Afin de trouver une issue à la crise politique, François Bayrou a proposé aux partis invités à Matignon d'intégrer son gouvernement. Le Premier ministre s'est aussi dit prêt à "reprendre" la réforme des retraites sans la suspendre. Il ambitionne toujours de nommer son gouvernement "avant Noël".
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00:00Alors d'abord sur Bayrou et son optimisme.
00:02Il peut y avoir l'optimisme de la volonté,
00:05moi je suis pétri par le pessimisme de la raison,
00:09en constatant que pour l'instant,
00:13le compromis qu'on est prêt, nous, à construire,
00:17ça se fait à deux, et qu'il y a quand même très peu de répondants.
00:21Il n'y a pas de répondants sur la méthode,
00:24parce que moi je ne sais pas quel est le cadre dans lequel
00:28on a appelé un accord de non-censure,
00:30on peut appeler des orientations partagées,
00:33un socle minimum de choses sur lesquelles on peut travailler ensemble.
00:37Pour l'instant, il n'y a pas de méthode.
00:39Rendez-vous le 14 janvier à son discours de politique générale.
00:42Si vous le voulez bien, on va faire les choses dans l'ordre.
00:44Sur la méthode, il y en a une.
00:46Il vous a dit, rendez-vous demain, je vous laisse trois options.
00:50La première, c'est soutien au gouvernement avec participation.
00:54La deuxième, soutien au gouvernement sans participation.
00:57Et la troisième, c'est une opposition ferme.
01:00Nous, on est arrivé avec une proposition qui était déjà un signe fort,
01:03qui était de dire qu'on ne participera pas au gouvernement.
01:06On aurait préféré, je ne vais pas vous refaire l'histoire,
01:08que ce soit un gouvernement de gauche qui, lui, construise des compromis.
01:13Et donc, par parallélisme des formes, on attend de ce gouvernement
01:16qu'il donne des signes de compromis dans la méthode.
01:19Donc, il vous reste deux options, laquelle vous choisissez à cette heure ?
01:22Celle qui me permet de vérifier quel est le contenu,
01:26les orientations de l'urgence qui va venir assez vite,
01:30qui est la construction du budget.
01:31Il a chuté sur le budget.
01:32Je ne sais toujours pas qu'est-ce qu'il est prêt à faire,
01:36comme bouger, je n'aime pas cette expression,
01:38comme évolution par rapport au texte sur lequel il a été censuré,
01:41ce qui était le budget de la Sécurité sociale.
01:43Je ne sais pas.
01:44Nous, on était venu avec des propositions.
01:46On avait dit, ce budget, il est intenable, insupportable,
01:49parce qu'il met encore plus à l'os l'hôpital et les EHPAD.
01:52On demande 3 milliards d'euros supplémentaires pour l'ondame hospitalier.
01:56C'est comme ça qu'on appelle l'objectif de dépense d'assurance maladie.
01:59Est-ce qu'on peut commencer à discuter de ça ?
02:01On ne veut pas de déremboursement, des consultations médicales
02:04et des médicaments.
02:06Et là, pour l'instant, vous n'avez aucune réponse là-dessus ?
02:09Il n'y a même pas le cadre de la méthode.
02:11Juste une illustration, vous allez comprendre pourquoi je suis un peu en colère.
02:15Le 17 décembre dernier, c'est mardi,
02:17François Bayrou fait son question au Premier ministre.
02:20Fin de la séance.
02:22Rendez-vous maintenant le 14 janvier.
02:24Vous ne croyez pas que dans le contexte dans lequel on est,
02:26avec pas de budget,
02:27moi, je suis prêt à siéger entre Noël et Jour de l'An
02:29avec l'ensemble des parlementaires.
02:31Ça vous choque, ces vacances sous l'an 3 semaines des parlementaires ?
02:33Oui, ça me choque profondément.
02:34D'abord, on se prive d'un endroit.
02:36En ce moment, on a besoin d'une chose, c'est de se parler.
02:38Et on se prive de l'endroit, l'unité de lieu,
02:41je dis ça devant un homme de théâtre,
02:42de lieu et de temps où on peut se parler matin, midi et soir.
02:46Soit dans un cadre informel, soit même dans un cadre formel.
02:49On aurait très bien pu demander à chacune des commissions de l'Assemblée,
02:52celles des finances comme des affaires sociales,
02:54de dire, réunissez-vous, partez du budget de ce qui a fonctionné, pas fonctionné.
02:58Éric Coquerel et Charles de Courson,
03:01ils ont dit tout de suite, au moins sur les dispositions
03:03sur lesquelles il y avait un consensus
03:05au Sénat et à l'Assemblée nationale,
03:07on peut les reprendre telles quelles
03:08et les faire voter le plus vite possible.
03:10Et comme ça, on tord le cou aux inquiétudes légitimes
03:13sur certaines mesures qui ne vont pas entrer en vigueur tout de suite.