Débat houleux à l'Assemblée nationale. La première motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier est à l'ordre du jour, déposée par les quatre groupes de gauche (192 députés) pour protester contre le refus du président de la République de nommer à Matignon Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front Populaire, coalition arrivée en tête du second tour des élections législatives le 7 juillet. Défendu par Olivier Faure (PS), le texte n'a pas été adopté, la majorité étant à 289 voix, il n'a obtenu que 197 pour.
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00:00:00Bonjour et bienvenue sur LCP. Nous sommes comme toujours au cœur de l'Assemblée nationale.
00:00:12Elle était promise. Elle est arrivée. Elle est à l'ordre du jour ce mardi 8 octobre.
00:00:17La motion de censure, première motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier,
00:00:22elle a été déposée par les députés socialistes et soutenue par l'ensemble des forces de gauche
00:00:28qui composent l'hémicycle. Pourquoi ce texte ? Eh bien pour faire tomber, pour espérer faire tomber
00:00:33le gouvernement Barnier. En tout cas, c'est l'objectif. Et pourquoi ? Eh bien, disent ces auteurs,
00:00:39c'est parce qu'il y a eu une négation du résultat des dernières élections législatives,
00:00:44alors que le nouveau Front populaire, disent-ils, a obtenu le plus grand nombre de sièges
00:00:48au second tour de ces élections. La gauche critique aussi les orientations du nouveau gouvernement,
00:00:54le virage austéritaire qui s'annonce, en tout cas pour ce qui est du budget 2025,
00:00:59ou encore la politique du tout répressif incarnée par Bruno Retailleau.
00:01:04Olivier Faure, député socialiste, monte à la tribune pour défendre la motion.
00:01:09La séance est ouverte. On se retrouve dans un court instant.
00:01:12Jamais je n'aurais dû me tenir devant vous aujourd'hui pour défendre cette motion de censure
00:01:18que je porte au nom de toute la gauche et les écologistes.
00:01:22Jamais, monsieur le Premier ministre, vous n'auriez dû vous tenir devant moi
00:01:26et siéger sur ces bancs avec un gouvernement qui, lui non plus, n'aurait jamais dû être nommé.
00:01:33Il est de bon ton, depuis votre nomination, de faire comme si,
00:01:40comme si le 7 juillet n'avait jamais existé, comme si les droites libérales et conservatrices
00:01:46avaient gagné ces élections législatives et se retrouvaient naturellement à la tête du pays.
00:01:52Vous ne pouvez ignorer la violence de ce détournement démocratique,
00:01:56la violence de l'offense faite au peuple français.
00:02:00Le 7 juillet, c'est le Front populaire qui est arrivé en tête.
00:02:04Deux mois plus tard, c'est un Premier ministre issu d'un parti laminé
00:02:11et un gouvernement issu d'un parti rejeté par trois fois en un mois
00:02:16qui sont à la tête du pays et, comble de tout,
00:02:20ce gouvernement est placé sous la tutelle de l'extrême droite
00:02:24alors que deux tiers des Français sont venus lui faire barrage.
00:02:31Je vous demande donc, monsieur le Premier ministre, sans détour,
00:02:34si nous ne parlions pas de vous, si nous étions dans un autre pays que la France,
00:02:41comment qualifieriez-vous votre propre nomination ?
00:02:45Vous seriez le premier à dénoncer un hold-up électoral
00:02:48et sans doute à décrire un régime illibéral.
00:02:52Dans tous mes déplacements, je rencontre nos concitoyens,
00:02:55souvent en colère, écoeurés,
00:02:57tous affligés que le chef de l'État ait pu trahir ainsi,
00:03:01sans trembler, leur vote et la tradition républicaine.
00:03:05Le plus dramatique de cette histoire,
00:03:07c'est que nombre d'entre eux disent ne plus vouloir voter lors des prochains scrutins.
00:03:11Monsieur le député, on manifeste, ça ne sert à rien.
00:03:15On vote, ça ne sert à rien.
00:03:17La prochaine fois, on ne viendra pas.
00:03:20Chers collègues, est-ce là le sens de notre engagement collectif pour la démocratie ?
00:03:25Écoutez ces mots de Victor Hugo,
00:03:31nous rappelant la mystique du vote. Je le cite.
00:03:34Regardez l'ouvrier qui va au scrutin.
00:03:36Il y entre avec le front triste du prolétaire accablé.
00:03:40Il en sort avec le regard souverain.
00:03:44Mesdames et messieurs les représentants du peuple,
00:03:47le vote est le moyen de règlement pacifique des conflits.
00:03:51Si vous lui ôtez son caractère sacré,
00:03:54alors c'est tout l'édifice démocratique qui menace de s'écrouler.
00:03:59Et vous avez pris ce risque.
00:04:02Vous êtes donc désormais aux commandes du pays.
00:04:06A l'issue de cette séance, vous le resterez,
00:04:09puisque l'extrême droite a décidé d'assumer avec vous la continuité du macronisme.
00:04:14L'extrême droite se rend toujours du côté du capital contre le travail,
00:04:20tout comme la droite française préfère le soutien du RN
00:04:24plutôt que la moindre concession au progrès social.
00:04:29Dans deux jours, vous nous présenterez votre projet de budget.
00:04:33Vous avez rappelé l'état catastrophique dans lequel vous avez trouvé nos finances publiques.
00:04:391 200 milliards de dettes supplémentaires en sept ans.
00:04:43Voilà votre héritage.
00:04:45La vérité apparaît donc au grand jour, froid à des tranchées.
00:04:49Vous avez appelé au redressement des comptes publics.
00:04:52Conscients de l'impossibilité d'annoncer une nouvelle saignée,
00:04:56vous avez annoncé votre volonté d'aller vers plus de justice fiscale.
00:05:00Vous avez même brisé un tabou de sept ans sur la contribution des grandes fortunes.
00:05:06Les années d'expérience vous ont sans doute conféré plus d'habileté
00:05:10que nous vous en prêtait vos détracteurs,
00:05:12mais l'habileté n'efface pas l'impuissance.
00:05:15Vous venez d'inventer un budget Potemkin, un budget en trompe-l'œil,
00:05:20présentant à l'avant-plan une justice fiscale
00:05:23destinée à masquer un arrière-plan beaucoup plus sombre.
00:05:27Ces 20 milliards, demandés aux puissances de l'argent,
00:05:30seront temporaires, exceptionnels, avez-vous dit.
00:05:33Ainsi, pour les plus riches, ce seront 20 milliards,
00:05:36mais seulement sur un an.
00:05:38Il ne faudrait pas exagérer.
00:05:40Pourtant, la moitié de la dette Macron est liée aux cadeaux fiscaux
00:05:44des gouvernements Philippe, Castex, Borne et Attal.
00:05:47Alors, comment ferez-vous pour ramener le déficit public
00:05:51à 5% en 2025 ?
00:05:53La supercherie est là.
00:05:55Derrière le paravent, la réalité est plus cruelle.
00:05:58Ce que les grandes fortunes ne paieront pas,
00:06:01tous les autres le paieront.
00:06:03Et ce ne sera ni limité, ni exceptionnel.
00:06:06Les privés d'emploi subiront une nouvelle réforme
00:06:09de l'assurance-chômage.
00:06:11Les retraités verront leurs pensions désindexées.
00:06:14Les malades auront un reste à charge de 4 euros
00:06:17pour une consultation médicale.
00:06:19La taxe sur l'électricité va augmenter.
00:06:22Tous nos services publics, éducation, hôpital, sécurité,
00:06:25seront impactés alors qu'ils sont déjà à bout de souffle.
00:06:28Toutes nos collectivités locales, qui suppléent déjà si souvent
00:06:32les carences et les défaillances de l'Etat,
00:06:35verront leur budget amputé.
00:06:37La politique de la ville n'a déjà plus de ministre.
00:06:40Aura-t-elle encore un budget ?
00:06:42Que dire de tous les géotroupeurs,
00:06:44qui se sont réunis à l'Assemblée nationale
00:06:47pour faire face à la crise?
00:06:50Que dire de tous les professionnels?
00:06:52Que dire de tous les militaires et anciens?
00:06:54Que dire de tous les géos?
00:06:59Que dire de tous les géos-touve-tout
00:07:01qui rivalisent de créativité pour épargner les grandes fortunes
00:07:03en reportant l'effort sur les travailleurs,
00:07:06en suggérant, pelle-mêle, de toucher aux indemnités
00:07:11journalières, d'augmenter le nombre de jours de carence,
00:07:15de l'extrême-droite, fin de l'aide médicale d'Etat, coupe claire dans
00:07:19l'hébergement d'urgence et dans l'aide publique au développement.
00:07:22Monsieur le Premier ministre, vous avez dit vouloir faire beaucoup
00:07:26avec peu en partant de presque rien. Dans les faits, vous voulez faire
00:07:31beaucoup avec les faits. Vous voulez faire beaucoup avec les
00:07:35faits. Vous voulez faire beaucoup avec les
00:07:37faits. Vous voulez faire beaucoup avec les
00:07:40faits. Vous voulez faire beaucoup avec les
00:07:43faits. Vous voulez faire beaucoup avec
00:07:46les faits. Vous voulez faire beaucoup avec
00:07:49les gens de peu et presque rien avec ceux qui ont tout.
00:07:52Personne... Personne ne vous demande de
00:07:56miracle. Mais nous, nous réclamons la
00:07:59justice sociale et climatique. Dès les prochaines heures, nous
00:08:03porterons donc à votre connaissance d'autres propositions.
00:08:07Le montant global des 500 plus grandes fortunes françaises a
00:08:11doublé en sept ans. L'indécence serait de laisser
00:08:15l'abîme se creuser entre l'insolente richesse générée par
00:08:20les superprofits et la précarité du grand nombre.
00:08:24Vous avez appelé au compromis. Alors, chiche.
00:08:28Vous avez contracté une dette démocratique en acceptant la
00:08:32fonction de Premier ministre alors que votre parti était arrivé en
00:08:36cinquième position. Vous avez un moyen d'honorer cette
00:08:40responsabilité. Vous avez un moyen d'accepter
00:08:44l'indépendance des Français sur la base de nos amendements.
00:08:48Nous jugerons alors de votre sincérité ou si, derrière vos
00:08:52professions de foi, il s'agit de se limiter à tout votre programme,
00:08:56rien que votre programme. Nos quatre présidents de groupe ont
00:09:00proposé une voie de compromis, texte par texte.
00:09:04Nous n'avons pas changé d'avis. Même si nous avons été privés de
00:09:09l'avis, nous avons reçu des propositions de majorité d'idée au
00:09:13sein même de cette Assemblée pour imposer des lois de progrès.
00:09:17En l'absence de vrais compromis avec la gauche, vous ne demeurerez à
00:09:21Matignon que par le consentement de l'extrême droite, à laquelle vous
00:09:25devrez donner des gages. Votre ministre de l'Intérieur a
00:09:29déjà fait ce choix et il multiplie les déclarations pour complaire
00:09:33au RN, passant du front républicain à la front républicain.
00:09:37En légitimant chaque jour l'extrême droite, votre gouvernement
00:09:41finira par n'être qu'un simple ascenseur pour l'échafaud.
00:09:45Le front républicain n'est pas un programme commun, mais il crée un
00:09:49minima pour ceux qui ont la République en héritage une
00:09:53obligation commune, celle de répondre à ces millions de femmes
00:09:57et d'hommes qui n'ont que leur travail pour vivre et qui en vivent
00:10:01si mal. Tous ces gens qui se voient un
00:10:05avenir confisqué pour reprendre les mots du sociologue Nicolas Duvoux,
00:10:09tous ces concitoyens qui n'arrivent plus à se projeter dans l'avenir,
00:10:13incapacités très concrètes, faits de privation, d'absence d'options
00:10:17ou encore de mépris, que feriez-vous avec le SMIC?
00:10:21Vous n'avez accordé pour solde de tout compte que 28 malheureux euros
00:10:25pour les seuls mois de novembre et décembre.
00:10:30Ce n'est pas la France qu'il faut rendre aux Français.
00:10:34C'est un avenir qu'il faut leur rendre.
00:10:38C'est une vie digne qu'il faut leur ouvrir en métropole comme
00:10:42outre-mer, la vie digne d'un travail qui paye, la vie digne pour
00:10:46les étudiants qui ne mandient plus leur repas, la vie digne d'un
00:10:50logement décent, la vie digne d'une retraite en bonne santé, une
00:10:54vie digne qui permette à chacun de s'émanciper de sa condition, de
00:10:58rêver d'une vie meilleure pour ses enfants, de s'entraîner avec
00:11:02une vie meilleure pour ses enfants, de sortir de toute assignation de
00:11:06genre, d'origine, de religion, de quartier ou de village.
00:11:10Votre gouvernement porte en lui les germes d'une contre-révolution
00:11:14conservatrice. Alors, ce que je suis venu vous
00:11:18dire est clair. Nous resterons fidèles au combat
00:11:22passé des Français, fidèles à leur lutte pour les droits humains,
00:11:26pour la liberté d'expression, pour le droit de grève, de
00:11:30libération, le droit à la sécurité sociale, à l'éducation, au logement,
00:11:34à la retraite, les droits environnementaux, à l'égalité
00:11:38femmes-hommes, les droits reproductifs, les droits des
00:11:42minorités, la lutte contre les discriminations, le racisme et
00:11:46l'antisémitisme, le droit des étrangers. Ces combats sont ceux
00:11:50de la cause. Depuis, je finis.
00:11:54C'est presque terminé.
00:12:00Le moment est historique.
00:12:04Il appelle du tempérament et des lignes fortes.
00:12:08Olivier Faure coupé par la présidente de l'Assemblée
00:12:12nationale. Le député a dépassé le temps qui
00:12:16lui était imparti pour défendre sa motion. C'est la règle. Il y a des temps
00:12:20à respecter. Le député socialiste qui dénonce le détournement démocratique
00:12:24du gouvernement Barnier. Il parle même de hold-up électoral.
00:12:28Le 7 juillet, c'est le Front populaire qui est arrivé au pouvoir.
00:12:32Deux mois plus tard, c'est un Premier ministre issu d'un parti laminé.
00:12:36Un gouvernement sous la tutelle de l'extrême droite.
00:12:40Deux tiers des Français sont venus lui faire barrage.
00:12:44Michel Barnier monte à la tribune pour répondre au député socialiste.
00:12:48Il répond point par point aux motifs de censure invoqués dans une ambiance
00:12:53chahutée.
00:12:57Monsieur le Président, c'est une motion de censure.
00:13:01Monsieur Faure, très franchement, c'était pas vraiment une surprise,
00:13:05cette motion de censure. Puisque dans les conversations
00:13:09que nous avons eues, qui ne sont pas secrètes, au lendemain même
00:13:13de ma nomination comme Premier ministre, vous m'aviez informé
00:13:17qu'avant même que j'ouvre la bouche, que je constitue le gouvernement,
00:13:21que je présente une déclaration de politique générale, vous alliez
00:13:25dire que c'est en quelque sorte une notion de censure a priori.
00:13:29Et en termes de méthode,
00:13:33en termes de méthode,
00:13:37c'est un premier point de désaccord entre nous.
00:13:41En ce qui me concerne, je continuerai de vous écouter,
00:13:45de respecter, de mener un dialogue, de rechercher un dialogue avec
00:13:49chacun des groupes de cette Assemblée et le vôtre en particulier.
00:13:53A travers cette motion, et c'est votre premier motif pour voter la censure,
00:13:57vous faites à nouveau,
00:14:01vous avez de la suite dans les idées, une sorte de procès
00:14:05en illégitimité au gouvernement.
00:14:09Je n'ai pas besoin,
00:14:13mesdames et messieurs les députés, qu'on rappelle au gouvernement
00:14:18qui est maintenant au travail, qu'il est un gouvernement
00:14:22ici minoritaire. Je le sais.
00:14:26Il n'y a d'ailleurs pas dans cet hémicycle de majorité absolue,
00:14:30il n'y en a pour personne.
00:14:34Et dans cet hémicycle,
00:14:38dans cet hémicycle, il y a,
00:14:42Madame la Présidente, 577 députés
00:14:46qui sont tous et chacun élus de la République,
00:14:51qui méritent tous le même respect, parce qu'ils sont élus de la République,
00:14:55et donc j'ai pour chacun de ces députés le même respect.
00:14:59Il n'y a de majorité absolue pour personne.
00:15:03Il y a donc simplement, M. Ford, des majorités relatives.
00:15:07Il y a donc des majorités relatives, c'est le choix du peuple français,
00:15:11et parmi ces majorités relatives, ce que je peux dire, ce que je veux dire,
00:15:15ce que je constate à l'engagement des hommes et des femmes
00:15:19et des différents groupes, de ceux qui participent au gouvernement,
00:15:23c'est que la majorité relative qui accompagne le gouvernement est aujourd'hui la moins relative.
00:15:27...
00:15:31Et donc, voilà.
00:15:35Et alors, vous pouvez...
00:15:39Je ne vais pas perdre trop de temps dans des polémiques,
00:15:43mais vous pouvez dire ce que vous voulez, c'est la réalité.
00:15:47La majorité relative, je sais qu'elle est relative, qui accompagne le gouvernement
00:15:51et qui attend de lui avec vigilance, qui n'est pas d'ailleurs toujours complaisante,
00:15:55et je ne lui demande pas d'être complaisante, cette majorité relative composée de plusieurs groupes,
00:15:59elle est la moins relative, M. Ford. Vous pouvez raconter ce que vous voulez,
00:16:03c'est la vérité. Voilà. Votre second motif de censure,
00:16:07ce sont les orientations politiques du gouvernement, à commencer par les deux textes
00:16:12budgétaires à venir, le projet de loi de finances et le projet de loi de financement
00:16:16de la sécurité sociale, qui ne sont d'ailleurs pas encore déposés.
00:16:20Sur ce point, la réalité, M. Ford, la réalité
00:16:24que nous devons dire aux Français dans toutes les circonscriptions,
00:16:28c'est que nous dépensons trop, nous dépensons de l'argent
00:16:32que nous n'avons pas et que nous empruntons
00:16:36à des taux
00:16:40qui s'éloignent désormais de ceux de nos voisins
00:16:44européens. Le résultat, c'est que
00:16:48les intérêts de la dette s'élèvent en ce moment à
00:16:5255 milliards d'euros par an, c'est-à-dire 800 euros
00:16:56par Français. Qu'il s'agisse d'un bébé d'un mois ou d'une personne
00:17:00âgée de 80 ans, 800 euros, voilà le coût des intérêts de la dette
00:17:04pour chaque Français. Ça ne peut pas continuer, Mesdames et Messieurs,
00:17:08sauf à provoquer la défiance tout autour de nous et la défiance en France
00:17:12même sur notre capacité à gérer les finances publiques en
00:17:16ayant un souci que j'ai pour les générations futures
00:17:20sur lesquelles je ne crois pas qu'on ait le droit de tirer des chèques en blanc ou des chèques en bois.
00:17:24Je pense pouvoir dire que si cette défiance
00:17:28s'installait, elle nous exposerait tous, à commencer
00:17:32par les Français les plus modestes, les plus faibles,
00:17:36très gravement. Pour éviter cela, nous devons redresser nos comptes,
00:17:40réduire les dépenses publiques, dépenser moins, dépenser mieux,
00:17:44dépenser de manière plus efficace et nous demandons en effet
00:17:48au titre de ce que j'ai appelé la justice fiscale, une contribution
00:17:52exceptionnelle à un certain nombre limité de grandes entreprises
00:17:56et aux Français les plus fortunés après avoir consacré l'essentiel
00:18:00de notre effort à la réduction et à la maîtrise de la dépense publique.
00:18:05Je compte dans cette discussion qui va s'ouvrir, Mesdames et Messieurs les députés,
00:18:09sur des propositions constructives des uns et des autres
00:18:13et pour, d'une certaine manière, dans le cadre budgétaire qui nous contraint,
00:18:17co-construire ces budgets. Chacun
00:18:21prendra, M. Faure, ses responsabilités.
00:18:25Et moi, je prendrai les miennes avec le sentiment qu'il vaut toujours mieux essayer
00:18:29d'être responsable que de chercher à être populaire.
00:18:33Cette logique
00:18:38de responsabilité vaut également sur la question des retraites
00:18:42que vous avez mentionnées. Notre système de retraite par répartition
00:18:46est un atout pour notre pays. Nous voulons en préserver l'équilibre
00:18:50dans la durée. Pour autant, tout en préservant cet équilibre
00:18:54financier issu de la réforme, certaines limites de la loi qui a été votée
00:18:58le 15 avril 23 peuvent être corrigées, améliorées. Si les partenaires
00:19:02sociaux le souhaitent, je pense à la question des retraites progressives,
00:19:06de l'usure professionnelle, de l'égalité entre les hommes et les femmes
00:19:10face à la retraite. Et il y a d'autres champs ouverts,
00:19:14je le dis. Il y aura d'autres champs ouverts au dialogue social.
00:19:18Moi, je pense depuis longtemps, vous me prenez comme je suis, que la cohésion sociale
00:19:22dans une entreprise, quelle qu'elle soit sa taille, que la cohésion sociale dans la société,
00:19:26c'est un facteur de compétitivité pour notre pays.
00:19:30D'autres points de ma déclaration de politique générale
00:19:34ne semblent pas avoir vos faveurs, en particulier la sécurité
00:19:38et la volonté de maîtriser l'immigration. Je pense que
00:19:42M. Ford, ces sujets méritent mieux que des caricatures.
00:19:46La sécurité au quotidien est en effet le troisième grand chantier que j'ai cité
00:19:50après le niveau de vie des Français et l'accès à des services publics
00:19:54de qualité. La sécurité est une demande essentielle de nos compatriotes.
00:19:58Ils veulent être rassurés par la présence des forces de l'ordre.
00:20:03Ils demandent que les sanctions interviennent plus rapidement. Ils demandent aussi que les
00:20:07peines soient réellement exécutées. Les propositions que j'ai formulées
00:20:11au nom du gouvernement sur la réduction des délais de jugement,
00:20:15sur les mineurs délinquants, sur la construction de nouvelles prisons,
00:20:19d'autres solutions d'enfermement répondent et répondront
00:20:23à ces préoccupations. Et ça s'inscrit évidemment dans le respect de l'état de droit
00:20:27et des principes d'indépendance et d'impartialité de la justice
00:20:31auxquelles je le redis, je reste et je suis
00:20:35comme l'ensemble du gouvernement profondément attaché.
00:20:40La maîtrise de l'immigration correspond également à une demande des Français et des Françaises.
00:20:44Nous devons traiter de manière plus efficace et en proximité
00:20:48des demandes d'asile. Nous devons mieux exécuter les obligations de quitter
00:20:52le territoire français, notamment en facilitant la prolongation de la rétention
00:20:56des étrangers qui sont en situation irrégulière. Et nous devons,
00:21:00comme l'a dit le ministre de l'Intérieur tout à l'heure, mieux contrôler
00:21:04nos frontières, toutes nos frontières. C'est en mettant en oeuvre
00:21:08ces mesures strictes de maîtrise de l'immigration, mesdames et messieurs les députés,
00:21:12que nous serons en mesure, que nous voulons être en mesure
00:21:16de mieux intégrer celles et ceux que nous choisissons d'accueillir en leur ouvrant
00:21:20plus rapidement l'accès à un titre de séjour, à l'apprentissage du français,
00:21:24à un logement ou à un emploi. Enfin, monsieur le député Olivier Faure,
00:21:28dans une autre forme de procès d'intention, vous mettez
00:21:32en doute l'engagement du gouvernement sur le dossier important,
00:21:36sur l'enjeu de la protection de l'environnement, du changement climatique.
00:21:40Sur ce point, je veux simplement rappeler que la réduction de notre dette écologique,
00:21:44c'est la seconde exigence qui va avec la première, celle de la réduction
00:21:48de notre dette financière. Ce sont des dettes qui, toutes les deux, pèsent, une fois encore,
00:21:52sur les générations futures. Nous ferons de la transition écologique
00:21:57l'un des moteurs de notre politique industrielle, comme cela a été fait depuis plusieurs années.
00:22:01Nous poursuivrons la modernisation de notre offre énergétique,
00:22:05qu'il s'agisse du soutien très clair et très déterminé à la filière nucléaire
00:22:09ou du soutien le plus clair possible aussi aux énergies renouvelables.
00:22:13Après avoir évalué leur impact,
00:22:17nous maîtriserons mieux nos besoins d'énergie, nous lancerons
00:22:21une grande conférence nationale sur les enjeux stratégiques liés à l'eau et nous reprendrons
00:22:25les travaux de planification, notamment avec la stratégie énergie-climat.
00:22:29Voilà, dix minutes, Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs les députés,
00:22:33sur tous ces sujets importants de l'environnement, comme sur tous les autres,
00:22:37qu'il s'agisse de l'attractivité de notre pays,
00:22:41qu'il s'agisse du combat pour l'emploi qui sera continué,
00:22:45pour continuer à réduire le chômage, dont vous n'avez d'ailleurs pratiquement pas parlé,
00:22:49comme sur les sujets des finances publiques,
00:22:53comme sur la sécurité sur l'immigration. Je demande simplement, Madame la Présidente,
00:22:57Mesdames et Messieurs les députés, que le gouvernement soit jugé
00:23:01sur ces actes. Merci à vous.
00:23:05Voilà pour la réponse de Michel Barnier à la motion de censure.
00:23:09Je n'ai pas besoin qu'on me rappelle que le gouvernement est minoritaire,
00:23:13je le sais, dit-il, mais il n'y a pas de majorité absolue
00:23:17pour personne, il n'y a juste des majorités relatives, et la majorité
00:23:21qui gouverne est la moins relative. Déclaration du Premier ministre.
00:23:25Alors le Premier ministre en profite aussi pour redonner les priorités
00:23:29de son gouvernement dans une sorte de rappel de sa déclaration
00:23:33de politique générale. La discussion est ouverte, les forces de gauche
00:23:37sont unies pour censurer le gouvernement, communistes, insoumis et écologistes
00:23:41se succèdent à la tribune pour adresser leur doléance au Premier ministre.
00:23:45Aujourd'hui se dessine le périmètre politique
00:23:49des soutiens du gouvernement de Michel Barnier.
00:23:54Nous saurons qui vote ou non la censure, nous saurons qui permet
00:23:58ou non au gouvernement de Michel Barnier de perdurer, nous saurons
00:24:02qui est prêt à soutenir le Premier ministre choisi par Emmanuel Macron
00:24:06pour éviter la cohabitation et perpétuer sa politique.
00:24:10Si on s'en tient aux paroles, voilà ce que nous avons entendu.
00:24:14Des soutiens du président qui, pour un nombre d'entre eux,
00:24:18participent au gouvernement, mais ne le soutiennent pas tout le temps.
00:24:22Par contre, des membres du Rassemblement national qui, eux,
00:24:26soutiennent le Premier ministre, mais ne participent pas au gouvernement,
00:24:30au final, on s'y perd. Il faut donc revenir à ce qui est
00:24:34tangible et concret, les votes. Monsieur le Premier ministre, ceux
00:24:38qui vous soutiennent quoi qu'il en coûte, ceux qui se lèvent pour vous
00:24:42applaudir, ceux qui vous soutiendront quoi qu'il arrive, ce sont les 47
00:24:46députés d'extrême-droite. Ceux qui, à travers vous, se soutiennent
00:24:50d'abord eux-mêmes, ceux qui conservent leur poste ministériel et
00:24:54l'illusion d'être importants sont tout au plus 164 députés du camp
00:24:58présidentiel. Cela ne suffit pas à garantir les
00:25:02289 voix vous permettant de ne pas être renversé.
00:25:06Ils vous font donc le soutien de ceux qui vous fixent des conditions
00:25:10bienveillantes et vendent votre courtoisie, les 141 députés
00:25:14d'extrême-droite. Ces mathématiques, sans le soutien
00:25:18du Rassemblement national, votre gouvernement serait renversé.
00:25:22Les votes sur cette motion de censure sont donc la démonstration
00:25:26de l'accord politique entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
00:25:30Le premier peut ainsi continuer sa politique alors qu'elle est rejetée
00:25:34par les Français. La seconde peut gagner du temps
00:25:38pendant que se déroule le procès dans lequel elle est accusée d'avoir
00:25:42fait partie de l'opposition. Cet accord entre Emmanuel Macron et
00:25:46l'extrême-droite, il transpire par la nomination d'un homme au poste
00:25:51de Premier ministre, un homme qui reprend les mots antisémites de
00:25:55l'action française quand il parle de français de papier.
00:25:59Un homme qui devrait être condamné pour injure publique à caractère
00:26:03raciste lorsqu'il explique de jeunes Français qu'ils sont en état de
00:26:07régression ethnique. Un homme qui, aujourd'hui, veut
00:26:11faire face à l'état de droit. Cet accord entre Emmanuel Macron et
00:26:15l'extrême-droite, il apparaît quand sont nommés au gouvernement
00:26:19cinq ministres n'ayant pas voté l'inscription de l'IVG dans la
00:26:23Constitution et six ministres ayant voté contre le mariage pour tous.
00:26:27Cet accord entre Emmanuel Macron et l'extrême-droite, il se manifestait
00:26:31dès votre nomination. Vous, en 2021, vous preniez déjà
00:26:35la suppression de l'AME, le moratoire sur l'immigration et la
00:26:39suppression des droits de l'homme et de l'enfant.
00:26:43C'est ce que vous avez fait. C'est ce que vous avez fait.
00:26:47Je dirais qu'au final, le socle parlementaire le plus évident, le
00:26:51plus cohérent du gouvernement Barnier se trouve d'abord au sein du
00:26:55groupe de Laurent Wauquiez et de Marine Le Pen.
00:26:59Les pièces rapportées au final, ce sont vous, collègues du mouvement
00:27:03démocrate Renaissance et Horizons. Vous qui vous êtes engagés, je le
00:27:08sais, dans la lutte contre le capitalisme et le libéralisme sur
00:27:12le plan sociétal. Vous qui vous sentiez unis par
00:27:16l'idée de progrès et d'humanisme, vous voilà aujourd'hui à tenir la
00:27:20chandelle entre la droite radicalisée et l'extrême-droite.
00:27:24Collègues, vous entrez dans un engrenage sans fin.
00:27:28Je sais que beaucoup d'entre vous, à l'intérieur d'eux-mêmes, se disent
00:27:32que l'accord avec l'extrême-droite, jamais.
00:27:36Mais je vous remercie de votre soutien.
00:27:40Je vous remercie de votre soutien. Vous, collègues du gouvernement
00:27:44Barnier, vous acceptez d'être reliés à l'extrême-droite qui soutient
00:27:48votre gouvernement. Allons plus loin.
00:27:52Aujourd'hui, la censure n'est pas votée.
00:27:56Le 49-3 sur le budget vous donnera peut-être un petit répit, même si
00:28:00il faudra bien garantir que le gouvernement ne tombe pas.
00:28:05Dans le cas des Ségurs, vous mettez en place un plan d'action au
00:28:08cours des prochaines années. C'est un plan d'action.
00:28:15Il faut un texte. Vous couvrez tout ce qui était le
00:28:17texte présenté par le gouvernement Attal.
00:28:20Après, sans même vous évoquer un seul instant de l'incohérence entre
00:28:22le soutien aux paysans et le fait de faciliter la disparition de leur
00:28:25terre, vous ferez passer grâce à l'extrême-droite le détricotage du
00:28:28zéro artificialisation net. Ensuite, vous réformerez le code de
00:28:32la réforme de l'assurance-chômage et tout ça avec l'extrême-droite?
00:28:36Accepter cela, c'est se trahir. C'est trahir le résultat des votes du C.Juillet,
00:28:42l'élan populaire démocratique qui a rejeté l'extrême-droite.
00:28:46Ne pas voter la censure aujourd'hui, chers collègues, c'est prendre le risque
00:28:51qu'à chaque vote, vous vous dépouillez un peu plus de vos valeurs.
00:28:55En acceptant la décision d'un seul homme, celui de l'accord avec l'extrême-droite,
00:29:00tout aussi président soit-il, vous pouvez vous dévoyer, vous pouvez vous trahir
00:29:05et au final, quitter cet hémicycle dans le déshonneur.
00:29:11La multiplication des motions de censure que notre Assemblée a eu à voter depuis 2022
00:29:16dit quelque chose de l'ampleur de la crise politique et démocratique que nous traversons.
00:29:21Une crise dont le principal responsable est le Président de la République.
00:29:26Nous sommes nombreux à en convenir sur ses bancs.
00:29:29Une crise dont notre gouvernement n'est pas la solution.
00:29:34Comment pourrait-il l'être, alors que vous n'avez été nommé, Monsieur le Premier ministre,
00:29:38que pour poursuivre le projet d'un Président désavoué et affaibli ?
00:29:42La composition de votre gouvernement est en totale contradiction
00:29:45avec le résultat des élections législatives de juillet dernier.
00:29:49Les électeurs ont placé le Nouveau Front Populaire en tête
00:29:53pour ce qu'il représente de rupture avec la politique d'Emmanuel Macron
00:29:57et d'espoir dans l'amélioration des conditions de vie des Françaises et des Français.
00:30:02Le parti de la droite républicaine a quant à lui fait le plus mauvais score de ces 20 dernières années
00:30:06avec seulement 47 députés élus contre 193 pour le NFP.
00:30:13En choisissant de vous nommer au lieu de nommer Lucie Castex
00:30:16qui avait été désignée par le Nouveau Front Populaire,
00:30:19le Président de la République a choisi de placer votre gouvernement
00:30:22sous le sceau de l'illégitimité politique et du déni de démocratie.
00:30:27En acceptant sa proposition, vous avez marqué votre parti du sceau de la trahison.
00:30:33Trahison de vos électeurs qui, en votant pour des députés de la droite républicaine,
00:30:36pensaient choisir l'opposition à Macron ou le barrage à l'extrême droite.
00:30:42Au lieu de quoi, lors de votre discours politique général,
00:30:48vous nous avez promis la continuité, l'austérité en plus et la dépendance au RN en prime.
00:30:55Aux collectivités locales exsangues, vous proposez un contrat de respectabilité.
00:31:01Les maires de France vous l'ont dit aujourd'hui même.
00:31:04Ils rejettent en bloc les mesures d'économie qui leur sont demandées,
00:31:08un effort de 5 milliards qui vient s'ajouter à la baisse des recettes des collectivités locales.
00:31:15S'attaquer aux collectivités locales, c'est encore une attaque de plus contre nos services publics.
00:31:21D'ailleurs, aux services publics asphyxiés, vous demandez un effort de productivité.
00:31:27Voyez-vous, on a bien écouté votre discours politique général.
00:31:31Pour les hôpitaux qui manquent de personnel, notre système éducatif à bout de souffle.
00:31:35Pour nos hôpitaux, nos tribunaux, déjà habitués à faire beaucoup avec peu en partant de presque rien.
00:31:43Pour nos prisons qui débordent, vous promettez dématérialisation, mutualisation, simplification.
00:31:50Pour qui sait lire entre les lignes, il faut comprendre la réduction des effectifs de la fonction publique.
00:31:57Nous ne pouvons l'accepter alors que ces services publics sont justement déjà si diminués.
00:32:03Aux Françaises et aux Français qui ne parviennent plus à se nourrir correctement,
00:32:06à se loger décemment, à vivre de leur travail, vous promettez de poursuivre la réforme France Travail
00:32:12et une revalorisation du SMIC qui aurait eu lieu de toute façon au mois de janvier.
00:32:18Aucune mesure concrète donc, et immédiate, n'a été annoncée concernant l'augmentation des salaires et du pouvoir d'achat.
00:32:24Les Français attendaient le blocage des prix. Ils n'auront rien de tout cela.
00:32:29Aux millions de manifestants qui ont rempli les rues partout en France l'année dernière
00:32:33pour dire leur rejet de la réforme des retraites, vous confirmez que vous n'y toucherez pas, ou très peu.
00:32:39En matière de logement, les coupes budgétaires intervenues au début de cette année
00:32:43et celles que vous avez annoncées lors de votre discours ne permettent pas d'espérer la construction
00:32:47des milliers de logements sociaux nécessaires pour répondre à la demande des familles pauvres, mal logées ou à la rue.
00:32:54Vos priorités se situent manifestement ailleurs.
00:32:58Ailleurs, dans le durcissement de la politique pénale, dans le tout sécuritaire
00:33:02et dans la mise en œuvre de la loi immigration que nous avions ardemment combattue.
00:33:07Entre continuité du projet macroniste et gages donnés au Rassemblement national,
00:33:11vos annonces sont à ce sujet aux antipodes des principes et des valeurs que le groupe GDR défend.
00:33:18Monsieur le Premier ministre, avec tout le respect que je vous dois,
00:33:21vous le savez, vous ne devriez pas être assis en face de moi.
00:33:24Vous gouvernez par effraction.
00:33:27Vous êtes, comme bon nombre des membres de votre gouvernement,
00:33:30issu d'une force politique qui est arrivée quatrième aux élections législatives avec seulement 6% des voix.
00:33:37Alors que les Français ont voté pour l'égalité des droits, le gouvernement est une cohorte de réactionnaires
00:33:42opposés au mariage pour tous, à la PMA et à l'avortement dans la Constitution.
00:33:47Alors que les Français ont voté pour la bifurcation écologique,
00:33:50le gouvernement rassemble des adorateurs des pesticides et les héritiers d'un empire pétrolier.
00:33:56Alors que les Français ont voté pour l'augmentation des salaires,
00:33:59le gouvernement est composé de VRP de l'ubérisation et de formateurs pour domestiques de maisons de riches,
00:34:04autrement dit des défenseurs de l'escavage moderne.
00:34:08Alors que les Français ont voté pour un projet antiraciste,
00:34:12le ministre de l'Intérieur stigmatise les Français de papier
00:34:16et alerte sur de prétendues régressions vers les origines ethniques.
00:34:20Cette coalition invraisemblable des perdants, c'est celle qui a été composée par un président défait à trois reprises,
00:34:27qui ne sait plus comment poursuivre son œuvre de casse sociale antidémocratique et antiecologique
00:34:32autrement qu'en confisquant la souveraineté du peuple français.
00:34:39Il faut dire que le rapport au vote en Macronie, c'est une contrainte lointaine
00:34:43qui n'émeut pas plus que ça les tenants du pouvoir.
00:34:45La jeunesse de votre présence, si on s'y attarde un peu, ce sont d'abord les élections législatives de 2022,
00:34:50avec la perte de la majorité absolue pour les macronistes,
00:34:53où la nupèce est arrivée en tête au premier tour
00:34:56et depuis lesquelles une politique réactionnaire et injuste a pourtant été menée tambour battant.
00:35:01Ensuite les élections européennes où la Macronie a payé très cher sa violence sociale
00:35:06et enfin les législatives qui ont suivi,
00:35:09élections qui ont parachevé l'effondrement du camp présidentiel
00:35:13alors que celui-ci terminait de déclarer la guerre au peuple
00:35:16en lui balançant une grenade dégoupillée dans les jambes.
00:35:19Malgré tout, le 7 juillet, l'extrême droite a été reléguée à la troisième place
00:35:23et le nouveau Front Populaire l'a emportée.
00:35:28La Macronie, en putréfaction, s'accroche au pouvoir
00:35:31en abusant de toutes les failles de la constitution de la Vème République.
00:35:35Je le rappelle, pas un seul budget de ces dernières années n'a la légitimité du Parlement
00:35:40du fait des 49.3 qui sont devenus la procédure ordinaire pour les faire adopter.
00:35:45Pas plus d'ailleurs que l'odieuse réforme des retraites à laquelle 93% des actifs étaient opposés
00:35:50et qui a provoqué l'une des plus grandes mobilisations populaires de notre histoire.
00:35:54Comme vos deux prédécesseurs, monsieur le Premier ministre,
00:35:57vous n'avez ni la légitimité du Parlement ni sa confiance
00:36:00puisque vous avez choisi de ne pas vous soumettre au vote
00:36:03après votre déclaration de politique générale.
00:36:05Je le redis, votre gouvernement est illégitime.
00:36:09Argument contre argument, la gauche fait bloc contre le gouvernement de Michel Barnier
00:36:14Ce sont des mots parfois virulents.
00:36:16Vous avez pu entendre la députée insoumise Clémence Guettet qui a dit
00:36:20vous gouvernez par effraction avant de qualifier l'équipe gouvernementale de cohorte de réactionnaires.
00:36:26Les orateurs se succèdent à la tribune.
00:36:29On entend maintenant Laurent Wauquiez, le chef des députés de la droite républicaine.
00:36:33A tout à l'heure.
00:36:355 octobre 1962, il y a exactement 62 ans et 3 jours,
00:36:41une coalition des contraires, allant des communistes jusqu'à l'extrême droite,
00:36:46censurait le gouvernement de Georges Pompidou.
00:36:49Celui-ci a dit avoir senti alors physiquement,
00:36:53à la tribune de l'Assemblée nationale, le mauvais génie d'autrefois.
00:36:58Il a dit avoir eu sous les yeux, non pas le contrôle légitime de la politique du gouvernement,
00:37:04mais la passion de tout renverser.
00:37:08Cette passion de tout renverser qui a moins de fois abîmé notre pays.
00:37:13Cette même passion de tout renverser qui aujourd'hui comporte le même risque de blocage.
00:37:20Cette même passion de tout renverser qui vous anime, vous, plus que jamais.
00:37:26Cette passion de tout renverser est d'autant plus dangereuse
00:37:30que la situation du pays, elle, est d'une extrême gravité.
00:37:34La situation catastrophique des comptes publics,
00:37:37la montée de l'insécurité,
00:37:40l'absence de maîtrise de nos frontières,
00:37:43la situation de nos services publics.
00:37:46Et face à cela, il n'y a que deux options.
00:37:49L'inaction ou l'action,
00:37:52le désordre ou les solutions,
00:37:55le chaos ou la responsabilité, madame Bonivard.
00:37:59La responsabilité.
00:38:02L'esprit de responsabilité.
00:38:05L'esprit de responsabilité, celui que vous n'aimez pas,
00:38:08c'est de choisir entre ce gouvernement et le blocage politique.
00:38:13L'esprit de responsabilité, celui que vous n'aimez pas,
00:38:17c'est de juger aux actes, plutôt que de faire des procès d'intention.
00:38:21Et ce n'est pas d'annoncer vouloir renverser un gouvernement
00:38:24avant même qu'il ne soit formé.
00:38:27L'esprit de responsabilité, celui que vous n'aimez pas,
00:38:31c'est de reconnaître qu'aucune majorité n'est sortie des élections
00:38:35et ça n'est pas de prétendre que ces élections vous ont soi-disant été volées
00:38:39parce que vous ne les avez pas remportées.
00:38:47L'esprit de responsabilité, c'est d'accepter la gravité
00:38:50d'un moment où l'intérêt de la France doit passer
00:38:53avant vos intérêts politiciens.
00:38:56L'esprit de responsabilité, au fond,
00:38:59c'est ce que demandent les Français.
00:39:02Ne pas faire tomber un gouvernement, mais au contraire
00:39:05s'entendre dans cette période difficile
00:39:08pour être capable de faire du travail utile pour le pays.
00:39:12Est-ce si difficile ?
00:39:15A gauche, vous auriez pu choisir cette voie.
00:39:18Vous auriez pu choisir de vous ouvrir au dialogue.
00:39:21Vous auriez pu choisir de construire un programme de rassemblement.
00:39:25Mais ça n'a pas été votre choix.
00:39:28Vous avez versé dans l'intolérance et l'intransigeance.
00:39:31Vous avez cherché pendant des semaines à imposer au pays
00:39:34votre seul candidat et votre seul programme.
00:39:37Un programme.
00:39:40M. Ford, j'en suis désolé.
00:39:43Mais dont il faut que chacun mesure les extrémités qu'il comporte.
00:39:47Que nous propose comme autre choix l'extrême-gauche et ses alliés
00:39:51si nous devions voter cette censure ?
00:39:55Dépenser, excusez-du-peu, 200 milliards de plus
00:39:59alors que nous sommes le pays européen qui, en disant, a fait le plus de dettes.
00:40:05Augmenter les impôts de 150 milliards d'euros
00:40:09alors que notre pays a le record des prélèvements obligatoires.
00:40:15Régulariser massivement les immigrés illégaux
00:40:18alors que nous ne contrôlons plus nos frontières.
00:40:22Traiter les policiers en assassins
00:40:25alors que notre pays n'a jamais connu une telle crise de l'autorité.
00:40:32Et dépeindre enfin, quelle honte, les terroristes du Hamas
00:40:36en résistant au moment même où les actes antisémites
00:40:39explosent sous le ciel de la République française.
00:40:46Eh bien, je vous le dis, les Français ne veulent pas de votre extrémisme.
00:40:51Vous refusez de contribuer à trouver des solutions.
00:40:54Vous préférez, regardez-vous, vociférer, censurer, destituer.
00:40:59C'est la seule chose que vous êtes capable de faire.
00:41:03Car vous faites le pari, et c'est malheureusement peu glorieux en République,
00:41:08vous faites le pari que les problèmes vous feront prospérer.
00:41:13Le bateau France prend l'eau
00:41:15et il préfère faire le choix de fomenter des mutineries.
00:41:20Mais aujourd'hui, je ne veux pas m'adresser aux affidées de Jean-Luc Mélenchon.
00:41:27Car il n'y a plus rien à attendre de la France insoumise
00:41:29et de sa rupture avec les valeurs de la République.
00:41:33Par contre, je veux encore espérer dans le sursaut d'une autre gauche.
00:41:39Et je voudrais m'adresser à la gauche qui se disait
00:41:42« Monsieur fort républicaine ou social-démocrate ».
00:41:46Vous comptez dans vos rangs, François Hollande.
00:41:50Il écoutait tout à l'heure cette motion de censure.
00:41:54Il a été président de la République.
00:41:57Il a été garant des institutions.
00:42:00Il sait à quel point l'instabilité gouvernementale peut être un poison pour notre pays.
00:42:05Et pourtant, vous vous apprêtez à voter une motion de censure
00:42:08d'un gouvernement qui n'a même pas encore proposé la moindre loi.
00:42:12Monsieur Fort, vous qui êtes soi-disant de la gauche républicaine,
00:42:17comment pouvez-vous être à ce point-là en rupture avec les valeurs que vous avez portées ?
00:42:22Parlementaires de la droite républicaine, nous ferons tout pour vous aider à réussir,
00:42:25Monsieur le Premier ministre.
00:42:28Pour vous aider à mettre en œuvre la politique de changement
00:42:32à laquelle aspire une si large majorité de Français.
00:42:36Pour faire en sorte que les mois qui viennent soient utiles à la France.
00:42:42Revaloriser le travail, plutôt que laisser dériver la cistana.
00:42:47Réinstaurer l'ordre contre le laxisme, avec tous les combats que porte en ce moment votre ministre de l'Intérieur.
00:42:54Reprendre le contrôle de l'immigration.
00:42:57Privilégier la production en France, plutôt que les importations polluantes.
00:43:01Sortir du désordre budgétaire en faisant d'abord et avant tout des économies.
00:43:07Voilà le cœur des propositions que nous avons présentées avec le pacte législatif
00:43:12et que nous porterons à l'Assemblée nationale comme au Sénat avec Mathieu Darnault.
00:43:17Monsieur le Premier ministre, je me félicite de la méthode que nous avons commencé à bâtir ensemble.
00:43:25Je vous ai indiqué la semaine dernière notre préoccupation avec les députés de la droite républicaine
00:43:30que les retraités ne soient pas les boucs émissaires du quoi qu'il en coûte.
00:43:36Je vous ai dit que pour nous, décaler la revalorisation des retraites
00:43:41dans un pays qui compte autant de petites retraites ne nous semblait pas juste.
00:43:45Vous nous avez entendus, mais en nous demandant aussi d'être responsables
00:43:50et en nous demandant de mettre sur la table des pistes d'économie.
00:43:54Nous avons commencé à le faire et nous sommes prêts à travailler ensemble
00:43:58pour trouver des solutions qui permettent de protéger les retraités français.
00:44:07Cette méthode est la bonne méthode.
00:44:10Cette méthode est tout l'inverse du sectarisme qui motive cette motion de censure.
00:44:15Cette méthode, travailler ensemble, trouver des solutions, protéger les français.
00:44:23Cette méthode sera la nôtre.
00:44:26Ce sera la nôtre dans les mois qui viennent.
00:44:29Faire des propositions plutôt que de donner des leçons.
00:44:33Privilégier toujours les solutions aux imprécations.
00:44:37Et à la radicalité pitoyable des postures partisanes,
00:44:42nous opposerons l'exigence de l'intérêt national.
00:44:46Il ne revient qu'à nous, collectivement, de nous hisser à cette hauteur.
00:44:50C'est la volonté des français et c'est l'intérêt de la France.
00:44:54Laurent Wauquiez confirme que son groupe de la droite républicaine ne voterait pas la censure.
00:44:59Il dénonce cette initiative portée par la gauche contre un gouvernement
00:45:04qui n'a même pas encore proposé le moindre projet de loi.
00:45:08Il fustige le sectarisme de l'extrême gauche, lance un appel à la responsabilité
00:45:14et met aussi en garde le gouvernement Barnier sur la question des retraites.
00:45:19Dans le camp présidentiel, on n'a pas non plus l'intention de voter cette motion de censure.
00:45:23Même si certains ont des réserves.
00:45:26Au fond, monsieur Ford, ce que vous proposez en réalité de censurer,
00:45:30c'est le message que les français nous ont collectivement adressé les 30 juin et 7 juillet derniers.
00:45:35Car contrairement à ce que prétendent certains de ceux qui s'expriment en leur nom,
00:45:39les français ont refusé de désigner un vainqueur lors des dernières élections législatives.
00:45:45Ils n'ont mis personne en situation de gouverner seul, monsieur le Premier ministre l'a d'ailleurs rappelé.
00:45:49Sans les autres, ils n'ont mis personne en situation d'imposer seuls ses idées ou ses propositions.
00:45:56Pas plus vous que les autres forces parlementaires.
00:46:00Ils nous ont donc dit, autant à vous qu'à nous,
00:46:04vous allez devoir vous entendre, vous allez devoir dépasser vos différences,
00:46:08vous allez devoir apprendre à vous rassembler sur l'essentiel.
00:46:12Alors monsieur Ford, de grâce, ne faites pas comme si, pour reprendre votre expression,
00:46:17vous n'aviez pas entendu.
00:46:20Et l'essentiel, ce n'est pas la censure qui conduirait à l'immobilisme, au statu quo,
00:46:25ou pire, à mon avis, au chaos,
00:46:28alors même que les français ont exprimé des attentes fortes pour leur vie quotidienne et leur avenir.
00:46:33Non, l'essentiel, c'est l'exigence de justice sociale et fiscale pour les entreprises,
00:46:38comme pour les salariés ou les retraités que portent le groupe Les Démocrates depuis longtemps.
00:46:42L'urgence, c'est l'urgence de la transition écologique,
00:46:44c'est l'accès aux services publics et leur efficacité,
00:46:47c'est la lutte contre le sentiment d'un Etat impuissant,
00:46:51d'un affaiblissement de son autorité, notamment sur la sécurité du quotidien,
00:46:55c'est la question essentielle de la santé et celle tout aussi vitale de l'éducation nationale.
00:47:00C'est la volonté aussi de poursuivre le travail que nous avons fait pour rendre notre pays
00:47:04plus attractif pour les investisseurs, afin de créer de la richesse qui pourra être redistribuée.
00:47:10Et en réponse à ces attentes, que proposez-vous ?
00:47:14Votre projet, M. Chatelain vient d'en faire d'ailleurs la démonstration,
00:47:18votre projet, tout votre projet, rien que votre projet,
00:47:21alors que vous savez pertinemment que vous n'avez pas les moyens de l'appliquer au sein de cette Assemblée.
00:47:25Que proposez-vous encore ?
00:47:27De censurer le gouvernement une semaine après la déclaration de politique générale,
00:47:32vous inventez une forme de censure préventive, ou a priori, comme a dit le Premier ministre,
00:47:37une forme de censure pavlovienne qui va jusqu'à pousser le luxe,
00:47:41jusqu'à annoncer la censure sur vos propres amis s'ils d'aventure avaient été nommés au gouvernement.
00:47:47C'est dire si vous allez loin dans la logique.
00:47:49Ce n'est donc pas sur les actes que vous jugez, ce ne sont pas des actes que vous voulez censurer,
00:47:54c'est le principe même du dialogue que doit entretenir l'arc républicain et les démocrates
00:47:59que les Français ont élus en juillet pour dire non aux extrêmes, au chaos, à la division que vous battez en brèche.
00:48:05Et partout, l'élection d'un certain nombre d'entre vous est le produit, que vous le vouliez ou non,
00:48:11du vote des Français et de tous les Français.
00:48:13En réalité, votre motion de censure foule aux pieds les attentes exprimées par les Françaises et les Français,
00:48:19puisque vous n'êtes pas de notre camp, plus encore puisque vous n'appartenez pas à notre caractère électoral,
00:48:25et puisque vous n'appliquez pas notre programme et rien que notre programme,
00:48:28alors la posture sera de m'opposer à tout, à ne pas dialoguer, à rejeter tout ce que vous proposerez.
00:48:33Ce n'est pas, je le redis, ce qu'ont exprimé les Français, en ne permettant à personne de gouverner seul,
00:48:40et d'une certaine façon en agissant ainsi, et je le regrette, vous mettez en scène l'impuissance de votre demande,
00:48:46et plus grave encore, peut-être à terme, l'impuissance de notre Assemblée.
00:48:50Et j'ajoute que cette démarche me paraît profondément cynique pour au moins trois raisons.
00:48:55D'abord parce que vous justifiez votre volonté de censurer le gouvernement
00:48:59en vous basant sur sa composition. Je l'ai moi-même dit la semaine dernière au nom du groupe Les Démocrates,
00:49:06oui, la composition de ce gouvernement ne reflète pas fidèlement ce que les Français ont exprimé lors des élections législatives.
00:49:13Mais la vérité m'oblige à dire que le principal grief ne peut être fait au Premier ministre, ni au Président de la République,
00:49:20mais à ceux qui ont refusé en bloc de participer à tout gouvernement pour y défendre leur conviction,
00:49:24leur priorité, leur proposition, et c'est bien les élus du Nouveau Fonds Populaire qui l'ont fait, et personne d'autre.
00:49:32Et je le dis à ceux qui, parmi vous, dans vos rangs, il en existe, pensent encore que la vie politique et le débat démocratique,
00:49:39ce n'est pas le coup de force permanent, la recherche de la division est du coup d'éclat,
00:49:44ou la posture systématique de l'opposition, de la démagogie et du commentaire,
00:49:48je leur dis, il y a toujours un chemin pour dialoguer, pour faire avancer ensemble les combats que nous pouvons avoir en commun,
00:49:55que ce soit ceux de la justice sociale, de l'urgence écologique, de la défense de notre pacte républicain, ou même, je l'ose, de l'Europe.
00:50:04Et j'espère que vous saurez trouver ce chemin, vous nous y trouverez en tout cas, car le pays a besoin d'hommes et de femmes de bonne volonté,
00:50:12pour sortir de la difficulté immense dans laquelle il se trouve.
00:50:14La deuxième raison pour laquelle le dépôt de cette motion de censure n'est pas à la hauteur, me semble-t-il, de la gravité du moment,
00:50:21c'est que vous voudriez censurer ce gouvernement sur les orientations que le Premier ministre a présentées seulement la semaine passée.
00:50:28Que voulez-vous censurer au juste ?
00:50:30Alors même que le gouvernement de Michel Barnier n'a eu le temps de déployer concrètement ses priorités politiques,
00:50:36et d'abord au travers du budget, à quelles orientations vous opposez-vous si farouchement ?
00:50:40A la taxation éventuelle des plus hauts revenus ou des très grandes entreprises,
00:50:45pour permettre l'effort de redrissement, même de manière provisoire des finances publiques ?
00:50:49C'est une question qui nous paraît, une question qui mérite le débat et non la censure.
00:50:54Peut-être même pourrions-nous nous retrouver sur le sujet.
00:50:57En janvier dernier, lors de la nomination du précédent gouvernement, feu la nupes,
00:51:01avait déjà innové en inventant la censure préventive.
00:51:04En effet, et avant cet avant-dernier gouvernement avait-il été nommé,
00:51:07que sans même attendre les orientations du discours de politique général du nouveau Premier ministre d'alors,
00:51:12il avait été annoncé le dépôt d'une motion de censure.
00:51:15Et bien, ce mardi 8 octobre 2024, le NFP va encore plus loin, fait encore plus fort, et en un mot se surpasse.
00:51:23La motion de censure examinée aujourd'hui a été annoncée avant même la nomination du gouvernement
00:51:28et avant même que la personne du Premier ministre soit connue.
00:51:31La condition du dépôt de cette mention n'est plus l'orientation des axes politiques décidés par le nouveau Premier ministre,
00:51:35mais sa personne même.
00:51:38Si le Premier ministre n'appartient pas au NFP, nous déposerons une motion de censure, a-t-on entendu ?
00:51:44Même la personne de Bernard Cazeneuve, pourtant ancien Premier ministre d'un gouvernement socialiste,
00:51:49n'était pas à l'abri de passer lui aussi sous vos fourches codines en cas de nomination.
00:51:53Mes chers collègues du NFP, cette interprétation partisane,
00:51:57cette surutilisation des procédures parlementaires sont franchement exaspérantes
00:52:01et produisent l'effet inverse de celui escompté.
00:52:04C'est un fait, vous le déniez, mais c'est un fait.
00:52:08Monsieur le Premier ministre, mes chers collègues,
00:52:11depuis 2022, dans la droite ligne d'Edouard Philippe,
00:52:14notre groupe Horizon et Indépendance s'inscrit dans une démarche qui se veut constructive d'ouverture,
00:52:19de dépassement des clivages et de rassemblement dans l'intérêt supérieur de la France.
00:52:23Depuis les résultats des élections législatives du juillet dernier,
00:52:27notre position est restée constante.
00:52:29Nous appelons à une large coalition de la gauche sociale-démocrate à la droite conservatrice
00:52:34afin d'assurer la stabilité du pays.
00:52:37Et même si je déploie, il faut se rendre à l'évidence, cet appel est resté lettre morte.
00:52:41C'est par cet art du compromis et du consensus que doit naître et prospérer dans cet hémicycle
00:52:46un parlementaire et un parlementarisme renouvelés,
00:52:49et ce, dans l'intérêt de tous les Français.
00:52:52Et c'est dans cet état d'esprit que le groupe Horizon et Indépendance
00:52:55a apporté son soutien à vous, monsieur le Premier ministre,
00:52:57et que trois ministres de notre groupe siègent dans votre gouvernement.
00:53:01Si nous refusons de participer à cette nouvelle et toujours vaine tentative de déstabilisation,
00:53:06c'est parce qu'au travers de cette énième motion de censure,
00:53:10nous retrouvons sur les constats de l'urgence et de dégager des solutions.
00:53:14En matière budgétaire et écologique d'abord, notre dette est si élevée qu'elle en paraît presque irréelle.
00:53:19Il n'existe ni baguette magique, ni solution miracle
00:53:22pour retrouver une situation acceptable, rassurer les marchés,
00:53:24retrouver des marges de manœuvres budgétaires,
00:53:27et éviter ainsi une crise financière qui couve.
00:53:30Mardi dernier, monsieur le Premier ministre, nous avons été attentifs à votre discours
00:53:34ainsi qu'à vos différentes prises de parole depuis,
00:53:37et bien plus encore à la méthode que vous prenez, écoute, respect, dialogue.
00:53:41Cette méthode qui consiste à ne rien cacher ni occulter,
00:53:44à concerter largement en particulier les corps intermédiaires et les syndicats,
00:53:48et arbitrer sans trembler.
00:53:50Le débat sur la hausse des impôts à venir est un exemple.
00:53:52Cette hausse temporaire ne peut être réfléchie que comme différenciée et ciblée,
00:53:58et ne doit pas nous dispenser d'apporter des solutions concrètes
00:54:01rapidement sur la baisse des dépenses publiques.
00:54:03Il est en effet urgent d'arrêter de dépenser l'argent que nous n'avons pas,
00:54:06que nous n'avons plus, et de reconstituer de l'épargne publique.
00:54:10Ainsi, les pistes évoquées sous la fusion des administrations et agences publiques,
00:54:13le pouding, la réduction du nombre de fonctionnaires n'étant pas au contact
00:54:17de nos concitoyens, sont-elles intéressantes ?
00:54:19Dans cette période compliquée, chacun d'entre nous doit
00:54:22fournir des efforts, même si ce message n'est pas populaire.
00:54:26Nous avons une responsabilité, chers collègues,
00:54:28celle d'accompagner le gouvernement dans cette politique,
00:54:31et par la même, nous engager individuellement à ne pas proposer
00:54:34lors de futurs examens de textes, de lois, de dépenses budgétaires nouvelles.
00:54:38Si la déception était une étoile, la partie gauche de notre hémicycle
00:54:42serait une galaxie.
00:54:44Depuis deux ans et demi, les inepties s'enchaînent
00:54:48à un rythme si soutenu qu'il serait possible d'écrire un roman
00:54:52et encore en plusieurs tomes.
00:54:54Mais je dois dire que dans le rôle principal des motions de censure intempestives,
00:54:58à 34 reprises pour être précis lors de la dernière législature,
00:55:02on s'était habitué à voir la France insoumise exceller
00:55:06dans la surenchère et la bordélisation en quantité industrielle.
00:55:10Quelle tristesse ! Quelle tristesse de voir
00:55:13prendre place au sommet de l'indignité
00:55:16le premier sectaire du Parti Socialiste
00:55:19pour défendre cette motion.
00:55:20Quelle tristesse de voir la gauche républicaine,
00:55:24de voir la gauche de gouvernement,
00:55:26qui a tant apporté dans l'histoire politique de notre pays,
00:55:29être réduite à un rôle de supplétif,
00:55:32être réduite à un porte-voix de l'obscurantisme
00:55:36et d'une gauche extrême.
00:55:38Alors que la France a besoin de stabilité,
00:55:42vous construisez le déséquilibre.
00:55:44Alors que les Français ont besoin d'un cap,
00:55:47vous prenez l'errance.
00:55:48Alors que le monde a besoin de la voix singulière
00:55:52et forte de notre nation,
00:55:54vous affaiblissez nos institutions.
00:55:57Quelle irresponsabilité !
00:55:59Par ailleurs, comme souvent dans vos démarches de déstabilisation,
00:56:03cette motion n'est accompagnée d'aucune autre proposition
00:56:06de gouvernement crédible ou d'une ligne politique claire.
00:56:10Pour que cette censure soit adoptée,
00:56:13il vous faut les voix du Rassemblement National.
00:56:15Pour que cette motion soit adoptée,
00:56:18il vous faut les voix du Rassemblement National.
00:56:21Et vous étiez d'ailleurs, un certain nombre d'entre vous,
00:56:24à ouvertement appeler les députés du groupe de Marine Le Pen
00:56:27à se joindre à vous pour voter cette motion.
00:56:30C'est là le projet que vous avez pour la France.
00:56:32Est-ce là le sens que vous donnez à cette démarche ?
00:56:35Vous osez parler d'un gouvernement sous surveillance du RN.
00:56:40Mais dois-je vous rappeler que c'est votre désertion,
00:56:43que c'est votre refus de venir à la table des négociations
00:56:47qui génère aujourd'hui cette situation ?
00:56:50Cette logique constructive que nous avons portée
00:56:54avec le groupe Ensemble pour la République
00:56:56et un grand nombre d'autres groupes, vous l'avez refusée.
00:56:59Et si vous n'aviez pas fermé immédiatement la porte du dialogue,
00:57:03c'est vous, aujourd'hui, qui pèseriez sur les choix du gouvernement.
00:57:07Mais revenons sur votre accusation fallacieuse.
00:57:10L'élection vous aurait été volée.
00:57:13On serait presque tentés de rire,
00:57:16mais l'exemple américain nous prouve que l'incrimination
00:57:19peut valoir jugement quand elle est prononcée avec l'accent du populisme.
00:57:22Dans ce délire trumpisme de bas étage,
00:57:25il n'aura échappé à personne
00:57:28que vous n'êtes que 192 signataires de cette motion de censure.
00:57:32Et sans faire offense à Michel Debré, à René Capitan, à Guy Carcassonne,
00:57:37parfois, la Ve République se résume à savoir compter jusqu'à 289.
00:57:42Et chers collègues, vous seriez capables de dire que l'arithmétique est un complot,
00:57:48mais jusqu'à preuve du contraire, 192, c'est plus petit que 289.
00:57:53Vous avez hurlé pendant deux ans notre illégitimité
00:57:59à gouverner avec 250 députés.
00:58:03Et vous osez aujourd'hui crier, vociférer votre bon droit
00:58:09à prendre les commandes avec 60 parlementaires de moins.
00:58:12Quelle mascarade !
00:58:14Alors, partons collectivement d'un certain nombre de constats,
00:58:18car pour avoir un débat éclairé, il faut partager des prémices.
00:58:22Le premier constat, il devrait vous plaire.
00:58:25La coalition des partis, soutenue par le président de la République,
00:58:28a perdu l'élection.
00:58:29Ça tombe bien, le Premier ministre n'est pas issu de cette famille politique.
00:58:34Le deuxième constat, le Rassemblement national est arrivé en tête en nombre de voix.
00:58:40Mais le Front républicain a montré que dans plus de trois quarts des circonscriptions,
00:58:44une majorité d'électeurs ne souhaitait pas qu'ils soient au pouvoir.
00:58:47Et ça tombe bien, ils n'y sont pas.
00:58:49Le troisième constat, avec 192 députés,
00:58:53le NFP est arrivé à l'Assemblée nationale avec la coalition la plus large,
00:58:56mais n'a pas de majorité suffisante pour gouverner seul.
00:59:00Et c'est là que les comptes ne sont pas bons.
00:59:04Car au risque de perturber les esprits les plus affûtés de la gauche de cet hémicycle,
00:59:10encore une fois, 192 c'est plus petit que 289.
00:59:16Si vous espériez piloter l'action du gouvernement,
00:59:20il y avait une astérisque, une petite étoile qui vous ramenait
00:59:23aux conditions générales d'utilisation.
00:59:27Il aurait fallu la lire avant d'envoyer votre candidate à Matignon imaginaire,
00:59:32avec son cabinet imaginaire, faire un tour de France imaginaire,
00:59:36avec sa majorité, là encore, imaginaire.
00:59:40Il fallait en effet, pour que cela puisse marcher,
00:59:43élargir votre coalition à d'autres groupes parlementaires.
00:59:46C'est là que le compte n'y est pas.
00:59:48Vous avez mis de côté vos principes républicains, vos valeurs,
00:59:51pour vous associer à Jean-Luc Mélenchon.
00:59:54Vous avez cédé aux sirènes du populisme et du confort électoral
00:59:58pour protéger la circonscription du premier d'entre vous,
01:00:01en oubliant au passage les outrances de LSI,
01:00:04leur haine des autres et leurs propos alimentant un antisémitisme rampant depuis un an.
01:00:10Bien heureusement, vous n'êtes pas une majorité dans cette assemblée.
01:00:16Ainsi, l'hypothèse Lucie Argan-Casté et son fameux « le programme du NFP »,
01:00:23rien que le programme du NFP, s'est heurtée à deux principes
01:00:27que vous aviez pourtant tellement défendus, la réalité et le parlementarisme.
01:00:32Face à cet échec, tristement prévisible, il restait néanmoins d'autres hypothèses
01:00:37pour que la gauche soit d'une manière ou d'une autre au pouvoir,
01:00:41ce qui, nous le pensions, n'était pas pour vous déplaire.
01:00:44Il était évidemment impensable de soutenir une candidate sortie du chapeau du mauvais magicien Mélenchon.
01:00:51Il aurait été possible notamment que soit nommée une personnalité issue de la gauche républicaine,
01:00:57prête à relever le défi de constituer une majorité dans une assemblée nationale balkanisée.
01:01:03Mais quand on a des amis comme vous, on n'a pas besoin d'ennemis.
01:01:08Et même avant que la question ne vous soit posée,
01:01:10vous vous êtes empressés de répondre que toute autre option que Lucie Casté n'aurait pas votre soutien.
01:01:16Il est vrai, pour que cela eût fonctionné, il vous aurait fallu renoncer à votre alliance avec la France Insoumise.
01:01:22Mais dans votre syndrome de Stockholm paroxystique, vous n'avez jamais eu ce courage.
01:01:29Et désormais, vous vous plaignez de ne pas être aux manettes.
01:01:33Cela me fait penser à une situation que nous avons toutes et tous connues un jour,
01:01:36quand on demande à ses enfants, à ses colocataires, à ses amis ce qu'ils veulent pour dîner,
01:01:42et qu'ils répondent « fais ce que tu veux ».
01:01:44Et quand vous arrivez avec un poulet aux lentilles, ils vous disent « ah non, ça j'aime pas ».
01:01:48Vous vous êtes comportés comme des enfants gâtés,
01:01:53qui aujourd'hui pleurnichent d'être passés à côté de l'opportunité d'être utile au pays.
01:01:59Alors rappelons que pour être adopté, une motion de censure doit recueillir 289 voix.
01:02:04Alors celle qui est présentée ce 8 octobre a très peu de chances d'être acceptée.
01:02:10Le Rassemblement national ayant laissé entendre qu'il ne la voterait pas.
01:02:14Le RN soutenu par ses alliés siotistes du groupe UDR.
01:02:18L'orateur du groupe, Guillaume Bigot, dispose de 20 minutes de temps de parole,
01:02:23selon la répartition du temps entre les différents groupes de l'hémicycle.
01:02:27Il explique ne pas vouloir déclencher de crise de régime dans un discours au vitriol extrait.
01:02:34Il aura fallu une poignée de minutes au Président de la République pour dissoudre au soir des Européennes.
01:02:39Il lui a fallu 76 jours pour nommer un gouvernement.
01:02:43Et si nous adoptons cette censure que propose le nouveau Front populaire,
01:02:47l'aventure s'arrêtera nette pour les 39 ministres fraîchement nommés,
01:02:51et ce sera donc le retour à la case départ.
01:02:54Alors notre groupe va-t-il censurer ?
01:02:57Je vais répondre sans embages et sans suspense d'ailleurs à cette question.
01:03:00Vous expliquez pourquoi notre groupe brûle de voter la censure,
01:03:05pourquoi il n'éprouvera aucun scrupule à la voter demain,
01:03:09mais aussi pourquoi il ne la votera pas aujourd'hui,
01:03:12pas avec le nouveau Front populaire.
01:03:14Pas avec le nouveau Front populaire, ce premier argument est le plus faible,
01:03:18car il semble tomber dans ce sectarisme que nous dénonçons,
01:03:21ce sectarisme qui vous est coutumier,
01:03:24et qui consiste à refuser de voter un texte car il émane de tel ou tel groupe.
01:03:27Notre conception de l'intérêt général nous interdit cette pratique.
01:03:32D'ailleurs si le nouveau Front populaire propose demain un texte qui sert la France et les Français,
01:03:37nous mêlerons, sans réticence je vous l'assure, nos voix aux siennes.
01:03:41Notre groupe l'a d'ailleurs déjà fait lors de la mandature précédente.
01:03:45Pourtant la censure que vous proposez,
01:03:48justement parce qu'elle vient de vous le nouveau Front populaire,
01:03:51nous ne pouvons l'accueillir qu'avec un mélange de scepticisme et d'ironie.
01:03:55Hier, le nouveau Front populaire se désistait en faveur du macronisme.
01:03:59Aujourd'hui, le nouveau Front populaire veut que nous censurions un gouvernement teinté de macronisme.
01:04:04Accordez-moi que cela ne manque pas de sel.
01:04:07Les députés nouveau Front populaire se dressaient aujourd'hui contre un gouvernement qui compte tant de macronistes,
01:04:12alors que tant de députés nouveau Front populaire n'ont gagné ou conservé leur siège
01:04:16que grâce ou à cause du désistement des macronistes.
01:04:19Bref, ce gouvernement est un peu le vôtre.
01:04:29Vous voulez à présent le censurer.
01:04:32Le censurer préventivement.
01:04:34Le censurer sur simple déclaration de politique générale.
01:04:37Une déclaration qui ne contenait rien de bien extraordinaire, je vous l'accorde.
01:04:41Rien de bien convaincant, je vous le concède.
01:04:44Mais rien de bien choquant non plus.
01:04:46Or vous voulez censurer des paroles.
01:04:47Nous, sachez-le, nous ne censurons que des actes.
01:04:56Et vous, chers collègues macronistes, ces élus nouveau Front populaire que vous avez soutenus dans l'entre-deux-tours,
01:05:02ils vous soutiennent à présent comme la corde soutient le pendu.
01:05:05Hier, on nous méprisait pour empêcher la force politique arrivée en tête du premier tour de gouverner.
01:05:11Aujourd'hui, on nous courtise pour faire tomber le gouvernement fruit de vos alliances.
01:05:15J'imagine qu'ainsi va la vie politique.
01:05:17Pourtant, les uns et les autres, vous aviez l'air bien satisfaits en juillet dernier
01:05:23lorsque, prolongeant votre barrage anti-populaire,
01:05:26vous vous êtes entendus pour répartir les postes électifs au sein de notre Assemblée.
01:05:30Et ceci au mépris de toutes nos traditions parlementaires.
01:05:37Vous vous êtes désistés les uns en faveur des autres.
01:05:42Mais aujourd'hui, vous ne voulez pas gouverner les uns avec les autres.
01:05:45Et maintenant, vous voulez même vous censurer les uns les autres.
01:05:49Quelle supercherie !
01:05:54Donc oui, à vrai dire, la censure pourrait nous démanger.
01:06:00Ce qui nous donne aussi très envie de censurer ce gouvernement,
01:06:03c'est évidemment la crainte qu'il soit celui du pareil au même,
01:06:07celui de l'alternance cosmétique ou du gros remaniement,
01:06:10alors que nos compatriotes aspiraient légitimement à une véritable alternance.
01:06:15Mais à qui la faute ?
01:06:17A qui la faute si aucune majorité alternative n'a émergé au sein de cet hémicycle ?
01:06:22La faute à votre barrage soi-disant républicain
01:06:25qui, grâce à des désistements stériles,
01:06:28a empêché une majorité franche et massive de 11 millions de Français
01:06:31de voir leur préférence électorale gouverner.
01:06:33Voilà la vérité !
01:06:34Et ce n'est qu'en renouant avec les pires pratiques de la 4ème République
01:06:46que vous avez pu remporter ce que vous présentez depuis
01:06:50comme une victoire éclatante et comme une majorité NFP écrasante
01:06:54et qui est, en réalité, la plus forte minorité en nombre de députés coalisés.
01:06:59Pourtant, vous avez fait comme si vous aviez gagné.
01:07:01Vous avez fait comme si Mme Castet pouvait disposer d'une majorité.
01:07:06Vous avez fait comme si nous n'existions pas.
01:07:09On ne sait pas où est Mme Castet.
01:07:11Vous avez fait comme si vous êtes tombé dans le piège tendu par LFI
01:07:19d'hystériser, de bordéliser, de tendre jusqu'à la rompre la corde d'un concorde national.
01:07:25Votre nouveau Front populaire pourrait répéter avec Méphistophélès
01:07:28« Je suis l'esprit qui toujours nie, je suis pour tout ce qui est contre et contre tout ce qui est pour ».
01:07:35Attention toutefois, attention aux pulsions destructrices qui animent certains de vos alliés
01:07:41car le blocage pour le blocage ne débouchera que sur le chaos.
01:07:45Vous avez fait comme si, et ce faisant, vous avez fait perdre du temps à la France et aux Français.
01:07:50En nous tournant à présent vers nos collègues des groupes macronistes et LR,
01:07:55nous serions également censés et tentés de censurer.
01:08:00Mais ils écoutent et ils voient.
01:08:02Vous avez fait mine les uns et les autres de ne pas comprendre que les Français
01:08:05avaient désavoué par trois fois le Président en exercice
01:08:08et vous espérez, d'une façon ou d'une autre, prolonger sa politique.
01:08:13Mais nous ne sommes pas dupes.
01:08:15Bien sûr, nous sommes choqués que le Premier ministre soit issu des rangs
01:08:20de l'un des groupes les moins représentatifs de l'Assemblée nationale.
01:08:23Nous ne sommes pas dupes.
01:08:25Bien sûr, le barnierisme sera aussi la poursuite du macronisme par d'autres moyens.
01:08:31D'ailleurs, qu'est-ce que le macronisme ?
01:08:34Le macronisme est le fils naturel de LR et du PS,
01:08:39né des fiançailles de Maastricht, scellés au nord de Lisbonne.
01:08:44Le macronisme, c'est aussi le fameux range en même temps.
01:08:48En même temps, toujours plus de concurrence,
01:08:51et en même temps toujours plus de règles de taxes.
01:08:54En même temps, toujours plus de dépenses sociales,
01:08:57et en même temps toujours plus de baisses du pouvoir d'achat.
01:09:00En même temps, toujours plus d'immigration,
01:09:03et en même temps toujours moins d'assimilation.
01:09:05En même temps, toujours plus de violence gratuite,
01:09:08et en même temps toujours plus de laxisme.
01:09:10Cette logique délétère, c'est celle qui prévaut, hélas, depuis des décennies.
01:09:14LR et le PS faisaient donc déjà du macronisme sans le savoir.
01:09:19Emmanuel Macron n'a fait que verbaliser cette pratique.
01:09:22Et s'il y a un parti, s'il y a une force politique,
01:09:26qui peut honnêtement décliner toute responsabilité dans ce bilan,
01:09:30c'est bien le Rassemblement National.
01:09:33Alors, ne venez pas nous accuser de cautionner un système
01:09:38que nous n'avons jamais cessé de combattre.
01:09:40Alors, ne venez pas nous accuser de prolonger le mandat d'un président
01:09:45que vous avez contribué à faire élire et réélire.
01:09:52Inversement.
01:09:55Les uns comme les autres, inversement.
01:09:59Les uns comme les autres, inversement.
01:10:03En refusant de soutenir ce gouvernement,
01:10:05vous refusez de prendre votre part à un bilan globalement catastrophique,
01:10:10mais qui est largement le vôtre.
01:10:12Vous ne voulez pas gouverner ensemble, mais vous êtes tous,
01:10:15et j'inclue LFI et les Verts,
01:10:17co-responsables de cette situation gravissime
01:10:19dans laquelle se trouve actuellement notre pays.
01:10:23Nous ne sommes dupes de rien.
01:10:26Faut-il pour autant censurer ?
01:10:29La censure est un acte grave.
01:10:31On ne censure pas pour censurer.
01:10:33On ne s'oppose pas pour s'opposer,
01:10:35sauf à verser dans l'immaturité politique.
01:10:38On doit d'abord juger de l'opportunité d'une décision aussi sérieuse
01:10:42à l'aune de ses motifs.
01:10:44Pour notre part, nous ne censurerons a posteriori ce gouvernement
01:10:48que si ses actes portent atteinte aux intérêts de la France et des Français.
01:10:52Vous, vous voulez le censurer a priori.
01:10:55Votre censure est une censure à la tête du client.
01:10:58C'est une censure de confort.
01:11:00Mettre où vient ta point, pour qui sait attendre.
01:11:02Et justement, mes chers collègues,
01:11:04on ne censure pas quand ce n'est pas le moment.
01:11:06Faire une bonne chose au mauvais moment, c'est faire une mauvaise chose.
01:11:08Avoir raison à contre-temps, c'est avoir tort.
01:11:10On ne censure pas car c'est inutile à ce stade.
01:11:13On ne censure pas car un seul tweet de Marine Le Pen
01:11:15suffit à infléchir la position du Premier ministre
01:11:17sur la désindexation des salaires.
01:11:21Et il aura suffi d'un simple rappel à l'ordre
01:11:24pour que le chef du gouvernement fasse comprendre
01:11:25– merci, vous l'avez fait –
01:11:27à votre ministre de l'économie
01:11:29que sa porte devait rester ouverte à tous.
01:11:32Notre déclaration, nos déclarations,
01:11:34ont plus de poids sur le gouvernement
01:11:36et plus d'effet pour défendre les Français
01:11:38que vos effets de manche et votre censure épouvantaille.
01:11:41La censure à ce stade serait donc prématurée.
01:11:44La censure est pour finir inutile, puérile et excessive.
01:11:48Pour l'instant, nous préférons exercer une pression
01:11:50sur ce gouvernement au nom d'une logique de moindre mal.
01:11:53Pour l'instant, nous préférons
01:11:55un gouvernement de moindre mal.
01:11:59M. Cazeneuve était un moindre mal
01:12:01par rapport à Mme Castex.
01:12:03M. Barnier est un moindre mal
01:12:05par rapport à M. Cazeneuve.
01:12:07Mais surtout, le gouvernement Barnier
01:12:09est un moindre mal
01:12:11par rapport à pas de gouvernement du tout.
01:12:13Mais nous attendons d'ailleurs le budget de pied ferme.
01:12:15Vous, vous voulez censurer a priori
01:12:17en prenant le risque du chaos et de l'ingouvernabilité ?
01:12:20Nous, nous nous ferons un devoir
01:12:22de censurer a posteriori et si besoin.
01:12:25C'est toute la différence
01:12:27entre un futur parti de gouvernement
01:12:29et un ex-parti de gouvernement
01:12:31ou des partis qui ne feront jamais des partis de gouvernement.
01:12:38Et si le gouvernement
01:12:40arrête les mesures qui aggravent la situation du pays
01:12:42dans le domaine du pouvoir d'achat,
01:12:44de la sécurité ou de l'immigration,
01:12:46nous n'aurons aucun état d'âme à censurer.
01:12:48Le RN censurera de manière réfléchie et si nécessaire,
01:12:50mais le RN, soyez-en certains,
01:12:52censurera sans coup fait rire.
01:12:53Nul ne connaît ni le jour ni l'heure.
01:12:55Mais si ce jour arrive,
01:12:57si cette heure sonne,
01:12:59comptez sur nous, chers collègues du Nouveau Front Populaire
01:13:01pour vous rappeler votre résistible envie de censurer.
01:13:04Il y a des choses que les mots ne peuvent expliquer,
01:13:07des choses qui ne cessent d'étonner
01:13:09tant elles sont déconnectées des réalités
01:13:11ou du quotidien des Français.
01:13:14Je pense au déni des macronistes
01:13:16expliquant à l'envie
01:13:18que leur bilan est excellent,
01:13:20tellement brillant
01:13:21que les Français l'ont rejeté massivement
01:13:23par deux fois cet été dans les urnes.
01:13:27Je pense à l'aveuglement de la pseudo-droite
01:13:29prétendument républicaine
01:13:31qui proclame encore défendre des valeurs.
01:13:35Elle le prétend alors même qu'elle a perdu
01:13:37la boussole du peuple,
01:13:39alors même qu'elle sert aujourd'hui
01:13:41de béquille à une macronie à bout de souffle.
01:13:44Cette droite qui a préféré la victoire
01:13:46de l'Union des Gauches
01:13:48plutôt que celle de l'Union des Droites,
01:13:50cette droite qui préfère la défaite
01:13:52de ses concurrents
01:13:54plutôt que la victoire de la France.
01:13:57Et puis bien sûr,
01:13:59plus encore face à cette motion de censure,
01:14:01je pense à la mauvaise foi de la gauche.
01:14:04C'est devenu d'ailleurs une signature.
01:14:06Oui, la mauvaise foi de la gauche
01:14:08qui, elle aussi,
01:14:10a volé au secours de la macronie
01:14:12au second tour des législatives.
01:14:15La mauvaise foi de la gauche unie,
01:14:17sans exception,
01:14:19qui a se rallié sans concession
01:14:21au candidat d'Emmanuel Macron.
01:14:24La mauvaise foi de la gauche,
01:14:26de la France insoumise
01:14:28au Parti Socialiste,
01:14:30qui a tordu le bras
01:14:32de 11 millions de Français,
01:14:34qui a organisé un hold-up électoral
01:14:36plutôt que de laisser
01:14:38le peuple souverain s'exprimer.
01:14:46Chers collègues de gauche,
01:14:47pour ceux qui, parmi vous,
01:14:49auraient la mémoire un peu chancelante,
01:14:51je vous propose un rappel,
01:14:53il sera très rapide.
01:14:55Si Emmanuel Macron a été élu deux fois de suite,
01:14:57c'est parce que vous avez appelé
01:14:59deux fois de suite
01:15:01à voter pour lui.
01:15:09Par vos manœuvres,
01:15:11encore aux législatives,
01:15:13au mépris de la démocratie,
01:15:15vous avez été les uniques responsables
01:15:17du blocage institutionnel.
01:15:19Monsieur le Premier ministre,
01:15:21je me fais ce soir
01:15:23le porte-voix de millions de Français.
01:15:25Seul un changement de cap radical
01:15:27sera à même de réparer notre pays.
01:15:29Alors oui, je suis inquiet
01:15:31quand je vois la recette fiscale salée
01:15:33que vous nous préparez.
01:15:35Depuis votre prise de fonction
01:15:37et jusqu'à la présentation du budget,
01:15:39c'est le calendrier de la vente de l'impôt.
01:15:41Chaque jour, on ouvre une case
01:15:43et chaque jour, c'est une nouvelle taxe
01:15:45qui augmente.
01:15:47Le fracage annoncé contre nos retraités,
01:15:49nos familles et nos entreprises
01:15:51est en train de nous faire basculer
01:15:53d'une neutralité assumée
01:15:55à une hostilité fondée.
01:15:57Vous le savez, monsieur le Premier ministre,
01:15:59on se connaît, je suis un entrepreneur,
01:16:01un créateur d'entreprise
01:16:03et j'ai trop connu cet enfer fiscal et normatif.
01:16:06Alors je vous en conjure,
01:16:08reculez devant l'absurdité économique
01:16:11qui guide vos premiers pas.
01:16:13Partout où il sera question de hausse d'impôts
01:16:15plutôt que de baisse des dépenses publiques,
01:16:17vous nous aurez sur votre chemin.
01:16:20Monsieur le Premier ministre,
01:16:22nous refusons le chaos institutionnel
01:16:24dans lequel la gauche,
01:16:26menée par Jean-Luc Mélenchon,
01:16:28rêve de nous plonger.
01:16:30Nous serons responsables
01:16:32parce que la période le commande.
01:16:34Nous ne vous censurerons pas, a priori,
01:16:36parce que nous voulons vous juger sur les actes.
01:16:39Mais notre vigilance, vous l'avez compris,
01:16:41est maximale.
01:16:43Ce n'est en réalité
01:16:45pas la nôtre,
01:16:47c'est celle du peuple français.
01:16:49C'est celle de millions d'électeurs,
01:16:51de millions de travailleurs
01:16:53qui nous ont fait confiance,
01:16:55qui aiment notre pays
01:16:57et qui attendent l'alternance.
01:16:59Voilà, le débat se poursuit
01:17:01sur la motion de censure déposée par la gauche
01:17:03et plus le temps passe,
01:17:05plus l'hémicycle se vide, vous allez le voir.
01:17:07On retrouve maintenant
01:17:09l'orateur du groupe Liott,
01:17:11liberté, indépendance,
01:17:13outre-mer et territoire,
01:17:15Jean-Luc Mélenchon.
01:17:17Mesdames et Messieurs les députés,
01:17:19mes chers collègues,
01:17:21nous examinons aujourd'hui
01:17:23la motion de censure déposée
01:17:25par le Nouveau Front Populaire
01:17:27et n'ayant encore pas commencé à agir,
01:17:29c'est sur votre déclaration de politique générale
01:17:31que cette motion est déposée.
01:17:33Monsieur le Premier ministre,
01:17:35vous avez insisté
01:17:37lors de votre déclaration
01:17:39pour placer le respect
01:17:41et la confiance
01:17:43au cœur de votre méthode.
01:17:45Je suis un collègue du député,
01:17:47député du groupe Liott,
01:17:49et moi-même, nous souscrivons à cette démarche.
01:17:51Toutefois, monsieur le Premier ministre,
01:17:53la confiance ne se décrète pas,
01:17:55elle se gagne.
01:17:57Il va falloir s'appliquer
01:17:59sur le fond et sur la forme.
01:18:01Dans votre discours, vous avez évoqué
01:18:03votre volonté de réduire l'endettement du pays,
01:18:05un endettement abyssal.
01:18:071 000 milliards d'euros supplémentaires
01:18:09de dettes accumulées depuis 2017
01:18:11pour un déficit public
01:18:13qui risque de dépasser 6% du PIB.
01:18:15Hier, vous annoncez
01:18:17deux tiers de maîtrise de la dépense publique
01:18:19ainsi qu'un tiers de hausse des recettes.
01:18:22Vous avez beaucoup parlé
01:18:24des pistes de recettes
01:18:26et j'aurai l'occasion
01:18:28d'y développer plus tard.
01:18:30Nous nous étonnons
01:18:32de vous avoir moins entendu
01:18:34sur vos pistes de réduction des dépenses.
01:18:36Je remarque d'ailleurs
01:18:38que les entreprises,
01:18:40afin d'être pérennes,
01:18:42afin d'être compétitives,
01:18:43à développer leurs activités
01:18:45et donc leurs recettes,
01:18:47mais aussi à avoir une maîtrise rigoureuse
01:18:49de leurs charges.
01:18:51L'Etat aurait beaucoup à apprendre
01:18:53du monde de l'entreprise.
01:18:55Des efforts doivent être réalisés
01:18:57en direction d'une meilleure efficacité
01:18:59de la dépense publique.
01:19:01Nous ne parlons pas ici
01:19:03de casser les services publics
01:19:05auxquels, à Lyott, nous sommes particulièrement attachés
01:19:07comme l'éducation nationale,
01:19:09le secteur de la santé, la sécurité,
01:19:11la formation professionnelle
01:19:13et l'éducation nationale.
01:19:15Nous souhaitons que soit engagée
01:19:17une vraie clarification
01:19:19et une réelle simplification.
01:19:21Les collectivités locales
01:19:23ont été faussement accusées
01:19:25d'être à l'origine du déficit de l'Etat.
01:19:27Elles ne sont pas responsables
01:19:29des déficits
01:19:31et n'ont aucune leçon
01:19:33de gestion à recevoir
01:19:35de gouvernements
01:19:37qui n'ont cessé de la creuser.
01:19:39D'ailleurs,
01:19:41M. le Premier ministre,
01:19:43nous souhaitons une clarification
01:19:45et une simplification.
01:19:47Nous souhaitons qu'elle porte d'abord
01:19:49sur une simplification
01:19:51et une rationalisation
01:19:53des agences de l'Etat.
01:19:55Rappelons que nous parlons là
01:19:57de plus de 1 200 opérateurs
01:19:59pour une dépense
01:20:01de plus de 80 milliards d'euros par an,
01:20:03458 000 agents
01:20:05et une masse salariale
01:20:07à tendance exponentielle.
01:20:09C'est d'ailleurs,
01:20:11je me permets de le rappeler,
01:20:13une entreprise
01:20:15dont le montant est de près
01:20:17de 200 milliards par an
01:20:19200 milliards par an
01:20:21au travers de plus de 2 000 dispositifs
01:20:24bénéficient rarement
01:20:26aux TPE et aux PME
01:20:28qui pourtant font vivre
01:20:30nos territoires.
01:20:32La France
01:20:34a fait le choix
01:20:36de la tertiarisation dans les années 80
01:20:38au détriment de l'industrie.
01:20:40La part du secteur industriel dans le PIB
01:20:41de 24% en 1980
01:20:43est aujourd'hui tombée à 10% en 2019.
01:20:46La France a besoin
01:20:48de produire pour vendre,
01:20:50exporter et générer
01:20:52une hausse du pouvoir d'achat.
01:20:54Dans mon groupe,
01:20:56nous croyons qu'il est préférable
01:20:58de moins taxer le travail
01:21:00et plus la spéculation.
01:21:02Il faut redonner
01:21:04du pouvoir d'achat aux Français.
01:21:06Il faut que le travail paye plus.
01:21:08Pour soutenir notre économie,
01:21:09Monsieur le Premier ministre,
01:21:11et là je vous parle aussi bien
01:21:13dans l'entreprise du bâtiment du coin,
01:21:15du commerçant d'à côté
01:21:17ou de la PME industrielle
01:21:19qui fait vivre une commune rurale
01:21:21ou une vallée,
01:21:23que des grandes entreprises
01:21:25qui sont elles aussi
01:21:27et ne leur jetons pas la pierre,
01:21:29indispensables à certains territoires,
01:21:31il faut une réelle relance
01:21:33de la consommation.
01:21:35Je vous rappelle que les trois principales
01:21:37recettes fiscales de l'Etat,
01:21:39l'intérêt direct pour la TVA
01:21:41mais indirect aussi
01:21:43pour l'impôt sur le revenu
01:21:45et l'impôt sur les sociétés
01:21:47liés à la consommation.
01:21:49La France fait partie
01:21:51de la zone euro
01:21:53où le taux d'épargne est le plus élevé,
01:21:55plus de 4000 milliards d'épargne.
01:21:57La non consommation
01:21:59de cette épargne
01:22:01est un signe flagrant
01:22:03de manque de confiance
01:22:05et de manque de visibilité
01:22:07dans l'avenir.
01:22:09Et appuyons-nous sur cette épargne
01:22:11pour en faire un relais
01:22:13de relance de la consommation.
01:22:16Concernant les mesures
01:22:18que vous annonciez
01:22:20sur la partie recette
01:22:22mais dirons-nous plutôt
01:22:24à recul de la dépense,
01:22:26vous parliez de la
01:22:28non-revalorisation des retraites
01:22:30pendant six mois,
01:22:32période durant laquelle
01:22:34tous les retraités
01:22:36subiront une perte de pouvoir d'achat
01:22:37et des retraites.
01:22:39C'est pourquoi,
01:22:41avec les éléments que j'ai développés au-dessus,
01:22:43qui entraîneraient de plus
01:22:45une baisse de la consommation,
01:22:47je vous rappelle,
01:22:49monsieur le Premier ministre,
01:22:51que les retraités sont dans la catégorie
01:22:53qui consomment le plus.
01:22:55Et nous nous y opposons clairement.
01:22:57Le groupe Lyott a proposé
01:22:59des recettes supplémentaires
01:23:01comme l'élargissement de la taxe
01:23:03sur les transactions financières
01:23:05aux transactions intradées.
01:23:07Une personne qui achète
01:23:09une action à 9h du matin
01:23:11et qui la revend à 16h30,
01:23:13on ne peut pas dire qu'elle crée
01:23:15énormément de valeur sur notre territoire.
01:23:17A ce stade, vous n'en avez pas tenu compte.
01:23:19Cette même taxe
01:23:21que vous aviez défendue en 2012
01:23:23en tant que commissaire européen
01:23:25comme juste et productive,
01:23:27ce qui a été fait à l'Europe
01:23:29peut être appliqué ici, en France.
01:23:31Nous portons des propositions
01:23:33responsables en matière
01:23:35d'économies à réaliser
01:23:37qui ne doivent pas reposer
01:23:39sur les plus modestes
01:23:41dans le cadre d'un effort partagé
01:23:43sans détruire l'appareil
01:23:45de production ou nos PME ou nos TPE.
01:23:47La France, bien entendu,
01:23:49elle est plurielle.
01:23:51Et ces territoires ultramarins
01:23:53sont une composante essentielle
01:23:55de notre territoire.
01:23:57Notre groupe y est particulièrement attaché.
01:23:59On entend que ces territoires
01:24:01seraient fictifs
01:24:03de futures coupes budgétaires
01:24:05très importantes.
01:24:07Il y a urgence aussi
01:24:09à instaurer un dialogue de qualité
01:24:11que ce soit pour la Nouvelle-Calédonie
01:24:13et malheureusement l'exemple des QAG
01:24:15la semaine dernière
01:24:17n'en a pas donné un bel exemple
01:24:19que pour Mayotte,
01:24:21les Antilles ou la Polynésie.
01:24:23Et il y a urgence aussi,
01:24:25permettez-moi de le rappeler,
01:24:27à rouvrir le dialogue
01:24:29avec la collectivité de Corse.
01:24:31Il faut retourner au plus vite
01:24:33à la table des négociations
01:24:35et s'entendre sur une méthode
01:24:37économique et sociale
01:24:39qui nourrissent les frustrations
01:24:41sinon nous laissons couver
01:24:43les crises de demain.
01:24:45En un mot,
01:24:47le dialogue et le respect
01:24:49doivent être de retour.
01:24:51L'article 24 de notre Constitution
01:24:53est clair sur le rôle de notre Assemblée.
01:24:55Nous contrôlons l'action du gouvernement.
01:24:57Votre action.
01:24:59N'ayant pas encore commencé à agir,
01:25:01une majorité de notre groupe
01:25:03ne voit pas l'intérêt
01:25:05de vous sanctionner aujourd'hui.
01:25:07De respect de la parole donnée,
01:25:10de la qualité du dialogue,
01:25:12au sein du groupe Mayotte,
01:25:14nous y serons particulièrement attentifs.
01:25:16Du fait des sensibilités différentes
01:25:18qui nous caractérisent,
01:25:20quelques collègues ont décidé
01:25:22de voter cette motion de censure
01:25:24car ils estiment qu'au vu
01:25:26de votre discours de politique générale,
01:25:28le compte n'y est pas
01:25:30en matière de services publics,
01:25:32de précarisation d'emplois,
01:25:34de pouvoir d'achat, de sécurité
01:25:35pour la grande majorité de notre groupe.
01:25:37Comme je vous l'ai déjà dit,
01:25:39ils attendent des actes forts
01:25:41de votre part et du gouvernement
01:25:43et veulent encore croire
01:25:45à un changement clair de cap et de méthode.
01:25:47Il y aura donc de notre part,
01:25:49M. le Premier ministre,
01:25:51une exigence extrêmement forte à votre égard
01:25:53et à l'égard des positions prises
01:25:55par le gouvernement.
01:25:57Tout le monde a parlé.
01:25:59Place maintenant au vote.
01:26:01Seuls les députés qui sont favorables
01:26:03à la motion de censure
01:26:05sont les voisins de l'hémicycle.
01:26:07Ils ont donc 30 minutes pour voter
01:26:09et 30 minutes qui viennent de passer.
01:26:12On rejoint tout de suite l'hémicycle
01:26:14pour avoir le résultat du vote
01:26:16sur cette motion de censure
01:26:18déposée par la gauche.
01:26:20Majorité requise pour l'adoption
01:26:22de la motion de censure
01:26:24sur la majorité absolue
01:26:26des membres de cette Assemblée 289
01:26:28pour l'adoption 197.
01:26:30La majorité requise n'étant pas atteinte,
01:26:32la motion de censure n'est pas adoptée.
01:26:34197 voix pour cette motion de censure
01:26:37déposée par la gauche,
01:26:39loin du seuil fixé à 289 voix.
01:26:43Il a manqué notamment les voix
01:26:45du Rassemblement national
01:26:47qui a choisi de ne pas voter la censure.
01:26:49Ainsi se termine cette émission.
01:26:51On se retrouve très vite au cœur de l'Assemblée
01:26:53pour un nouveau débat parlementaire.
01:26:55Ciao, ciao.