avez une guerre interne à la Palestine
13:16qui est en train de reprendre.
13:17Le FATA reprend la parole, reprend des positions.
13:20Ça veut dire, si vous voulez, que se joue une partie interne aussi.
13:22Donc, c'est un billard à plusieurs bancs,
13:24mais sincèrement, le temps géopolitique, le moment géopolitique plus exactement,
13:28la séquence est plutôt favorable à cette libération-là.
13:31Et peut-être, soyons optimistes,
13:35à quelque chose qui pourrait être beaucoup plus large après,
13:37en tirant cette ficelle qui est, encore une fois, celle d'un moment
13:39qui va bouger, notamment à partir de la semaine prochaine.
13:41Maître, hier, j'avais en direct un Français qui vit en Israël
13:46et je lui demandais un peu quel était son état d'esprit
13:48alors qu'on venait d'apprendre qu'on avançait vers ces accords de cesser le feu.
13:53Il était très perturbé, en fait, parce qu'il me disait,
13:56en même temps, ils vont nous rendre des otages,
13:59nous, on va leur donner des terroristes en échange.
14:01On va leur donner plusieurs centaines de terroristes.
14:03Alors, oui, on est content de récupérer nos otages,
14:05on est content de récupérer ces gens-là,
14:07mais on va libérer plusieurs centaines de terroristes
14:11et des gens très dangereux et des gens qui ont fait des choses très graves,
14:13très lourdes.
14:15Est-ce que vous comprenez, même si vous êtes avocate de la famille d'un des otages,
14:19c'est vrai que c'est une situation délicate, je pense,
14:21mais est-ce que vous comprenez qu'ils ont du mal à se réjouir,
14:24même en Israël, malgré tout, ils sont contents de récupérer les otages,
14:27mais ils disent en même temps, on va libérer des terroristes.
14:30Oui, alors je suis l'avocate de cette famille-là,
14:34alors c'est vrai, la position est un peu compliquée,
14:37mais je suis aussi l'avocate de familles françaises
14:40qui ont perdu leur fille à Nova, le 7 octobre,
14:45dans le massacre à Nova, donc je sais.
14:48Et puis, il y a une règle qui vaut par-dessus tout,
14:52dans le peuple juif, et donc dans l'État d'Israël,
14:55c'est une vie...
15:01La notion de vie est au-dessus de tout, en fait,
15:03et elle emporte raison sur tout.
15:05On vous dit qu'il sauve une vie sauve l'humanité,
15:08le fait de ramener une vie, ne serait-ce qu'une vie,
15:12un otage en vie, c'est ce qui va restaurer, en fait,
15:15qui va réparer l'humanité qui a été atteinte
15:17le 7 octobre 2023 en Israël.
15:20Et c'est comme ça qu'il faut le comprendre.
15:23Et on est obligé, en fait, c'est ma vision des choses,
15:26et je pense qu'elle est partagée par beaucoup de personnes,
15:29on est obligé d'avancer étape par étape.
15:31Donc là, cette étape-là, c'est l'étape pour récupérer
15:34le maximum de personnes en vie.
15:35Chaque vie qu'on pourra sauver permettra de restaurer
15:38l'humanité qui s'est perdue le 7 octobre en Israël.
15:41Et c'est comme ça qu'on doit voir les choses.
15:42Mais vous ne pensez pas que le Hamas utilise ça, justement ?
15:45En fait, ils utilisent parce qu'ils savent,
15:47ils savent votre sensibilité, ils savent la façon...
15:49Évidemment.
15:50À quel point la vie est importante.
15:53La vie est importante.
15:54Et ils l'utilisent, en fait.
15:55Dans notre civilisation judéo-chrétienne,
15:56la vie est placée tout en haut.
15:57Tout en haut, tout en haut de l'échelle de nos valeurs.
15:59On doit tout faire pour permettre que cette vie se perdure.
16:02Vous le savez, il y a plein d'implications.
16:04Ce n'est pas le débat aujourd'hui, mais la nazie, etc.
16:06Donc, la notion de vie est importante, plus que tout.
16:09Eux, leur concept, c'est radicalement à l'opposé.
16:14C'est la mort.
16:15C'est-à-dire qu'eux n'hésitent pas à sacrifier leurs enfants,
16:18leurs femmes, pour atteindre leur objectif.
16:22Donc, ce n'est pas un sujet pour eux.
16:24La mort, c'est ce qui prédomine sur la vie.
16:26Golda Meir avait une phrase très, très belle.
16:30Elle avait dit...
16:33Les mots m'échappent là, tout de suite, mais...
16:36Oui.
16:37Tant qu'ils n'aimeront pas davantage leurs enfants,
16:41qu'ils détestent les nôtres, nous ne trouverons pas de solution.
16:44Tant qu'ils n'aimeront pas davantage leurs enfants,
16:48qu'ils détestent les nôtres, nous n'aurons pas de solution.
16:51Et en fait, tout est là.
16:54Tout est expliqué, tout est dit.
16:55Et c'est ce combat que nous menons en Israël,
17:00ou les juifs de diaspora,
17:02pour justement faire en sorte que le peuple juif perdure.
17:05Pourquoi est-ce que vous avez vu, finalement, Jean-Marc,
17:08la diaspora dans le monde venir au soutien d'Israël ?
17:11Pourquoi est-ce qu'il y a eu un tel emballement ?
17:13Pourquoi est-ce que tout le monde s'est réveillé ?
17:15Vous avez vu tous ces collectifs qui sont créés en France ?
17:17Il y a eu la même chose partout ailleurs dans le monde.
17:20Parce qu'on a le sentiment que le peuple juif
17:22est un peuple qui a été extrêmement malmené.
17:24Sur toute l'histoire du monde,
17:26vous avez vu que ce peuple a énormément souffert.
17:28Et on considère qu'à chaque fois qu'on peut sauver
17:31une partie, un maillon de cette chaîne du peuple juif
17:35qui est présente depuis des millénaires,
17:37on permet au peuple juif de continuer d'avancer,
17:39de continuer d'exister.
17:40C'est pour ça que ce combat pour la vie
17:42est aussi important pour nous.
17:43Et c'est pour ça que, dans ce qui nous occupe aujourd'hui,
17:47cet accord est important,
17:48même s'il s'agit d'échanger 30 terroristes,
17:5150 terroristes, contre une vie.
17:54C'est une vie de sauvée.
17:56C'est une vie de sauvée.
17:57Je rappelle que l'accord de Gilad Chalit,
17:59qui était intervenu il y a plus de dix ans de ça,
18:01c'était un des terroristes.
18:03La grosse problématique, c'est que dans les terroristes,
18:06on avait l'un des artisans du pogrom du 7 octobre,
18:09Sinua, et qu'il avait été libéré,
18:11avec ce qu'on sait aujourd'hui.
18:13Mais malgré cela, il faut avancer.
18:16Et avancer pour le peuple juif,
18:18c'est aller chercher partout où c'est possible,
18:22ramener ces vies-là qu'on nous a ôtées le 7 octobre,
18:25et les ramener le plus vite possible.
18:27Ça fait un an et demi que ça dure, c'est trop long.
18:29Beaucoup, beaucoup trop long.
18:30Il est 11h45 et vous nous rejoignez.
18:32Je vous rappelle qu'il y a une demi-heure environ,
18:35Emmanuel Macron a publié ce tweet
18:37qui annonce que nos deux concitoyens otages français
18:41figurent parmi la liste des 33 otages
18:44qui doivent être libérés dans la première phase.
18:47Il dit bien dans la première phase de l'accord de Gaza,
18:50nous restons mobilisés sans relâche.
18:52Comment réagissez-vous à ce message ?