Une loi spéciale pour accélerer la reconstruction de Mayotte, devastée par le cyclone Chido, sera présentée en conseil des ministres. Le député RN de Moselle indique que les députés de son camp sont prêts à la voter.
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00:00Et notre invité ce matin en cette période de rentrée politique pour un nouveau gouvernement
00:03et à la veille d'un déplacement de Marine Le Pen à Mayotte est député de Moselle,
00:07vice-président du groupe RN à l'Assemblée et porte-parole du parti.
00:11Bonjour Laurent Jacobelli.
00:12Bonjour.
00:13On attend vos questions chers auditeurs 0145 24 7000 et sur l'application Radio France.
00:19Trois semaines après le passage du cyclone Chido, Marine Le Pen sera donc à partir de
00:24demain à Mayotte où le bilan s'élève à plusieurs dizaines de morts avec près de
00:28la moitié des habitats détruits.
00:30A quoi ça sert Laurent Jacobelli que Marine Le Pen aille sur place ? Qu'est-ce que ça
00:34leur apporte aux Mahorais ?
00:35D'abord c'est un signe de soutien, d'affection aussi pour tous nos compatriotes Mahorais
00:40qui vivent l'horreur aujourd'hui, plus de 15 jours après le passage du cyclone.
00:45C'est leur dire qu'on est à leur côté et puis c'est une visite, j'allais dire,
00:48dont les Mahorais ont l'habitude.
00:50Ce n'est pas une visite exceptionnelle.
00:52Marine Le Pen se rend souvent à Mayotte, elle a souvent porté la cause des Français
00:56de Mayotte partout en France et à l'Assemblée nationale.
00:59Elle leur est très attachée, je crois que c'est réciproque puisque Marine Le Pen a
01:02fait pratiquement 60% au deuxième tour des présidentielles.
01:05C'est ce que j'allais dire, ce n'est pas aussi pour la photo, elle arrive en terrain
01:06conquis Marine Le Pen.
01:07Mais à la différence de certains ministres qui ont découvert Mayotte après le cataclysme,
01:12Marine Le Pen s'en occupe depuis longtemps.
01:14Elle dit depuis longtemps qu'il faut investir à Mayotte, qu'il faut ramener la sécurité
01:18à Mayotte, ramener le droit à Mayotte notamment en gérant les flux migratoires qui ont mis
01:23l'île dans une situation aujourd'hui inextricable.
01:25Ça veut dire quoi gérer les flux migratoires ?
01:27Aujourd'hui, 50% de la population de Mayotte vient de l'étranger, notamment des Comores,
01:32la plupart du temps de manière illégale.
01:34C'est cette précarité qui a fait qu'aujourd'hui il y a des bidonvilles, qui fait qu'aujourd'hui
01:41les services publics n'arrivent plus à fournir tellement la population a augmenté
01:45par rapport aux infrastructures.
01:47Donc il faut prendre des mesures de fond que Marine Le Pen demande depuis longtemps.
01:52Et on a un peu l'impression que les ministres vont là-bas découvrir la réalité que nous
01:56leur décrivons, que Marine Le Pen leur décrit depuis longtemps.
01:59Alors elle continue à suivre le dossier et elle continue à être aux côtés des Mahorais.
02:02La vraie politique c'est ça, c'est anticiper.
02:05Elle avait anticipé malheureusement que l'île était fragile.
02:08Elle n'avait pas prévu quand même le cyclone.
02:10J'ai bien dit que l'île était fragile.
02:11Mais vous savez quand on est fragile, on est malheureusement plus enclin à subir de
02:17plein fouet et à voir avec beaucoup de conséquences les problèmes notamment climatiques.
02:21Vous parlez de mesures de fond, c'est quoi les mesures de fond ?
02:24Les mesures de fond c'est rétablir la sécurité, ça il faut le dire.
02:27Ça veut dire qu'il faut beaucoup plus de force de l'ordre sur place.
02:30Je rappelle qu'à Mayotte, des attaques à la machette ont eu lieu récemment et qu'on
02:34ne peut pas laisser des Français vivre dans cet état d'insécurité.
02:36Ça veut dire aussi fournir nos services publics et traiter les Mahorais comme l'ensemble
02:42des Français.
02:43Et puis ça veut dire, je le répète, contrôler l'immigration.
02:45L'immigration qui vient de Comores, mais parce qu'il faut rétablir le droit du sol
02:51et surveiller nos frontières, voilà tout simplement.
02:53Ça c'est envisagé par le Premier ministre.
02:54Oui mais maintenant il ne faut plus envisager, je pense que maintenant il faut agir et je
02:57pense que c'est le grand problème qu'on va avoir avec ce gouvernement qui va multiplier
03:01les déclarations d'intention en disant il faut maintenant agir, mais nous on veut
03:05des actes.
03:06Les paroles vous savez on les entend depuis longtemps, maintenant on voit bien que le
03:09manque d'actes a des conséquences donc il va falloir que nous ayons un gouvernement
03:12qui passe à l'action.
03:13Mais ça, ça serait carrément une réforme constitutionnelle, vous voyez bien que la
03:17politique étant ce qu'elle est aujourd'hui, elle n'est pas possible.
03:19Oui mais alors à ce moment-là, on reste sur le bord de la route et on regarde passer
03:22les trains.
03:23Moi je crois que quand on est élu de la nation, on est là pour agir et c'est ce
03:25que nous demandons au gouvernement, mettons-nous au travail.
03:28Mettons-nous au travail pour Mayotte, mettons-nous au travail pour les agriculteurs, mettons-nous
03:31au travail pour les chefs d'entreprise, mettons-nous au travail pour les retraités,
03:35mettons-nous au travail.
03:36Il y a des réformes de fonds que nous demandons depuis longtemps, en matière économique,
03:39en matière de pouvoir d'achat, en matière de sécurité, qui ne sont pas prises.
03:43On a des gens qui déclarent, des gens qui tweetent comme M. Darmanin, mais qui n'agissent
03:46jamais au boulot.
03:48Alors M. Darmanin qui tweet effectivement, comme beaucoup de gens, comme vous y compris,
03:53et qui a obtenu par exemple une augmentation du budget de l'intérieur l'année dernière.
03:57Donc il a obtenu aussi des choses, mais...
03:59On peut revenir sur son bilan si vous voulez.
04:01On va peut-être pas faire le bilan de Gérard Darmanin pendant 20 minutes.
04:04Pour Mayotte, quand même, le gouvernement prévoit une loi spéciale, elle va arriver
04:08normalement, elle va être présentée la semaine prochaine, des zones franches qui
04:12exonèrent d'impôts les entreprises, c'est ce que vous demandiez, d'aider les entreprises,
04:17supprimer les bidonvilles, c'est ce que propose François Bayrou pour lutter contre
04:20l'immigration illégale, poser la question donc de revenir sur le droit du sol.
04:24Est-ce que vous allez la voter cette loi ?
04:27Écoutez, si ça va dans le sens que vous venez d'énoncer, si cette loi nous convient,
04:31je remarque d'ailleurs qu'un certain nombre de propositions sont celles que Marine Le
04:34Pen avait faites déjà dans le passé et à laquelle on avait répondu que c'était impossible,
04:38mais tant mieux si les actes sont pris pour agir.
04:41Si cette loi est bonne et qu'elle va dans le sens de l'intérêt général et des Mahorais,
04:45nous la voterons.
04:46C'est ce que nous avons toujours fait.
04:47Vous savez, nous, nous avons été pragmatiques.
04:48D'où qu'elles viennent, les lois, si elles sont bonnes pour le pays, en tout cas qu'elles
04:51nous semblent bonnes, nous les votons.
04:52Si elles nous semblent mauvaises, nous ne les votons pas.
04:54Eh bien nous ferons exactement la même chose pour Mayotte, je le dis à nos concitoyens
04:58Mahorais, nous serons extrêmement vigilants, extrêmement vigilants, que les paroles se
05:02transforment effectivement en actes et que tout cela ne soit pas une opération de communication.
05:06Le préfet de Mayotte vient d'annoncer qu'il allait évacuer à partir de lundi des centres
05:10d'hébergement d'urgence pour permettre à ces bâtiments de revenir à leur vocation
05:14initiale, qui est de servir d'école, puisque la rentrée scolaire a été un peu décalée,
05:18elle doit avoir lieu le 13 janvier.
05:19Les habitants doivent être relogés, mais ce sera sans doute dans des tentes.
05:23Quel regard vous portez sur ce processus ?
05:24Je pense que toute la solidarité nationale doit se faire pour aider les Mahorais.
05:30Je pense que vous avez parlé de l'école, il y a un problème sanitaire, un problème
05:33de fourniture d'eau, d'électricité, des moyens sont mis en place.
05:37Je ne suis pas sûr que ce soit suffisant, mais il faut très vite rétablir une vie,
05:40j'allais dire normale, le mot est un peu fort, quasiment normale.
05:43Pour tous nos concitoyens, imaginons que ce soit la Creuse, l'Essone ou le Var qui aient
05:49subi la même catastrophe climatique, est-ce qu'on accepterait de voir nos compatriotes
05:55de métropole vivre dans l'état d'insalubrité parfois, de manque de tout, que vivent les
06:01Mahorais ? Non, bien sûr.
06:02Donc les mêmes moyens doivent être mis en place pour Mayotte que pour la métropole.
06:06Je le répète, les Mahorais ont fait un choix qui est finalement le plus bel acte d'amour
06:10pour la nation, ils ont fait le choix d'être français, ce choix nous devons être à
06:13la hauteur du respect qu'ils imposent.
06:15Donc il faut maintenir la rentrée le 13 janvier et continuer à déplacer les personnes qui
06:19sont dans...
06:20Il faut effectivement à la fois concilier deux impératifs, que les enfants Mahorais
06:24puissent avoir accès à l'éducation, c'est une chose très importante, mais que les gens
06:27vivent dans un logement, dans une habitation décente, c'est un vrai défi.
06:31Mais pour le coup, nous n'allons pas jouer l'opposition inutile, si le gouvernement fait
06:36de bonnes propositions pour aller dans ce sens, nous l'aiderons évidemment, parce
06:39qu'une fois encore, c'est une grande cause nationale.
06:41Et supprimer les bidonvilles comme...
06:43Je le disais tout à l'heure, propositions de...
06:44Mais comment peut-on accepter qu'en 2025, en France, il y ait des bidonvilles ?
06:48Il faut qu'il y ait une solution alternative.
06:49Mais bien sûr, je crois qu'on a parlé de prêts et de facilité d'assurance de la part
06:55du gouvernement, tant mieux, ça va dans le bon sens, mais ça veut dire aussi, je le
06:58répète, et vous allez penser que c'est une marotte, mais je pense que c'est un problème
07:01crucial à Mayotte, arrêter ces flux migratoires qui font que des pauvres gens arrivent, qu'ils
07:06n'ont pas les moyens de se loger autrement, qu'ils vivent dans des bidonvilles et qu'ils
07:08mettent leur propre vie en danger.
07:10Cela n'est pas acceptable, ni pour eux, ni pour nous.
07:13On parlait de cette loi spéciale sur Mayotte, ce sera l'un des premiers travaux du gouvernement
07:17Bayrou, qui a donc fait sa rentrée hier, premier conseil des ministres Laurent Jacobelli,
07:22le président de la République a appelé à l'unité, à l'audace, le nouveau chef du
07:25gouvernement Bayrou, François Bayrou, a affirmé qu'il existait un chemin pour sortir de la
07:30période d'instabilité, vous êtes d'accord ?
07:32Mais tant mieux s'il existe ce chemin, nous on a toujours été prêts à le prendre.
07:36Vous savez, nous on est une opposition ferme, résolue, c'est vrai, mais constructive.
07:40Donc s'il y a des réformes pour améliorer le pouvoir d'achat, comme par exemple la
07:44baisse de la TVA sur les énergies, ce que nous proposons, et bien évidemment si M.
07:47Bayrou veut bien l'écouter, tant mieux.
07:49S'il y a des réformes sur la sécurité et sur la justice, notamment sur les peines
07:53planchées et sur le retour de ce qu'on a appelé la double peine, c'est-à-dire le
07:56fait d'expulser les étrangers ayant commis des crimes et délits, bien sûr, nous serons
08:01à ses côtés.
08:02Comme il s'y engage, il vote très vite une loi pour que les agriculteurs retrouvent tout
08:08ce qu'on leur avait promis, en termes notamment d'aide à la trésorerie, et bien nous serons
08:12présents.
08:13Il faut maintenant qu'ils nous fassent des propositions, je le répète, les belles paroles
08:18ne nous suffisent plus, nous maintenant on veut des actes.
08:20François Bayrou va recevoir notamment des dirigeants de gauche, est-ce que vous êtes
08:23invité vous aussi ?
08:24Ecoutez, moi j'espère qu'il jouera le jeu, je sais que le ministre de l'économie
08:27a dit qu'il parlerait à tout le monde.
08:28Pour l'instant, vous n'avez pas encore l'invitation ?
08:30Je ne crois pas, mais bon, je n'ai pas été vérifié dans les casiers, mais en tout cas,
08:34ce que je sais, c'est qu'il y a des choses que les Français ne comprennent pas.
08:37Ils ne comprennent pas que le Rassemblement National, Premier Parti de France, ne soit
08:40pas représenté au bureau de l'Assemblée Nationale.
08:41Ils ne comprennent pas que le Premier Ministre l'ait écarté des discussions avant le gouvernement.
08:47Vous savez, la démocratie, ça se respecte.
08:49Il n'y a pas une démocratie à géométrie variable, c'est-à-dire la démocratie qui
08:53est acceptée quand votre camp gagne et qui refuse que l'opposition puisse s'exprimer.
08:57Donc il faut changer tout cela, parce que sinon, Monsieur Bayrou n'aura jamais de majorité
09:01à l'Assemblée Nationale.
09:02Vous savez, sans le Rassemblement National, une loi ne peut pas passer.
09:04Mais avec le Rassemblement National, une motion de censure peut passer.
09:08Donc ça veut dire que ce gouvernement, comme le gouvernement Barnier, est dépendant du
09:14choix du vote des députés Rassemblement National ?
09:16Mais c'est le choix des Français, oui.
09:18Les Français ont fait un choix de rupture.
09:19Ils ont fait un choix très clair en plaçant le Rassemblement National comme Premier Parti
09:23de France et Premier Groupe à l'Assemblée Nationale.
09:25Vouloir faire sans ces 11 millions de Français, vouloir faire sans l'opposition, ce serait,
09:30je crois, un acte suicidaire de la part du gouvernement.
09:33Donc la liste des mesures que vous avez faites là, c'est votre liste entre guillemets au
09:36Père Noël François Bayrou ? Mettez en place ces mesures, sinon on censure ?
09:39Non, évidemment pas.
09:40Il n'y a pas question de faire du chantage.
09:41Vous savez, on a conscience que Monsieur Bayrou n'est pas sa carte au Rassemblement National.
09:45Nous ne sommes pas au gouvernement.
09:47Nous, ce que nous voulons simplement, c'est que les mesures qui soient prises par le gouvernement
09:51aillent dans le bon sens et ne viennent pas heurter de front la volonté des Français.
09:54La volonté des Français, elle est claire.
09:55Plus de pouvoir d'achat, plus de sécurité, moins d'immigration.
09:59Vous savez, on va avoir très vite un budget.
10:01En tout cas, ça, c'est votre analyse ?
10:02Non, je crois que c'est ce qui montre les sondages et les votes des Français.
10:06Vous savez, on va avoir bientôt un budget qui nous est proposé.
10:09On va voir si ce budget fait des économies sur les mauvaises dépenses de l'État ou,
10:13au contraire, s'il va faire les poches des Français.
10:14Eh bien, s'il va faire les poches des Français, ce sera sans nous.
10:17S'il veut faire des économies sur les mauvaises dépenses de l'État, eh bien, nous le laisserons faire.
10:20En tout état de cause, si on veut revenir dans les clous des règles européennes, y
10:25compris ne pas faire gonfler notre dette, il va falloir faire des économies.
10:28Vous parliez des désirs des Français.
10:31Si on en croit un sondage qui est publié aujourd'hui par le Figaro, la proportion de
10:34Français favorables à la démission d'Emmanuel Macron augmente à 61%.
10:39C'est l'option que vous privilégieriez aujourd'hui ?
10:42Non, parce qu'elle ne dépend pas de nous.
10:44Elle dépend d'Emmanuel Macron.
10:45Et vous la souhaitez ?
10:46Il faut.
10:47Ecoutez, si demain matin, Emmanuel Macron annonce qu'il démissionne, je pense que
10:50je ne pleurerai pas.
10:52Mais effectivement, les Français n'en peuvent plus.
10:54Ils ne comprennent pas pourquoi leur vote n'a pas de correspondance dans la manière
10:59dont le gouvernement est dirigé.
11:00Mais est-ce que c'est une voie de sortie ?
11:01Aujourd'hui, je termine parce que c'est important.
11:03Aujourd'hui, les partis qui composent le gouvernement sont les partis qui sont
11:06arrivés derniers aux élections législatives.
11:09Donc, il y a quand même un problème de voir les losers diriger.
11:12Donc, il y a un moment, il va falloir que ce soit le respect du vote des Français.
11:15Et pour ça, il y a un retour aux urnes qui est nécessaire, soit par une dissolution
11:18de l'Assemblée nationale.
11:19Mais qui n'aura pas lieu avant l'été.
11:20Un vote avant l'été, vous avez raison.
11:22Et un vote, on l'espère, avec la proportionnelle pour que les Français soient
11:25réellement représentés.
11:26Il y a deux autres solutions.
11:28Diriger avec des référendums et on espère que ce sera la voie choisie.
11:31Et ou la démission du Président de la République.
11:34Vous savez, la Ve République et notre Constitution ne proposent que ces solutions-là.
11:39Et ce sont des solutions de bon sens.
11:41Maintenant, la démission du Président de la République ne dépend que de lui-même.
11:43Et je suis incapable de savoir ce qui se passe dans la tête du Président de la
11:46République.
11:46Alors, option 1, s'il démissionne, ça veut dire qu'il y aurait un nouveau président,
11:51peut-être un Président RN, une Présidente RN, qui se retrouverait face à la même
11:56Assemblée, avec le même risque d'instabilité puisqu'on ne peut pas dissoudre avant
11:59l'été.
11:59De manière provisoire.
12:00Mais vous savez, je l'ai dit, il y a d'autres instruments pour diriger, notamment
12:03le référendum.
12:04Dont a parlé Emmanuel Macron dans ses voeux.
12:06Et ça, c'est l'option 2.
12:06Si je peux me permettre, Emmanuel Macron a parlé d'un retour à l'écoute de la
12:11voix des Français.
12:11Il n'a pas prononcé le mot référendum.
12:13Et quand on connaît un peu Emmanuel Macron, maintenant, on l'a vécu depuis 7 ans.
12:16On sait que ça peut être une grande convention citoyenne qui ne servira à rien.
12:20Des réunions de Saint-Denis qui ne serviront à rien.
12:22Cette fameuse méthode du Président de la République, cause toujours, tu m'intéresses.
12:26C'est-à-dire qu'on parle pendant 3 jours et puis à la fin, il fait ce qu'il veut.
12:29Donc, attention à ça.
12:30Maintenant, s'il y a des vrais référendums sur les sujets qui importent et qui
12:34concernent les Français, eh bien, allons-y.
12:36Nous, on le propose et on l'avait proposé à l'élection présidentielle.
12:38Marine Le Pen en avait parlé.
12:40Jordan Bardella en parle souvent lui aussi.
12:42C'est un référendum sur l'immigration, notamment.
12:44Mais ça n'est pas dans le champ du référendum.
12:46Ici, c'est l'article 11, puisqu'il considère que les questions sociales
12:50peuvent être soumises au référendum.
12:51Et croyez-moi, l'impact économique et social de l'immigration
12:54aujourd'hui sur la vie des Français, il est énorme.
12:56On parlait tout à l'heure d'économie.
12:58Là, il y a une vraie source d'économie.
12:59Là, il y a débat, quand même.
13:01Les constitutionnalistes disent que l'immigration ne fait pas partie du référendum.
13:04Vous avez raison. Par contre, il y a débat, mais il n'y a donc pas d'affirmation.
13:07Vous me permettrez de soutenir la thèse qui dit que ce référendum le permet.
13:12Maintenant, voilà, nous, on est prêts et on se prépare chaque jour.
13:15En tout cas, aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, nous sommes la vigie,
13:18j'allais dire, qui surveille que les Français ne soient pas demain à nouveau
13:22à la fois matraqués fiscalement et soumis à une insécurité grandissante.
13:26Et à plus court terme, Jean-Luc Mélenchon,
13:28qui est chef de file de la France insoumise, prévoit, lui,
13:31la chute du gouvernement le 16 janvier prochain.
13:34En tout cas, c'est la date à laquelle sa formation va déposer une motion de censure.
13:37Ce sera juste après le discours de politique générale du nouveau Premier ministre.
13:42Est-ce que vous envisagez de la voter, cette motion de censure ?
13:44Mais écoutez, sauf déclaration improbable de la part du Premier ministre,
13:49nous ne voulons pas faire de censure a priori.
13:51Voilà, on jugera sur pièce.
13:53Et sur pièce, la première étape, clairement, ce sera le budget.
13:56Et parce que le budget, c'est la traduction en chiffres d'une volonté politique.
13:59Si ce budget, je le répète, il prend en compte le pouvoir d'achat des Français.
14:03Il prend en compte que nous sommes déjà le pays le plus taxé.
14:05Et c'est vrai pour les particuliers.
14:07C'est vrai pour les entreprises.
14:08Il prend en compte que nos agriculteurs ont besoin de notre soutien.
14:11Qu'il prend en compte que les retraités ne sont pas des citoyens de seconde zone.
14:14Qu'il prend en compte que les jeunes ont besoin de l'accès au travail
14:17et que les Français ont besoin de sécurité.
14:18S'il prend ces questions-là en compte, nous serons bienveillants.
14:22Si, en revanche, on se retrouve avec un budget barnier 2,
14:25où on se dit la seule solution pour gérer la mauvaise gestion de l'État,
14:30c'est de demander aux Français de payer pour les mauvaises décisions de leurs dirigeants,
14:34alors ce sera non.
14:34Alors, Laurent Jacobin, ça fait plusieurs fois que vous nous parlez des agriculteurs
14:37depuis le début de cet entretien.
14:40Les agriculteurs subissent aujourd'hui le fait qu'il y a eu une censure du gouvernement.
14:44À laquelle vous avez largement participé, puisque les mesures qui avaient été prévues
14:47par le précédent gouvernement, ils n'en bénéficient pas parce que le budget a été bloqué.
14:51Ils n'ont pas les mesures de pouvoir d'achat.
14:52Ils n'ont pas les simplifications administratives.
14:54Là, ils prévoient de se mobiliser dès demain.
14:56C'est le syndicat de coordination rurale qui est assez proche de vos idées,
14:59qui prévoit une mobilisation en région parisienne.
15:01Qu'est-ce que vous leur dites ?
15:02Désolé, on n'aurait pas dû censurer ?
15:03Non, pas du tout.
15:03Je leur dis que ce que vous venez de nous dire là, c'est le narratif de Madame Gennevard.
15:07C'est la réalité.
15:08Non, ce n'est pas la réalité, Madame Gennevard.
15:09Et d'ailleurs, la plupart des ministres ont chauffé à blanc certains syndicats
15:13en leur disant attention, la motion de censure,
15:15ça veut dire que tout ce qu'on vous a promis, on ne pourra pas le faire.
15:17C'est faux.
15:18Et d'ailleurs, Mme Gennevard a elle-même reconnu,
15:22maintenant que la tempête est passée, que l'ensemble de ces mesures feront
15:26l'objet d'un texte qui sera voté et donc tout garantit de l'ordre.
15:29Non, justement, justement, elle a bien précisé
15:31qu'aucun des droits ne serait décalé dans le temps par rapport à ce qui a été privé.
15:35En tout cas, c'est ce qu'elle nous a promis.
15:37C'est ce que nous avions dit aux agriculteurs.
15:39On n'a aucune incertitude puisque la ministre est d'accord
15:41et qu'il y a une majorité à l'Assemblée nationale.
15:43Et nous le savions depuis le début.
15:44En fait, ça a été une opération politique où, malheureusement,
15:47les agriculteurs ont été instrumentalisés.
15:49Une fois encore, on leur a menti.
15:51Mais ça n'est pas voté à ce jour, Laurent Jacobelli.
15:53Ça sera voté.
15:54La ministre s'y est engagée et nous, en tant que groupe à l'Assemblée nationale,
15:57nous nous engageons à le voter.
15:58Ça sera donc voté.
15:59C'est ce que nous disons depuis le début.
16:01Ne rentrez pas dans ce narratif qui a été un narratif de la peur,
16:04qui était si vous votez la censure, c'est la fin du monde.
16:07On a voté la censure et regardez,
16:08les retraites ont été augmentées de 2,2% grâce à cette censure.
16:12L'électricité, le prix a baissé de 14% grâce à cette censure.
16:17Tout simplement parce que c'était un mauvais budget.
16:19Ce qu'il y avait de bon dans le budget, on va le voter à nouveau.
16:21Rassurez-vous, je comprends votre inquiétude.
16:23Je la partage parce que les agriculteurs sont dans une situation difficile.
16:27Mais ils auront l'entièreté,
16:29l'entièreté des avantages qu'ils avaient dans le budget précédent.
16:32Oui, sauf qu'aujourd'hui, au 1er janvier et depuis le 1er janvier,
16:36ces mesures ne sont pas en place parce qu'elles n'ont pas été votées.
16:39Elles le seront et donc il n'y aura pas de problème.
16:41Ne créons pas des peurs.
16:42Là où il ne faut pas en créer,
16:44il y a déjà beaucoup de sujets d'inquiétude qui sont légitimes.
16:47N'en créons pas de supplémentaires.
16:48Sylvie est au standard. Bonjour Sylvie.
16:51Bonjour, bonjour madame, bonjour monsieur Jacobelli.
16:53Bonjour Sylvie. Vous avez une question ?
16:55Oui, donc depuis tout à l'heure, je vous écoute attentivement.
17:00Et donc vous avez adressé au gouvernement une injonction au boulot.
17:06Au boulot, messieurs, travaillons sur Mayotte,
17:09travaillons sur le budget, travaillons sur l'immigration.
17:12En fait, la question toute simple que je me pose,
17:16c'est comment faire pour que le gouvernement,
17:19comme vous l'appelez de vos voeux, travaille sereinement
17:22et puisse prendre des décisions et puisse voter un budget
17:26quand on sait qu'il est pris en étau entre d'un côté LFI,
17:30qui, comme vous l'avez très bien dit,
17:32Mélenchon parle déjà de déposer une motion de censure
17:36avant même qu'on sache le pourquoi du comment,
17:38et qu'on a, d'un autre côté, monsieur Jacobelli qui vient de nous dire
17:41qu'il n'exclut pas de déposer une motion,
17:44que son parti n'exclut pas de déposer une motion de censure
17:47s'il en voyait l'utilité,
17:49et qui nous explique que finalement, la motion de censure qui a été déposée,
17:52tout va bien, madame la marquise,
17:54puisqu'on a eu, finalement, il y a des choses qui vont mieux.
17:58Voilà, donc moi, ma question, c'est comment faire
18:00pour qu'un gouvernement se mette au boulot
18:03dans la configuration actuelle qui est la nôtre à l'Assemblée,
18:07et avec deux partis hégémoniques
18:10qui menacent un coup de motion de censure
18:12ou de pression sur monsieur Macron pour qu'il démissionne ?
18:15Votre réponse, Laurent Jacobelli.
18:17C'est une bonne question. C'est une très bonne question.
18:19Et en fait, la réponse, ce n'est pas moi qui l'ai, c'est monsieur Bayrou.
18:21Si monsieur Bayrou travaille avec ses oppositions,
18:24notamment avec le Rassemblement national,
18:26pour savoir ce qui est acceptable et pas acceptable,
18:28je pense qu'il y a une voie pour que le budget soit accepté.
18:31Mais c'est ce qu'a fait Michel Barnier.
18:32Il a même cité Marine Le Pen dans son communiqué.
18:34C'est très gentil de sa part. Merci de l'avoir fait.
18:36Mais il a franchi un certain nombre de lignes rouges.
18:39La désindexation des retraites de fêtes,
18:41c'était une ligne rouge, par exemple.
18:43Or, je crois qu'il y a un moyen pour arriver à des solutions
18:46où on se rapproche d'un équilibre budgétaire
18:49sans pour autant nuire aux Français,
18:50et notamment les Français des classes moyennes
18:52ou les Français les plus fragiles.
18:53Ces voies, elles sont claires.
18:54Par exemple, il y a beaucoup d'économies à faire,
18:57notamment sur la fraude fiscale et sociale.
18:59Il faut aller chercher les 75 milliards qui nous manquent
19:01sur les mauvaises dépenses de l'État,
19:03avec les comités d'éodule qui coûtent des centaines de millions
19:05simplement pour caser les copains.
19:06C'est les sujets classiques qui reviennent quand on cherche des économies.
19:08Sauf qu'on ne le fait pas.
19:09Allons chercher d'abord dans les mauvaises dépenses.
19:11Là, je pense qu'on peut tous être d'accord.
19:13Je pense que ce n'est pas une question de droite ou de gauche.
19:15Quand il y a de l'argent de gaspillé, il faut l'économiser.
19:18Et puis après, on peut voir les mesures.
19:19Mais je pense que si le gouvernement a vocation à discuter
19:23avec notamment le Rassemblement national, il y a un chemin.
19:26S'il s'enferme dans ce faux arc républicain
19:29qu'il définit en fonction de ses besoins
19:31et qu'il veut réfléchir entre tous les partis qui ont perdu,
19:34c'est voué à l'échec.
19:35Vous parliez de la France insoumise.
19:36Aujourd'hui, la France insoumise, c'est 75 députés.
19:39On peut avoir un budget sans la France insoumise.
19:41La France insoumise veut créer de la taxe.
19:42Donc je pense qu'à un moment, il va falloir faire sans eux.
19:44Mais même sans eux, on peut faire passer aujourd'hui un budget de bon sens.
19:47Vous nous dites si les retraites sont désindexées.
19:49Là, on va censurer.
19:51C'est un motif grave.
19:52Oui, bien sûr.
19:53Et les autres?
19:54Les autres.
19:55C'est un motif grave.
19:56Je vous dis une fois encore, si le harcèlement fiscal reprend,
20:01la fièvre fiscale reprend M.
20:02Bayrou, comme elle avait pris M. Barnet.
20:04C'est un peu vague comme terme.
20:05Non, ce n'est pas vague.
20:06C'est simplement que nous pensons que quand on paye 50 % en France,
20:10à peu près, de taxes et d'impôts, je pense que ça suffit maintenant.
20:12Voilà, ça suffit.
20:14Vous savez, nos entreprises, par exemple,
20:15sur les impôts de production, elles payent 3,3 % de leurs recettes.
20:19C'est 0,7 % en Allemagne.
20:20Comment voulez-vous qu'on soit compétitif?
20:22Il faut donner de l'énergie à nos entreprises.
20:24Les désasphyxier pour leur permettre demain de créer de l'emploi et du travail.
20:28Ça paraît quand même très clair.
20:29Ça paraît évident.
20:30Vous voyez bien l'équation.
20:31Vous voyez bien l'équation.
20:32Elle est compliquée parce que le gouvernement est en train de dire
20:34finalement, on va descendre le déficit à 5,5 %,
20:385,4 % du PIB cette année et pas 5 %, donc on va faire un peu moins d'économique
20:41prévue, mais quand même, si on économise pas sur les particuliers,
20:44puisque votre discours est celui du pouvoir d'achat des particuliers,
20:46si on ne trouve pas d'argent auprès notamment des entreprises,
20:49puisque vous avez rejeté la hausse de la CSG sur les revenus du capital,
20:53vous avez refusé la réduction des exonérations des cotisations sociales.
20:57On va le trouver où ?
20:58Je vous l'ai dit, 75 milliards.
20:58La fraude fiscale et sociale, oui.
21:0075 milliards, oui, mais quand même, ça compte.
21:025 milliards de budget supplémentaire de
21:04contribution au budget de l'Union européenne, on ne sait pas pourquoi.
21:06Donc, je vous donne 5 milliards à nouveau.
21:081 milliard de l'aide médicale d'État
21:10pour soigner gratuitement des clandestins en France, sans compter le coût du
21:14traitement de l'immigration qui se chiffre en dizaines de milliards.
21:17Les comités théodules, comme je les appelle,
21:19ces groupes, ces comités qui ne servent à peu près à rien,
21:22si ce n'est à recaser d'anciens députés qui n'ont pas été élus.
21:25Tout ça, au final, vous savez, nous, on a fait un contre-budget.
21:28Ce contre-budget, il présentait des économies,
21:30au final, par rapport au budget que présentait M.
21:32Barnier, mais préservait le pouvoir d'achat des Français.
21:34Une fois encore, les Français n'ont pas à payer pour l'argent qui a été gaspillé
21:39par des gouvernements qui n'ont eu de cesse que de mal utiliser leur argent.
21:43Il faut rendre aux Français à la fois leur pouvoir avec la proportionnelle et leur argent.
21:47Un dernier mot sur la Syrie, Laurent Jacobelli, le chef de la diplomatie française,
21:50a rencontré hier le nouveau dirigeant syrien Ahmad al-Sharé,
21:54le chef du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham,
21:56qui a renversé le dictateur Bachar el-Assad.
21:59Il dit avoir obtenu des assurances sur une large participation,
22:02notamment des femmes à la transition politique,
22:05la coopération aussi avec le Liban voisin.
22:08Il y a eu cette personnalité politique du RN, au moins, ou proche du RN,
22:12comme Thierry Mariani, par exemple, qui avait rencontré Bachar el-Assad.
22:15Votre message, c'est quoi ?
22:16C'est la Syrie, c'était mieux avant ?
22:18D'abord, pour retracer un peu l'historique et donner une vision juste des choses,
22:22il y a eu plusieurs dizaines de parlementaires et de personnalités politiques françaises.
22:27Je crois 35, je ne voudrais pas dire de bêtises.
22:29C'est entre 30 et 40, je crois.
22:30Et parmi ces 30 et 40, il y en a eu 7 du RN.
22:33La majorité était LR.
22:34Monsieur Mariani était lui-même LR quand il y est allé.
22:37Tous les partis politiques y sont allés.
22:38Parce qu'à une époque, comme beaucoup de pays,
22:42les parlementaires se déplacent dans des missions.
22:45Ils vont dans certains nombres de pays.
22:47Voilà. Donc, ce n'était pas du tout un soutien.
22:49Il faut, je pense, remettre les choses...
22:50Une rencontre, mais pas un soutien.
22:51Vous n'auriez pas posé la même question à LR.
22:53Alors qu'il y a eu beaucoup plus de LR qui y sont allés.
22:55Aujourd'hui, il faut être pragmatique.
22:57Il faut, bien évidemment, espérer une transition démocratique pour la Syrie.
23:00Avec, vous l'avez souligné, c'est important, le droit des femmes.
23:03Maintenant, rappelons-nous quand même que le nouveau dirigeant est un ancien
23:06djihadiste islamiste de Daech.
23:08Donc, soyons prudents, ne soyons pas naïfs.
23:10Notre diplomatie, en tout cas,
23:12nos ministres des Affaires étrangères,
23:14depuis un certain temps, ont la maladie de la naïveté qui fait
23:16qu'en général, ils se laissent embobiner.
23:18Soyons vigilants.
23:19Mais les objectifs d'un État démocratique et plus respectueux des droits
23:23est évidemment un objectif que nous partageons.
23:24Laurent Jacobelli, vice-président du groupe RN à l'Assemblée
23:27et porte-parole du parti. Merci d'être venu.
23:29Merci de votre invitation.