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La motion de censure, déposée mardi à l’initiative de La France insoumise et rejointe par les écologistes et communistes, a été rejetée jeudi 16 janvier à l'Assemblée nationale. Elle n'a réuni que 131 voix, loin des 289 voix nécessaires pour renverser le Premier ministre. Au total, seuls 8 députés socialistes ont voté la motion de censure. 

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Transcription
00:00Qu'est-ce que vous avez envie de dire à Emmanuel Mompar quand vous l'entendez dire de cette manière que le parti socialiste s'est éloigné durablement du Nouveau Front Populaire ?
00:07Emmanuel Mompar qui considère que c'est même changement d'alliance. C'est important ce qu'il dit.
00:10Il considère que désormais vous êtes allié avec Emmanuel Macron et François Bayrou.
00:14Il n'y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. On a été extrêmement clair et je l'ai encore redit à l'instant et Olivier Faure à la tribune tout à l'heure.
00:21Nous sommes dans l'opposition à François Bayrou et ne pas voter la censure ça ne fait pas de nous des soutiens ou des acteurs d'une coalition.
00:29Quant au NFP je pense que personne ne peut se targuer d'en avoir la maîtrise, la possession, la pureté de la désignation de qui y appartient ou n'y appartient pas.
00:43Il y a dans toute coalition des moments de rupture. Il y a un an et demi la NUPES qui était la précédente coalition.
00:54On aurait pu dire, mais moi je n'ai jamais utilisé ces termes, que la France insoumise s'était durablement éloignée de l'esprit et de la lettre de la NUPES
01:04par ses prises de position sur les questions internationales, en l'occurrence le conflit israélo-palestinien.
01:09Mais je constatais des désaccords qui avaient d'ailleurs abouti à une rupture du fonctionnement de la précédente coalition.
01:16Vous avez encore des choses à faire avec Emmanuel Macron et avec la France insoumise ?
01:19On aura, texte par texte, sur des positions qu'on peut être amené à défendre, des votes qui seront parfois identiques.
01:25On ne peut pas dire, aujourd'hui ils n'ont pas voté la motion de censure, ce sont des traîtres ou ils se sont éloignés.
01:30Au mois de décembre on a voté la motion de censure pour sanctionner Michel Barnier et à ce moment-là on n'était pas considérés comme de vilains traîtres.
01:39Je ne supporte pas les donneurs de leçons sur la base d'un programme et sur la base d'une orientation dont personne ne peut se dire qu'il en est le détenteur.
01:49Les victoires qu'on a pu ramener, aussi limitées soient-elles, et je ne dis pas que c'est l'idéal ce qui s'est passé,
01:56mais c'est mieux que de rester sur son tabouret à ronchonner. Si on peut ramener des améliorations, on le fait dans la période.
02:03Vous êtes un donneur de leçons qui ronchonnait, si j'écoute ce qu'a dit Jérôme Guedj ?
02:08Écoutez, Benjamin Duhamel, je vais vous dire, s'il y a bien une personne parmi les députés élus qui est vraiment disqualifiée pour pouvoir donner des leçons sur le nouveau Front Populaire,
02:17c'est bien M. Jérôme Guedj, puisqu'il en a refusé l'investiture, il en a refusé l'étiquette et il a refusé d'en défendre le programme.
02:23Et M. Guedj qui est sur CICI, vous pourrez retrouver ses déclarations de l'époque.
02:29Mais je te montrerai ma profession de foi, je me suis battu pour l'abrogation de la réforme des retraites.
02:33Pour le reste, Jérôme Guedj signait, à mes côtés d'ailleurs et aux côtés de tous les députés de la NUPES, après la bataille sur la réforme des retraites, un serment.
02:41Son serment, c'était « Nous ne lâcherons jamais la revendication de l'abrogation de la réforme des retraites ».
02:47Donc moi, je reste fidèle au serment que je signe et je reste fidèle aux engagements que je prends devant les électrices et les électeurs.
02:54Et quand j'entends dire qu'aujourd'hui, on pourrait laisser le gouvernement de M. Bayrou continuer à mettre en place sa politique, mais en quelque sorte qu'on serait dans l'opposition,
03:02non, ça c'est des mots. Les actes, c'est mieux que les mots.
03:06Donc quand on est dans l'opposition à un gouvernement, on empêche sa politique d'être mise en œuvre et donc on le censure.
03:11Et encore plus quand, dans ce gouvernement, vous avez un ministre comme M. Retailleau.
03:16Parce que Jérôme Guedj peut essayer de me donner des leçons aujourd'hui, mais très concrètement, ce qu'il vient de faire aujourd'hui,
03:21c'est tout simplement de ne pas censurer un gouvernement avec M. Retailleau, dont je n'ai pas besoin de rappeler les propos sur les Français de papier et sur les bienfaits de la colonisation.
03:30Alors Jérôme, je te le dis franchement, je pense que tu ne dois pas être très à l'aise dans tes baskets ce soir.
03:36Réponse Jérôme Guedj, puisque Manuel Bompard s'adresse à vous directement.
03:40On vit là le désaccord qui existe à gauche. La question de savoir si c'est tout ou rien.
03:50Moi, je préfère tout quand on est en capacité d'obtenir le tout.
03:54Plutôt que le rien de ceux qui refusent la démarche de compromis qui est inhérente à l'action politique.
04:04Les programmes politiques que nous avons faits, c'était des compromis.
04:07Et les batailles que nous menons aujourd'hui, ce sont aussi des compromis.
04:14Quant à la fidélité au combat qu'on a mené, quand les organisations syndicales demain vont se réunir pour débattre de ce sujet des retraites
04:24qui n'était plus sur le haut de l'agenda politique de ce gouvernement, je considère que c'est une avancée.
04:30Et je le redis, si au terme de ce processus, il n'y a rien de positif et de constructif qui en découle,
04:38alors nous censurerons ce gouvernement et peut-être que nous le ferons à ce moment-là ensemble.
04:43Mais comment peut-on vous croire, puisqu'il n'y a même pas une semaine, vous disiez que si François Bayrou n'annonçait pas la suspension de la réforme des retraites, vous voteriez la censure.
04:52Donc aujourd'hui, vous faites de nouvelles promesses auxquelles personne ne croit.
04:57Et la vérité, c'est que la conférence qui a été mise en place sur ce sujet des retraites, tout le monde sait, et le parti socialiste aussi, qu'elle est pipée par avance.
05:07Puisqu'il y a un droit de veto qui est donné au MEDEF sur les décisions qui seront prises.
05:12C'est-à-dire que l'ensemble des syndicats de salariés qui sont unanimes pour demander l'abrogation de la réforme des retraites ont le choix entre deux solutions.
05:19Soit ils renoncent à leur opposition à la retraite à 64 ans pour se mettre d'accord avec le patronat.
05:25Soit ils n'y renoncent pas et alors il n'y aura pas d'accord dans cette conférence et alors il n'y aura pas la possibilité d'abroger la réforme des retraites.
05:32Tout le monde le comprend, tout le monde peut le comprendre.
05:34Et c'est vraiment raconter des histoires aux gens, de faire croire qu'il s'agirait ici d'une très grande victoire.
05:40Manuel Bompard, encore un mot avec vous puisque cet échange est intéressant, il montre effectivement les positions.
05:45J'ai lu ce qu'avait dit Jean-Luc Mélenchon à un certain nombre de confrères.
05:49Il avait expliqué que la France Insoumise mettrait, je cite, des options sur les circonscriptions des députés du Nouveau Front Populaire qui ne voteraient pas la censure.
05:57Donc vous nous confirmez ce soir que les députés socialistes qui dans leur grande majorité n'ont pas voté la censure, mis à part donc huit députés,
06:05ceux-là auront un candidat insoumis en cas de dissolution à l'été prochain.
06:13C'est ce qu'avait dit Jean-Luc Mélenchon.
06:15Mais moi, vous savez, je fais ce que je dis et je dis ce que je fais.
06:19Donc premièrement, je vous ai dit que nous convoquerons et nous réunirons nos instances dans les prochains jours pour tirer les conséquences de cette situation.
06:26Et deuxièmement, je vous confirme que dans l'hypothèse où il y aurait un retour devant les électrices et les électeurs,
06:32il y aura dans chaque circonscription du pays un bulletin porteur des idées et du programme de l'opposition de gauche.
06:38Et que si le Parti Socialiste reste dans le soutien au gouvernement de François Bayrou,
06:44évidemment qu'ils ne pourront pas être le bulletin de l'opposition de gauche parce qu'on ne peut pas être l'opposition et la majorité.
06:50J'ai entendu Olivier Faure tout à l'heure à la tribune de l'Assemblée Nationale dire qu'il fallait renoncer en même temps.
06:54La vérité, c'est que c'est lui qui fait Dieu en même temps.
06:56Il dit qu'il est en même temps dans l'opposition et en même temps dans la majorité.
06:59Eh bien écoutez, moi c'est clair, je suis dans l'opposition et je combats les choix politiques de ce gouvernement.
07:04Et quand j'entends qu'il s'agirait d'une attitude de tout ou rien, la vérité c'est que non seulement le Parti Socialiste n'a obtenu rien,
07:11mais en plus il obtiendra tous les mauvais côtés de la politique qui va être mise en place par M. Bayrou.
07:17Quand M. Retailleau va venir avec ses obsessions sécuritaires et ses obsessions racistes, alors que fera le Parti Socialiste ?
07:25Il se félicitera. Oui, les obsessions racistes, oui.
07:29Quand on parle d'une partie des Français en disant que ce sont des Français de papier, oui.
07:33Quand on commence à classer et à distinguer les Français en deux catégories, oui.
07:36Effectivement, ce sont des propos qui sont des propos anti-républicains et scandaleux.
07:39Et à ce moment-là, vous pourrez, le Parti Socialiste, vous regarder dans une glace en disant que vous avez laissé cet homme au ministère de l'Intérieur.

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