Journée Mondiale des Pêcheurs organisée par le Collectif Pêche et Développement à l'UBS de Lorient le 21 novembre 2024. Intervention de Jean-Eudes Beuret à propos des Aires Marines protégées, vaines promesses et vrais enjeux (Acceptations, conflits et ruptures)
© Collectif Pêche et Développement & Trigone Production - Novembre 2024 * Réal Christophe Hoyet
© Collectif Pêche et Développement & Trigone Production - Novembre 2024 * Réal Christophe Hoyet
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00:30très bien donc merci beaucoup de l'invitation et donc je vais commencer en fait par reprendre
00:48quelques éléments qui ont été dit dans le film et par vous donner un peu à une actualité puisque
00:54le film a été fait en 2012 nous nous y sommes allés en 2018 ça commence à dater aussi mais il y a
01:01des éléments qui ont quand même largement changé le premier d'entre eux c'est celui là en fait et
01:06c'est un peu un constat très triste c'est que ça c'est les locaux de la réserve de biosphère sur
01:11le terrain donc l'image vocation voilà à faire réfléchir un petit peu mais effectivement c'est
01:18voilà c'est une réserve de biosphère qui a eu dix ans de financement et qui aujourd'hui n'existe
01:24plus c'est à dire que tout est à l'abandon et tout ce qui a été fait se dégrade alors ça ne veut
01:29pas dire qu'elle ne réexistera pas c'est ce que nous on appelle un flashing park c'est à dire un
01:34parc clignotant il marche quand il y a des financements il ne marche plus quand il n'y a
01:38plus de financement et puis il remarche après mais entre temps on a perdu une dynamique on a
01:43engagé des gens dans des actions et puis on les perd qu'est ce que je veux vous dire avec ça je
01:47vais vous dire simplement qu'une AMP c'est pas l'un l'important dans une aère marine protégée
01:54c'est pas le classement c'est pas d'avoir un statut c'est de savoir ce que l'on en fait et
02:01ce que l'on en fait dans la durée c'est à dire que là effectivement on a fait des choses on a
02:07engagé des gens dans des dynamiques et ça s'est perdu alors le deuxième constat que je voudrais
02:12tirer c'est c'est la question évidemment des collecteuses d'algues qui est centrale dans ce
02:19dans ce film en fait aujourd'hui il ya une espèce de statu quo et le statu quo c'est que comme la
02:27réserve de biosphère n'existe plus vous avez vu au début du film que en fait on était arrivé à
02:32une forme d'accord intelligent sur le prélèvement des ressources il ya un accord social il ya des
02:38accords sociaux qui sont voilà le fruit d'une négociation et puis à côté il ya la loi et
02:43qu'est ce qu'elle dit la loi elle vous dit que vous n'avez pas le droit de prélever quoi que ce
02:46soit dans un parc national et ben comme on n'a plus la réserve de biosphère ce qui s'applique ce qui
02:52devrait s'appliquer c'est la loi le problème c'est que la loi on ne peut pas l'appliquer on ne peut
02:58pas l'appliquer parce qu'il ya des gens qui vivent de ça alors nous on a rencontré le service des
03:03gardes et le directeur des gardes du département des forêts qu'est ce qu'il vous dit il vous dit
03:08avec une grande sincérité il vous dit bah nous on ne peut pas interdire aux femmes d'aller pêcher
03:15dans le parc national donc on leur demande des cadeaux voilà ça vous laisse ponctuat bon c'est
03:25aussi la réalité de services publics dans des pays du sud mais quelque part ça veut dire ce que je
03:33veux dire par là simplement c'est que est ce qu'il vaut mieux miser sur des accords négociés
03:37intelligents ou sur une loi qui finalement ne protège rien la loi en question aujourd'hui elle
03:46ne protège pas et elle pose un problème social par rapport à ces femmes qui pêchent donc ça va
03:53être bas je vais revenir là dessus c'est un peu l'argument de notre livre effectivement c'est de
03:57dire est ce qu'il faut interdire ou est ce qu'il faut essayer de gérer en bonne intelligence entre
04:06les personnes qui vivent de cet espace troisième troisième élément sur lequel je voulais revenir
04:13sur ce cas là la pêche alors ça c'est des activités de pêche qui sont dans le parc il y en a beaucoup
04:20et il ya des catégories de pêche très différentes et là aussi là aussi il ya eu des accords sociaux
04:27simplement parce que dans les années 50 il ya eu un projet d'eau norvégien de développement de
04:32chalutier qui a fini par avoir de fait des effets un peu désastreux sur la ressource et bas les
04:38pêcheurs entre pêche artisanale et pêche industrielle se sont entendus sur un accord sur
04:43des jours de pêche chaque semaine il ya trois jours pour les pêcheurs artisans quatre jours
04:47pour la pêche industrielle et ça ils l'ont négocié j'insiste là dessus sur l'accord négocié bon c'est
04:55un peu mon travail alors je me suis pas présenté d'ailleurs moi je suis économiste mon travail c'est
04:59quand même de m'intéresser à comment on construit un accord alors juste sur cette photo là j'ai noté
05:06252 comités d'éco développement ça veut dire que la réserve de biosphère est là engagé les gens
05:14dans une dynamique de participation pour avec l'objectif clair de leur dire vous allez arrêter
05:19de pêcher vous allez faire des petites entreprises non extractives donc des nattes des cordes voilà
05:28il y a plein de plein d'activités qui ont été proposées alors vous imaginez quand même 30 000
05:32personnes puisque ça bénéficiait entre guillemets à 30 000 personnes mais qui vont fabriquer tous un
05:37peu la même chose est ce que c'est viable non pour moi ça pose de problème la continuité de l'action
05:44je l'ai dit bon là aujourd'hui ce soutien il s'est arrêté et puis ça pose le problème de la
05:51participation la participation si on dit il faut plutôt faire participer négocier construire
05:58ensemble que réglementer un peu bêtement il faut réglementer aussi mais le faire intelligemment ça
06:04veut dire voilà il faut de la participation mais comment faire cette participation et là c'est un
06:09exemple je trouve un peu problématique de participation standardisée c'est à dire c'est
06:16pas un contrôle local par la communauté c'est un contrôle depuis le haut où on vous dit on va
06:23vous regrouper alors les 250 comités sont tous faits pareil en aval de ça il y a ce qu'on appelle
06:29en Inde les self help group donc des groupes d'autodéveloppement c'est à dire des groupes
06:33de micro crédit qui sont tous faits pareil ça peut pas fonctionner ça donc faisons de la
06:38participation mais faisons la bien avec une ingénierie dédiée c'est à dire des gens qui
06:44vont avoir des compétences dans ce domaine là et qui vont voilà accompagner des vraies dynamiques
06:50locales alors je voulais repartir de cette introduction et puis arriver à mon propos
06:56bon mon propos il ne fait qu'illustrer ça en fait ce qu'on a mis dans notre dans notre livre qui
07:02s'appelle les aires marines protégées vaines promesses et vrais enjeux déjà pour revenir ce
07:08que sur ce que c'est qu'une aire marine protégée si tout le monde n'en a pas une idée très claire
07:13je ne sais pas une aire marine protégée c'est un périmètre c'est une entité de gestion c'est des
07:20outils de gestion des mécanismes de gestion et ces mécanismes je voudrais rappeler qu'ils sont
07:25très divers ces mécanismes c'est voilà vous avez des coraux en haut à gauche là c'est de la
07:31connaissance de l'environnement c'est la photo d'après de la sensibilisation à l'environnement
07:37c'est des zones de non pêche il y en a pas toujours mais il y en a là dans le cas de
07:42moréa 7 à moréa il ya 8 zones de non pêche en l'occurrence mais c'est aussi des accords
07:48trouvés et négociés construits ici avec les opérateurs qui font découvrir la faune marine
07:54à des touristes ont des chartes sur des distances d'approche etc c'est à terre alors ça doit être
08:02quand l'air marine protégée a les moyens de le faire ce qui n'est pas toujours le cas là les
08:08moyens de le faire puisque c'est la commune qui gère cet air marine c'est voilà avoir une gérer
08:13le trait de côte et son artificialisation c'est gérer ici en bas tout ce qui vient du bassin
08:19versant et puis c'est ici sur le panneau qui est en bas à gauche un accord qui a été trouvé sur des
08:26usages ici avec les quatre surfeurs pour concilier des activités donc une AMP c'est plein de choses
08:31différentes j'insiste là dessus un c'est pas que voilà il y a beaucoup de choses qui portent sur
08:39la pêche évidemment parce que c'est une activité extractive mais même la pêche il y a plein de
08:45façons différentes de l'aborder le point de départ de ce que nous nous avons fait c'est un peu une
08:51controverse dans laquelle vous allez retrouver des choses qui sortent dans les journaux chez nous
08:55mais une sur bas finalement les airs marines protégés c'est pas aussi efficace qu'on le
09:02voudrait donc parfois dans les journaux c'est ça ne sert à rien bon tout simplement et ça dans
09:08quand vous regardez ce qu'en pensent les scientifiques bas en fait il ya différentes
09:12interprétations la première c'est de dire alors c'est en anglais désolé mais c'est de dire voilà
09:18et en gros il n'y a pas assez de moyens là je pense que tout le monde est assez d'accord sur cette
09:24après il ya deux positions qui sont là très controversées parce qu'elles sont un peu opposées
09:30l'une qui est de dire c'est simple une air marine protégée plus on a d'interdiction et de règles
09:37plus c'est efficace et donc on a une espèce d'échelle de corrélation entre le la réglementation
09:44légale l'existence de réglementation et l'efficacité ce n'est pas mon point de vue
09:50vous l'aurez compris et puis on a une troisième 3 un troisième courant qui est beaucoup moins
09:56présent dans les journaux mais qui est de dire participation notre pénaltys ça parle de soi
10:01même c'est à dire et il ya des analyses de corrélation là dessus en disant ben voilà plus
10:06on a de participation et une réelle participation il ya d'ailleurs des travaux récents là dessus
10:11et mieux ça marche alors nous on est reparti de cette controverse là en se disant ben on va aller
10:16voir effectivement comment ça fonctionne sur le terrain et on a pris un échantillon alors je
10:22vous passe les détails du montage d'un truc comme ça mais on a pris un échantillon de 13 aires
10:27marines protégées dans des espaces très diversifiés géographiquement et on y est allé donc c'est le
10:33choix d'une approche immersive c'est à dire de se dire il faut aller voir ce qui se passe dans
10:39ces aires marines protégées donc on a fait des études de cas on a eu la chance d'avoir de pouvoir
10:44faire ces études de cas dans ces 13 situations avec des entretiens avec des acteurs de la
10:50participation à des temps de concertation quand c'était possible etc tout ceci est allé sur six
10:58mois ce qui est à la fois rapide trop rapide mais bon et en même temps c'est ce qu'on a pu trouver
11:05alors qu'est ce qu'on en ressort ben on ressort un discours sur effectivement ce livre qui s'appelle
11:1020 promesses et vrais enjeux donc je vais reprendre quatre 20 promesses promesses pas
11:16forcément mais des promesses en tout cas auxquelles correspond un certain nombre de choses
11:21qu'on appelle ici des illusions mais ce qui nous intéresse c'est à la fois de dire une amp une
11:28aire marine protégée ça ne fonctionne pas tout à fait comme on dit mais ça fonctionne comme ça
11:33et pour que ça marche mieux et ben peut-être il faut faire aller dans telle ou telle dans telle
11:39ou telle voie alors première chose c'est ce que ce qu'on appelle l'illusion statutaire promesse
11:45de protection en gros c'est de dire un statut vos protections non un statut ne vaut pas protection
11:52alors ronan dans le cas du pnr du golfe du morbihan il ya eu toute un voilà 15 ans de
12:00discussion avant d'arriver à un classement mais dans la majorité des aires marines protégées
12:05c'est pas ça qui se passe c'est à dire on classe et puis après on travaille donc on classe un espace
12:12en disant ça y est voilà il est protégé et puis après on s'engage dans une longue aventure
12:18incertaine et souvent semée de conflits pour arriver à construire un plan de gestion et à
12:26construire des organes de gouvernance alors ça c'est une air marine protégée au chili elle a eu
12:33un voilà on a classé on a classé l'espace on a eu un financement du fonds mondial pour
12:39l'environnement des nations unies pendant cinq ans et pendant cinq ans il s'agissait de construire
12:44l'air marine protégée avec les pêcheurs essentiellement puisque c'est une zone de pêche
12:48c'est aussi une zone touristique et tout le monde s'est impliqué là dedans le problème c'est qu'à
12:53un moment on a voulu à la fois dialoguer avec les pêcheurs construire avec les pêcheurs et les
12:58sanctionner sur certains usages là ça n'a pas fonctionné et au bout des cinq ans ben on est
13:04arrivé au fait que ben on n'avait pas de plan de gestion et on n'avait pas défini d'organes
13:09de gouvernance et puis il n'y avait plus de financement donc ça s'est arrêté alors cinq
13:14ans plus tard les tâches hier a dit il faut recommencer donc on a recommencé on a essayé
13:20avec un climat de tension entre les acteurs et puis finalement ça ça n'a pas abouti alors ça
13:27veut dire quoi ça veut dire simplement voilà cet air là elle est classée elle compte dans les
13:32surfaces dites protégées mais en fait il n'y a pas d'air marine protégée donc c'est un parc dit de
13:38papier le problème c'est pas tant de dire que c'est un parc de papier c'est de dire comment relancer
13:43une initiative comme ça sachant qu'on a accumulé énormément de d'envie de faire quelque chose de
13:50données scientifiques etc qui permettrait de le faire donc voilà alors le golfe de manar c'est
13:56pareil c'est voilà on arrive à cette situation là ce que ce qu'on veut dire par là c'est attention
14:02nous parle beaucoup et il ya une espèce d'illusion dans certains discours politiques et scientifiques
14:07sur classement devrait signifier protection non c'est pas le sens des choses un classement c'est
14:14le point de départ d'une trajectoire et ce à quoi il faut s'intéresser c'est pas ce qui est classé
14:19c'est à ce qu'on fait du classement et c'est aux trajectoires qu'on suit voilà à cette longue
14:25aventure qui ne s'arrête jamais qui ne s'arrête jamais parce que vous prenez le parc de port
14:30croix c'est un parc qui a 60 ans qui est toujours en chantier ça ne s'arrête jamais c'est le c'est
14:37c'est l'aventure commune qui compte plutôt que le classement deuxième deuxième chose c'est
14:44l'illusion surfacique voilà on est dans des accords internationaux dans une perspective
14:49qui s'appelle le 30-30 où on veut classer 30 % des surfaces du globe à l'horizon 2030 et
14:59qu'est ce qu'on considère quand on parle de ça on considère la surface classée or ça n'est pas
15:05ce qui se passe dans des aires marines protégées dans des aires marines protégées là vous prenez
15:10le cas d'une aire marine protégée coréenne corée du sud bah en fait vous vous apercevez que et
15:19c'est ce qu'on essaie de faire passer comme message c'est qu'en fait il y a deux zones de
15:23protection à considérer et non pas une une zone sous protection active c'est là où on fait
15:29quelque chose où le ou l'amp est réellement à des actions et là en fait dans ces terres
15:35marines protégées bas c'est une toute petite bande côtière qui considère des formes de pêche
15:42comme ça mais en fait l'air marine protégée elle n'a pas de prérogatives sur ce qui ne relève pas
15:48de cette bande côtière donc c'est quand même assez problématique alors ça veut dire qu'il
15:53y a cette zone sous protection active où on a un certain effort de conservation et ça ne veut
16:00pas dire qu'il ne se passe rien ailleurs mais ce qui est ailleurs ça correspond à ce que nous
16:05nous invitons à qualifier de zones de sous protection passive et là je reviens au cas du
16:13golfe de manard le cas du golfe de manard donc c'est la carte que vous avez vu tout à l'heure
16:17dans le film en fait c'est bon en bleu plus foncé il ya le parc national et puis autour c'est la
16:23réserve de biosphères et je vous disais bah voilà la réserve de biosphères elle n'existe plus donc
16:29il n'y a plus d'action donc voilà en termes de protection active il reste plus que les parcs
16:35nationaux pour autant en fait il y a un énorme projet qui date de la colonisation de creusement
16:42d'un canal qui passerait entre le Sri Lanka et l'Inde pour faciliter le transport maritime
16:49ce projet là il a voilà potentiellement ça peut apporter une dégradation environnementale
16:56dans cette zone très importante et on s'aperçoit que le statut de réserve de biosphères de parcs
17:02national est utilisé pour par certains pour s'opposer à ce projet donc c'est ça qu'on appelle
17:08protection passive c'est pas parce que vous n'avez pas d'activité qu'il n'y a pas un certain degré
17:13de protection parce que de fait on utilise le statut pour s'opposer à des dégradations
17:21irréversibles donc notre propos c'est de dire il faut distinguer zone sous protection active zone
17:27sous protection passive et ne pas considérer globalement des objectifs quantitatifs très
17:35globaux de classement des océans alors troisième chose qui est un peu centrale dans ce que nous
17:46disons c'est la question de la réglementation et de ce que nous appelons l'illusion normative
17:52c'est à dire considérer que parce qu'on va réglementer ce sera plus efficace mathématiquement
17:58et que finalement voilà il y a une espèce d'échelle mathématique plus on a de réglementation et plus
18:04cette réglementation plus les interdictions porterait sur des zones vastes plus ce serait
18:09efficace alors c'est un débat que vous avez vu apparaître peut-être dans la presse où on nous
18:16dit voilà s'il n'y a pas de réglementation ça n'est pas efficace avec des études du cnrs qui
18:23qui sont dans cette ligne là les amp qui ne protègent rien du tout parce que elles ne sont
18:30pas réglementaires pour une politique commune des pêches dans des aires marines hyper protégées
18:35hyper protégées ça veut dire qu'on peut plus rien faire alors nous on a essayé de répondre à ça
18:39par une autre tribune bon qui est de dire peut-être cette vision est un peu trop simpliste en tout cas
18:47ce qui est sûr c'est que moi j'invite tout le monde à aller voir comment sont utilisées les
18:52réglementations dans les aires marines protégées ce qu'on en fait à quoi elles servent et là on
18:58s'aperçoit que la réglementation c'est pas tout à fait l'usage mathématique qu'on pourrait voilà
19:04systématique vous avez une règle elle est respectée elle sert de cette façon non ça fonctionne
19:09pas comme ça dans la vraie vie alors première chose ça c'est un exemple en grèce bon c'est un
19:17cas où vous avez une c'est quand même la plage principale en europe où il ya de la nidification
19:23des tortues et il s'avère que ça tombe au même endroit qu'un spot touristique de masques donc
19:30vous avez bas sur la photo en bas à gauche voilà on a été négocier une espèce de répartition de
19:36la plage entre les parasols et les tortues les parasols on les enlève la nuit pour que les
19:41tortues puissent passer une une imp ça sert aussi à ce type de choses dans de la coordination
19:47fine négocier etc et puis au fond derrière bas c'est une augo zone cette nouveau zone ça veut
19:54dire qu'on peut ni pêcher ni y aller ça a été voilà ça a été construit et les pêcheurs on
20:00respecte ça alors simplement cette nouveau zone le parc la fait respecter en échange du non respect
20:08d'autres d'autres règles par exemple là vous avez normalement une interdiction de mouillage sur
20:14cette île et il y a une espèce de tolérance et vous voyez que chaque jour bas il y a effectivement
20:20plein de bateaux qui amènent des touristes qui vont mouiller sur cette île qu'est ce que ça veut
20:25dire ça ça veut dire que implicitement dans les aires marines protégées on va hiérarchiser les
20:31règles et quelque part on va les choisir de faire respecter celles qui ont de vrais enjeux et au
20:40détriment de celles pour lesquelles on considère qu'il y a moins d'enjeux donc la règle la
20:46réglementation c'est un support de négociation de dialogue avec les usagers je pourrais revenir
20:51là dessus en france les mêmes questions ainsi vous regardez comment les règles sont appliquées
20:57dans un parc national à port croix bah c'est avant tout un support de discussion avec les
21:02usagers de sensibilisation la règle c'est comme ça qu'on utilise la réglementation avant toute
21:08chose je vous dis pas que ce soit bien mais je vous dis que c'est pragmatique c'est une
21:12adaptation pragmatique la réglementation par ailleurs elle sert de support de négociation
21:19mais ce qui fait la force de la réglementation c'est justement le fait qu'elle soit négocié
21:25là c'est une image qu'on appelle à port croix le groupe ad hoc le groupe ad hoc c'est un groupe
21:31qui a été constitué au moment de la création du site nature à 2000 et dans lequel on trouvait
21:36des pêcheurs professionnels des pêcheurs de loisirs des représentants des clubs de plongée
21:42etc et tout ce monde là bah voilà c'est un espace ouvert tout ce monde là vient discute et s'entend
21:50sur un certain nombre de choses et ce qui résulte de ça c'est aujourd'hui une zone de non pêche
21:55dite zone ressource cette zone de non pêche elle fonctionne et il n'y en a pas beaucoup qui ont
22:01émergé comme ça et qui fonctionne comme ça elle fonctionne parce qu'elle a été proposé co
22:07construite par toutes ces personnes ça a pris du temps mais c'est ça qui donne une force à cette
22:13zone de non pêche ça c'est très important de le dire parce que parfois on nous dit voilà ce qu'il
22:19faut faire ça dans un documentaire de bloues ce qu'il faut faire c'est ce qu'on fait à port
22:23croix oui mais alors allez voir comment ça s'est fait ça s'est fait à partir d'un processus de
22:29concertation qui a été long construit et qui permet d'obtenir quelque chose qui fonctionne
22:34aujourd'hui alors toujours sur la question de la réglementation en fait ce qu'on voit sur le
22:41terrain c'est que dans la pression pour dire il faut réglementer interdire etc on ne pense que
22:47réglementation c'est à dire réglementation légale or moi je suis économiste l'économie des
22:54institutions les institutions c'est entre autres des règles et dans les règles on distingue bien
23:00d'autres choses que de la réglementation légale on distingue de la réglementation légale c'est
23:06une chose pour qu'elle soit appliquée il faut des moyens de contrôle est-ce que nos états ont des
23:10moyens de contrôle suffisant ça c'est une question ensuite on distingue des règles contrat c'est à
23:17dire c'est des règles qui sont négociées construites quand vous allez voir les pêcheurs
23:22de rapanoui ils ne pas qui vous disent clairement nous on ne respecte pas la loi on respecte des
23:28accords sociaux bon voilà moi je le constate un c'est tout ensuite on a des conventions c'est à
23:36dire des règles tacites et bien souvent dans des aires marines protégées on travaille aussi sur
23:42ces conventions sur l'évolution de ces conventions donc ça veut dire attention ne nous intéressons
23:47pas qu'à la règle légale on a beaucoup d'autres formes de règles qui sont tout aussi respectées
23:56voire souvent beaucoup mieux respecté alors dernière chose sur cette question de réglementation
24:02la réglementation bah malheureusement il faut parfois c'est une solution mon propos n'est pas
24:09de dire il faut pas de réglementation il faut de la réglementation mais il faut pas ignorer ce
24:14qui existe par ailleurs la réglementation parfois elle devient le problème bon là vous avez un ça
24:21c'est une aire marine protégée au brésil dans laquelle on peut constater deux choses la première
24:27chose c'est que depuis 40 ans l'air marine protégée a été créé en 1986 il n'y a pas de plan de gestion
24:34pourquoi parce que normalement il ne devrait y avoir personne dans cet espace parce que c'est
24:39une station écologique les gens résistent restent donc on les laisse dans des situations d'incertitude
24:45et au final on ne parvient pas à appliquer la réglementation et on reste dans un entreneu qui
24:52a des impacts environnemental et social désastreux donc la règle devient le problème au lieu d'être
25:00la solution donc par rapport à un cas comme ça bah voilà il faudrait arriver à sortir de la
25:07réglementation pour rentrer dans la négociation l'autre chose que je voulais dire là dessus
25:12simplement sur un autre cas au brésil on s'aperçoit que on a réussi à expulser les pêcheurs mais on a
25:20oublié que les pêcheurs ils ont des règles d'usage dégueu et quand il n'y a plus de pêcheurs bah il n'y a
25:26plus de règles d'usage dégueu donc ça a des effets négatifs parce que de fait il y a d'autres gens
25:32qui viennent illégalement et puis on n'a plus de contrôle social sur la zone donc attention la
25:38réglementation c'est très important mais ça doit être utilisé avec parcimonie. Bon dernière chose
25:45et qui est très développé dans cet ouvrage puisque c'est quand même notre propos c'est de dire la
25:52dernière illusion en question c'est l'illusion universaliste c'est dire on va finalement alors
25:59je mesure mon propos vous avez une énorme diversité de statuts d'air marine protégé dans
26:05le monde avec des objectifs différents avec des principes de fonctionnement différents etc pour
26:12autant pour autant le modèle qu'il y a derrière est le même et se veut universaliste c'est à
26:20dire on délimite un périmètre en mer même s'il y a une partie terrestre mais il ya quand même une
26:26partie maritime on considère séparément la terre et la mer on crée une entité de gestion spécifique
26:33et on applique des outils de gestion voilà il ya alors ça c'est à montréal par exemple je reviens
26:39à montréal vous avez huit zones de non pêche vous avez on a eu pendant douze ans une air marine
26:46protégée qui a fonctionné correctement et puis au moment de la révision du plan de gestion c'est
26:52la photo qu'on voit en bas bas les pêcheurs sont rentrés en conflit on dit nous on n'est pas d'accord
26:57et ils ont posé des problèmes et heureusement il y a eu une réaction positive qui a été de dire on
27:05va vous écouter on va prendre le temps et on va arriver à quelque chose et ça permet aujourd'hui
27:11d'avoir une situation qui s'est améliorée avec une vraie intégration des pêcheurs alors la question
27:17c'est pourquoi ils n'étaient pas d'accord et là nous dans le livre il ya toute une partie qui est
27:22consacrée au conflit on a essayé de comprendre ce que nous disent ces conflits parce qu'il y en
27:26a énormément dans les aires marines protégées ce qu'ils nous disent alors je vous retransmets
27:32quelques voilà quelques citations ça c'est effectivement en polynésie alors pourquoi vous
27:40faites des aires marines protégées là où il ya beaucoup de poissons semble évident dans les
27:44aires marines protégées on fait de la zone de non pêche là où il ya beaucoup de poissons pourquoi
27:50ne pas les faire là où il y en a peu pourquoi on pose cette question parce que dans la culture
27:55polynésienne on fait des zones de non pêche temporaire toujours temporaire en les suivant
28:03avec une observation permanente des milieux là où les zones sont dégradées je ne dis pas que ce
28:10soit la solution ce que je dis c'est qu'on a un modèle que l'on applique partout sans le mettre
28:15en discussion et qui n'est pas compris par les gens et là c'est un exemple type des pêcheurs
28:22qui ont été habitués à de la protection temporaire là où il ya où la zone est dégradée comment
28:28voulez vous qu'ils comprennent naturellement que l'on leur dise bah voilà là on va protéger là
28:32parce que c'est une zone riche donc il ya un modèle il faut le mettre en discussion il faut
28:37le flexibiliser par rapport à des cultures locales en colombie ça c'est une communauté qui nous dit
28:46bah voilà nous nous sommes un peuple tranquille nous sommes pour il n'y a pas beaucoup d'argent
28:50mais nous sommes riches nous avons ce qu'il faut ici on peut s'asseoir tranquillement face à la
28:55mer en discutant pourquoi ils nous disent ça il nous dit ça parce que on a une aire marine protégée
29:02qui veut absolument les engager dans des dynamiques de développement alors qu'eux ils
29:08ont un objectif de coexistence dans des dynamiques de développement à partir de l'idée qu'on s'en
29:14fait c'est à dire un développement basé sur l'individu alors que là il s'agit d'une communauté
29:19afrodescendante qui a un principe voilà et des objectifs de coexistence communautaire sans
29:26enrichissement personnel donc il ya un voilà il ya une incompréhension totale donc l'idée c'est
29:34voilà là aussi de mieux écouter voilà répondre aux aspirations et ne pas calquer un modèle qui
29:42ne correspond pas et puis dernière chose ça c'est l'île de Pâques Rapanui où un leader communautaire
29:48nous dit un groupe gère la terre un groupe gère la mer on ne peut pas diviser terre et mer c'est une
29:52île c'est ridicule bon c'est assez virulent quand vous entendez ça mais pourquoi il nous dit ça
29:58là aussi c'est parce que le principe d'une aire marine protégée c'est d'introduire une autorité
30:04additionnelle or le principe de gestion d'un peuple autochtone comme les Rapanui c'est qu'il
30:11y a une autorité unique pour tout gérer et qu'il ya une continuité terre mer on gère la terre et la
30:18mer qui est notre territoire comme est la terre on n'a pas du tout cette séparation terre mer donc
30:24ce que je voilà ce que je veux vous dire à travers ces quelques exemples c'est simplement que le modèle
30:30il faut le flexibiliser le permettre qu'on y intègre des choses qui ne sont pas du tout dans nos
30:37références culturelles mais on ne peut pas avoir un modèle universel alors je vais terminer par
30:43si j'ai encore le temps par vous raconter une petite histoire qui est qui me semble plus positive
30:48même si mon propos ce voilà je suis critique mais j'aimerais être positif sur ce qu'on propose c'est
30:54le cas de Rapanui je pense que cette histoire illustre pas mal de choses Rapanui bon c'est
31:01un peuple autochtone c'est bon qui a vécu beaucoup de choses compliquées qui vit essentiellement de
31:06la pêche pourquoi parce qu'à un moment ils ont été parqués sur une partie de l'île et on a mis
31:12des moutons sur tout le tout le reste de l'île bon sympathique donc tout le monde vit un peu de la
31:18pêche et ça c'est une photo qui est en couverture de l'ouvrage qui est une photo de la fête du saint
31:23patron des pêcheurs où ils invitent tout le monde à manger ensemble du poisson qu'ils ont pêché tout
31:28le monde quel qu'il soit simplement ce qui s'est passé à Rapanui aujourd'hui on a une mer marine
31:33protégée qui est appropriée et qui je pense à un certain nombre de a des chances vraiment de
31:39fonctionner mais d'où ça vient si je vous raconte cette histoire il faut revenir à la création
31:46d'une mer marine protégée qui a été faite qui s'appelle Motu Motiro Hiva Marine Park qui a été
31:54créé de toute pièce par l'état chilien avec une fondation internationale qui portait sur les îles
32:01Salacigomez donc ça ça rentre dans l'idée qu'on va maximiser la surface sous protection donc on
32:07fait ça un endroit où il n'y a personne et on arrive à 150 mille kilomètres carrés qui rentrent
32:13dans les surfaces dites protégées le problème c'est que la communauté Rapanui elle considère
32:18que c'est son territoire et que la mer en question c'est un espace qu'elle a approprié et donc ça
32:26lui donne lieu à un énorme conflit dont il reste des traces même si ce conflit est terminé il en
32:32reste des traces manifestes sur l'île et donc qu'est ce qui se passe et bah vos 150 mille
32:38kilomètres carrés classés c'est terminé protégé aujourd'hui elle n'a pas d'existence donc ça
32:44rentre dans ce qui n'existe pas parce que c'était inacceptable pour une communauté locale donc à
32:52partir de là on peut se dire bon bah c'est foutu tant pis mais en fait sur les géographes des
33:00conflits nous disent que le conflit sert souvent à créer quelque chose et ben là ça a créé quelque
33:06chose ça crée quoi c'est que la communauté elle s'oppose mais elle dit mais nous ce qu'on veut
33:11c'est protéger notre espace c'est ce qui nous amène à dire le la vieille image de il y a ceux
33:19qui veulent conserver contre ceux qui ne veulent pas c'est ça n'est pas représentatif de ces
33:25minorités de conflits dans la majorité des conflits c'est ceux qui veulent protéger d'une
33:29certaine façon contre ceux qui ont une autre idée de la protection et donc la communauté elle va
33:36reprendre comme dit le leader qui est en photo ici nous dit bah c'est le début du boom de la
33:44conservation d'ailleurs que nous on se dit comment on va faire effectivement pour conserver notre
33:50environnement et de ce conflit est née une table ronde des usages de la mer qui va proposer son
33:59mener des actions déjà et puis à partir de là vont être finalement quatre projets un peu idées
34:08avec deux projets concurrents avec quelques conflits aussi au sein de la communauté rapanoui
34:14mais finalement en 2018 on arrive à une air marine mcp mu ça veut dire air marine côtière air marine
34:23et côtière protégé multi usage qui a été faite avec la communauté avec des règles tout à fait
34:29particulières donc ça veut dire qu'on a repris le modèle proposé et puis à partir de là on a
34:35innové pour construire des formes de règles des formes de gouvernance qui n'existaient pas au
34:40Chili et qui sont tout à fait nouvelles cet exemple là je le trouve intéressant parce que
34:47effectivement à partir c'est sur les cendres d'un modèle qu'on arrive à reconstruire à
34:53s'approprier quelque chose nous dans le livre on a essayé de s'intéresser à la façon dont
34:59les acteurs locaux essaient de reconstruire différemment une protection par les airs
35:05marines protégés en adaptant ce modèle en le tordant le contournant etc je pense que quelque
35:12part à un moment il faut effectivement rendre ce modèle que l'on propose qui est proposé par
35:17bon des acteurs qui sont quand même dominés par le nord il faut arriver à reconstruire les choses
35:25en rendant les choses plus flexibles et un peu différents voilà je vous remercie
35:37je n'ai pas bien compris sur quoi reposer tout ce montage d'où venaient ces directives
35:45sur quelle base on s'y est appuyé pour lancer tout ce qu'on a dit c'est à 30%
35:51en 2030 de protéger je pense qu'il y a quelque part une politique latinienne
35:59derrière ça peut-être les plus amples ressources par endroits et il faut savoir
36:05partagé ou pas d'ailleurs par les intéressés c'est un problème finalement
36:17oui non ben ça c'est effectivement j'aurais pu resituer ce cadre là mais c'est des accords
36:26internationaux donc c'est les pays qui se sont entendus dans le cadre de table rondes
36:30internationales sur donc au départ c'est les objectifs d'aichi en 2010 et puis là c'est des
36:37la stratégie 30-30 et en fait c'est une espèce de coalition quand vous regardez la façon dont ça
36:46fonctionne il y a beaucoup d'ONG qui sont investis dans des mouvements internationaux qui essaient
36:52de faire pression là dessus et puis les états se sont engagés là dessus après quand on vous
36:58regardez le contenu ce qui ressort c'est effectivement cet objectif surfacique 30%
37:05et puis il y a des modulations sur la place des peuples autochtones la participation etc
37:15mais voilà on reste vraiment centré là dessus et c'est l'état les états qui s'engagent là dessus
37:21et ça explique qu'il y a une course à la surface de la part bon l'état français en est un exemple
37:26on va essayer d'optimiser de maximiser la surface classée pour répondre à ces objectifs c'est le
37:33cadre général si je peux compléter en fait le problème majeur posé par ces objectifs
37:39quantitatifs c'est que où peut-on faire de la surface bon aujourd'hui on a à la fois l'objectif
37:47général et puis le fait de dire on va faire des zones de protection forte où peut-on faire de la
37:52surface bala où il ya le moins d'usage il ya le moins de résistance il ya le moins d'activité
37:57donc on a tendance à les faire là oui où c'est le plus facile mais pas là où il ya le plus
38:03d'enjeux en termes de biodiversité ça c'est un autre effet de la politique du chiffre en fait