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Au moins 35 personnes sont mortes et 67 ont été gravement blessées par le passage du cyclone Chido à Mayotte, selon un bilan actualisé du ministère de l'Intérieur. Sur place, Emmanuel Macron a promis une "loi spéciale" pour permettre la reconstruction. Le président de la République a aussi indiqué que l'objectif était d'acheminer de l'eau et de la nourriture dans toutes les communes touchées "d'ici dimanche au plus tard"

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00:00— Vous avez mené un rapport parlementaire en mars dernier qui est édifiant. Quand on le lit aujourd'hui, forcément, qui résonne, parce que vous prédisez un lourd bilan humain en cas de catastrophe.
00:11Vous pointez le manque de moyens déployés par Paris, la précarité des habitations. C'était écrit, cette tragédie.
00:18— Oui. En tout état de cause, en ce qui me concerne... Bonsoir tout le monde, déjà. Mais en tout état de cause et en ce qui me concerne,
00:24la situation que nous connaissons n'est pas d'une grande surprise. Et j'ai voulu ce rapport avec mon ami Guillaume Vulté et tous ceux qui nous ont accompagnés
00:34pour... Le but était très simple. C'est d'éviter que les pouvoirs publics puissent dire à un moment ou à un autre,
00:40lorsque le drame se produirait, qu'ils ne savaient pas. Et aujourd'hui, nous sommes dans cette situation-là.
00:46Personne ne peut dire qu'ils ne savaient pas, parce que ce rapport a été produit, adopté à l'unanimité et transmis à l'ensemble des autorités de la République.
00:57Donc tout le monde savait la situation que nous avons aujourd'hui. J'ai même commencé à alerter depuis très longtemps, et notamment dès 2018,
01:05à la Commission des affaires étrangères. Et j'avais dit la situation que nous connaissons à Mayotte, si par malheur un tel drame comme Irma devait se produire,
01:14nous ne déplorions pas 5 ou 10 victimes, mais des dizaines, voire des centaines de victimes. Nous sommes pile dedans.
01:22Donc encore une fois, malheureusement, pour ma part, je considère que ce n'est pas une surprise. Je voulais juste revenir au débat,
01:31si vous me permettez, en deux mots, par rapport au débat qu'il y a eu avant mon intervention, pour dire que la départementalisation
01:38n'a rien à voir avec la situation actuelle. La preuve, c'est que le visa dit baladur a été posé avant que Mayotte ne soit département.
01:46Le vrai problème, c'est que nous avons en face un État qui n'a d'État que de nom, et des autorités qui sont complètement vérolées,
01:53et qui, au lieu de s'assurer que les gardes-côtes assument leurs responsabilités pour empêcher les gens de prendre les poissons à poisson
02:00et de venir chercher la mort à Mayotte, ils ne le font pas parce qu'elles sont elles-mêmes vérolées, et bénéficient du trafic humain qui se fait entre Mayotte et les communs.
02:13C'est ça, la vraie vérité. Donc il faut le dire. Et la départementalisation n'a rien à voir avec la situation que nous connaissons,
02:20puisqu'elle existait avant. Elle s'amplifie, tout simplement, parce qu'effectivement, la France, avec ses règles, notamment d'accueil des migrants,
02:29ses règles ne sont pas adaptées à Mayotte, et ces migrants, on n'a pas les moyens de les recevoir.
02:34Moi, j'invite tous ceux qui pensent que laisser tout le monde venir à Mayotte, c'est la solution, qu'ils viennent voir les conditions d'habitation
02:42et hausses de précarité dans lesquelles vivent ces populations, pour me dire ensuite, les yeux dans les yeux, si vraiment, elles aiment ces populations.
02:49Quand on aime l'humain, on ne peut pas accepter de laisser tout le monde aller.
02:53— Mais ce sont, pardonnez-moi, les quartiers les plus pauvres qui ont été touchés. Il y a eu l'opération Ouam-Bouchou qui a été menée,
03:00qui visait à détruire ces bidonvilles. Quel en a été le bilan ? — Le bilan a été mitigé parce qu'effectivement, toute l'opposition, disons, française,
03:14s'est mobilisée, encore une fois, parce qu'on fait de la politique nationale sans se soucier des réalités locales, à 10 000 km.
03:21Et donc on a empêché l'opération de se dérouler dans les mêmes conditions. Ensuite, l'opération n'est pas allée à son but parce qu'il ne faut pas
03:27une opération Ouam-Bouchou. Il faut plusieurs dizaines d'opérations Ouam-Bouchou. Il faut au moins 10 ans d'opération Ouam-Bouchou pour venir à bout de ce phénomène.
03:36Et donc moi, j'ai été content hier d'entendre le président de la République reconnaître devant les Morais qu'effectivement, il y a eu des initiatives
03:43qui ont été prises mais qui ont été en déçà des réalités qu'il faut renforcer et que probablement, ce n'est pas 20 000 clandestins à reconduire
03:52tous les ans à Mayotte, mais peut-être 35 000, 40 000. C'est ça, la réalité. Mais surtout, avant peut-être d'atteindre ces chiffres, il faut que
03:59le rideau de fer qui nous a été promis par M. Darmanin au mois de mars dernier, que ce rideau de fer soit mis en place pour empêcher les gens de venir.
04:13Et nous n'oserons pas à déplorer cette situation.

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