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00:00Un jeune qui a passé à cela a quelque chose de savant, que Dieu le Tout-Puissant le reçoive de sa miséricorde.
00:08En 2015, nous nous sommes interrogés comment un suppléé à la fonction de directeur du protocole d'Etat, l'occupant étant appelé à d'autres fonctions.
00:20On s'est consulté avec M. Kaba ici présent. Je lui ai dit, tu sais, mon petit frère, Docteur Kaba, il faut qu'on trouve quelqu'un pour le Président qu'il peut insulter, qu'il peut chasser, sans qu'on ait de problème.
00:37Il faut qu'on lui trouve un fils, quelqu'un qui le connaît, qui l'aime. Cela va nous soulager tous.
00:42Parce que le directeur du protocole, quoi qu'on fasse dans une administration, reste la dernière instance qui ouvre ou ferme une porte, qui passe ou pas un message.
00:51Et le Président, vu son tempérament et son grand caractère, il lui faut quelqu'un qui n'hésite pas, qui peut renvoyer mille fois et qui peut revenir mille fois.
00:59Je vous propose qu'on réfléchisse au cas de Kaba. C'est ainsi que Kaba, après consultation de tous les cabinets, a été proposé au Président de la République.
01:07Kaba ne voulait pas être directeur du protocole. Il voulait aller à l'ambassade au Canada.
01:12Il a dit, non, moi je ne veux pas aller à la présidence. Tu as vu comment vous êtes malheureux là-bas ?
01:19Vous êtes toujours enfermés. Moi je veux aller au Canada. Il a dit, aidez-moi à aller au Canada.
01:24Je suis à l'élevage de la Comte-Conseil économique. Enlevez-moi là-bas. Envoyez-moi au Canada.
01:29Il venait de se marier avec Hagia. J'ai dit, c'est la position de Hagia. Il dit, oui, c'est la position de Hagia.
01:33Il dit, si Hagia est d'accord que tu restes, tu peux accepter. Il dit, oui. Un soir, j'ai appelé Hagia. Je lui ai fait part de notre proposition, de notre souci.
01:41Il m'a dit, mais grand frère, il peut le faire ? J'ai dit, oui, il peut le faire.
01:45Il a accepté et sincèrement, il a été le fils du Président. Et le Président a été un père bienveillant pour lui.
01:52Et tout ce qui était compliqué avant devenait simple. Parce que, de toute façon, on dit ça à cinq coups.
01:58Dès que le Président est prêt, informe-nous. Dès que le Président est debout, donne-lui ce dossier.
02:01Il y a tel qui veut voir le Président. Je voulais dire cela, il a rendu le travail du cabinet 50 fois plus facile qu'il n'était avant son arrivée à ce poste.
02:11Il n'a pas été que le chargeur du protocole. Parce qu'en Guinée, on a tendance à mépriser cette fonction.
02:17Mais vous savez qui a été le premier directeur du protocole d'État, dans l'État moderne, si on exclut les pharaons ?
02:23C'est le fils du roi Louis XIII. Il a pris son propre frère, il en a fait, son directeur du protocole à Versailles.
02:31Pour simplement mettre quelqu'un qui pouvait lui frapper sa chambre, le réveiller et l'obliger de faire face à ses charges d'État.
02:38Senkou a été vraiment le facilitateur, le soutien et le protecteur de la fonction présidentielle pendant tout le temps qu'il a passé à cela.
02:48Mais il y a 2009, année préélectorale, Senkou est venu avec certains de ses frères.
02:53Il est venu de Londres se mettre à la disposition du Président de la République, dans l'anonymat, dans la modestie, pour participer à l'élection présidentielle.
03:03Il faisait partie de nos jeunes loups de la cellule de communication, qui assayaient toutes les rédactions de radio et de télévision pour essayer de défendre le programme de leurs candidats.
03:15Et il a fait cela modestement. On s'est installé aux affaires, il n'a eu aucune fonction et il n'en a pas baissé la main pour autant.
03:24Il a continué, avec Léman Yuma qui était journaliste déjà à l'époque, à la radio je crois, de l'honorable feu, l'honorable Giawara et Yigui FM.
03:33Ils ont continué, avec Senkou qui est près de moi ici, à se battre pour promouvoir l'image et le programme du professeur Alpha Condé.
03:41Je voulais aussi insister sur un fait, parce qu'on ne peut pas fuir son destin.
03:46Voilà un jeune homme qui avait tout pour faire un grand diplomate, tout pour faire un grand directeur du protocole, qu'il a fallu prier pour accepter le travail dans lequel il a excellé plus que tous.
03:58Il a été un grand directeur du protocole d'Etat, il nous a mis en contact avec tous nos équivalents de parlement.
04:03Quand il arrive dans un pays, il t'appelle, il te dit grand frère, je suis à un tel endroit, je te mets avec ton collègue en contact, garde son numéro, on ne sait jamais.
04:12Quand il va dans une réunion, il y a un problème de fond sur un dossier, il vous appelle quelle que soit l'heure, que ce soit moi ou Khalil, il nous appelle pour dire qu'on est en train de discuter de ça, qu'est-ce que vous en savez, qu'est-ce que vous en pensez.
04:24Qu'est-ce que je dois dire au Président ? Nous passons le message.
04:27Il a été un assistant pour tout le monde, il a aidé le Président mais il a été en contact avec le Président.
04:33Vous l'assumez ici, qu'il nous a aidé à bâtir une famille, de travailler, d'amour. Il n'a rien fait seul, nous n'avons rien fait sans lui.
04:43Tout ce que Senghor avait comme initiative, il avait le génie de voir chacun demander son avis.
04:49Il dit, si tu es d'accord, tu vas me soutenir, si le Président te demande, tu donneras ton avis, oui.
04:53Si tu n'es pas d'accord, il fait tout pour te convaincre.
04:55Effectivement, il nous a introduit pas mal de jeunes de l'opposition que moi j'ai connus à travers lui.
05:02C'est le cas d'Alpha Bacar, qui a eu une double entrée avec moi à travers lui, à travers mon ami Kapi Kamara, l'ancien DG de l'OGP.
05:09Et je voulais revenir sur l'étape 2, Londres.
05:13Londres Senghor a eu la chance avec son entre-gens d'être responsable VIP dans des grands établissements hôteliers de luxe de la capitale anglaise.
05:21Il était à l'aise dans ses fonctions, il gagnait bien sa vie.
05:25Et un jour, on a créé le consulat général de Guinée à Londres.
05:30Le consul général affecté était un ami d'enfance à moi, ne parlait pas la langue du pays, ne connaissait pas le pays.
05:37J'ai demandé le numéro de téléphone de Senghor à un membre de sa famille.
05:41J'ai informé Senghor, il s'est mis à la disposition du consul général de Guinée.
05:45Ils ont ensemble installé le consulat général de Guinée en Angleterre.
05:49Il n'avait ni salaire pour ça, il a même failli perdre son boulot pour cela.
05:54Et c'est beaucoup plus tard, quand le consulat a été érigé en ambassade, que là aussi, il n'a même pas été nommé comme diplomate.
06:01Il a été recruté comme personnel local, même personnel local qui était le principal collaborateur de l'ambassadeur, l'enseignant gaucher Kamara à l'époque.
06:10Pour qui il faisait toutes ces tâches-là.
06:14Il n'était pas seul, il y a Simkoon qui est là, il y a Ousmane Doumouia aussi.
06:17Il y a de nombreux jeunes qui ont donné la main à notre ambassadeur.
06:22Imaginez un Guinée qui se met à la disposition de son pays, n'étant pas sur le territoire national et contre aucune rétribution.
06:29Nous avons recruté Senghor à l'époque en pensant qu'il allait nous aider à gérer le président.
06:35Il allait nous aider à ce que le président puisse passer ses messages sans trop de frottements avec les uns et les autres.
06:40Quand le président était en colère et souvent de façon justifiée, il essayait d'amener le président au calme avant de recevoir les cadres.
06:48Je voulais ici lui rendre cet hommage-là et vous dire que tous ses collaborateurs de la présidence, nous sommes devant aujourd'hui, retiennent de lui une chose extraordinaire.
06:57Il n'a jamais hésité à plaider une bonne cause.
07:00Il n'a jamais hésité à plaider une bonne cause.
07:03Il était à la fois un talent individuel excellent et un esprit d'équipe extraordinaire.
07:08Il a été capable de faire cela.
07:11Je voulais maintenant m'adresser à la famille.
07:14Au nom de tous ses collaborateurs, nous vous renouvelons nos remerciements pour l'éducation que vous avez donnée à Mamadi Sinkoumkaba.
07:21Nous vous remercions pour l'amour qu'il a acquis de vous, de la Guinée.
07:26Nous vous remercions pour l'esprit de compromis et de compassion qui a été le sien.
07:32Et nous vous disons une chose aujourd'hui, qu'un jour facile, il aura toutes les bénédictions de ce pays.
07:38Parce que dans l'ombre des présidents, les fameux entourages dont on se repère si facilement en négatif.
07:45Je dis ça aussi pour rendre hommage à mes jeunes frères qui sont ici.
07:48Nous savons comment dans l'ombre, dans l'obscurité, dans la nuit fatiguée, vers 2h du matin, on arrive à obtenir souvent une faveur légitime, une clémence nécessaire.
08:01Ce travail de l'ombre, il l'a fait.
08:04Mais Mamadi est un soleil, même si tu le caches, il brille.
08:08Que Dieu fasse que des Mamadis, on en est souvent dans notre administration à ce haut niveau.
08:14Je voulais encore une fois m'adresser à Tantiro Foya.
08:17Sinkoum m'a dit, tu sais mon père, grand frère, moi mon père il voyageait beaucoup.
08:21Il voyageait tellement qu'il était un étranger à la maison.
08:24Moi, mon point fixe c'est ma mère.
08:27Quand je suis à la maison c'est ma mère.
08:28Quand j'ai été à l'internat je revenais, à la maison c'était ma mère.
08:31Toute ma vie a tourné autour de ma mère.
08:34Si j'arrive à rendre cette femme-là un peu heureuse, si j'arrive à rendre cette femme-là fière de moi, j'aurai gagné ma vie.
08:42Et je vous jure que c'était son souci permanent.
08:44Les gens de la famille le savent.
08:46Je voulais encore une fois leur demander courage et leur dire que nous sommes à leur côté.
08:51Parce qu'on n'aime pas dire ça en Guinée mais il faut le dire.
08:55C'est par les familles que se constituent les sociétés.
08:57C'est par les sociétés que se constituent les nations.
08:59Si nous ne célébrons pas les familles, comment on va célébrer la nation ?
09:03Si on n'explique pas comment les enfants ont été bien éduqués.
09:07Remercier leurs familles.
09:09Comment d'autres familles peuvent prendre le même exemple ?
09:11Sinkoum a eu un père riche à être gâté.
09:14Mais il n'a pas été gâté.
09:16Il a aimé l'autre.
09:18Il a aimé les Guinéens de toutes les origines.
09:19Il a aimé le travail pour la Guinée.
09:22Sa fierté ultime est le travail pour la Guinée.
09:24Je voulais dire cela et vous dire que nous sommes tous en peine aujourd'hui.
09:29Certains d'entre nous, vous ne pouvez pas imaginer jusqu'où.
09:32Parce que même dans sa maladie,
09:34je vous raconte une dernière anecdote que un membre du gouvernement m'a rapporté hier.
09:38Il y a le ministre Nabanui qui était de passage à Dakar.
09:42Sinkoum l'a appelé.
09:44On le surnommait Nabanui Shérif Karmohor.
09:47Il lui a demandé où il était.
09:49Il lui a dit qu'il était à Dakar.
09:51Il lui a dit qu'il allait envoyer un chauffeur pour le chercher.
09:53C'est 4 ou 5 jours avant la mort de Sinkoum.
09:58Le chauffeur va le chercher.
10:00Il vient voir Sinkoum couché.
10:02Il pleure parce qu'il voit que Sinkoum est malade.
10:05Sinkoum dit à Karmohor que c'est lui qui est un homme de Dieu.
10:07Il ne pleure pas.
10:09Tout ce que je te demande.
10:11J'ai du fonio ici.
10:13Après, tu vas toucher mon corps en récitant les verses du chorale.
10:18Tu vas me réciter les verses du chorale sur mon corps.
10:25Et je voulais vraiment prier avec vous.
10:29Qu'un enfant, un jeune qui a passé à cela,
10:32à quelques jours de sa mort,
10:34que Dieu le Tout-Puissant le reçoive de sa miséricorde.

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