Avec Jean-Paul Paloméros, Isabelle Lasserre, Oksana Melnichuk et Stéphane Siohan.
Ce soir, à 19 heures, Vladimir Poutine peut-il vraiment sortir vainqueur de la guerre en Ukraine ? Entre avancées militaires, pressions européennes et alliances stratégiques, le maître du Kremlin tente de renforcer sa position sur l'échiquier mondial. Peut il y parvenir ?
Regardez On refait le monde : en route pour 2025 ! avec Anaïs Bouton du 23 décembre 2024.
Ce soir, à 19 heures, Vladimir Poutine peut-il vraiment sortir vainqueur de la guerre en Ukraine ? Entre avancées militaires, pressions européennes et alliances stratégiques, le maître du Kremlin tente de renforcer sa position sur l'échiquier mondial. Peut il y parvenir ?
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00:00On poursuit cette émission avec nos invités, Benjamin Morel, politologue et constitutionnaliste,
00:09Serge Raffi, journaliste et éditorialiste à l'hebdomadaire Le Point, Jean-Daniel Lévy,
00:13directeur délégué de l'institut Harris Interactive.
00:15Alors j'ai envie de vous demander, chacun d'entre vous, quel est le point unique pour
00:21l'instant qui vous frappe ou que vous remarquez dans cette nouvelle équipe ? Serge Raffi.
00:26Moi je serais un peu moins sévère que Patrick Cannaire qu'on a entendu sur votre antenne
00:31il y a quelques minutes.
00:32C'est un acteur socialiste ?
00:33Malgré tout il y a un événement, c'est que trois anciens ministres de François Hollande
00:38sont dans ce gouvernement.
00:39Des ministres qui donc à une époque ont défendu la ligne du pacte de responsabilité,
00:44du CICE etc., qui était le grand tournant du parti socialiste, qui a amené d'ailleurs
00:49la fronde et qui a amené l'explosion du parti socialiste et qui l'a entraîné dans
00:53cette espèce de trou noir dans lequel ils sont aujourd'hui et qui les tient enfermés
00:59avec LFI.
01:00Ils sont complètement coincés, arrimés à LFI parce qu'ils n'ont pas d'autre choix
01:05électoral pour le moment.
01:06Donc leur position n'est pas liée à ce qui se passe au gouvernement mais à ce qui va
01:10se passer au municipal.
01:11Ça c'est la première chose.
01:12Donc pour revenir, Manuel Valls, François Refsamen, c'était un premier ministre, un
01:18ministre très important et qui est un historique dans l'histoire du parti socialiste et Juliette
01:22Méadel qui a été ministre aussi de François Hollande, donc ça fait quand même trois
01:25personnalités.
01:26Alors évidemment ça ne va pas bouleverser la cartographie politique, mais quelque part
01:32je pense que ça peut un peu interroger.
01:35Que me répond Jean-Daniel Lévy ? Votre curiosité, où est-ce qu'il vous frappe ?
01:41Déjà j'approuve tout ce qui vient de dire par sa géographie.
01:44Le deuxième aspect, c'est effectivement la surprise de Manuel Valls, non seulement
01:48qu'il revient au sein du gouvernement jusqu'à quelques minutes avant, on n'en parlait pas
01:52du tout, il arrive en plus au réolé du statut de ministre d'Etat, ce qui n'est pas rien
01:58même s'il y en a quatre au sein de ce gouvernement, mais en tout cas c'est le signe de l'importance
02:03qu'il peut avoir.
02:04Il est, si je ne me trompe pas, deuxième dans l'ordre protocolaire derrière la ministre
02:07d'Etat de l'Education nationale.
02:08Olivier Voss fait oui avec la tête, donc il a toujours raison.
02:11C'est un signe qui est un signe extrêmement fort, avec un choix politique malgré tout,
02:16et s'il y a des ministres qui sont issus des différents gouvernements qui ont été
02:21présidés par François Hollande, je ne suis pas sûr que soit de nature à pouvoir adresser
02:25un message positif à l'égard aujourd'hui, notamment du Parti Socialiste, dont on sait
02:29que c'est la pierre angulaire aujourd'hui du nouveau Front Populaire.
02:32Manuel Valls, on le sait, a perdu la primaire et pour autant a indiqué qu'il avait l'intention
02:38de voter pour Emmanuel Macron dès 2017.
02:41François Rebsamen a depuis longtemps indiqué qu'il était en soutien à l'égard du
02:46président de la République actuelle.
02:47Vous me dites quoi, c'est des faux socialistes qui sont là ?
02:49Ce sont des socialistes qui ont évolué, ce sont des socialistes qui étaient socialistes
02:53à l'époque de François Hollande et qui, notamment depuis 2017, c'est-à-dire depuis
02:56le premier mandat d'Emmanuel Macron, voire un petit peu avant, ont fait un mouvement
03:00clair en sa faveur.
03:01Et puis peut-être un aspect, souvent quand on est Premier ministre, on a tendance à
03:04servir nettement son camp politique, là quand on regarde les personnes qui sont issues
03:09du modem, sauf erreur de ma part, il y en a uniquement deux sur les 34 ministres à
03:14l'heure actuelle, donc il n'y a pas forcément la volonté de dire « je privilégie mon
03:17camp politique et privilégie mes amis politiques ».
03:19L'idée que retient Benjamin Morel ?
03:21C'était un peu évoqué, mais c'est le choix stratégique, parce que même si évidemment
03:25on a des ministres, et je rejoins ce qui a été dit, qui viennent de la gauche, ils
03:28ne déplacent pas une ligne parlementaire, c'est-à-dire que fondamentalement, le profil
03:32des ministres, au bout du compte, on s'en fiche un peu, l'important c'est est-ce
03:36que ça permet de construire des majorités ? Et aujourd'hui, ni Emmanuel Valls ni
03:40François Rebsamen ne permettent d'aller chercher le moindre soupçon de députés
03:43socialistes.
03:44Donc c'est un choix stratégique qui est clair, et qui est un retour d'une certaine
03:47façon au choix stratégique tout au moins imposé qui s'était posé à Michel Barnier.
03:51Vous avez un gouvernement socle commun, dans lequel LR est bien servi, et est donc arrimé
03:56à ce gouvernement, et dans lequel on croise les doigts pour que le Rassemblement National
04:00ait intérêt à ne pas censurer.
04:01Et on revient au même problème qui était celui de Michel Barnier, vous avez un gouvernement
04:06qui va tenir grâce essentiellement à un opposant politique.
04:09Cet opposant politique, tant qu'il aura intérêt à ce que le gouvernement ne tombe
04:13pas, et bien sera un opposant politique plutôt bienveillant.
04:16Le jour où il aura intérêt à ce que le gouvernement tombe, parce que ça gueulera
04:19en circo et que des électeurs diront vous ne censurez pas alors que le budget est un
04:23budget d'austérité, ou parce que Marine Le Pen dira peut-être que mon procès a intérêt
04:26à faire tomber le gouvernement, à ce moment-là le gouvernement tombera, c'est jamais très
04:30stable d'être dans les mains de son opposant politique.
04:32Là vous venez de dire que Marine Le Pen est la marraine du gouvernement.
04:35En tout cas, elle a un gros bouton sur son bureau avec marqué « siège éjectable ».
04:40Le jour où elle appuie dessus et où de l'autre côté Boris Vallaud et Olivier Faure appuient
04:44également dessus, le gouvernement tombe.
04:46Il va être très compliqué pour Boris Vallaud et Olivier Faure de ne pas appuyer dessus
04:50parce que qu'est-ce qui va se passer ? Les Insoumis vont dire « regardez ces socialistes
04:53qui ne votent pas la censure alors qu'ils avaient dit qu'il y aurait un pacte de non-censure
04:56si pas l'usage du 49A1A3, à ce stade il y aura très probablement un 49A1A3 sur le
05:00budget, que le budget est un budget d'austérité et que Xavier Bertrand lui-même a dit que
05:04le gouvernement tenait grâce au RN qui sont ces gens de gauche qui ne censurent pas.
05:08Ça va être très dur de tenir pour les socialistes si jamais ils décident de rentrer dans la
05:12censure et que le RN le fait également, il n'y a plus de gouvernement Bayrou, donc
05:16en effet là-dessus, Marine Le Pen est probablement aujourd'hui celle qui a les clés.
05:20Bonsoir M.
05:21Jacobelli, merci de nous rejoindre, vous êtes sénateur macroniste des Hauts-de-Seine,
05:27je le précise.
05:28Craignez-vous une censure ou une fatigue au bout d'un moment de Marine Le Pen qui pour
05:32l'instant semble quand même être un petit peu la marraine de ce gouvernement ?
05:36Ce qui est sûr en tout cas pour notre cas, c'est que nous souhaitons un cordon.
05:42Alors attendez, je vous entends.
05:46Alors nous sommes en train de vous perdre, on va essayer de régler ces problèmes de
05:51liaison et on vous redonne la parole.
05:52On fait un essai par principe, est-ce que vous m'entendez ? Visiblement pas, donc
05:57mes petits camarades vont vérifier tout ça et on va redonner la parole au sénateur Jacobelli,
06:02le sénateur macroniste.
06:03Je vous le rappelle dans un instant, je ne vous ai pas interrogé il y a quelques instants
06:08Olivier Boss sur l'idée que vous aviez envie de retenir dans ces nominations.
06:14Alors moi je note quand même qu'effectivement il y a peu de modem, il y a pas mal de macronistes.
06:21Pourquoi ils ne sont pas là les modems ?
06:23Pour Marc Fesneau par exemple je peux vous répondre puisque c'est l'un des plus
06:27proches de François Leroux.
06:28Ancien ministre de l'Agriculture.
06:29Il ne voulait pas être ministre, peut-être parce que ça ne va pas durer longtemps.
06:33En tout cas il ne voulait pas être ministre et après il considère qu'il est plus utile
06:41à l'Assemblée Nationale en président du groupe.
06:43Et après il n'y a pas énormément de poids lourds, il faut le dire les choses, aux modems.
06:48En revanche quelque part c'est des poids lourds de la macronie qui font leur retour.
06:54On a Élisabeth Borne et Gérald Darmanin qui étaient anciennes premières ministres
07:00et anciens ministres de l'intérieur qui comptaient dans la macronie, qui font leur
07:05retour.
07:06Ce qu'on peut imaginer c'est que dans les discussions entre François Bayrou et Emmanuel
07:10Macron, Emmanuel Macron a quand même largement pesé.
07:12Après maintenant, ce qui va être intéressant je trouve, on sait que François Bayrou va
07:16s'exprimer ce soir.
07:17Il s'était exprimé jeudi soir, on n'avait pas bien compris le sens de sa prise de parole
07:24et ce qu'il voulait vraiment nous expliquer.
07:25Là je suppose que l'explication va être assez simple, son gouvernement est quelque
07:30part, mine de rien pour lui, assez facile à expliquer et à vendre.
07:35Il y a des gros sujets, des gros dossiers, des très grosses difficultés et donc des
07:39gros ministres.
07:40Ça va être à peu près la teneur j'imagine de ce que François Bayrou va pouvoir dire.
07:44Avec en perspective, on vient de la prendre, un premier conseil des ministres le 3 janvier
07:51pour passer les fêtes et laisser tout le monde un peu tranquille et puis entre temps
07:55on aura eu le...
07:56Pardonnez-moi là, on forme l'équipe et elle ne se remet, entre guillemets, en tout cas
08:00officiellement au travail que le 3 janvier ?
08:02Bah oui, avec un conseil des ministres le 3 janvier, tout à fait.
08:05Après, il y aura les passations de pouvoir et les ministres vont commencer à travailler
08:09mais pour le premier conseil des ministres c'est effectivement le 3 janvier puis ça
08:12sera après les voeux du président de la République qui pourra remettre aussi peut-être quelque
08:17chose dans l'ordre.
08:18Voilà, moi ce que j'en retiens c'est que François Bayrou a un gouvernement qui semble
08:24comme ça costaud mais effectivement, et ça on y reviendra toute la soirée, mais sans
08:30assises politiques lourdes, avec un RN et des socialistes et la gauche de manière générale
08:37prêt à le censurer.
08:38Visiblement vous partagez la même analyse Benjamin Morel.
08:40Oui, le 3 janvier c'est tardif, le 14 janvier c'est encore plus, on aurait pu aller beaucoup
08:44beaucoup plus vite, c'est-à-dire qu'on dit non mais en fait les parlementaires sont en
08:47vacances, ça dépend d'une décision du bureau, ils pourraient travailler jusqu'au 31 décembre
08:51et recommencer le 1er janvier.
08:52Vous savez dans ce pays on a voté des budgets un 31 décembre à minuit, en fait on avait
08:58arrêté les pendules et c'était le 1er janvier mais pour des raisons de calendrier on avait
09:01préféré dire non c'est le 31 décembre.
09:03Donc on aurait eu la possibilité de le faire, c'était certes la 3e et 4e républiques.
09:07La réalité c'est que là on a décidé de se donner du temps.
09:11La vraie question c'est pas est-ce que c'est mal, la question c'est est-ce que c'est utile.
09:14En d'autres termes, si ce temps-là est utilisé pour sonder des groupes politiques notamment
09:18d'opposition pour trouver une voie vers ce budget, eh bien ce sera du temps bien employé.
09:22Jusqu'à présent on a pris beaucoup de temps, il n'a pas forcément été extrêmement utile
09:26et ça par contre c'est plus coupable.
09:28Bonsoir, re-bonsoir Xavier Yacovelli, on a réétabli notre liaison avec vous, merci
09:33beaucoup de votre patience, sénateur macroniste, je le disais il y a quelques instants, pardonnez-moi
09:37mais pourquoi cette étrange impression que madame Marine Le Pen est quand même la marraine
09:41de ce gouvernement ?
09:43Non je pense que c'est un gouvernement qui est un gouvernement sérieux, effectivement
09:46vous l'avez dit c'est un gouvernement de poids lourd qui, vu la situation actuelle
09:50du pays, nous avions besoin d'avoir des personnes d'expérience, c'est un gouvernement sérieux
09:55et c'est un gouvernement, et moi je le souhaite, venant du camp progressiste, en tout cas de
10:00l'aile social-démocrate du camp présidentiel, nous nous souhaitons que ce cordon sanitaire
10:06avec les extrêmes qui soit d'extrême droite ou d'extrême gauche soit maintenu et l'arrivée
10:11ou le retour d'un certain nombre de nos collègues issus de la social-démocratie, je pense notamment
10:17à Agnès Pannier-Renacher qui reste, à Elisabeth Borne, à Patricia Miralles qui revient au
10:21gouvernement ou à François Rebsamen par exemple qui fait son entrée, prouve que le cordon
10:27sanitaire restera bien ferme avec l'extrême droite et l'extrême gauche.
10:31Vous regrettez l'absence de monsieur Bertrand dans ce gouvernement ?
10:35Ecoutez monsieur Bertrand il a pris sa décision, ça lui appartient, moi je ne suis pas là
10:41pour commenter le casting, moi ce que j'attends...
10:43C'est ce que vous êtes en train de faire et c'est ce qu'on attend de vous et c'est
10:46normal si je puis me permettre.
10:47Moi j'attends de voir aussi quelle va être la feuille de route du gouvernement et du
10:52premier ministre, celle qui va être définie lors du discours des politiques générales.
10:57Moi je note quand même et c'est quand même à relever que nous avons pour la première
11:01fois un ministre d'état en charge des Outre-mer qui est numéro 3 du gouvernement et ça je
11:06pense que c'est important, moi étant issu d'un groupe au Sénat qui est composé à
11:1050% d'ultramarins, je peux vous dire que ça a été une annonce qui a été très
11:14favorablement reçue par mes collègues et je pense que c'était important aujourd'hui
11:20de montrer un signe fort vis-à-vis de nos collègues ultramarins et de nos compatriotes
11:25ultramarins donc je pense que c'était aussi important, ce sont des signes importants avec
11:29des ministres d'état qui ont maintenant des dossiers chauds sur la table et qui devront
11:34maintenant être au travail et non pas attendre le 3 janvier comme j'ai pu l'entendre mais
11:39dès demain leurs dépassations.
11:40Très sérieusement pensez-vous que ce gouvernement puisse obtenir une forme de stabilité dont
11:45notre pays a besoin et vivre plus longtemps que 3 mois ?
11:49Mais vous l'avez dit en fait c'est le pays qui en a besoin, c'est pas seulement ce gouvernement
11:52qui en a besoin, encore une fois le casting on s'en fiche, c'est uniquement de savoir
11:57ce qu'on doit faire pour le pays et donc il en va de la responsabilité des groupes
12:02bien sûr du socle commun mais aussi de ceux de l'opposition, de savoir s'ils veulent
12:06encore contribuer au chaos institutionnel et au chaos économique de notre pays ou
12:12est-ce qu'ils essayent de construire quelque chose avec ce socle commun, avec le gouvernement
12:17dans l'intérêt général des français et moi j'appelle vraiment mes anciens collègues
12:21socialistes de faire preuve de responsabilité et de faire un pas vers nous comme nous nous
12:26avons pu le faire il y a quelques années vers Emmanuel Macron de pouvoir suivre ce
12:31mouvement et de faire en sorte de se détacher des extrêmes pour l'intérêt général.
12:34Merci beaucoup Xavier Iacovelli, sénateur macroniste je le rappelle, bon les poids
12:40lourds de la macronie sont de retour ce soir d'une certaine façon, Serge Raffi ?
12:44Oui, oui, ce gouvernement fait quand même beaucoup plus solide que ce qu'on a pu voir
12:49avant d'abord par leur nom mais aussi plus que ça par leur expérience c'est-à-dire
12:53qu'on a des gens d'expérience mais le problème est toujours le même, il a été
12:56évoqué d'ailleurs par la personnalité qui vient de parler, le problème ça va être
13:00la feuille de route et la feuille de route c'est qu'est-ce qu'on va faire du budget,
13:03comment ce budget va être construit, c'est-à-dire est-ce qu'on va recommencer les négociations
13:07comme l'a fait Michel Barnier point par point etc. avec ce côté un peu, j'essaye
13:12de récupérer un peu à gauche, un peu à droite etc. ce qu'on a vécu, est-ce qu'on
13:15va encore le revivre ou est-ce qu'on va aller plus vite cette fois, ce qui a été
13:18dit par Benjamin Morel, c'est vrai à un moment donné il va falloir arrêter et on
13:22saura évidemment au moment de la déclaration de politique générale du premier ministre
13:28mais il faudrait avant que cette feuille de route soit très claire, or peut-être
13:32que François Beyroux mène finalement une tactique en ce moment qui est assez habile
13:37qui est justement de ne rien dévoiler, il dévoile pratiquement rien sur cette feuille
13:41de route et c'est ce qui agace profondément l'opposition et même certains de ses partenaires.
13:46Jean-Daniel Lévy a envie de vous répondre.
13:47Avec malgré tout un risque politique important, c'est-à-dire que quand vous regardez les
13:50électeurs qui n'ont pas voté au cours des dernières élections législatives en
13:54soutien à l'égard d'Emmanuel Macron, on se demandait si la dissolution n'était
13:57pas d'une manière ou d'une autre une forme de référendum pour ou contre le président
14:01de la République.
14:02Vous avez la majorité d'électeurs qui ont voté en disant nous souhaitons avoir
14:05une ou plusieurs réorientations.
14:07S'il regarde le gouvernement de ce soir, indépendamment de la ligne politique qui
14:11sera définie de la feuille de route, il voit revenir Elisabeth Borne, ancienne première
14:16ministre, qui est, qu'elle le veuille ou non, marquée au fer rouge par l'utilisation
14:21considérée comme étant intempestive du 49-3 et sur la réforme qui va hérisser aussi
14:25bien à gauche qu'à droite, à savoir la réforme des retraites.
14:28Vous avez le retour de Gérald Darmanin qui a été ancien ministre, qui a été soutenu
14:32et qui a soutenu le président de la République.
14:35Donc vous avez, d'une manière ou d'une autre, un message implicite qui vise à dire
14:39vous avez voté au cours des dernières élections législatives et jusqu'à présent, en dehors
14:44de la ligne politique, vous avez un personnel politique qui ne s'inscrit pas comme étant
14:48en défiance ou en critique à l'égard du président de la République actuelle.
14:51Il va falloir qu'il soit extrêmement fort en rhétorique le nouveau ministre, le nouveau
14:54premier ministre.
14:55La parole, Jean-Daniel Lévy, elle est où la patte Bayrou dans ce gouvernement ?
14:59La patte Bayrou, c'est d'arriver à faire venir des personnalités qui ont été, et
15:04Serge Raffi l'a indiqué, en soutien à l'égard de l'ancien président de la République,
15:08François Hollande.
15:09C'est le cas de Manuel Valls, c'est le cas pour partie de Madame Béadel, c'est
15:13le cas également de Monsieur Rebsamen et on sait que depuis 2007, l'objectif de François
15:19Bayrou est d'arriver à rassembler des personnalités qui sont issues de gauche et de droite, qu'à
15:23ce niveau-là, Michel Barnier n'y est pas parfaitement parvenu.
15:27Reste à voir si d'un point de vue d'opinion, il y aura la perception que ce sont vraiment
15:31des personnalités qui sont issues de la gauche, qui viennent rejoindre François Bayrou et
15:35que dans ce contexte, pour reprendre votre terme, ce sera la patte Bayrou qui sera ressentie
15:39ou est-ce qu'on se dira, d'un point de vue global, de toute façon, ils avaient déjà
15:42basculé du côté du président de la République et donc il ne s'agit ni de prise de guerre
15:47ni de réorientation idéologique de la part de ce nouveau gouvernement.
15:50Et notre constitutionnaliste Benjamin Morel, qu'est-ce qu'il nous dit sur la papa de
15:53Bayrou ? La papa de Bayrou, elle n'est pas très très
15:56là, c'est-à-dire qu'en effet, je rejoins ce qui a été dit, mais je doute que François
16:00Rebsamen bouge le moindre électeur socialiste, idem pour Manuel Valls, c'est-à-dire qu'on
16:05parle là, je dirais, d'une histoire du parti qui, dans une grande partie de l'électorat,
16:09aujourd'hui est inoubliée ou en tout cas galvaudée de l'autre côté.
16:13Ce qui est certain, c'est que ça ne bouge pas un seul parlementaire et idem d'ailleurs
16:16pour la droite, c'est-à-dire que l'électorat de centre-droite continuera de dire « c'est
16:20mieux que rien, celui qui pourrait basculer vers le RN sera toujours en balance vers le
16:23Rassemblement National ». Donc ça ne règle pas forcément le problème
16:26de l'opinion et ce qui est certain, c'est que ça ne règle pas le problème parlementaire.
16:28Or, on n'a pas un gouvernement qui est responsable d'abord devant l'opinion, on a un gouvernement
16:33qui est d'abord responsable devant l'Assemblée Nationale.
16:35L'une des erreurs de Michel Barnier, c'est d'avoir fait le pari de l'opinion contre
16:39le Parlement, en disant « regardez, les députés sont des enfants, ils vont débattre entre
16:43eux, ils ne voteront pas un budget, moi j'ai l'opinion derrière moi, vous ne l'avez
16:46jamais très longtemps et François Bayrou l'a déjà perdu, et ensuite on va faire
16:49pression sur les députés ». La réalité, c'est que non, et que donc ce faisant, si
16:53vous ne bétonnez pas votre majorité parlementaire, ça ne marche pas.
16:56Et par rapport à ce qui a été évoqué tout à l'heure, comment ça se passe à l'étranger ?
16:59À l'étranger, dans tous les régimes parlementaires, on commence d'abord par négocier le programme,
17:03et une fois qu'on a négocié le programme, on négocie les postes.
17:06Là, on a un François Bayrou qui arrive avec des postes et qui dit « attention, pas de
17:10spoiler, le programme, vous l'aurez le 14 janvier ». Mais ça, ce n'est pas un hasard
17:14si personne ne fait ça à l'étranger, c'est que ça ne marche pas.
17:17Parce que dès lors, vos groupes politiques sont libres de vous dire « écoutez, je n'aimais
17:20pas trop ce casting, j'aime encore moins le programme, et donc je vais être obligé
17:22de vous censurer ». Si vous ne vous engagez pas d'abord sur une liste de réformes, ensuite
17:26vous ouvrez la voie à l'instabilité.
17:27Dans quelques instants, la parole à un responsable du RN, député RN de Moselle, Laurent Jacobelli.
17:33Depuis le début de cette émission, j'explique que la marraine de ce gouvernement s'appelle
17:37peut-être Marine Le Pen.
17:38Il nous donnera son avis.
17:39RTL Soir, édition spéciale.
17:41Yves Calvi.
17:43Yves Calvi.
17:44RTL Soir, édition spéciale.
17:46Yves Calvi.
17:47Olivier Bost, vous êtes le chef du service politique d'RTL, vous allez nous rappeler
17:52où on en est au moment où on parle, avant qu'on donne la parole au député RN de Moselle,
17:56Laurent Jacobelli.
17:57Ce soir, on a 34 ministres et ministres délégués dans ce premier gouvernement Bayrou.
18:03Le premier conseil des ministres se tiendra le 3 janvier.
18:07Les passations de pouvoir, ça sera probablement à partir de demain.
18:10Et donc, dans ce gouvernement, on a surtout des poids lourds avec Elisabeth Borde, ancienne
18:16première ministre qui devient ministre d'Etat à l'éducation, à l'enseignement supérieur
18:21et à la recherche.
18:22Manuel Valls, numéro 3 du gouvernement, également ministre d'Etat en charge des Outre-mer.
18:29Ensuite, c'est le retour de Gérald Darmanin, ministre d'Etat lui également à la justice
18:34après avoir été à l'intérieur.
18:36Il n'y a que Michel Laliomari qui avait connu un parcours similaire.
18:40Ce qui est intéressant avec Gérald Darmanin, c'est qu'il avait parfois commenté des décisions de justice.
18:46Donc, on verra comment ça se passe avec les magistrats.
18:48L'autre ministre important, très important de ce gouvernement, c'est bien sûr Bruno
18:53Retailleau qui reste ministre d'Etat à l'intérieur, donc chargé de la police et de la gendarmerie.
19:00Et puis, Éric Lombard, c'est le nom intéressant de la soirée.
19:05La nouveauté, quelque part, on peut dire, ministre de l'économie et du budget.
19:08C'est le directeur général de la caisse des dépôts qui, à un moment, avait été pressenti comme premier ministre,
19:14qui a un profil technique dirigeant proche d'Emmanuel Macron.
19:21Il va quitter donc la caisse des dépôts.
19:24Ça pourrait être intéressant pour...
19:26C'est une place qui est intéressante et qui sera recherchée.
19:28Ça pourrait être intéressant, par exemple, pour Alexis Kohler, le secrétaire général de l'Élysée.
19:32Si vous nous balancez ça comme ça, c'est que vous avez déjà une petite idée.
19:35Je vous connais par cœur.
19:36Il y a des suppositions.
19:37Et ensuite, après, il y a des noms qu'on connaissait déjà.
19:41Catherine Vautrin, qui retrouve un grand ministre de la Santé, du Travail et de la Solidarité.
19:44C'était le cas quand elle était ministre avec Gabriel Attal.
19:47On a François Rebsamen comme autre, avec Manuel Valls comme autre, venu de la gauche.
19:52Ancien maire socialiste de Dijon.
19:53Voilà, aux collectivités locales et aux territoires.
19:57Et puis après, Rachida Tati, reste à la culture, Jean-Noël Barraud, aux affaires étrangères.
20:02Et Sébastien Lecornu, aux armées.
20:03Je crois que je vous ai bien résumé les choses.
20:05Absolument.
20:06Bonsoir Laurent Jacobilli.
20:08Bonsoir Yves Calvi.
20:09Député Rassemblement National de Moselle.
20:11Alors, on se disait depuis le début de cette émission que Mme Le Pen était quand même,
20:14si ce n'est l'inspiratrice de ce gouvernement, en tout cas peut-être un peu la marraine.
20:18Que pensez-vous de cette analyse ?
20:21Sur qui a pu rentrer ou qui n'a pas pu rentrer ?
20:24Non, je crois que votre analyse est un peu erronée.
20:26Évidemment, nous ne sommes pour rien dans ce gouvernement qui montre bien quand même
20:30que c'est le gouvernement du Parti Unique, de la Macronie.
20:33Il y a très peu de changements, finalement, philosophiques dans ce gouvernement.
20:36Donc non, nous n'y sommes pour rien.
20:37Mais par contre, nous serons très vigilants, très vigilants à ce que ce gouvernement
20:40se mette vite au travail pour régler des problèmes très concrets,
20:43comme évidemment la crise d'Amayotte, comme évidemment la situation des agriculteurs,
20:47comme des problèmes concrets pour les Français, comme les tickets à restaurant.
20:50Parce qu'on a beaucoup perdu de temps et maintenant, il va falloir se retrousser les manches.
20:53Est-ce que c'est la bonne équipe pour le faire ?
20:54On peut être dubitatif, mais en tout cas, maintenant au boulot.
21:00L'absence de Xavier Bertrand doit vous réjouir, non ?
21:04Et ça s'est fait d'une façon ou d'une autre avec une forme d'influence de Madame Le Pen.
21:10Vous le savez très bien.
21:12Qu'on ne veuille pas mettre à un ministère important quelqu'un qui passe sa vie à éructer
21:16contre 11 millions d'électeurs du Rassemblement National qui a bâti sa carrière
21:19sur la haine d'un parti politique, oui, je pense que c'est une bonne chose.
21:23Je pense que ce n'était pas un bon moteur pour ce gouvernement.
21:26N'oublions pas quand même que les Français ont voulu marquer une rupture
21:30pendant les européennes et pendant les législatives.
21:32On se retrouve avec des anciens, avec l'arrière-garde qui revient prendre des ministères.
21:38Si en plus on avait mis des gens aigris et haineux,
21:41je pense que ça aurait entravé la bonne marche du gouvernement.
21:43Je pense que c'est une bonne nouvelle pour tous les Français.
21:45Donc il n'y aura pas de censure de votre part tout de suite ?
21:48Pas de censure a priori.
21:49Nous, on est fidèle à notre méthode.
21:50On va regarder ce que propose le gouvernement dans les mesures d'urgence
21:54que j'ai évoquées tout à l'heure, dans l'élaboration du budget.
21:57Un budget qui oublie maintenant les 40 milliards d'impôts supplémentaires
22:00que voulait M. Barnier, un budget qui redonne du pouvoir d'achat aux Français
22:04et puis une politique d'immigration enfin à la hauteur des attentes des Français.
22:08On verra bien si ce gouvernement sait le faire.
22:10Alors l'équation est compliquée.
22:12Ceux qui ont tout raté depuis 40 ans se retrouvent réunis pour relever des nouveaux défis.
22:17Une fois encore, on peut regarder ça avec un œil un peu curieux,
22:21mais nous serons là à la fois pour être vigilants,
22:25pour sanctionner s'il le faut,
22:27mais pour voter les bonnes choses quand des bons projets nous seront proposés.
22:30Peut-on dire que ce soir, vous êtes dans un premier temps dans une position de neutralité ?
22:36Non, je dirais que nous sommes dans une position d'opposition résolue,
22:41mais comme toujours constructive et consciente.
22:43Consciente qu'on traverse une période douloureuse et difficile pour les Français
22:48et que mener le chaos à des fins politiciennes comme peut espérer le faire la gauche
22:53n'est pas à la hauteur des enjeux de notre pays.
22:55Donc nous sommes à la fois responsables et opposants.
22:57Je pense que les deux ne sont pas contradictoires.
22:58Est-ce qu'il ne serait peut-être pas temps pour le Rassemblement national d'avoir des...
23:05Ah, alors attendez, Olivier Boss me fait signe.
23:07Non, non, non, c'est juste pour vous citer Jordan Bardella qui vient de réagir à l'instant
23:11et qui accuse François Bayrou d'avoir réuni la coalition de l'échec.
23:15Ce n'était pas tout à fait votre ton.
23:16Non, oui, on vous a trouvé plus optimiste que ça, Laurent-Jacques Obéli.
23:20J'ai quand même dit, ceux qui ont tout raté depuis 40 ans,
23:22il faut qu'ils puissent réussir aujourd'hui.
23:24Je pense que c'est à peu près la même manière de dire les choses.
23:27Non, non, mais c'est vrai qu'on peut s'interroger quand même sur ce casting improbable.
23:32C'est un peu l'école de la deuxième chance.
23:35Tu as été Premier ministre et puis tu es parti.
23:38Tu es celle qui a fait la réforme des retraites dont les Français ne veulent pas et tu reviens.
23:42Tout ça est un peu étonnant quand même.
23:44On a un peu l'impression d'un grand recyclage de tous les perdants de la République.
23:47Donc, une fois encore, oui, on peut être dubitatif et je crois que c'est normal de le souligner.
23:52Pour autant, être dubitatif ne veut pas dire vouloir tout casser.
23:56Voilà, nous sommes des gens raisonnables, mais nous ne sommes pas naïfs non plus.
23:59Merci d'avoir exprimé votre perception de tout cela,
24:03député Rassemblement national de Moselle, Laurent-Jacques Obéli.
24:05Nous allons accueillir maintenant Philippe Moreau-Chevrolet
24:07qui est spécialiste de communication politique.
24:09Merci beaucoup d'être avec nous, Philippe Moreau-Chevrolet.
24:11Qu'est-ce que vous pensez que comprennent ou qu'entendent
24:15ou que peuvent comprendre ce soir les électeurs français
24:18qui découvrent ce premier gouvernement Beyrou ?
24:22Je pense que les électeurs doivent se dire tout ça pour ça.
24:25C'est un peu un Barnier 2 ou un nouveau gouvernement Macron qui arrive.
24:30Il n'y a pas vraiment de bouleversement.
24:32C'est un ancrage toujours à droite, voire à l'extrême droite
24:36puisque tout dépend toujours du RN.
24:38De ce point de vue-là, François Beyrou a encaissé une défaite assez lourde.
24:42Maintenant, il y a un gouvernement qui existe.
24:45Et l'important pour les Français, dans l'état actuel de ce qu'on voit,
24:48des enquêtes d'opinion, c'est une stabilité.
24:50Ils le demandent vraiment à corps et à cri.
24:52On a eu quelque chose d'historique qui s'est passé, Yves, ces dernières semaines.
24:56C'est un texte commun des principaux syndicats et du patronat français
25:00pour demander de la stabilité.
25:02C'est à l'image de ce que souhaite le pays.
25:03Donc, François Beyrou a une petite fenêtre
25:05pour quand même imposer à l'Élysée peut-être une réforme de la réforme des retraites,
25:11pouvoir donner quelques gages à la gauche et éviter la fameuse censure,
25:14sachant qu'aujourd'hui, non seulement lui, François Beyrou, est très impopulaire,
25:18c'est le plus impopulaire des premiers ministres de la Ve République,
25:23mais en plus, il a cette espèce d'épée de démoclase au-dessus de la tête
25:28qui est que tous les partis d'opposition ont dit qu'ils étaient prêts à voter la censure.
25:31Il a une tâche, honnêtement, pour n'importe quel premier ministre,
25:35c'est colossal, c'est très difficile, c'est quasiment impossible.
25:39Donc, on va voir s'il s'en sort,
25:40mais ça demandera des efforts de la part de l'Élysée et du président de la République.
25:44Et la pression, elle ne va pas être sur François Beyrou.
25:47La pression, elle va être surtout sur l'Élysée au fur et à mesure que la crise va continuer.
25:50Ah oui, pourquoi ? Tiens, c'est intéressant comme analyse, ça.
25:53Parce qu'on a déjà des rumeurs ou des demandes de démission.
25:56On entend bien que ça monte.
25:57Et puis, parce que finalement, ce qui déséquilibre le système en ce moment, c'est le président.
26:03Le Parlement en soi, les partis pourraient peut-être...
26:05Vous nous dites... Pardon, je voudrais être sûr de vous avoir bien compris.
26:08Vous nous dites, le problème en ce moment, c'est le président de la République.
26:13Oui, parce que c'est lui qui bloque.
26:15Il a demandé explicitement à ses premiers ministres de ne pas détricoter ces réformes.
26:19Ce qui bloque avec la gauche, c'est la réforme des retraites, notamment.
26:23Et c'est un détricotage, c'est précisément ce qui débloquerait la situation.
26:26Donc, en fait, la situation, elle est bloquée par l'Élysée.
26:29On a un président fort et un Parlement fort.
26:31Et aucun des deux n'a envie de faire de concessions.
26:35Et là, le président n'est pas en mesure d'emporter le match.
26:37Donc, il faut qu'il devienne raisonnable et qu'il donne à son premier ministre
26:41les moyens de satisfaire une opposition qui n'est pas complètement...
26:44On l'entend, l'opposition de gauche, elle n'est pas complètement fermée à un dialogue.
26:48Mais elle a besoin qu'on lui donne du concret, des choses, des...
26:52C'est votre analyse, Serge Raffi ? J'ai l'impression que vous abondez.
26:54Oui, bien sûr. C'est clair que le problème, c'est que visiblement,
26:58le président de la République n'est pas prêt à faire la moindre concession.
27:01On le voit bien. Et d'ailleurs, ce qui est intéressant,
27:04ce qui a été dit déjà dans la composition du gouvernement,
27:07c'est qu'on a mis quand même des, j'allais dire, des gardiens-chiourmes
27:11de la politique économique d'Emmanuel Macron depuis 2017.
27:15Et ça, c'est... S'il ne bouge pas là-dessus, c'est exactement le problème de François Hollande.
27:19Vous pensez à M. Lombard, notamment ministre de l'Économie, qui nous vient de la Caisse des dépôts ?
27:23Je ne connais pas... Ce n'est pas un homme politique.
27:26On ne connaît pas... C'est un haut fonctionnaire d'une immense qualité, évidemment.
27:30Mais on ne sait pas exactement quelle est sa position sur ces questions-là.
27:33En gros, il va tenir la boutique ?
27:35En l'occurrence, ce qui vient d'être dit, c'est que 3 300 milliards de déficit,
27:41ça ne va pas s'envoler du jour au lendemain.
27:43Et le problème, justement, c'est que ce gouvernement,
27:45quand on est dans une période où, au fond, un président de la République,
27:51arc-bouté sur ses positions, s'enfonce dans un espèce de marécage,
27:55tout doucement, tout doucement.
27:56François Bayrou, il est prisonnier de ça.
27:58C'est pour ça aussi que tout un tas de présidentiables possibles,
28:01ceux qu'on imagine dans l'opinion comme présidentiables,
28:04ne sont pas montés dans ce radeau de la méduse.
28:06Donc, il peut y arriver.
28:08Moi, je pense que le paradoxe...
28:09D'ailleurs, moi, j'ai parlé d'un exécuteur testamentaire du macronisme avec François Bayrou.
28:16On est un peu dans cette situation-là.
28:17Le paradoxe extrême, c'est que cet exécuteur testamentaire,
28:23qui a été celui qui l'a fait roi, Macron,
28:26il peut peut-être réussir à avoir une toute petite fenêtre de tir,
28:29tout simplement parce que la France n'a pas d'autre choix
28:32que d'avancer, de faire avec ce gouvernement bonhomme à l'encre.
28:36Alors, on a une première réaction du Premier ministre François Bayrou
28:39sur le réseau social X, qui évoque un collectif d'expériences
28:43pour réconcilier et renouer la confiance avec tous les Français.
28:46Moi, je vous sens dubitatif.
28:49Je ne sais pas pourquoi, Jean-Daniel Lévy.
28:51J'ai une petite réaction.
28:54Un, c'est l'expérience, elle est là.
28:55C'est vrai que quand on voit notamment deux anciens premiers ministres
28:58et des personnalités qui ont exercé des responsabilités importantes,
29:03est-ce que la première demande des Français,
29:05c'est de faire en sorte qu'ils puissent y avoir des responsables politiques
29:07qui ont de l'expérience ?
29:09Ou est-ce qu'ils ont envie d'avoir des responsables politiques
29:11qui permettent de dire, nous avons entendu le message
29:13des dernières élections législatives ?
29:15A priori, nous, on penche plutôt sur la deuxième option.
29:17Et dans quelle mesure ?
29:18Et quel est-il le message des dernières élections législatives ?
29:20Déjà, le premier message, c'est un message autour de la question du pouvoir d'achat,
29:24qui reste encore et toujours la première préoccupation des Français.
29:27Et ce qui est certain, c'est qu'en dehors des contraintes budgétaires
29:31qui existent à l'heure actuelle et dont les Français ont de plus en plus conscience,
29:33ils ont le sentiment qu'il n'y a pas de mesures claires
29:36en faveur de l'augmentation du pouvoir d'achat,
29:39voire même du maintien du pouvoir d'achat.
29:41Et puis, il y a également des aspirations
29:42concernant les aspects en matière de normes sociales,
29:45concernant la sécurité, concernant l'immigration,
29:48qui font partie des principales revendications de la part de nos compatriotes.
29:52Et il est vrai que parmi ces différents aspects,
29:54notamment la question des normes sociales,
29:55la question des retraites, la question de la santé,
29:58constituent deux points sur lesquels il y a des attentes
30:01ou des aspirations extrêmement fortes,
30:03et pas forcément, on va voir au cours des jours à venir,
30:06mais pas forcément de messages qui donnent le sentiment
30:07d'être fortement exprimés de la part du nouvel exécutif.
30:11Benjamin Morel ?
30:12C'est un peu la quadrature du sac, si vous voulez.
30:13C'est-à-dire que la priorité, c'est quoi ?
30:15Devant tout ce que pourra annoncer François Bayrou
30:18et la réconciliation nationale et tout ce qu'on veut,
30:20c'est d'avoir un budget.
30:21Ce budget, il se fait dans des situations
30:23qui posent des contraintes extrêmement complexes.
30:28On a à peu près 10 milliards qu'on avait dans le précédent budget
30:31qu'on allait chercher à travers une taxe sur les profits,
30:35une taxe sur les plus riches.
30:36On ne pourra probablement pas remettre ça.
30:38Tout bêtement, parce qu'il y a des questions de constitutionnalité
30:41qui font qu'aujourd'hui, ces 10 milliards,
30:43il va falloir les trouver ailleurs, probablement sur une baisse des dépenses.
30:46Et donc, ce faisant, on va avoir un budget, qu'on le veuille ou non,
30:49qui va être un budget d'austérité.
30:51Ce budget, ce ne sera pas un budget d'expansion économique.
30:53Ce ne sera pas un budget qui va être bon
30:55pour le pouvoir d'achat des Français.
30:57Et donc, il faut bien comprendre que la pression qui s'est exercée,
30:59on l'évoquait tout à l'heure, mais sur les députés RN au mois de décembre...
31:02Elle est liée aussi à notre dette.
31:03Bien sûr, mais...
31:04De la façon dont nous sommes perçus,
31:07depuis l'étranger notamment, sur notre capacité à maîtriser notre économie.
31:11Bien sûr, mais je ne suis pas en train de vous dire qu'il ne faut pas faire d'économie.
31:13Je suis en train de vous dire qu'il va falloir en faire.
31:15Et que ce faisant, ça risque de ne pas être populaire.
31:17Et que dans les circonscriptions des députés RN,
31:19ça a crié au mois de décembre,
31:21en disant que vous nous aviez promis Jordan Bardella et du pouvoir d'achat.
31:23On a Michel Barnier, une taxe sur l'électricité.
31:26Cette plainte, on va encore l'entendre dans les circos RN.
31:28On va également l'entendre dans les circos socialistes.
31:31Les Insoumis vont afficher avec des députés socialistes
31:36qui diront qu'en fait, nous, on ne peut pas quand même ne pas censurer.
31:39Vous voyez bien que ce budget-là, c'est un budget d'austérité.
31:42Et donc cette pression politique, elle va être extrêmement complexe.
31:44On a François Bayrou qui est aujourd'hui pris entre deux feux.
31:48D'un côté, une censure si jamais il fait un budget d'austérité.
31:52De l'autre côté, la nécessité d'avoir un budget
31:55et donc la nécessité de faire de l'austérité.
31:56Le premier syndicat du monde agricole, la FNSEA,
31:59est avec nous dans un instant.
32:00On marque une pause rapide.
32:01RTL Soir, édition spéciale.
32:05Yves Calvi.
32:07RTL Soir, édition spéciale.
32:09Yves Calvi.
32:10Nous sommes avec Benjamin Morel, politologue et constitutionnaliste.
32:13Serge Raffi, journaliste et éditorialiste à l'hebdomadaire Le Point.
32:16Jean-Daniel Lévy, directeur délégué de l'Institut Harris Interactive.
32:20Philippe-Maurice Chevrolet, spécialiste de communication politique.
32:25Et bien entendu, le chef du service politique d'RTL, Olivier Bost.
32:28Olivier, on a une première réaction du premier secrétaire du Parti Socialiste.
32:31Oui, une réaction forte.
32:34Un peu comme toutes les réactions d'ailleurs de ceux qui tiennent un peu l'avenir
32:38dans leurs mains du premier ministre François Bayrou et de ce nouveau gouvernement.
32:41La réaction d'Olivier Faure, le patron du Parti Socialiste,
32:45qui parle ce soir d'une droite extrême au pouvoir,
32:49sous la surveillance de l'extrême droite.
32:51Voilà la réaction d'Olivier Faure.
32:53On a entendu tout à l'heure celle du RN, qui n'était pas beaucoup plus aimable.
32:58Pas avec les mêmes mots, mais de la part de Jordan Bardella.
33:01Ce qui veut dire qu'on voit bien que François Bayrou
33:05va se retrouver sous une double tension.
33:09Michel Barnier avait décidé de, quelque part, jouer un peu avec le RN.
33:13Et le RN avait décidé de faire danser Michel Barnier pour finalement le faire tomber.
33:17Là, je pense que ce qui est plus compliqué encore pour François Bayrou,
33:21c'est que ceux qui ont décidé de jouer la tension sur la censure,
33:24c'est à la fois le Rassemblement National et le Parti Socialiste.
33:27Peut-être parce qu'avec un peu de retard, le Parti Socialiste a compris
33:30qu'il avait un pouvoir à exploiter, ce qu'il n'avait pas fait précédemment avec Michel Barnier.
33:34Ce qui est intéressant, c'est l'évolution du Parti Socialiste dans une quinzaine de jours.
33:37Parce qu'en fait, ça a été une des seules formations politiques
33:40à accepter, en tout cas à la gauche, de rencontrer le Premier ministre.
33:46Qu'il s'est attiré les foudres de la part de Jean-Luc Mélenchon.
33:49Qu'ils ont fait et adopté un processus d'ouverture que nous n'avons pas connu depuis la dissolution.
33:55En disant qu'ils étaient prêts, à certaines conditions,
33:58de s'engager à ne pas voter la censure.
34:00Et il y a encore de cela une quinzaine de jours.
34:02Et là, aujourd'hui, les propos rappelés par Olivier Bost,
34:05extrêmement virulents, de la part du Premier Secrétaire du Parti Socialiste,
34:09en parlant de droite extrême.
34:11Droite extrême, alors même que, je le rappelle,
34:13François Bayrou est quand même censé être un peu plus au centre de l'échiquier politique
34:17par rapport à Michel Barnier, son prédécesseur.
34:19Donc il y a aujourd'hui des prises de position qui sont des prises de position extrêmement fortes.
34:23Et face à ce processus qui est un processus qui visait à pacifier la société française,
34:28à faire en sorte qu'il puisse y avoir des discussions au sein du Parlement
34:32qui soient un peu moins tendues que par le passé,
34:34on ne peut pas dire que ça parte vraiment de manière extrêmement sereine
34:37de la part des oppositions à l'égard du gouvernement.
34:40Il y a parfois même l'idée de dire, on va attendre quand même
34:43ce que va dire le Premier Ministre, on attend la déclaration de politique générale,
34:47on va voir ce qu'on va faire.
34:48Là, dix minutes après la nomination du gouvernement,
34:51un propos qui est un propos rare, qui plus est de la part d'Olivier Faure,
34:54qui souvent est assez mesuré dans son propos, sur le fond et sur la forme.
34:58Pour rebondir sur ce qui vient d'être dit,
35:00c'est évident que ce qui remonte des circonscriptions socialistes,
35:05alors je ne parle même pas de celles de LFI,
35:07c'est qu'effectivement, ce gouvernement-là ou François Béraud lui-même
35:11n'est pas du tout accepté par les circonscriptions,
35:15donc par l'électorat socialiste.
35:17C'est-à-dire que le parti socialiste réagit aussi par rapport à son avenir.
35:21C'est-à-dire que ses propres électeurs sont en train de lui dire à leurs députés,
35:27faites attention là, parce que nous on est pour la censure,
35:30et Marine Le Pen, même chose.
35:31Rappelez-vous qu'avant la censure, on pensait tous que finalement,
35:34elle allait avoir une position, qu'elle allait être une femme d'État,
35:37qu'on allait voir qu'elle allait continuer cette politique de notabilisation, etc.
35:42Et en fait, quand elle a fait voter la censure,
35:45on s'est dit, mais elle a fait ça, c'est une folie, etc.
35:48Elle a mis en l'air toutes ces années où elle s'est notabilisée, etc.
35:54Mais quand vous regardez les réactions de son électorat, pas du tout, c'est l'inverse.
35:58C'est-à-dire que l'électorat du RN voulait la censure,
36:02et ça continue aujourd'hui, que ce soit le RN, Mélenchon, Olivier Faure, etc.
36:08Tous ces électeurs veulent la censure.
36:10Bonsoir Yohann Barbe, merci beaucoup de nous rejoindre sur RTL,
36:12vous êtes porte-parole de la FNSEVA,
36:14je rappelle qu'il s'agit du premier syndicat du monde agricole,
36:17et visiblement vous gardez votre ministre, Mme Genevard, vous êtes heureux ?
36:21Bonsoir, au-delà d'être heureux, ce n'est pas ça la question.
36:23La vraie question, c'est effectivement, à la FNSEVA,
36:26on avait appelé de tous vœux à avoir une continuité, mais surtout une stabilité.
36:30Je vous rappelle que beaucoup de dossiers sont sur la table,
36:33et il y a une urgence agricole.
36:35Et au-delà de la nomination d'Annie Genevard, qu'on peut déjà féliciter,
36:38c'est surtout rappeler que l'ensemble du gouvernement
36:41doit prendre ses responsabilités par rapport à l'urgence agricole.
36:44Qu'est-ce que vous appelez l'urgence agricole,
36:45pour être très précis et le faire comprendre à nos auditeurs ?
36:49Alors, pour être très précis sur l'urgence agricole,
36:51forcément, on a besoin d'un projet de loi de finances qui soit voté rapidement,
36:56pour que les mesures qui doivent accompagner l'agriculture,
36:59notamment les mesures bancaires et de prêts bancaires, soient mises en place.
37:04Donc pour ça, il nous faut un budget rapidement.
37:06Il nous faut derrière aussi une ministre qui soit capable de porter
37:09ce qu'on appelle la simplification,
37:10pour simplifier la vie de nos agriculteurs très rapidement.
37:14Dites-moi, un budget rapidement,
37:17je ne suis pas sûr que ce soit possible dans des délais,
37:20en tout cas raisonnable, je ne sais pas ce qu'en pense Benjamin Morel ?
37:23Alors, ça dépend. Déjà, on ne sait pas encore quelle peut être la trajectoire de ce budget.
37:27Théoriquement, les budgets qui ont fait tomber Michel Barnier sont encore dans les tuyaux.
37:30On peut tout à fait les reprendre et on pourrait même, si j'étais extrêmement cynique,
37:33dire qu'on peut les appliquer par ordonnance.
37:36Actuellement, d'emblée, on pourrait déjà les appliquer par ordonnance.
37:39Juridiquement, c'est possible.
37:40Comprenez bien que politiquement, si vous voulez être censuré dans les 48 heures,
37:43vous ne faites pas mieux.
37:44Et malgré tout, potentiellement, si c'était fait, on aurait déjà un budget.
37:47Donc ça, c'est la première possibilité.
37:48Ensuite, si on reprend les budgets qui sont déjà dans les tuyaux, ça peut aller extrêmement vite.
37:52Il suffit de faire une lecture à l'Assemblée, une lecture au Sénat,
37:55de bouger les quelques éléments qui peuvent être d'irriment pour le Rassemblement national,
37:59de faire un 49 à INA3.
38:00Si Marine Le Pen n'a pas intérêt à censurer, ça peut passer.
38:03Sinon, on redépose un projet de loi.
38:04Si on redépose un projet de loi, on refait le petit tour que l'on a fait durant l'automne.
38:09Votez un budget en règle générale, votez les deux budgets.
38:12C'est un mois et demi à deux mois, d'où le calendrier de fin février.
38:15Yohann Barbe, vous êtes serein ou pas, ce soir ?
38:18Alors, on n'est pas forcément très serein, mais effectivement, c'est annoncé,
38:22il y a la possibilité que ça aille assez vite.
38:24On a besoin de ce budget et aussi d'envoyer un message clair
38:27à l'ensemble des Français et des Françaises qui nous écoutent.
38:30Je veux dire, le pouvoir politique en place doit trouver des solutions rapidement,
38:33mais aussi l'ensemble des députés doivent prendre leurs responsabilités.
38:36C'est ce qu'on avait déjà demandé au moment de la censure de ce budget.
38:40Il est urgent vraiment d'agir.
38:42Il est urgent que tout le monde comprenne qu'au-delà des annonces qui sont faites,
38:45quand on fait des actions syndicales, de dire on soutient le monde agricole,
38:48nous ce qu'on veut, c'est des preuves.
38:49On veut vraiment des preuves d'action, d'action dans le vote,
38:53d'action aussi de ne pas bloquer ce qui pourrait être mis en place par le nouveau gouvernement.
38:58Et après, l'ensemble des partis politiques doivent prendre leurs responsabilités
39:02pour vraiment accompagner le monde agricole vers quelque chose de meilleur,
39:06ce qu'on appelle de tout vœu.
39:07Et on a d'autres projets de loi qui doivent être mis sur la table très rapidement.
39:11Enfin, je vais parler des projets de loi de simplification,
39:13ces fameuses simplifications qui doivent permettre de diminuer l'entrave de la vie d'un agriculteur
39:19et surtout qui doivent donner le goût d'entreprendre sur l'ensemble des exploitations françaises.
39:24Merci beaucoup d'avoir pris la parole sur notre antenne.
39:26Philippe-Henri Chevrolet, que doit nous dire tout de suite le Premier ministre ?
39:31Ce qu'il a fait, c'est-à-dire l'expérience, en gros un rappel des anciens Premiers ministres.
39:35On va avoir Borne, on va avoir Valls,
39:39on va avoir des gens qui a priori ont des poids politiques plus importants
39:43qu'un ministre lambda, donc ça, ça peut contribuer à rassurer un peu.
39:46Et puis, ce qu'il doit faire absolument, c'est essayer de trouver les marges de manœuvre avec le Président,
39:50négocier et trouver les points qui permettraient de donner des concessions à la gauche,
39:55parce que je suis d'accord avec vos invités.
39:57Moi, j'ai apparemment vu le PS aussi énervé à l'annonce d'un nouveau gouvernement.
40:02On sent que les positions se radicalisent et se polarisent
40:05et on voit très difficilement comment on va pouvoir en sortir.
40:07Il y a les municipales de 2026, il y a la présidentielle de 2027.
40:11Plus le temps va passer, plus le prix à payer pour le gouvernement sera élevé en termes de concessions
40:16pour essayer d'assurer sa survie, celle de Beyrou ou d'un autre gouvernement derrière lui.
40:20Donc, il va falloir réfléchir quand même deux secondes et arrêter de courir,
40:25se poser, essayer de composer une alliance parlementaire.
40:28Au fond, on est en train de réapprendre le parlementarisme, Yves,
40:31mais avec un Président qui perturbe le jeu.
40:32Ça s'appelle pas la 5ème République, ça.
40:34Quelle marge de manœuvre, pensez-vous ?
40:37Une concession sur l'abandon de la réforme des retraites, par exemple,
40:41même si c'est énorme, même si c'est inacceptable pour le Président.
40:44Peut-être que symboliquement, étant donné que 83% de la population est contre cette réforme
40:49et que l'écrasante majorité des oppositions sont contre,
40:55peut-être que ça pourrait être plus simple de se dire
40:57on va remettre l'ouvrage sur le métier, on va se reparler,
41:01on va essayer de concevoir une réforme qui correspond mieux
41:04et en échange, on va passer un budget, on va discuter ensemble, voilà.
41:09Rétablir, au fond, un dialogue au lieu de ce circuit fermé
41:12où on a l'impression que le gouvernement s'arqueboute sur une position imaginaire
41:16qui serait une alliance avec le RN,
41:18auquel il semble être le seul à croire, finalement.
41:22Olivier Bost.
41:24Effectivement, il y a quelque chose qui m'interpelle ce soir,
41:29c'est qu'on pouvait se poser la question après la première censure,
41:32c'est est-ce que la deuxième censure serait plus difficile ?
41:36Parce qu'il y avait l'idée qu'en censurant,
41:39on créait une forme de pagaille politique, d'instabilité,
41:42on retombait dans l'instabilité politique
41:44qu'on avait connue déjà pendant un bon moment cet été,
41:47et donc il y avait cette interrogation-là.
41:49Ce soir, en voyant les réactions du Parti Socialiste,
41:53de la gauche dans son ensemble et du RN,
41:56je pense que malheureusement on a la réponse à cette question.
41:59La deuxième censure ne sera pas plus compliquée ou plus difficile
42:05pour les partis politiques,
42:07donc il peut y avoir une deuxième censure,
42:09on peut être parti pour un cycle de censure.
42:11Quels calendriers pour les prochains jours, Olivier Bost ?
42:14Passation de pouvoir, bien évidemment,
42:17il y a pas mal quand même de sortants et d'entrants dans cette histoire,
42:21donc demain on va avoir pas mal de passations de pouvoir
42:23et dans les jours qui viennent.
42:25Et ensuite, les voeux du Président de la République,
42:27le 31 août soir, qui vont être intéressants
42:30parce qu'il y a forcément des messages politiques
42:33que voudra faire passer Emmanuel Macron,
42:34qui ne s'est pas exprimé tout le temps dans toute cette séquence.
42:38Et puis ensuite, 3 janvier, premier Conseil des ministres,
42:42avec probablement en présentation une loi spéciale
42:46pour les Outre-mer parce qu'il y a urgence.
42:49Peut-être aussi une loi, une forme de mini-budget,
42:52ce qui est possible pour traiter un certain nombre de questions
42:55dans l'urgence et pourquoi pas des questions agricoles au passage.
42:59Et ensuite, le 13 ou 14 janvier,
43:03le discours de la déclaration de politique générale
43:08de la part de François Bayrou
43:09et l'Assemblée nationale qui reprend son travail
43:11et donc il peut y avoir à tout moment une censure à partir de ce moment-là.
43:15On est d'accord pour dire que quand même la surprise du soir,
43:18c'est de voir un ancien ministre de l'Intérieur
43:19devenir garde des Sceaux et ministre de la Justice.
43:22En tout cas, on n'avait jamais connu ça
43:23sous la Vème République, à ma connaissance.
43:25Ici, avec Michel Heliot-Marie.
43:26Ah ! Heureusement que vous êtes là.
43:28Donc, ce n'est pas une nouveauté ?
43:30Je la remets dans ma poche ?
43:31Alors, non, ce n'est pas tout à fait le même contexte.
43:34Ce ne sont pas les mêmes profils non plus.
43:36Le passage au ministère de l'Intérieur de Michel Heliot-Marie
43:41n'avait pas été marqué par le même engagement que celui de Gérald Darmanin.
43:46Et ensuite, elle ne s'était pas exprimée sur la justice
43:49avant d'avoir affaire à la justice,
43:52dans les mêmes termes que Gérald Darmanin,
43:54notamment sur les jugements récents
43:57qui ont pu concerner Nicolas Sarkozy en 2021,
44:00ou alors sur les réquisitions qui ont concerné Marine Le Pen,
44:03où Gérald Darmanin s'est permis de faire des commentaires.
44:06Voilà ce que nous pouvions vous dire ce soir.
44:07Merci infiniment à tous nos invités d'avoir participé à cette émission.
44:10À 20h, vous retrouvez Faustine Bollard.
44:12Faustine, qui est votre invitée ce soir ?
44:13Bonsoir Yves. Ce soir, un témoignage extrêmement rare et précieux.
44:17Quentin a eu un accident de ski quand il avait 15 ans
44:20et il a souffert d'une amnésie totale.
44:22C'est donc aujourd'hui un nouveau Quentin qui se présente
44:26et qui va nous parler de cette vie si atypique
44:28quand on doit tout réapprendre, y compris qui sont ses propres parents.
44:31À tout de suite sur RTL.
44:33On vous retrouve à 20h avec grand plaisir.
44:34Dans un instant, toute l'actualité avec Bandeau Noirette.