La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée, Marine Le Pen, est en déplacement ce dimanche 5 janvier et lundi 6 janvier à Mayotte.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00— Bonsoir Marine Le Pen. — Bonsoir.
00:03— Merci d'être avec nous ce soir dans Tout le monde veut savoir. À l'occasion de votre déplacement à Mayotte, où vous êtes arrivé hier,
00:09vous avez dit vouloir, je cite, « sonner la cloche au gouvernement ». Et vous avez expliqué ce qu'on nous dit ne correspond pas à la réalité.
00:17Je croyais que le plan Mayotte debout, annoncé par François Bayrou, allait dans le bon sens. C'est ce que vous disiez. Vous avez changé d'avis ?
00:25— Oui mais un plan peut aller dans le bon sens tout en étant insuffisant. Ça, c'est la première des choses. Et deuxièmement, un plan peut aller
00:31dans le bon sens et ne pas prendre en considération des éléments qui sont la vérité. C'est-à-dire la première des choses, quand on fait
00:39des politiques publiques, c'est de savoir combien de personnes doivent être touchées par cette politique publique. Ça fait des années
00:48à Mayotte qu'il y a un mensonge d'État réitéré par lâcheté ou par faiblesse, par désintérêt peut-être, qui consiste à dire qu'il y a
00:57325 000 habitants à Mayotte. Or, il y a 500 000 personnes qui sont sur l'île de Mayotte. Voilà. Parce qu'il y a toute une série, évidemment,
01:05de clandestins qui ne sont pas pris en considération. Or, comment voulez-vous mener des politiques publiques si vous partez sur une erreur
01:12aussi grossière que celle-là en termes de nombre d'habitants qui sont concernés par cette politique ? Il est évident que lorsqu'il existe...
01:19Lorsqu'arrive une catastrophe comme celle qui est arrivée, qui est une dévastation... Enfin je veux dire même en étant objectivement très au courant
01:28de Métropole, je ne mesurais pas l'étendue de la dévastation qu'a vécue Mayotte, quasiment l'intégralité de l'île de Mayotte. Eh bien quand une catastrophe
01:41telle que celle-là intervient, il est évident que cette erreur énorme du nombre d'habitants a des conséquences beaucoup plus lourdes qu'on ne l'imagine.
01:53Voilà. Donc je pense que la première des choses, c'est déjà de partir sur un constat, qui est un constat qu'avait d'ailleurs évoqué la Cour des comptes
02:00dans son rapport de 2022, qui est que le nombre d'habitants à Mayotte est très très sous-estimé.
02:07– Et on parlera dans un instant Marine Le Pen de cette question effectivement du recensement évoqué par François Bayrou, de la question migratoire.
02:14Mais juste avant sur la philosophie générale de ce déplacement, quelle est sa vocation ?
02:19Est-ce que c'est mettre la pression sur le gouvernement ? Est-ce que c'est capitaliser sur vos bons résultats électoraux à Mayotte ?
02:25Est-ce que c'est faire de la, je cite, récupération politique ? C'est ce dont vous accuse par exemple la députée écologiste Sandrine Rousseau.
02:32– Non, non, non, mais attendez. Si on écoutait ceux qui accusent tous ceux qui bougent de récupération politique,
02:40si on les écoutait, on ne ferait plus jamais rien. Voilà. Moi, je suis venue parce que je voulais savoir
02:45si ce que me disaient les habitants correspondait à ce que je lisais dans les rapports,
02:49et notamment les rapports ministériels ou les rapports de la préfecture. Voilà. Et la réponse est non.
02:54Je vous le dis très clairement, très simplement, je ne suis pas là pour polémiquer, mais il semblait dans les rapports
03:01que tout allait, quasiment tout était remis en situation concernant l'eau, concernant l'électricité.
03:09Je suis désolée, mais on a fait le tour de l'île aujourd'hui. Le tour de l'île. On s'est arrêté 6 ou 7 fois dans des villages,
03:15et l'intégralité des habitants de ces villages nous ont dit « on n'a pas d'eau et on n'a pas d'électricité ».
03:20Bon. Donc moi, je veux dire, les discours, l'audateur consistant à se faire plaisir ou à faire plaisir au Premier ministre
03:26quand il arrive ou à faire plaisir au Président de la République en lui donnant des bonnes nouvelles, ça ne me suffit pas,
03:31parce que d'ailleurs, il y a des gens qui sont dans une immense souffrance. Donc ça me permet, après, de sonner la cloche,
03:36oui, en effet, bruyamment aux oreilles du gouvernement en disant « attention », parce qu'il y a encore énormément de gens,
03:43notamment dans le Nord, où il faut dire que le cyclone a fait des dégâts absolument considérables parce que l'œil du cyclone
03:50est passé sur le Nord, ça me permet de dire « attention, il y a des gens qui sont en très grande souffrance, qui n'ont toujours pas d'eau,
03:56qui n'ont toujours pas d'électricité, qui, pour beaucoup, n'ont pas de toit sur la tête et qui ont besoin d'aide et qui ont besoin
04:03qu'on envoie peut-être plus d'ingénieurs ou d'électriciens pour venir régler le problème de l'électricité, à qui on n'a pas distribué de bougies,
04:14rien que ça, des mamans avec des bébés en bas âge. Voilà. Ces choses-là, si vous voulez, ce n'est pas de l'hélicoptère, je pense,
04:23que les ministres peuvent se rendre compte de ce que vit la population. Survoler l'île en hélicoptère, ça ne suffit pas pour savoir
04:29ce que les gens vivent et ce que les gens pensent. Donc moi, je l'ai fait bêtement, en voiture, et ça m'a permis un certain nombre d'arrêts,
04:35à moi et à vos confrères, d'ailleurs, pour se rendre compte de ce que ressent en réalité la population maoraise.
04:42– Mais Marine Le Pen, on a vu le déplacement du Premier ministre François Bayrou, accompagné d'un certain nombre d'autres ministres,
04:47Manuel Valls, chargé des Outre-mer, Elisabeth Bande, chargé de l'Éducation nationale, c'est vrai qu'à ce moment-là,
04:52ils ont mis en avant un certain nombre de choses qui avaient pu avancer, notamment sur le retour de l'électricité,
04:57on a vu le déploiement de la sécurité civile, un certain nombre de renforts qui ont été envoyés de la métropole.
05:03C'est quoi, vous nous dites, il y a une forme de dissimulation sur les avancées ? Quel intérêt aurait le gouvernement,
05:10celles et ceux qui aident Mayotte, à expliquer que les choses vont mieux alors qu'en réalité, ce ne serait pas le cas ?
05:16– Mais ce n'est même pas le gouvernement, si vous voulez, c'est qu'il y a à Mayotte, et vous le savez, un nombre conséquent de bidonvilles,
05:25beaucoup plus conséquent que ce qu'on pensait d'ailleurs, parce que maintenant que la végétation est totalement détruite,
05:29eh bien, on découvre en réalité des bidonvilles qu'on ne connaissait pas, qui étaient cachées, en quelque sorte, dans la végétation.
05:37Donc la sécurité civile, elle, elle les met des priorités, et elle dit, ce qui est prioritaire sont les gens qui étaient dans ces bidonvilles,
05:46parce que tous les bidonvilles ont été rasés. C'est là où la discussion doit avoir lieu, parce que moi, il m'apparaît que l'ensemble des Mahorais
05:54sont une priorité, l'ensemble des habitants de Mayotte, parce que quand on a soif, M. Duhamel, je veux dire, qu'on soit, pour le coup,
06:01clandestin ou qu'on soit Mahorais, on a soif pareil, vous voyez, et les Mahorais me disent, ben nous, on a eu deux bouteilles d'eau en 18 jours, voilà.
06:09Et on n'a vu passer personne, et on n'a pas vu denrer, et on a vu les pompiers, certes, et il les remercie d'ailleurs beaucoup, venir pour bâcher
06:18les bâtiments publics, mais pas les bâtiments privés. Donc il y a des gens qui sont chez eux. Quand il pleut, et c'est la saison des pluies,
06:26il pleut chez eux, ils ont tout perdu, leur matériel, leur électroménager, ils sont avec leur enfant, avec pas de toit sur la tête.
06:35Voilà, ça, ce sont aussi des urgences. Donc moi, je veux dire, mon rôle, à moi, c'est d'être le porte-parole de ces Mahoraises et de ces Mahorais,
06:42et de venir dire au gouvernement, attention, il n'y a pas des gens qui, en fait, vivent très bien l'après Chido, d'un côté, et puis, de l'autre côté,
06:52des gens qui étaient dans les bidons vides et qui ont beaucoup souffert. Il y a beaucoup de gens qui souffrent énormément au moment où on se parle,
06:58qui manquent de nourriture, qui manquent d'eau, qui n'ont pas l'électricité, qui n'ont même pas de bougie le soir pour s'éclairer.
07:06Voilà, ça, c'est la réalité du terrain. Et moi, je pense que notre rôle, à nous, c'est aussi de faire cela. Voilà, c'est d'aller voir le gouvernement en disant
07:14« Attention, c'est moins idyllique que ce que vous pensez ». – Vous dites vouloir alerter, mais vous êtes une responsable politique,
07:19vous défendez aussi un certain nombre d'options. Si on parle, par exemple, de la question des bidonvilles, de ce qu'on appelle les bangas,
07:25François Bayrou, Premier ministre, a dit « Il faut interdire, s'il faut passer par la loi, il faudra passer par la loi, la reconstruction de ces bidonvilles ».
07:33Chacun, et ceux qui sont à Mayotte, vous-mêmes, voient bien que ces bidonvilles sont en train d'être... – On va s'arrêter, déjà.
07:39– Attendez, je termine ma question, Marine Le Pen, juste. Très concrètement, comment est-ce qu'on peut faire pour éviter que ces bidonvilles soient reconstruites ?
07:47– Je suis contente de voir que vous n'êtes pas dupe non plus de la parole magique. C'est-à-dire qu'il ne faut pas que les bidonvilles se reconstruisent.
07:56Ça, c'est de la parole magique, parce que la réalité, c'est qu'évidemment, ils ont commencé à se reconstruire, et qu'à la fin du mois,
08:02ils seront tous reconstruits. Donc quelle est la solution ? La solution, c'est de s'attaquer au problème de l'immigration clandestine. Déjà, première chose.
08:11Parce que non seulement ils vont se reconstruire, mais il y a des nouveaux clandestins qui arrivent tous les jours. Tous les jours.
08:18Puisque M. Valls, M. Lecornu, etc., ont fait une tribune en disant « Regardez, c'est merveilleux, on en a arrêté 170. »
08:29M. Retailleau, 170 depuis le 22 décembre. Bon. On est d'accord ensemble qu'ils ne les arrêtent pas tous.
08:36Donc ça veut dire qu'il y a beaucoup de gens qui sont en train d'arriver. Donc si, déjà, vous n'empêchez pas ceux qui veulent venir d'arriver,
08:44vous n'allez évidemment jamais régler le problème. Ça, c'est la première des choses. Donc il faut mettre en place une action diplomatique
08:50à l'égard des Comores pour dire à M. Azali « C'est terminé. On siffle à la fin de la récréation. On vous a gentiment parlé.
08:57On vous a donné des dizaines, voire des centaines de millions pour développer les Comores, pour que les Comoriens ne viennent plus à Mayotte, etc.
09:03Là, ça n'a pas fonctionné. On va prendre une autre méthode ». Ça, c'est la première des choses. Et puis la deuxième, c'est de supprimer les matériaux
09:11qui ont servi à la construction de ces bangas. C'est-à-dire que tous ces matériaux qui sont aujourd'hui par terre, il faut évidemment aller les chercher
09:20et les retirer. Parce que si vous les laissez sur place, ils vont servir à construire les bangas de demain. Donc vous voyez, il y a quand même
09:28des actions de fermeté à mener. Et moi, je n'entends pas véritablement le Premier ministre, notamment, prendre la mesure de la problématique
09:38que représente l'immigration clandestine dans les drames qui sont aujourd'hui gérés. – Attendez, Marine Le Pen, je vais vous lire le titre de la tribune
09:45signée par Sébastien Lecornu, Bruno Retaille et Emmanuel Valls. « Sans fermeté migratoire, nous reconstruirons Mayotte sur du sable ».
09:52Ils évoquent d'ailleurs la possibilité, la piste, que François Bayrou a aussi évoquée quand il était à Mayotte, d'abroger le droit du sol sur l'île.
10:01Ça, concrètement, ça se rapproche d'ailleurs d'une proposition que vous portez vous aussi. Vous dites quoi ? Vous leur dites « bravo » ?
10:07– Alors le titre, c'est du Marine Le Pen dans le texte. Donc je ne vais pas quand même considérer que je suis en désaccord avec ça.
10:15Puisque ça fait des années que je dis que toute politique menée et tout argent accordé part dans le sable à partir du moment où on est confronté
10:24à cette immigration clandestine. Mais allez un tout petit peu plus loin dans le texte et vous verrez quelles sont les mesures de grande fermeté qu'ils proposent.
10:32C'est-à-dire la mesure de grande fermeté, c'est élargir la reconduite volontaire des Africains. Bon, si ça, c'est de la grande fermeté,
10:41on n'a pas la même notion, objectivement, de la fermeté. Quant à la suppression du droit du sol, pardon, mais le Premier ministre a dit
10:47qu'il s'autorisait à y réfléchir. Il s'autorise à y réfléchir. Je veux dire, je ne suis pas hyper convaincue, pour le coup, par la volonté du Premier ministre
11:00de mettre fin au droit du sol, qui est évidemment une urgence. – Et en même temps, Marine Le Pen, ces dernières années,
11:04le droit du sol à Mayotte a été... – Il est urgent de mettre fin à l'attractivité de Mayotte.
11:07– Ces dernières années, le droit du sol à Mayotte a été restreint et ça n'a pas permis d'endiguer ces flux migratoires des Comores vers Mayotte.
11:16– Mais parce que ça n'est pas suffisant. Ça n'est pas suffisant. Voilà. Il faut supprimer le droit du sol et il faut arrêter toute régularisation
11:27de clandestins. Entendez-moi bien, M. Diamètre. Vous venez, vous êtes clandestin, vous ne mettez pas les gens devant le fait accompli,
11:34vous ne pourrez pas être régularisé. Voilà. Il y a zéro chance. Parce qu'encore une fois, ça, c'est la partie politique dissuasive d'immigration.
11:43Ne donner aucune raison, en fait, aux Comoriens de venir alors qu'ils viennent. Ils continuent à venir alors qu'il n'y a rien à manger.
11:51Il y a même dans certains endroits rien à boire. Eh bien ils viennent quand même. Donc il faut supprimer l'intégralité de ce qui est attractif.
11:59Et de l'autre côté, il faut mettre en place une politique très ferme. Notamment, vous le savez, ça fait longtemps que je le dis,
12:06avec des bâtiments de la marine pour que sur la ligne que prennent les kwasas pour venir, eh bien il y ait un bateau de la marine
12:16dont d'ailleurs on pourrait envisager qu'un de ces deux bâtiments soit un cras flottant pour qu'il n'y ait plus un kwasa
12:23qui puisse arriver sur les rives. Car s'il y en a un qui arrive, il y en a trois derrière qui tenteront leur chance.
12:29Si plus aucun n'arrive, si c'est une entreprise qui ne fonctionne pas, alors beaucoup seront dissuadés de le faire.
12:38– Vous évoquiez les cras, ces centres de rétention administrative. Marine Le Pen, concrètement, il y a un projet de loi
12:44qui sera présenté en Conseil des ministres d'ailleurs cette semaine pour reconstruire Mayotte. Vous avez dit vouloir l'amender.
12:50Vous le voterez en l'état, ce projet de loi ?
12:54– Alors, permettez-moi, mais compte tenu de la situation, vu le manque de réseau qui existe sur l'île,
12:59je n'ai pas encore eu la possibilité de lire le projet de loi, mais je ne vais pas manquer de le faire ce soir.
13:05Mais oui, de toute façon, on va l'amender, pour une raison très simple d'ailleurs, M. Duhamel,
13:08c'est qu'il n'y a rien sur l'immigration. Il n'y a rien sur l'immigration, malgré la demande des élus,
13:14et pas des élus que du Rassemblement national.
13:16– Emmanuel Valls évoque la possibilité de faire un deuxième projet de loi pour travailler notamment sur la question du droit du sol.
13:24– Oui, mais il y a une urgence. L'urgence, le Premier ministre l'a dit, c'est d'abord que les bidonvilles ne se reconstruisent pas.
13:31Bon, donc il y a quand même un certain nombre de mesures à prendre et qui vont toucher à l'immigration.
13:36Je sais que c'est un tabou, je sais que c'est sacré, je sais qu'il ne faut surtout pas aborder ce sujet-là,
13:41mais pourtant il va falloir l'aborder. En tout cas, nous, on fera le nécessaire pour que ce sujet soit abordé,
13:46parce que ce sujet, il est une des conditions du succès de la construction de Mayotte,
13:53parce qu'il ne s'agit pas de reconstruction, mais de construction.
13:56Voilà, parce que Mayotte a été laissée totalement à l'abandon.
13:59Quant aux ministres qui sont venus, permettez-moi de vous dire que Mme Borne,
14:03qui est restée collée au Premier ministre pendant toute la journée où ils étaient ici,
14:08bon, je ne suis pas sûre qu'il ait besoin de compagnie, mais ça a été le cas,
14:11elle aurait mieux fait d'aller à la Cité du Nord.
14:15Ce lycée est construit pour 1200 élèves qui en accueillent aujourd'hui 2400,
14:20ou plutôt qui ne les accueillent plus car il a été totalement dévasté.
14:23Et lorsque l'on vient nous dire que la rentrée scolaire va avoir lieu le 20 pour les élèves,
14:29je vous dis très simplement, très tranquillement, c'est impossible.
14:33Et c'est impossible pour 80% des établissements de l'île.
14:37Voilà, parce qu'il ne suffit pas de bâcher une école pour y mettre des enfants.
14:41Parce que si vous mettez une bâche, quand il fait 35 degrés dehors, il fait 45 degrés sous la bâche.
14:46Voilà, donc c'est bien plus compliqué que ce qu'on pense.
14:49Et encore une fois, ça ne sert à rien de mentir à la population ou de les prendre pour des enfants
14:55en leur faisant croire à des choses qui n'arrivent pas,
14:57parce que le jour où ça n'arrive pas, eh bien ils sont particulièrement agacés.
15:01Et d'agacement en agacement en agacement,
15:04je vais vous dire, on n'est pas loin de la désespérance chez les habitants de Mayotte.
15:07Marine Le Pen, pour que ce plan soit adopté, il faut que le gouvernement de François Bayrou tienne,
15:11ne soit pas censuré, dans la foulée du discours de politique générale.
15:14La France Insoumise notamment déposera une motion de censure.
15:17Est-ce que vous la voterez ?
15:19Ou est-ce que vous ferez le choix de laisser vivre encore quelques semaines le gouvernement de François Bayrou ?
15:22Il faut dire que vous envoyez des signaux contradictoires,
15:24puisque vous avez parlé à l'occasion de vos voeux du fait de congédier ceux qui ont mis le pays dans cet état.
15:30Et en même temps, on avait compris qu'il n'y avait pas de censure automatique, si j'ose dire.
15:35Est-ce que vous allez laisser encore quelques semaines, quelques mois au gouvernement de François Bayrou ?
15:39Mais nous ferons exactement la même chose demain que nous avons fait hier.
15:42Nous avons dit très clairement ce que nous attendons d'un gouvernement,
15:45c'est qu'il co-construise un budget avec l'ensemble des forces politiques de l'Assemblée nationale.
15:51Alors c'est sûr que quand on a un ami comme M. Lombard, mieux vaut avoir un ennemi.
15:56Voilà ce que j'ai envie de dire au Premier ministre,
15:57parce que le ministre de l'Économie qui commence avant même toute discussion à dire
16:03« Ah ben il y a quand même beaucoup de chances qu'on arrive à trouver des points communs avec la gauche
16:08et beaucoup moins avec le Rassemblement national »,
16:11avant toute discussion, moins qu'on puisse dire, c'est que ça n'est pas très diplomate, dirons-nous.
16:17Mais malgré cela, nous faisons l'effort, car nous souhaitons qu'il y ait un budget.
16:21Mais nous souhaitons qu'il y ait un budget juste, un budget qui ne tape pas comme un sourd
16:27en matière d'impôts sur les Français, un budget qui ne fasse pas reculer leurs droits,
16:32et un budget qui enfin fasse des économies sur le train de vie de l'État,
16:36ce qui évidemment était totalement absent du budget de M. Barnier.
16:40– Oui, Marine Le Pen, pour citer le nouveau ministre de l'Économie et des Finances, Éric Lombard,
16:43il dit la chose suivante « Il y a plus de perspectives d'un dialogue fécond avec les partis de gauche
16:47qu'avec le Rassemblement national ».
16:48Vous diriez quoi, que c'est un mauvais signal ?
16:51Que cela pourrait vous pousser à envisager la possibilité de censurer le gouvernement,
16:56par exemple à l'occasion de la discussion du budget ?
16:58– Non mais c'est évidemment un très mauvais signal.
17:01J'ai eu M. Lombard 6 minutes et demie au téléphone.
17:05Bon, moi je veux bien qu'il en ait conclu immédiatement que le dialogue n'allait pas être fécond,
17:09mais considérer que le dialogue ne va pas être fécond alors que le dialogue n'a pas eu lieu,
17:13je sais que M. Lombard est un homme de gauche, donc qu'il se sente des affinités avec la gauche,
17:17je ne vais pas lui en faire le reproche, mais disons que s'il pouvait moins le montrer,
17:21ça pourrait être pas mal en fait, parce que quand on discute avec l'ensemble des forces politiques,
17:25on discute avec l'ensemble des forces politiques.
17:27On ne commence pas en congédiant en quelque sorte toute capacité à réussir à trouver un chemin,
17:35parce que c'est ça le rôle qui est le sien, essayer de trouver un chemin.
17:39Si d'ores et déjà il dit, de toute façon je n'en trouverai pas,
17:43c'est vrai que ça part assez mal, il faut dire.
17:45– Pour être très précis, il dit même,
17:48non on ne répondra pas nécessairement aux lignes rouges qui sont avancées par les partis politiques,
17:52on connaît les vôtres, des remboursements des médicaments,
17:55hausse des taxes sur l'électricité et des indexations des retraites.
17:58Est-ce que ces lignes rouges-là sont toujours les mêmes ?
18:00Autrement dit, est-ce que vous demandez au gouvernement,
18:03à Éric Lombard, à François Bayrou de répondre à ces lignes rouges ?
18:07On sait que des députés, je crois Sébastien Chenu, Jean-Philippe Tanguy,
18:10seront reçus vendredi à Matignon.
18:14Est-ce que vous demandez à ce que ces lignes rouges-là soient prises en compte ?
18:20– C'est ça, je ne peux pas vous répondre M. Diamel puisque je ne connais pas
18:25le budget qui va être présenté.
18:27Donc vous voyez, s'il se trouve, ils vont inventer des trucs
18:29qui seront absolument inadmissibles.
18:33Les sénateurs LR ont quand même réussi à inventer
18:37de faire passer la TVA sur les bouteilles d'eau de 5 à 20%.
18:42Soyez sûrs qu'en matière d'imagination fiscale, honnêtement,
18:45ils sont capables de faire des choses qui sont terribles.
18:48Donc je vous répondrai quand nous aurons analysé le budget.
18:52Ce qui est sûr, c'est que les principes qui sont les nôtres n'ont pas changé.
18:56C'est-à-dire que nous ne souhaitons pas une aggravation des impôts sur les Français.
19:01Nous souhaitons que les économies se fassent sur le train de vie de l'État.
19:07Et nous ne souhaitons pas entraver l'économie du pays
19:12en taxant de manière inconsidérée des entreprises dont nous voyons
19:16qu'elles viennent notamment de passer encore un record de défaillance historique.
19:23Voilà, c'est ceux-là, les principes que nous proposons.
19:26Mais ce ne sont pas que des principes puisque nous avons été la seule formation politique
19:30à rédiger un contre-budget.
19:32C'est-à-dire de manière très précise, nous avons dit où nous souhaitions faire des économies,
19:36où nous souhaitions donner des droits supplémentaires aux Français.
19:41Et tout cela est chiffré.
19:43Et objectivement, le résultat de ce contre-budget,
19:45c'était d'accorder plus d'oxygène à l'État que d'en accorder M. Barnier
19:49avec l'ensemble de ses mesures pourtant extrêmement injustes.
19:53Et je précise que Sébastien Chenu et Jean-Philippe Tanguy seront reçus à Bercy.
19:56Un tout dernier mot avec vous Marine Le Pen sur ce qu'a dit Emmanuel Macron à l'occasion de ses voeux
19:59qui a semblé ouvrir la porte à la possibilité de consulter les Français.
20:02Il n'a pas précisé mais ça pourrait donc être des référendums éventuellement.
20:07Vous lui dites quoi ? Chiche, bravo.
20:09Sur quelle thématique est-ce que vous souhaiteriez que les Français soient consultés ?
20:12Sur l'immigration.
20:15C'est constitutionnellement difficile.
20:17M. Duhamel, ça fait 40 ans.
20:19M. Duhamel.
20:21M. Duhamel. Ah bon, ce n'est pas un sujet de société ?
20:23Vous ne croyez pas que c'est un sujet qui touche à l'organisation de la société, l'immigration ?
20:27Je crois que oui. Et à l'organisation des services publics, je crois que oui.
20:30Et si vous voulez vous en convaincre, vous n'avez qu'à venir à Mayotte.
20:32Vous allez voir l'influence qu'a l'immigration sur le fonctionnement des services publics.
20:36Ça fait 40 ans que les Français disent qu'il faut moins d'immigration.
20:39Et pour un très grand nombre maintenant, il ne faut plus d'immigration.
20:42Et ça fait 40 ans qu'on continue l'immigration, inéluctablement, sans jamais prendre en considération leur avis.
20:50Donc si on veut demander leur avis aux Français, il faut leur demander leur avis sur des sujets qui sont des sujets importants.
20:56Je pense que l'immigration en fait partie.
20:58Mais je sais qu'il ne le fera pas, bien entendu.
21:00D'ailleurs, est-ce qu'il fera même un référendum ?
21:02Rien n'est moins sûr.
21:04Il nous organisera trois consultations citoyennes
21:06avec ses camarades
21:08organisées par McKinsey.
21:10Et puis, il pense que ça suffira.
21:12Il est comme ça. On ne va pas le changer, Emmanuel Macron,
21:14au bout de 7 ans et demi de mandat.
21:16Merci Marine Le Pen
21:18d'avoir été en direct avec nous
21:20de Mayotte et d'avoir été l'invité
21:22de Tout le monde veut savoir.
21:24C'est moi qui vous remercie.