Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Lundi 6 janvier 2025 : le comédien et imitateur Didier Gustin. Il est en tournée dans toute la France avec son spectacle Johnny Libre dans ma tête.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00Bonjour Didier Gustin, c'est l'émission La Classe, présentée par Fabrice sur France 3, qui vous a vu naître en tant qu'imitateur et qui vous a donné une bonne raison de quitter la comptabilité.
00:09Parce qu'il faut quand même savoir qu'au début, vous avez fait des études de compta et de dactylo aussi, c'est ça ?
00:14Oui, c'est ça, j'ai très bien tapé à la machine.
00:17La scène a été votre premier terrain de jeu.
00:19Puis le cinéma, sous la direction du réalisateur Yves Robert, à travers le film Le bal des casse-pieds.
00:24Vous êtes quand même retrouvé aux côtés de Jean Rochefort, Jacques Villeret, Jean-Yann, Miu Miu.
00:28Après avoir, l'année précédente, imité la voix de François Mitterrand, c'est important de le préciser, dans l'opération Cornet de bif de Jean-Marie Poiré.
00:35Même si vous êtes également acteur, votre passion reste l'imitation, on ne va pas se mentir.
00:40Une clé qui vous a d'ores et déjà permis de vivre mille vies, de monter sur scène, de vivre l'aventure des Minicums sur France 3,
00:47de prêter votre voix à Disney avec Cusco notamment, L'Empereur Mégalo, une série de 30 épisodes ou le livre de La Jungle 2.
00:54D'être aux côtés de Michel Denisot, dans Le Grand Journal, sur Canal+, d'être la voix de Nicolas Sarkozy, dans la commune française envoyée très spéciaux.
01:00Aujourd'hui, vous êtes sur scène.
01:01C'est un vrai retour aux sources, parce que c'est vraiment ce qui vous attire le plus.
01:04Et en tournée, avec des dates déjà annoncées en 2025, avec votre spectacle Johnny, libre dans sa tête.
01:10C'est un hommage qui vous tenait à cœur.
01:11Pourtant, vous ne vous dites pas fan du taulier, mais vous aviez besoin de raconter cette histoire.
01:17J'avais besoin, oui. Je trouvais qu'il n'avait pas eu de...
01:22Je ne suis pas fan, mais en même temps, il a un petit peu jalonné ma carrière, ou je dirais même ma vie depuis l'enfance, je l'entends.
01:31Et je trouve que quand il est parti, quand il a disparu, quand il est mort, il y a eu, bien sûr, la madeleine,
01:37mais derrière, il n'y a pas eu une espèce de grosse émission sur lui.
01:41Et je me suis dit, moi, je ne peux pas faire d'émission, je peux faire un spectacle.
01:44Et je me suis dit, et j'ai trouvé cette idée de Johnny qui arrive au paradis et qui refuse d'aller au paradis
01:51parce qu'il a envie de faire un dernier concert au Stade de France.
01:54Comment est née cette passion de l'imitation et cette envie d'imiter Didier ?
01:57Parce que, enfant déjà, vous saviez que vous monteriez sur scène.
02:02En tout cas, je savais que je voulais faire un métier artistique.
02:04J'adorais peindre, j'adorais la musique, j'adorais la sculpture, l'architecture.
02:10J'aimais aussi beaucoup la cosmologie.
02:12Bref, j'étais attiré par l'astrophysique, par tout ce qui nous fait tous rêver, en fait.
02:19Et j'ai commencé à imiter dans ma chambre.
02:22Et un jour, ma mère rentre et me dit, c'est Michel Sardou, là ?
02:25Non, c'est moi qui chante.
02:26Et en fait, c'est par mimétisme.
02:27Je ne voulais pas forcément imiter Michel Sardou, mais au fur et à mesure, à force de chanter,
02:31je prenais la voix de Johnny, de Nougaro, de Jonas.
02:34Et après, je m'amusais à les compter, à savoir combien j'allais en faire.
02:38L'imitation a été une évidence, elle s'est imposée à vous.
02:41Plus que ce métier d'acteur qui vous attirait beaucoup, il y a eu l'émission La Classe avec Fabrice.
02:47C'est vrai que c'est là où vous avez rencontré aussi plein de gens.
02:49C'est là où vous avez rencontré votre public, en quelque sorte.
02:52Oh oui, je pense que c'est vraiment là.
02:54Mais j'avais déjà rencontré un premier public quand j'étais passé au Théâtre de la Ville à Paris,
03:01trois soirs, un an après être arrivé à Paris.
03:06Donc tout était allé très, très vite.
03:08Et puis, je me rappelle que c'est des animateurs de France Inter qui étaient venus me chercher.
03:14Ce qui est drôle, parce que vous allez travailler plus tard pour France Inter.
03:16Voilà, c'est ça.
03:17Et j'étais tellement content de travailler pour France Inter parce que quand j'étais petit,
03:22j'écoutais Jean-Louis Foulier, Hubert Félix Thieffen.
03:26Le Rolaï, pour moi, c'était une chanson.
03:28Voilà. Et puis, j'ai réalisé un rêve finalement, parce que je me suis retrouvé à être avec les gens que j'admirais.
03:37Ce qu'on retient, d'ailleurs, de ce spectacle, c'est l'homme passionné qu'il était.
03:41Vous l'êtes aussi, passionné.
03:43C'est ce qui fait tenir Didier Gustin.
03:45C'est pour ça aussi que je n'avais pas fait d'autres spectacles avant, parce que je vais jouer dans des pièces de théâtre.
03:49Mais je voulais avoir quelque chose d'autre à raconter, une autre façon d'amener le spectacle.
03:57Et c'est vrai que c'est ce qu'a apporté Éric Bouvron.
04:01Souvent, les gens nous disent Didier Gustin, Éric Bouvron.
04:04Éric Bouvron, il est des Césars, nominé aux Césars plusieurs fois.
04:09Et il met en scène Laurence d'Arabie, il prépare Cléopâtre et il se retrouve avec Didier Gustin.
04:14Donc, beaucoup de gens disent qu'est-ce qu'ils font ensemble, ces deux-là ?
04:17Et en fait, d'abord, on est amis et on a travaillé d'arrache-pied pour faire un spectacle qui, à mon avis, est vraiment très différent de tout ce qui s'est fait dans l'imitation.
04:29Et je pense que c'est ça, l'intérêt.
04:31C'est de créer et d'avoir la passion, de continuer à avoir la passion, de rentrer dans son atelier et de chercher.
04:39Il a eu beaucoup de haut et de bas, Johnny, mine de rien.
04:41On a eu beau dire, oui, il a toujours été dans l'excellence, le public.
04:45Mais ce n'est pas vrai.
04:46À plusieurs reprises, il s'est demandé s'il allait continuer, même s'il était fait pour ça.
04:51Vous avez eu des moments aussi un peu difficiles.
04:54Et en même temps, cette philosophie de vie-là, vous l'avez aussi en commun, c'est-à-dire de continuer à traverser votre chemin.
05:01Peu importe la pluie, la tempête qui se produit.
05:04Ce qui est important, ce n'est pas de gérer le jour de l'orage, c'est de réussir à danser sous la pluie.
05:10Exactement. C'est vrai que moi, j'ai beaucoup de gens, on me disait le has-been ou le ringard.
05:18Mais moi, je m'en fiche très bien.
05:20Has-been, ça veut dire qu'on a été quelqu'un.
05:22Et puis, comme je dis, un has-been, c'est quelqu'un, c'est un artiste entre deux succès, certainement.
05:26Et j'ai toujours cheré ça avec philosophie.
05:30Et puis, quand je ne fais pas du doublage, je fais du théâtre.
05:33Quand je ne fais pas du théâtre, je suis sur scène pour des chansons, pour des spectacles.
05:37Donc, je me suis toujours amusé.
05:39Depuis que je suis enfant, je me suis dit, je vais faire ce métier parce qu'on doit s'amuser beaucoup.
05:42Et je m'amuse beaucoup, oui.
05:44Comment vous définiriez Johnny Hallyday, alors, Didier ?
05:51C'est un artiste, je pense que si on devait le résumer, un type au grand cœur, un enfant de la balle.
05:58Et je pense que c'est qu'il est resté, il a gardé son âme d'enfant jusqu'au bout.
06:02Donc, voilà.
06:05Et avec l'expérience qu'il avait, voilà, je pense que ça le résume bien.
06:09C'est quelqu'un qui est resté un enfant émerveillé.
06:12Il a continué à s'émerveiller jusqu'à la fin, quoi.