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00:00Fabrice Amedeo, 46 ans, skipper de l'Imoca Nexon 3 Wise pour le Vendée Globe 2024.
00:05Donc là on est sur le pont de mon bateau de course.
00:07J'ai donc là la grande voile, 155 mètres carrés.
00:10La particularité de ce bateau, c'est qu'il a 15 mètres carrés de panneaux solaires.
00:14L'ambition c'est de faire le tour du monde avec le vent qui va souffler dans mes voiles,
00:17mais de ne pas recourir à l'énergie fossile pour recharger mes batteries.
00:20Donc je vais recharger mes batteries à 80% avec ces panneaux solaires
00:24et à 20% avec les hydrogénérateurs qui sont des petites hélices qui sont à l'arrière du bateau.
00:27En fait je suis très engagé pour la préservation des océans
00:29et j'ai un projet de sciences participatives.
00:31Je navigue pour des scientifiques et pour des instituts scientifiques.
00:34J'ai au Maritime Institute en Allemagne,
00:36les Framers en France, l'Université de Bordeaux et aussi Catron en Nouvelle-Zélande.
00:39Donc on est dans le cockpit.
00:41Le cockpit c'est comme dans l'avion.
00:42C'est l'endroit où on pilote.
00:44Donc il y a la colonne de winch pour manipuler les voiles avec les gros winchs,
00:47la barre, le pilote automatique,
00:48tous les cordages qui permettent de manipuler les voiles,
00:50l'ordinateur avec la cartographie.
00:52Et donc je vais passer 60-70% de mes trois mois dans cet endroit.
00:56Ensuite on rentre dans la cabine.
01:04J'ai trois capteurs sur mon bateau.
01:05Les capteurs sont à l'intérieur du bateau, dans ma cellule de vie,
01:07donc tout près de l'endroit où je dors et où je fais ma cuisine.
01:10J'ai un capteur de CO2, salinité, température.
01:12Les données permettent aux scientifiques de mieux comprendre
01:14les conséquences du réchauffement climatique sur l'océan.
01:16J'ai un capteur de microplastique pour mieux connaître les pollutions anthropiques.
01:20Et j'ai un capteur d'INDN environnemental
01:22qui va permettre de mieux connaître la biodiversité
01:24et de faire un recensement du vivant dans les océans,
01:27sur la route du Vendée Globe.
01:28Les capteurs sont branchés sur le circuit d'eau du moteur.
01:31Un moteur a besoin d'eau pour un circuit de refroidissement,
01:34avec une entrée d'eau et une sortie d'eau.
01:35Et comme le moteur ne marche pas sur ce bateau en course,
01:38j'ai un bateau à voile,
01:39du coup ce circuit est utilisé par les capteurs.
01:42Le capteur de CO2, salinité, température, c'est de la data en temps réel.
01:45Je pourrais envoyer ça par satellite H24.
01:47Je fais ça à l'arrivée de la course.
01:49Le capteur de microplastique, c'est un système de filtre
01:51qui change toutes les 24 heures
01:52et qui est ensuite dispatché entre l'IFROMER et l'université de Bordeaux.
01:56Et le capteur d'ADN environnemental, c'est pareil,
01:58c'est un système de filtre qui sera envoyé en Nouvelle-Zélande.
02:01Il y aura 270 filtres, si je mets 90 jours,
02:03parce que c'est 3 par jour,
02:04qui seront envoyés en Nouvelle-Zélande pour une analyse.
02:06Dans le jargon des scientifiques,
02:07mon bateau, ce n'est pas un bateau scientifique,
02:08bien évidemment, c'est un bateau de course,
02:09mais eux, ils appellent ça un navire d'opportunité.
02:12En fait, mon bateau offre l'opportunité aux scientifiques
02:14d'aller chercher des données sur des routes
02:16sur lesquelles les bateaux scientifiques ne vont pas.
02:18Un exemple très simple, et tout le monde va tout de suite comprendre.
02:21Quand un navire scientifique fait une expédition dans le Grand Sud,
02:23il descend dans le Grand Sud et il remonte.
02:25Nous, on descend dans le Grand Sud,
02:26et comme on y va, on fait le tour de l'Antarctique et on remonte.
02:28Et ça, les bateaux scientifiques ne le font pas.
02:30Et donc, on a énormément de data à aller chercher dans les océans,
02:33aux latitudes australes, autour de l'Antarctique.
02:35Alors, ce n'est pas une première,
02:37puisque on est déjà plusieurs bateaux à être équipés de capteurs.
02:40Par contre, la grande première,
02:41c'est d'avoir tous ces capteurs sur un même bateau.
02:43Je suis très fier de porter ce projet,
02:46et puis aussi cette sensibilisation du grand public,
02:48parce que l'idée, c'est bien d'aller chercher des infos
02:50pour la communauté scientifique,
02:52mais c'est aussi, à un moment ou un autre,
02:53prendre la parole pour sensibiliser le grand public
02:56à la préservation des océans, à travers ce message qui est très simple.
02:5980% de la pollution des océans vient de la Terre,
03:01et donc, en fait, on est tous acteurs de la préservation des océans
03:04quand on vit à Terre, même quand on habite à 500 km de la côte.
03:07J'ai le grand honneur d'être ambassadeur de l'association Over the Swale,
03:10qui oeuvre pour la reconnaissance de la protection du requin baleine,
03:13et pour aussi ouvrir des corridors qui soient interdits à la circulation maritime
03:17pour que les cargos ne tuent plus, ou nos bateaux d'ailleurs aussi,
03:20ne tuent pas ces poissons,
03:21qui sont, en fait, le requin baleine est le plus grand poisson de la création.
03:24La problématique des cétacés est pour la première fois introduite dans le Vendée Globe,
03:29puisque, historiquement, sur le Vendée Globe,
03:31on a une zone d'exclusion antarctique,
03:32donc une zone qui nous empêche d'aller dans le Grand Sud,
03:34trop proche des glaces,
03:36et donc là, cette année, pour la première fois,
03:37on va avoir une zone d'exclusion cétacée
03:39qui va protéger les cétacés à différents endroits,
03:42donc ça va être principalement au niveau des Assores et du Cap Vert,
03:44une zone de vigilance aussi dans l'entrée des mers du Sud,
03:47pas très loin du Cap de Bonne-Espérance,
03:48où il y a énormément de cétacés,
03:49et donc, ce qui est intéressant,
03:51c'est que non seulement cette zone concerne les cétacés,
03:53mais aussi des zones où il y a des requins baleines,
03:55et donc, pour la première fois, la problématique du requin baleine
03:57et sa protection est intégrée à la logique d'une course
04:00et à la sécurité des êtres vivants qui peuplent nos océans.

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