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Yannick Neuder était l'invité du "8h30 franceinfo", vendredi 17 janvier 2025 sur franceinfo.

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00:00Le projet de loi de finances de la Sécurité sociale revient au Parlement le 23 janvier.
00:05Là encore, il y a eu quand même beaucoup de renoncements par rapport au texte présenté par Michel Barnier.
00:11Je vais en citer quelques-uns.
00:13Fini le déremboursement de certains médicaments, fini la hausse du ticket modérateur.
00:19À la trappe aussi la baisse de remboursement par l'assurance maladie des consultations chez le médecin.
00:25Le secteur de la santé devait faire 5 milliards d'économies.
00:31Ce ne sera pas du tout le cas.
00:33Est-ce qu'il y aura même des économies ?
00:35Je pense que l'idée de la santé, ce n'est pas de dépenser plus, c'est de dépenser mieux.
00:41Mais pas d'économiser.
00:43Là, c'était dépenser moins en l'occurrence.
00:45Je dirais que pour pouvoir économiser, il faut pouvoir réformer notre système de santé,
00:50en ville ou à l'hôpital, et moi je n'oppose jamais les deux.
00:53On a besoin d'une réforme du système de santé, de faire confiance davantage aux professionnels de santé.
00:59Je pense que la confiance doit être réassurée.
01:02Je vais être un ministre de la santé qui prend soin des Français, des patients,
01:06mais aussi qui prend soin de ses personnels soignants.
01:09Pardon, je me permets de reformuler la question d'Alix Bouillaguet.
01:12Il n'y aura pas d'économies sur le budget de la santé ?
01:14Il y a toujours des mesures d'efficience, parce qu'on peut, à budget identique, soigner mieux.
01:20Ça veut dire pas 5 milliards d'économies, budget identique ?
01:23Pas 5 milliards d'économies.
01:25Pourquoi ? Parce que ce n'est pas sur un budget que vous résorbez les déficits de la sécurité sociale,
01:30et nous avons besoin de réformer notre système de santé.
01:33Nous avons besoin de former plus de soignants.
01:36On forme globalement le même nombre de soignants qu'en 1970,
01:39alors que nous sommes 15 millions de Français en plus,
01:42avec une population qui a vieilli, qui a beaucoup de problèmes de santé,
01:46et puis un rapport au travail qui est différent.
01:48Donc on doit former plus, on doit restructurer, et on doit ouvrir des lits.
01:52On le voit bien avec l'épisode...
01:54Donc quand même, si je résume, on n'en est même pas à 5 milliards d'économies,
01:58on ne les aura pas, mais pas d'économies du tout, en fait.
02:01Vous êtes les gagnants du budget de François Bayrou ?
02:03Non, on ne peut pas dire pas d'économies du tout.
02:06Combien ? Juste si vous pouviez nous...
02:08Parce qu'on est en milliards ou en centaines de millions ?
02:10Je crois que c'est plutôt en centaines de millions.
02:12Il faut arrêter les fantasmes, même, parce que dans le budget de la sécurité sociale,
02:16je rappelle qu'il y a 5 branches,
02:18et donc la branche retraite est un poids certain dans le budget de la sécurité sociale.
02:25Moi, je crois surtout qu'on est là aussi pour rassurer.
02:27Il y a aussi beaucoup d'autres difficultés dans le système de santé.
02:30Il y a beaucoup d'épidémies, ça ne vous a pas échappé.
02:33On en parle également aussi.
02:34La grippe, chikungunya, la situation de Mayotte, le mpox.
02:38Donc on a toutes ces situations très urgentes sur ces sujets épidémiques.
02:42Il y a la violence vis-à-vis des soignants qui est inadmissible,
02:46avec une tolérance zéro.
02:49Et la seule chose que l'on peut apporter au niveau des soignants,
02:53avec des meilleures conditions de travail,
02:55parce que la véritable force, richesse de notre système de santé, c'est ces soignants.
03:00Je reviens juste sur les chiffres.
03:02On ne comprend pas d'économies ou peu, mais est-ce que...
03:05Pas d'économies sur le dos de la santé des Français.
03:07C'est ça le message de ce matin.
03:09Ça ne veut pas dire qu'on va faire réformer le système.
03:11Parce que dans les mesures cédées aux socialistes,
03:14il y a notamment, j'en parlais, le fait qu'il n'y ait pas de hausse du ticket modérateur,
03:18le fait qu'il y ait l'augmentation des tarifs hospitaliers.
03:20Ça, vous l'avez chiffré ?
03:22Oui, c'est à peu près chiffré.
03:24Après, c'est donc des éléments du discours de politique générale.
03:28Je rappelle, et vous l'avez bien dit,
03:30que le PLFSS attaque, entre guillemets,
03:34le loi de financement de la sécurité sociale,
03:36va faire aussi son cheminement au Parlement.
03:39Je vais voir aussi comment le Parlement veut amender,
03:42modifier cette proposition de loi de finance.
03:45C'est pour l'instant un point de départ.
03:48Nous verrons au terme de l'examen parlementaire.
03:51Mais est-ce que, par exemple,
03:53mieux encadrer le transport sanitaire fait partie des...
03:56Je crois que, je vous l'ai dit,
03:58il y a des mesures d'efficience
04:00qui peuvent être faites sur tous les secteurs.
04:02Plus de 6 milliards d'euros, le transport sanitaire.
04:04Je crois que le poids du transport sanitaire n'est pas le même.
04:07Vous ne pouvez pas modifier la prise en charge du transport
04:11quand vous habitez dans une métropole,
04:13que vous avez un métro, que vous avez un tramway,
04:15ou dans un territoire très rural comme le mien.
04:18Pour un certain nombre de patients,
04:19la chimiothérapie, la radiothérapie, la dialyse,
04:22il est hors de question de supprimer le transport pour ces patients.
04:25Parce que sinon, ça sera un renoncement aux soins.
04:27Donc, on n'est pas un gouvernement
04:29qui veut que les patients renoncent aux soins.
04:31Bien au contraire.
04:32J'entends votre point, mais du coup, j'ai du mal à voir.
04:34Vous parliez, à défaut d'économie, de déficience.
04:36Où est-ce que vous voulez trouver ces mesures de déficience ?
04:38L'efficience, ça peut être aussi, parfois,
04:40d'éviter que des examens soient réalisés plusieurs fois.
04:43C'est de décomplexifier les parcours de soins.
04:46Parfois, vous êtes obligé de passer dans différentes étapes.
04:49Mais ça, ce n'est pas des mesures dans le projet de loi de financement.
04:51C'est des mesures, quand même, qui sont en lien
04:53avec la Caisse nationale d'assurance maladie
04:55pour améliorer le parcours des patients,
04:58pour trouver des solutions plus rapides,
05:00pour éviter des délais d'attente.
05:02Quand quelqu'un est en arrêt maladie
05:04et qu'il attend, malheureusement, d'avoir un examen,
05:06c'est de l'indemnité journalière.
05:08Donc, il faut quand même regarder tout ça dans la totalité.
05:12Un mot rapidement, vous parliez à l'instant des arrêts maladie.
05:15Le gouvernement Barnier envisageait un rallongement
05:17d'un délai de 1 à 3 jours de carence
05:19des arrêts maladie pour les fonctionnaires.
05:21Donc, ce n'est plus d'actualité, vous nous le confirmez.
05:24Moi, je dis surtout que c'est au ministre
05:26de la fonction publique de mener ces discussions-là.
05:29Mais c'est quand même dans la fonction publique hospitalière
05:31que la durée des arrêts maladie apparaît la plus longue.
05:34Alors, je pense qu'il y a différentes choses.
05:36Il y a beaucoup de personnes qui ont comparé...
05:38En moyenne, 10 jours.
05:40Et c'est 10 jours dans le privé.
05:42Après, il faut aussi peut-être regarder le personnel soignant
05:44est soumis aussi à fortes tensions.
05:46Je ne dis pas qu'il n'y a pas à regarder ces sujets-là.
05:49Mais je pense qu'on a un système hospitalier
05:51qui est très tendu en ce moment.
05:53Et ce n'est certainement pas forcément
05:55le meilleur moment pour envisager ces sujets-là.
05:57Donc, il y a un vrai sujet d'attractivité au travail.
06:01L'attractivité de la fonction hospitalière,
06:03de l'hôpital public, mais aussi de l'hôpital privé.
06:06Ce sont des métiers qui sont extrêmement en tension.
06:09Donc, on doit encore s'appuyer sur nos soignants
06:12et leur favoriser les conditions de travail.
06:14Parce que, je le redis, la volonté, c'est de pouvoir ouvrir plus de lits.
06:18Mais il faut aussi proposer de bonnes conditions de travail à nos soignants.
06:22Des bonnes conditions et surtout une bonne protection
06:24dans l'exercice de leur mission.

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