Ce mardi à 15h, le nouveau Premier ministre François Bayrou a présenté devant l'Assemblée nationale les priorités de son gouvernement. Retraite, budget, proportionnelle, éducation, santé, si vous avez manqué son discours, en voici les points essentiels.
#AssembléeNationale #FrançoisBayrou #Discours
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NewsTranscription
00:00La parole est à monsieur le Premier Ministre.
00:08Les sujets d'inquiétude sont innombrables
00:11mais il en est un toutefois qui émerge avec une force criante
00:16c'est le surendettement de notre pays. Nos compatriotes surtout les plus fragiles savent ce qu'est le désendettement,
00:24le surendettement.
00:25Quelles incertitudes et difficultés
00:28cette situation suscite.
00:31Depuis la guerre mesdames et messieurs les députés
00:35la France dans son histoire n'a jamais été aussi endettée qu'elle l'est aujourd'hui.
00:41J'affirme donc que tous les partis de gouvernement
00:45sans exception
00:47ont une responsabilité dans la situation créée ces dernières décennies
00:52et j'affirme que tous les partis d'opposition
00:55demandant à cette tribune sans cesse des dépenses supplémentaires
01:01ont dansé
01:04aussi le tango fatal qui nous a conduit au bord de ce précipice.
01:16Je suis là.
01:18Il y a eu un peu de mélange dans mes pages.
01:30C'est parce que je suis un néophyte et donc
01:34et donc je suis bien obligé d'apprendre ce métier.
01:37Comme aux heures où le sort même de notre nation est en question
01:42l'intérêt général oblige à dépasser les préférences partisanes pour que le pays se ressaisisse.
01:49Nous avons affaire face à trois échéances. La première c'est l'urgence.
01:54Il faut nous ressaisir pour adopter sans tarder les deux budgets de l'état et de la sécurité sociale.
02:01Deuxième défi
02:03mettre en place les conditions de la stabilité
02:06qui imposent de se réconcilier ce dont le pays a tant besoin
02:10et que ses citoyens ne cessent de réclamer. Et troisième défi de plus long terme
02:15notre pays doit refonder son action publique
02:18ce qui exige que nous nous attaquions sans tarder à tous les problèmes devant nous et non à certains à l'exclusion des autres.
02:27Je sais bien que ça n'est pas l'habitude mais
02:29je voudrais vous conseiller qu'il est inutile de créer parce que les
02:33micros sont coupés et qu'on ne vous entend pas. Et donc
02:44La première urgence
02:46c'est de répondre à la question des retraites qui occupe le débat public depuis longtemps. Je note dans ce débat passionnel
02:54un progrès considérable.
02:56Plus personne
02:58ne nie qu'il existe un lourd problème de financement de notre système de retraite. Et en même temps nombre des participants
03:07à ces discussions
03:09notamment
03:10les organisations du dialogue social, les organisations syndicales
03:15ont affirmé qu'il existait des voies de progrès et qu'on pouvait obtenir le même résultat par une réforme plus juste.
03:23Je choisis donc de remettre ce sujet en chantier avec les partenaires sociaux
03:29pour un temps bref et dans des conditions transparentes
03:33selon une méthode inédite et quelque peu radicale.
03:37Nous pouvons, j'en ai la conviction,
03:40rechercher une voie de réforme nouvelle
03:43sans aucun totem et sans aucun tabou
03:46pas même l'âge de la retraite à condition qu'elle réponde à l'exigence fixée.
03:51La seule exigence fixée est que nous ne pouvons pas laisser dégrader l'équilibre financier
03:57que nous cherchons et sur lequel presque tout le monde s'accorde. Ce serait une faute impardonnable
04:04contre notre pays. Je souhaite que cet accord soit trouvé
04:08mais si les partenaires ne s'accordaient pas c'est la réforme actuelle qui continuerait à s'appliquer.
04:14Après les retraites, le budget.
04:17L'adoption d'un budget est indispensable pour les français,
04:23pour l'action de la France,
04:25pour son image et pour son crédit. Nous ne changerons pas l'objectif de retour aux 3% de
04:31déficit en 2029.
04:34C'est un puissant mouvement de réforme de l'action publique qu'il faut conduire.
04:38J'annonce la création d'un fonds spécial
04:42entièrement dédié à la réforme de l'Etat
04:44financé en réalisant une partie de ces actifs, en particulier
04:50immobiliers qui appartiennent à la puissance publique
04:53de façon à pouvoir investir par exemple dans le déploiement de l'intelligence artificielle dans nos services publics.
05:02Deuxième grand objectif,
05:04se réconcilier. Il faut que
05:08chacun puisse trouver sa place au sein de la représentation nationale
05:12à proportion des votes qu'il a reçus. Je propose que nous avancions
05:17sur la réforme du mode de scrutin législatif.
05:21Cette adoption du principe proportionnel
05:24pour la représentation du peuple dans nos assemblées nous obligera à reposer en même temps la question de l'exercice
05:32simultané d'une responsabilité locale et nationale.
05:36Je voudrais ensuite parler de l'Etat. Notre bureaucratie est trop lourde. Elle est
05:43incroyablement nuisible au développement du pays. Le gouvernement s'engagera donc dans un puissant mouvement de
05:50débureaucratisation.
05:56De débureaucratisation.
05:59Je voudrais m'arrêter un instant à un mouvement que nous avons tous connu et qu'à mon sens nous avons négligé.
06:05C'est le mouvement des gilets jaunes.
06:08Je suis
06:09assuré, je suis certain que la promesse française
06:14suppose que nous puissions
06:16abattre le mur qui existe entre les uns et les autres.
06:20Et c'est la raison pour laquelle nous devrons reprendre l'étude des cahiers de doléances qui ont été présentés
06:27par les gilets jaunes.
06:30Dans la refondation de notre projet,
06:33l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la recherche
06:41sont un sujet essentiel.
06:45Comment accepter que l'école française,
06:49qui était la première au monde,
06:52se voit classée au rang qui est le sien aujourd'hui en mathématiques comme en lecture.
06:57Ceci c'est pour moi le plus grand de nos échecs.
07:01C'est un échec dans son victime les plus faibles et j'ajoute que tout cela,
07:08l'obligation d'orientation précoce, les perturbe et les met en danger.
07:14Les enfants ne sont pas comme les poireaux, ils ne poussent pas tous à la même vitesse.
07:20Vous avez raison, Parcoursup est une question et donc c'est précisément ce que je suis en train de dire.
07:27La santé
07:29est une des toutes premières préoccupations d'urgence et quotidienne
07:35au coeur du modèle social français. Je veux confirmer que la santé mentale
07:40devra être la grande cause nationale de 2025 comme l'avait décidé mon prédécesseur Michel Barnier.
07:48La mesure de déremboursement de certains médicaments et de consultations ne sera pas reprise.
07:53Je réaffirme aussi la priorité qui est pour moi attachée à la protection de l'enfance
07:58avec la création du haut commissariat à l'enfance qui s'inscrira dans la continuité de cette politique.
08:05Voilà le projet
08:07qui s'appelle, que nous appelons, la promesse française. Nous n'avons pas le droit
08:13au nom de nos passions politiques d'hypothéquer la vie de nos concitoyens. Le but de cette déclaration de politique générale
08:20est de permettre à ses concitoyens de passer de la plus extrême inquiétude
08:25à la conviction que
08:27même si nous ne sommes pas certains de les résoudre tous,
08:31nous traiterons tous les problèmes qui se posent avec toutes nos forces et tous nos moyens. Je vous remercie.
08:38Merci beaucoup monsieur le Premier ministre.