Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, était l'invité de BFMTV ce mardi 14 janvier 2025, pour réagir au discours de politique générale du Premier ministre, François Bayrou.
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00:00Qu'est-ce que vous avez pensé de ces mots de François Bayrou ? Le mot « suspension » n'a donc pas été prononcé.
00:06Est-ce que dans cette situation, vous allez, oui ou non, censurer le gouvernement de François Bayrou ?
00:12J'ai dit que, je le redis ici, que nous sommes déçus.
00:18Toutes ces heures de discussion, ces journées de négociations pour ça.
00:24Et donc, le compte n'y est pas. Pas du tout.
00:28Il y a de fortes attentes sur le pouvoir d'achat, sur les salaires. Aucune annonce là-dessus.
00:34Et il y avait une attente pour tous ces salariés qui auraient pu partir en retraite s'il n'y avait pas eu cette réforme de 64 ans.
00:40Et qui aujourd'hui sont dans l'attente. Il y avait cet espoir qu'ils puissent peut-être partir en retraite dans les 6 mois qui viennent.
00:46Et aujourd'hui, je ne vois pas cette perspective.
00:50Alors certes, le Premier ministre a dit qu'il n'y avait pas de tabou sur l'âge de départ.
00:56Mais après avoir fait 5 minutes sur le déficit, et on va débattre des chiffres parce qu'on n'est pas d'accord sur les chiffres.
01:02Sur les déficits du système de retraite.
01:06Et en invitant les parties en conclave. Pour nous, ce n'est pas une conférence sociale ça.
01:10Et ensuite, il renvoie à une négociation où on sait très bien que le MEDEF va s'opposer à une réduction de l'âge de départ en retraite.
01:22Et donc ça va aboutir à quoi ? Et bien ça va aboutir à ce qu'a dit le Premier ministre.
01:26S'il n'y a pas d'accord, on restera à la réforme actuelle.
01:28On ne sent pas l'orientation prise par le gouvernement qui était de dire
01:34on met la réforme à 64 ans en pause pour pouvoir en rediscuter d'une autre.
01:41Il n'y a pas de pause. Et donc il y a le risque effectivement que la réforme Macron s'impose.
01:48Et qu'il n'y a rien qui change.
01:49Conséquence très concrète, Fabien Roussel. Est-ce que vous allez, oui ou non, cette semaine, voter une motion de censure contre le gouvernement ?
01:56Les députés vont se réunir et en parler.
01:58A ce stade et à cette heure-ci, je pense qu'il n'y a pas d'éclaircissement de la part du Premier ministre.
02:06S'il n'y a pas de réponse plus précise sur un tas de questions que nous posons.
02:11En l'état actuel des choses, s'il y avait une motion de censure dans quelques heures, nous la voterions majoritairement.
02:18Parce que nous sommes au regret de dire qu'il n'y a pas de sondant et de trébuchant.
02:25Il n'y a pas de changement pour la vie des Français. Je suis désolé.
02:28On a demandé des hausses de salaire. Nous, on demande 15%.
02:32L'indexation des salaires sur l'inflation. Mais entre 0 et 15%, il y a un chemin quand même.
02:37Pour l'instant, il n'y a rien. Il y a l'annonce, là aussi, d'une conférence.
02:41C'est renvoyé à perpète.
02:44Il n'y a aucune ouverture, le fait de dire « je n'ai pas de tabou sur l'âge de la retraite, on va rediscuter, je remets au travail ».
02:51Et à la fin, s'il n'y a pas d'accord à cette négociation.
02:54Encore une fois, une conférence sociale, ce n'est pas une négociation.
02:57Or, lui, il renvoie à une négociation. Et s'il n'y a pas d'accord, c'est la réforme borne qui s'applique.
03:02Effectivement, il suffit qu'il s'oppose. Le MEDEF, les députés macronistes, c'est tout.