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00:00M. Magnette, qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour 2025 ?
00:02Ce qu'on peut nous souhaiter, c'est d'abord évidemment de mener une opposition forte,
00:07qu'on veut une opposition loyale, constructive.
00:09Moi, je vais tout faire pour démontrer que l'austérité n'est pas une fatalité.
00:13Il y a des pays comme l'Espagne qui ne pratiquent pas l'austérité.
00:16En Espagne, on a augmenté les salaires, on a augmenté les pensions.
00:20Ils ont investi massivement dans la transition climatique, dans le logement, et ça marche.
00:24L'Espagne est un pays qui a 3% de déficit, beaucoup moins que nous,
00:28et qui a un taux de croissance de 3%, deux fois plus que nous.
00:31Et donc, ça montre que cette politique qui soutient les travailleurs, le pouvoir d'achat,
00:35les services publics, est une politique efficace.
00:38Et nous allons continuer à le répéter, l'austérité n'est pas une fatalité.
00:42Une opposition constructive, est-ce que ce n'est pas quelque chose qui va être particulièrement compliqué,
00:45alors que la gauche et la droite semblent plus éloignées l'une de l'autre que jamais ?
00:49Justement, moi, je veux rester du côté de la raison, de la sérénité, du calme,
00:54mais dénoncer toutes les dérives.
00:56On voit bien que, au MR, depuis un certain nombre de mois,
00:59on multiplie les provocations, on flirte avec les thèses de l'extrême droite.
01:03Aujourd'hui, le MR accueille carrément dans ses rangs des militants d'extrême droite,
01:07donc c'est une évolution très préoccupante.
01:10C'est d'autant plus préoccupant que ça s'inscrit dans une tendance mondiale généralisée.
01:14Aux États-Unis, Donald Trump arrive au pouvoir dans quelques jours,
01:17il a invité tous les leaders d'extrême droite.
01:19Et Elon Musk, le milliardaire qui est son allié,
01:22et qui détient une grande partie des réseaux sociaux,
01:25prend fait et cause ouvertement pour l'extrême droite, en Allemagne par exemple.
01:29Donc ça veut dire qu'il y a un vrai péril et tous les démocrates doivent le dénoncer
01:34et rappeler fermement l'importance de défendre les droits et les libertés.
01:37C'est sûr que quand on voit qu'un dirigeant comme Donald Trump,
01:40qui s'appuie sur l'extrême droite,
01:42qui va pour allier des milliardaires qui possèdent les technologies de l'intelligence artificielle,
01:47capables de produire des images et des sons pratiquement impossibles à distinguer du réel,
01:52qu'ils détiennent en plus les réseaux sociaux
01:54et qu'ils vont pouvoir inonder les réseaux sociaux de fake news,
01:57continuer à défendre l'extrême droite dans toutes les campagnes électorales,
02:01il y a de quoi être inquiet effectivement et donc on doit se mobiliser.
02:04Le PS a besoin d'une certaine reconstruction en 2025 ?
02:08Oui, on entame un travail de refondation, qui sera d'abord un travail d'écoute.
02:12Il y a beaucoup de gens qu'on n'entend pas,
02:13il y a beaucoup de gens qui vivent seuls, qui sont isolés,
02:16ou qui n'osent pas toujours prendre la parole,
02:18et donc on va aller à leur rencontre, on va aller à leur écoute,
02:21on va leur demander ce que le PS fait de bien selon eux,
02:24mais aussi ce que le PS ne fait pas bien,
02:26et ça c'est une première phase de réflexion collective,
02:29d'analyse de là où on en est jusqu'à la rentrée à peu près,
02:33et puis à partir de là on redéfinira notre projet,
02:36et on prendra le temps de le faire,
02:37parce qu'on mesure bien que défendre des idées de justice,
02:41défendre des idées de solidarité dans un monde comme celui que l'on connaît aujourd'hui,
02:44est de plus en plus difficile,
02:46mais la difficulté nous a jamais fait peur,
02:48impossible n'est pas socialiste,
02:49et donc notre volonté est là, elle est pleine et entière.
02:52Il y a une certaine nécessité de remobilisation après une année 2024,
02:55où il y a eu des hauts et des bas pour le PS ?
02:57Oui, mais je pense que c'est dans l'épreuve qu'on se remobilise,
03:01et c'est dans l'épreuve, et c'est face au désordre et à la discorde
03:04que l'extrême droite est en train de semer un peu partout à travers le monde,
03:07qu'on se dit on a besoin de celles et ceux qui défendent les droits et libertés,
03:11on a besoin de celles et ceux qui protègent les travailleurs,
03:14même quand ils ont des difficultés dans leur existence,
03:17et donc je pense qu'on va se rendre compte,
03:19que les gens vont se rendre compte dans les prochaines semaines et dans les prochains mois,
03:22que oui on a fait confiance à d'autres qui vous avaient promis tous les changements,
03:27mais que ce n'est pas ce changement-là qu'ils voulaient,
03:29et que ce qu'ils souhaitent c'est qu'ils soient rassurés,
03:31protégés dans un monde de plus en plus incertain.
03:34Il y a aussi parfois certaines différences qui ont pu apparaître dans les analyses
03:37entre le PS bruxellois et le PS wallon,
03:39est-ce qu'il y a aussi besoin de retrouver une certaine unité au sein du parti ?
03:42Le PS wallon et le PS bruxellois sont parfaitement unis,
03:45il n'y a pas une feuille de papier à cigarette entre nous,
03:49et donc nous allons continuer à travailler ensemble comme on l'a toujours fait.