Vainqueur de l'édition 2020, Yannick Bestaven a félicité Charlie Dalin qui s'est imposé ce mardi sur l'édition du Vendée Globe 2024.
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00:00Et Yannick, on a été vraiment touché par votre message de félicitations tout à l'heure, tout d'abord, pour Charlie Dallin.
00:09Oui, ben bonjour à tous.
00:11C'est vrai, c'est tellement difficile de gagner une course autour du monde comme le Vendée Globe,
00:17en solitaire, sans assistance, sans escale, sans s'arrêter, sans réparer.
00:22Donc, bien sûr que je le félicite parce que déjà il avait fait une très très belle course il y a quatre ans,
00:28c'est l'un du dénouement qu'il y avait eu et qui m'avait accordé la victoire.
00:33Donc là, il a réitéré, je le connais, il prépare ça avec son équipe depuis quatre ans.
00:39C'est son objectif, il mange Vendée Globe, il pense Vendée Globe et c'est tellement bien récompensé.
00:44Sur l'eau, il a été parfait dans ses trajectoires, dans sa façon de conduire son bateau.
00:49Donc, bravo à lui, un grand Charlie.
00:51Vous êtes lié à jamais, on le disait, Yannick, avec Charlie Dallin, vu l'histoire d'il y a quatre ans.
00:56C'est d'où vous êtes peut-être celui qui ressent l'émotion la plus spéciale de le voir s'imposer aujourd'hui.
01:04Charlie, qu'est-ce qu'il fait ?
01:05Oui, bien sûr, parce que c'est vrai, il y a quatre ans, il coupe la ligne le premier
01:10et suite au sauvetage auquel j'ai participé de Kevin, on me doit du temps et du coup, c'est moi qui gagne.
01:16Déjà en grand marin, en grand gentleman, il a bien sûr accepté, même si c'était dur pour lui.
01:24Et je lui avais dit, je lui avais glissé quand j'avais pris le trophée que j'avais levé avec lui d'ailleurs.
01:29Je lui avais dit dans quatre ans, il est pour toi, donc je ne m'étais pas trompé.
01:33Et voilà, donc je suis vraiment content pour lui parce que c'est tellement fort de gagner un Vendée Globe,
01:38les émotions qu'on peut vivre et puis tout ce que ça amène après par la suite.
01:42Je revis ça en fait, je me rappelle il y a quatre ans.
01:47Je suis content pour lui et encore une fois, c'est mérité.
01:50Son équipe, ils ont fait un super job, ils ont construit ce nouveau bateau, ce massif bien pensé.
01:55Je crois qu'il n'a pas eu trop de soucis techniques à bord.
01:58Tout a été vraiment bien réfléchi et Charlie est un grand marin, mais c'est aussi un grand architecte.
02:04Il a une formation d'architecte naval et tout ça a payé aujourd'hui.
02:09Yannick, avant de parler de votre Vendée Globe à vous, parce que c'est aussi ça l'histoire du Vendée Globe,
02:13des histoires heureuses, d'autres un petit peu plus difficiles.
02:16Ce tourbillon qu'il est en train de vivre, qu'il va vivre de manière encore plus forte,
02:21est-ce qu'on pourrait, évidemment vous en avez beaucoup parlé, mais puisqu'on est en train de le vivre,
02:25ça ressemble à quoi et comment est-ce qu'on se remet d'émotions aussi folles ?
02:30On va tellement loin dans les émotions avec ce qu'il va traverser là.
02:37C'est vrai que c'est déjà en temps normal, c'est dur d'atterrir dans le Vendée Globe,
02:40alors que lorsqu'on le gagne, c'est encore plus difficile,
02:42parce que c'est vrai qu'à peine le pied posé à terre, le tourbillon médiatique,
02:48on est emporté par cette victoire et on est pris dans tous les sens.
02:56C'est dur de réaliser déjà qu'on a fini un Vendée Globe, de réaliser qu'on l'a gagné.
03:01Moi je l'ai vécu et c'est vrai que ça a duré même quasiment 4 ans après le Vendée Globe
03:06où on est sous la lumière, on est regardé, on a entendu, écouté.
03:11C'est magique pour la course au large d'être mis en lumière comme ça.
03:16C'est dur d'atterrir dans le Vendée Globe, mais quand on l'a gagné, c'est encore plus difficile.
03:23Jusqu'à ce matin, j'étais le vainqueur en tiffs,
03:29et je lui passe le relais à lui de jouer maintenant.
03:35Pour moi, ça devrait être un peu plus tranquille.
03:39Et vous le faites avec beaucoup de classe.
03:41Là vous êtes où exactement Yannick ?
03:46Alors moi je suis pas très loin du Cabo Frio, au large du Brésil, au large de Rio de Janeiro.
03:58Je suis coincé dans une espèce de bulle dépressionnaire.
04:03J'ai pas de vent, pas beaucoup, comme mes camarades sur lesquels je suis revenu.
04:12On attend que le vent rentre dans les heures à venir.
04:1864 jours, 19 heures, 22 minutes et 52 secondes pour Charlie Dalin.
04:23Ça vous fait quoi d'entendre ce temps, Yannick, qui paraît complètement hallucinant ?
04:29On est dans l'extra-terrestre.
04:34Oui carrément, c'est presque la moitié de ce qu'avait mis tout au long de ma joue sur le premier Vendée Globe.
04:42C'est un record qui va être très très dur à aller chercher je pense.
04:45C'est vrai qu'ils ont bénéficié de vents de conditions assez parfaites.
04:49Ils ont fait des grandes lignes droites, notamment dans l'océan Pacifique, alors que nous le groupe de chasse derrière on tirait des bords au portant.
04:58Donc on venait deux fois la route pendant qu'eux étaient allés tout droit.
05:01Ils ont eu quand même un enseignement de conditions météo qui ont fait que, en plus d'avoir des bateaux rapides au niveau météo, les conditions étaient parfaites pour ce record.
05:11Et il va être très très compliqué à faire tomber pour les éditions suivantes.
05:15Mais c'est vrai que c'est hallucinant en monocoque d'arriver à faire le tour de la planète en un peu moins de 65 jours, c'est quand même hallucinant.
05:25Quand on se rappelle des premiers grands multicoques qui faisaient le tour du monde en 80 jours il y a quelques années encore.
05:31Donc voilà, bravo !