Geoffroy Lejeune : «C'est l'interview la plus inoubliable que j'ai faite. [...] Elle était très affectée, très émue. C'est particulier quand vous avez quelqu'un en face, plus fragile que d'habitude. Vous ne faites pas la même interview.»
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00:00C'est exactement ce que j'ai ressenti, ce qu'on m'a ressenti quand on a participé à cette interview.
00:04Déjà, elle n'aurait jamais dû avoir lieu en réalité, c'est-à-dire qu'on avait pris date avec Marine Le Pen
00:09quelques temps avant, et surtout avant le décès de son père, pour parler de Mayotte, parce qu'elle était à Mayotte,
00:12elle revenait de Mayotte. Et évidemment, quand son père décède, elle nous annule.
00:17Elle dit « je ne ferai pas d'interview », et finalement elle la maintient avec un argument qui est
00:21de se faire le porte-voix des Mahorais et de se servir de ce moment-là pour parler d'eux.
00:25Donc c'est que la moitié de l'interview, qui est très très longue, est consacrée à Mayotte
00:29parce qu'elle s'était promis, elle leur avait promis de parler de ça, et de fait, elle en parle énormément.
00:33Dans les mêmes termes d'ailleurs que Estelle Dufoufas, qu'on a entendu juste avant.
00:36Et ensuite, oui, c'est un moment ultra particulier, parce que moi je peux vous dire, ça fait 15 ans que je fais ce métier,
00:40j'ai fait quelques interviews, c'est l'interview la plus inoubliable que j'ai faite pour l'instant.
00:46C'est-à-dire que vous arrivez dans le bureau de Marine Le Pen, on était avec Laurence Ferrari,
00:51Louis Dragnel, Jules Torres, Charlotte Dornelas, et en fait, déjà vous avez une femme que vous n'avez jamais vue.
00:57Elle était très affectée. On savait qu'elle se faisait violence pour être là.
01:01Elle a voulu d'ailleurs être là.
01:03Bien sûr. Elle était très...
01:05On imaginait qu'elle n'accepterait pas l'interview, qu'elle reviendrait sur cet interview,
01:10mais, et Laurence le disait ce matin, elle a vraiment voulu précisément assurer cet interview.
01:15Elle le dit, c'est la première d'ailleurs réponse de cette interview, elle explique pourquoi elle la maintient, c'est pour Mayotte.
01:20Et ensuite, pour nous c'est particulier, quand vous avez quelqu'un en face de vous qui est plus fragile que d'habitude,
01:25qui est au bord des larmes, qui est dans l'émotion, etc., vous ne faites pas la même interview.
01:29Donc la question que vous avez citée juste avant, qui était, est-ce que vous vous le pardonnerez un jour,
01:34qui est une question qui a été posée par Laurence, c'est un moment de, comment dire, moi j'étais très très très mal à l'aise.
01:40Et c'est pareil, quand elle dit papa, on se regarde et c'est Jules Torres qui la relance en disant,
01:46vous ne l'avez jamais appelé comme ça. Vous l'appelez Jean-Marie Le Pen ou vous l'appelez Le Pen d'habitude,
01:50et elle dit, oui mais c'est fini, c'est terminé maintenant, c'est juste mon père.