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Depuis Marseille ce jeudi soir, le conseiller sportif de l'OM Medhi Benatia était l'invité de l'After Foot. Interrogé par Daniel Riolo, Thibaud Leplat et Gilbert Brisbois, l'ancien défenseur a évoqué le début de saison de l'OM sous Roberto De Zerbi, le mercato à venir, les relations entre le club et ses supporters et différents autres sujets.

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Transcription
00:00Daniel Riolo est là, bien sûr ! Daniel, bonsoir !
00:02Bonsoir les amis !
00:04Daniel, toujours très applaudi à Marseille, hein, depuis le début de l'histoire de l'After.
00:08Pardon ?
00:09J'ai dit toujours très applaudi à Marseille depuis le début de l'After.
00:11Pourquoi je le serais pas ?
00:12Je sais pas.
00:13Thibaut Leplat est là, salut Thibaut !
00:15Camarade, bonsoir !
00:16Florent Germain, également est là, bien sûr, correspondant de RMC Sport à Marseille.
00:20Salut à tous !
00:21Qui suit l'OM toute l'année, dans les tribunes, à la commanderie, partout.
00:25Une quinzaine d'années.
00:26Bon.
00:27La vie sur Daniel a évolué.
00:29Ah oui ?
00:30Il y a dix ans, tu vois, on m'interpellait dans la rue, on me disait « C'est qui celui-là, Daniel ? »
00:34« Je le connais pas ! »
00:35Et maintenant, c'est dur de trouver quelqu'un qui n'aime pas Daniel à Marseille.
00:38Je pense qu'il y a un peu plus de monde qui aime Daniel à Marseille qu'à Paris.
00:41Tu mériterais presque d'aimer l'OM, Daniel.
00:43En fait, c'est fructuant, tu sais, c'est si tu critiques ou pas.
00:46En ce moment, il dit que du bien de l'OM.
00:48Bah oui, mais en même temps, moi je dis toujours la vérité.
00:51Alors l'événement ce soir dans l'After, c'est la présence parmi nous de Mehdi Benatia, qui est là.
00:54Bonsoir !
00:55Bonsoir !
00:56Bonsoir, Mehdi.
00:57Bonsoir, bonsoir, bonsoir à tous.
00:59Merci d'être avec nous.
01:00Conseiller sportif, bientôt directeur sportif.
01:02Je crois que ce n'est pas encore officiel.
01:04Ouais, ouais.
01:05On le signe quand, ce contrat ?
01:06On commence fort, là.
01:07Non, non, c'est pour bientôt, c'est pour bientôt.
01:09C'est ton souhait, tu as envie.
01:11Oui, oui, j'ai envie de continuer, j'ai envie de continuer à aider ce club.
01:14Peu importe le contrat, peu importe la fonction.
01:16Tant que je peux aider, j'aiderai le club.
01:19On va parler évidemment de cette première moitié de saison.
01:22On va faire un petit bilan.
01:23On va parler de la suite, des ambitions, de la stratégie pour l'OM dans les mois qui viennent.
01:29Et puis, sachez qu'après 22h, on aura pas mal d'invités pour se plonger cette fois dans les tribunes du Vélodrome
01:36avec les supporters et poser toutes les questions qu'on se pose.
01:41Nous, parfois, depuis Paris, est-ce qu'ils sont tous toujours aussi fadas, par exemple ?
01:45Est-ce que Paris est toujours l'adversaire numéro un aujourd'hui ?
01:49Est-ce que Lyon, par exemple, prend la place ?
01:51Quels sont les rapports avec la Ligue, les rapports avec le club ?
01:54Bref, tout ça, ce sera après 22h, tout à l'heure.
01:58Mais pour l'instant, l'actu, les gars, allons-y tout de suite.
02:03Mehdi, quel bilan peut-on faire de cette première moitié de saison de l'OM ?
02:07A priori, positif. Deuxième du championnat.
02:10Deux points par match.
02:11Deux points par match.
02:12Oui, sur le plan comptable, bien sûr qu'on est très satisfaits.
02:18On a beaucoup changé à l'intersaison.
02:20On l'a dit, on l'a répété.
02:22J'avais parlé, j'avais répondu favorablement à une de vos interviews.
02:27Je crois que c'était chez Jérôme.
02:29Jérôme Brontême.
02:30Exactement.
02:31C'était un peu plus compliqué.
02:32C'était après la défaite d'Auxerre.
02:34Malheureusement, à ce moment-là, on semblait que c'était déjà à la fin du projet.
02:39Sauf que, comme je dis toujours, il faut essayer d'être un peu plus mesuré.
02:44Aussi bien quand ça ne va pas que, comme en ce moment, quand on arrive à enchaîner les résultats.
02:48On est parti avec beaucoup de changements.
02:50Avec un nouvel entraîneur.
02:52Avec un projet de trois à cinq ans qui a été mis en place par l'actionnaire et le président.
02:58On sait qu'on a beaucoup investi au mois de juillet.
03:02Avec l'envie vraiment de tout recommencer, de tout changer.
03:05C'est vrai que moi, j'ai eu six premiers mois à l'OM.
03:10Avec la saison dernière de décembre à juin.
03:13Sur le plan personnel, je pense que ça a été très difficile.
03:16J'ai beaucoup souffert.
03:17Mais je pense, comme tous les supporters et tous les amoureux du club, qu'on se devait de beaucoup changer.
03:22Il fallait prendre ce risque-là.
03:23On l'a fait.
03:24Et aujourd'hui, même si tout n'est pas parfait, tu es deuxième de Ligue 1.
03:30Tu as un super entraîneur.
03:32Moi, je prends du plaisir, ne serait-ce qu'à voir cette équipe jouer déjà.
03:35Ça fait un long moment qu'à l'entraînement, c'est vraiment intéressant ce que les garçons sont capables de mettre en place.
03:41On a eu un peu plus de mal à le voir aussi avec un peu plus de continuité, on va dire, le week-end.
03:47Mais quand tu vois la dernière série qu'on a fait, le caractère qui se met en place dans cette équipe.
03:52Quand tu vois un petit peu la communion qu'il y a aujourd'hui avec le stade, avec les supporters.
03:57On voit que les gens, je pense, croient au projet et se retrouvent un petit peu à travers cette équipe.
04:02Et pour moi, c'est déjà la plus grande victoire.
04:04Mais dis, pourquoi après le match contre Auxerre, ça a tangué à ce point ?
04:08Avec les propos forts de De Zerbi.
04:10Alors, je sais que c'est quelqu'un qui est très passionné.
04:13Comment ça s'est passé au sein de ce qu'on peut appeler aujourd'hui le comité de direction raccourci entre Pablo Longoria, toi, Fabrizio Ravanelli et donc le coach ?
04:24Il y a quoi ? Il y a eu une réunion, on s'est dit, il faut qu'on retombe un petit peu.
04:27Il y a beaucoup trop d'effusions.
04:29On est en train déjà de partir dans tous les sens.
04:31C'est quand même assez étonnant qu'après ce match-là, à ce point, on ait senti une pression aussi forte, une panique quasi.
04:38Et je crois même qu'il y a eu un coup de fil la nuit même.
04:40La connexion De Zerbi-Benatia a fonctionné toute la nuit après Auxerre.
04:46RMC, vous êtes toujours bien informé, vous.
04:49Non, non, alors, Daniel, tu sais, Roberto, c'est quelqu'un qui met beaucoup de passion dans ce qu'il fait.
04:56Je pense que ça, vous l'avez compris, vous l'avez un petit peu cerné.
04:59C'est quelqu'un qui a un fort caractère.
05:01Et moi, je sais, quand j'ai pris mon téléphone la première fois pour lui parler du projet Olympique de Marseille,
05:07je sais très bien ce que ça représente pour lui de réussir ici.
05:13Il a réussi en Angleterre, il a réussi en Italie.
05:16Il a laissé, je pense, une très belle côte partout où il est passé.
05:19Il a laissé toujours un très bon souvenir.
05:22Mais je sais que ce projet, pour lui, il est particulier, il est spécial.
05:25Et je sais combien il a envie de réussir.
05:29Quand il a fait ses déclarations, on était encore dans les trois premiers.
05:33Tu as l'impression que, entre guillemets, sur le plan comptable, je te dis que tout va bien.
05:37Mais effectivement, ce genre d'entraîneur, c'est pas les points qu'il regarde, c'est pas les résultats.
05:42Moi, je l'ai connu un petit peu avec Pep au Bayern de Munich.
05:44Il veut, il regarde la manière, il regarde le jeu.
05:47Et comme il me dit, il me dit, il me dit, si je dois être amené à passer mes journaux au bureau,
05:51comme il fait, de 8 heures jusqu'à 20 heures, à regarder encore les matchs,
05:56à regarder les replays, à regarder ce que je peux améliorer pour la séance du lendemain.
05:59Et mon équipe, elle joue pas comme moi, je le souhaite.
06:02C'est que je suis pas l'homme de la situation.
06:04Mais il l'a dit, il l'a dit à la fin du match, c'est vrai.
06:06Il l'a dit aux joueurs, il l'a dit à moi, au président et à moi-même.
06:10Mais franchement, quand tu connais le...
06:12Moi, par exemple, quand il m'a dit ça, je...
06:15Je peux pas dire que je m'en foutais, mais ça m'a rien fait.
06:18Parce que je le connais.
06:20Je le connais, c'est comme quand il a eu 2-3 relations un petit peu plus compliquées avec des joueurs,
06:28où le message avait un petit peu de mal à passer.
06:32Mais le lendemain, tu vois, il les prend, il les embrasse, il est comme ça.
06:35C'est quelqu'un qui est prêt à mourir pour son équipe.
06:37Mais qui est la personne calme dans le trio ? C'est toi ?
06:39Moi, je suis calme, je suis très calme. Pablo, il est calme aussi.
06:42Pablo, des fois, enfin en tout cas, de ce qu'on voit en tribune, il est...
06:46Ouais, pendant les matchs, il est un peu agité quand même.
06:49Il va devenir Fabriture Havanelli, peut-être, le plus calme du...
06:52Fabri, il est calme. Fabri, c'est quelqu'un qui...
06:54Non, mais le coach, c'est pas qu'il est pas calme. Le coach, c'est quelqu'un qui met beaucoup de passion.
06:57Et comme il me dit, je perds contre Auxerre, mais mon équipe, elle a fait...
07:00Elle m'a donné du plaisir. Les supporters sont contents parce qu'on a joué au football.
07:04Et t'as pas eu la réussite, il m'a dit, j'accepte.
07:06Mais entre Paris Saint-Germain, entre Angers, il y a eu en fait...
07:10C'était pas que Auxerre, il y a eu une accumulation de mauvais résultats.
07:14Après ce match et après ce moment un peu compliqué, derrière, on a eu le sentiment que...
07:19Derrière, tu fais un beau résultat à Lens, comme souvent, j'ai envie de dire, depuis le début de saison en déplacement.
07:24Et derrière, il y a ce fameux opération commando qu'on a mis en place.
07:30Et qui, pour moi, a été très bénéfique.
07:34Ça a été très important. Moi, j'ai vu la réaction des joueurs.
07:37Tu vois, les mecs réveillent à 5h du matin, mais je vais pas te dire, avec la banane, sur le moment...
07:455h du matin, pour faire quoi ?
07:47On s'est retrouvés entre nous.
07:50Tu peux te retrouver à 8h ou 9h aussi.
07:52Ouais, c'était bien de marquer le coup.
07:54D'ailleurs, ils l'ont refait, là, ces derniers jours.
07:56Ils ont voulu être encore ensemble. Et en fait, ce groupe-là, il y a une chose qu'on a oubliée.
07:59C'est que ce groupe-là, il s'est créé sur le tard.
08:02On a eu beaucoup, beaucoup de changements. Je l'ai dit, il y a eu des très arrivées, des départs.
08:05Si tu regardes aujourd'hui les clubs qui ont changé comme nous, t'as Brighton, t'as la Juventus de Turin, t'as la S-Roma.
08:11C'est que des équipes qui sont en difficulté.
08:13Et pourtant, ils ont dépensé peut-être plus que nous encore.
08:15Mais il y a eu changement d'entraîneur, 13 ou 14, 15 joueurs parfois qui ont...
08:19Et donc, c'est difficile.
08:20Nous, on a eu la chance d'avoir des résultats rapidement.
08:23La chance, je crois pas à la chance, mais je veux dire, on a eu en tout cas des résultats rapides.
08:26Mais on n'avait pas la manière.
08:28On n'avait pas, pour moi, le match contre...
08:30La deuxième mi-temps que tu fais contre Reims, tu fais une première mi-temps magnifique.
08:34Tu dois gagner 3-0.
08:36Tu manques de réussite.
08:38Tu fais match nul.
08:39Bon, ça arrive.
08:40Dans un projet que tu mets en place, ça arrive.
08:43Mais il fallait chercher à expliquer pourquoi, puisque tu fais référence à ce match-là,
08:46pourquoi ce début de deuxième mi-temps, l'OM disparaît et Reims,
08:49qui n'est quand même pas la plus grosse équipe de Ligue 1,
08:51au vélodrome, on a l'impression qu'elle marchait pour l'OM pendant 20, 25 minutes.
08:55Oui, mais je pense que tout simplement, Reims, qui est une belle équipe, qui a des atouts aussi,
08:59ils ont dû sûrement recadrer deux, trois choses à la mi-temps.
09:02C'est ça qui est fort.
09:03Et nous, comme tout groupe qui vient de se construire,
09:05on a une occasion, deux occasions un peu créées.
09:07Tu commences un peu à trembler au vélodrome,
09:10il y en a pour qui c'était aussi le premier match,
09:12et tu te retrouves en difficulté.
09:14Mais ça, c'est des choses qui peuvent arriver dans un projet.
09:16Ce qui ne peut pas arriver, c'est le match de Paris-Saint-Germain.
09:18Ce qui ne peut pas arriver, c'est le non-match contre Angers,
09:21parce qu'on a fait un non-match, on n'a rien monté.
09:23Le PSG, c'est le gros point noir de ces quatre points de compétition, là ?
09:26Non, Angers.
09:28Parce qu'on a senti une sorte de soumission de l'OM, c'était terrible.
09:31Non, en fait, contre Paris, pourquoi on a souffert ?
09:33On avait travaillé énormément la semaine.
09:35Le coach avait demandé des choses qui étaient très claires.
09:38J'ai eu la chance cette semaine-là, en plus, d'assister à toutes les réunions,
09:41tous les entraînements, comme d'habitude.
09:43Mais là, j'étais vraiment présent dans les réunions, etc.
09:46Il avait demandé quelque chose de totalement différent.
09:48Et c'est comme si, en fait, tu demandes quelque chose à tes joueurs,
09:51et quand on arrive le week-end, ils font quelque chose qui est totalement différent.
09:54Tu regardes, tu regardes l'adversaire, tu subis.
09:56On n'a pas mis d'impact.
09:57Il leur avait demandé d'aller presser, d'aller presser haut.
09:59Il y avait de l'agressivité.
10:01On avait demandé certaines choses qui n'ont pas été respectées.
10:03Donc, en fait, le coach ne s'est pas retrouvé 3-4 fois à domicile.
10:06Il m'a dit « Pour moi, réussir au vélodrome, c'est trop important. »
10:08Ils sont bloqués, les gars, au vélodrome ?
10:10Marseille est la meilleure équipe à l'extérieur des 5 grands championnats.
10:13Elle est 13e du championnat.
10:15Je crois que j'ai vu simplement 2 victoires à domicile.
10:17Ça a été la grosse interrogation du début de saison.
10:21La vérité, je pense que sur le match de Monaco et sur le match de Lille aussi,
10:25qui était pour moi un super match.
10:26Après, bien sûr, tu ne prends qu'un point.
10:28Mais sur un match comme ça, je pense que même les supporters et les gens
10:31ne peuvent être que ravis.
10:32C'était un très bon match de football.
10:34Ce n'est pas des résultats qui me dérangent.
10:36Franchement, sur ce genre de match, avec l'adversité en face, c'est normal.
10:40Mais je pense qu'Auxerre, Paris-Saint-Germain,
10:42ce sont des choses que tu ne peux pas faire.
10:43Tu ne peux pas faire une prestation comme ça.
10:45Est-ce qu'au final, me dit le PSG, parce que finalement, derrière l'OM,
10:48Lyon est passé par là, Monaco aussi.
10:51Et à chaque fois, on a eu la même réflexion.
10:53Monaco, c'était hier soir.
10:55On s'attendait à mieux.
10:56Lyon, ils étaient dans une super dynamique.
10:59Ils ont eu des bonnes séquences.
11:01Est-ce que je comprends qu'on ne veuille pas se soumettre au PSG.
11:05C'est tout à fait normal.
11:06Mais est-ce que la marche, finalement, n'est pas encore un petit peu
11:08trop importante entre le reste et eux ?
11:10On oublie encore parfois qu'ils ont deux fois plus de moyens que tout le monde,
11:14que c'est une équipe qui est leader du championnat depuis quasiment 12 ans
11:18maintenant et que tout ça, c'est dur à combler.
11:20Non, tout ça, c'est dur à combler.
11:22C'est évident.
11:23Ça me rappelle un petit peu la domination de la Juventus, par exemple,
11:27en Italie pendant plus de dix ans.
11:29Ils changeaient à chaque fois trois, quatre joueurs,
11:31mais ils marchaient un petit peu sur la Serie A.
11:33Moi, aujourd'hui, honnêtement, Daniel, je n'ai pas trop envie de me comparer
11:36avec le Paris Saint-Germain.
11:37Ce que j'ai envie de regarder, c'est ce que j'ai dit,
11:39c'est qu'on est au départ d'un projet de trois ans et on a envie de progresser.
11:42On a envie d'avancer.
11:43Le truc, c'est de se dire, on sera à la fin de l'année déjà.
11:47Est-ce qu'on est capable de répéter les six mois qu'on a fait ?
11:49Déjà ça, parce qu'aujourd'hui, on a l'impression que tout est parfait.
11:51C'est vrai.
11:52Tu regardes le classement.
11:53Il te reste le Havre à jouer.
11:54Si tu es capable de...
11:56Le Havre et Rennes, pardon.
11:57Si tu gagnes ces deux matchs-là, tu te dis, putain,
11:59j'aurais clôturé la phase allée avec un nombre de points
12:03qui sera plus que satisfaisant.
12:05Mais la vérité, c'est que tout reste à jouer encore.
12:07On n'est qu'au départ.
12:08On n'est qu'au départ.
12:09Donc, je n'ai pas envie de m'enflammer comme je n'avais pas envie
12:11de me mettre la corde au cou après Auxerre.
12:13Mais aujourd'hui, c'est vrai que si tu regardes Paris,
12:15même si ce n'est pas le Paris dominant qu'on a connu,
12:18peut-être que quand ils sont à 70%,
12:20aujourd'hui, c'est suffisant pour cette Ligue.
12:22– Tu parlais, Mehdi, des échanges avec Roberto De Zerbi.
12:26A priori, ce qu'on comprend, c'est qu'il y a une énorme confiance
12:28entre vous deux, une très forte relation.
12:30Est-ce que cette connexion, elle est aussi énormément football ?
12:33Est-ce qu'il peut s'inspirer éventuellement de ce que tu lui souffles à l'oreille ?
12:37Est-ce que le passage à un milieu A3, A6, c'est une discussion entre vous ?
12:41Parce qu'il y a tellement de confiance qu'on a l'impression
12:44que lui serait à la recherche parfois d'un avis extérieur,
12:47qu'il soit tactique ou autre.
12:49– Crois-moi Flo, j'ai eu la chance d'avoir beaucoup d'entraîneurs,
12:52que ce soit Allegri, Rudi Garcia, Pep Guardiola, j'en ai eu beaucoup.
12:57De Zerbi, l'autre jour, on m'a demandé c'était quel joueur
13:02dont j'étais le plus fier, on va dire, d'avoir réussi à ramener à l'OM.
13:06Et j'ai dit la vérité, c'est que pour moi, le plus gros coup, c'était le coach.
13:10Parce qu'aujourd'hui, quand tu ramènes un mec comme Roberto en Ligue 1...
13:14– Quel bon manager !
13:15– Non mais c'est la vérité, c'est la vérité.
13:17Moi, je suivais ses matchs en première ligue,
13:20et il y a eu des très bons joueurs qui ont signé,
13:23j'ai reçu beaucoup de messages de félicitations.
13:25Mais quand le coach est arrivé, j'ai trois, quatre demandes chaque semaine
13:29pour venir voir les entraînements.
13:31– Mais comment tu as réussi à le convaincre ?
13:32Qu'est-ce qu'on lui dit à un De Zerbi pour venir en Ligue 1 ?
13:34Parce que c'est la Ligue 1 quoi.
13:36– Je pense qu'au-delà de la Ligue 1, c'était Marseille déjà,
13:38donc ça, ça a beaucoup joué.
13:39Je savais déjà qu'il avait été approché à l'époque
13:41et qu'il avait refusé pour d'autres raisons qu'il le regarde.
13:44Moi, je le connaissais déjà personnellement,
13:46donc dans d'autres fonctions, j'avais eu affaire à lui.
13:49Donc on avait déjà parlé un petit peu, on se connaissait bien,
13:54on se faisait confiance et on s'appréciait.
13:56Donc ça a été une discussion qui s'est faite.
13:58Je me souviens, j'étais à Dubaï, et je lui ai dit
14:01« voilà coach, j'ai envie de te parler de mon projet,
14:03mais je n'ai pas envie de le faire au téléphone ».
14:05Il devait être 16-17 heures, je crois, à Dubaï.
14:09Je lui ai dit « écoute, je sais que j'ai un vol ce soir à 23h30 pour Milan, de Dubaï.
14:14Si tu veux, demain matin, on prend le petit-déjeuner ensemble.
14:16Et comme ça, je peux t'expliquer. »
14:18– Ça, ça fait homme d'affaire, ça.
14:20– Non, mais parce que je pense que ça prend des petits-déjeuners, c'est fait.
14:23– On prend l'avion, super long, on se retrouve le lendemain au petit-déjeuner, c'est fait.
14:25– Je pense qu'un coach comme Daniel, un coach comme Deserby,
14:28je savais qu'il y avait United.
14:29Je ne peux pas rivaliser avec United, ni financièrement,
14:32ni tout de suite en termes de championnat, première ligue, etc.
14:36Et je savais aussi pourquoi il n'avait pas donné son accord à United.
14:42C'était un petit peu sur l'approche.
14:45Comme j'ai dit, Roberto, pour venir chez nous, il a fait des sacrifices, ça c'est la vérité.
14:49Il a fait des vrais sacrifices aussi.
14:51Donc moi, j'ai joué sur ce que j'avais.
14:53Je lui ai dit « voilà, moi je veux un projet, on est main dans la main.
14:56J'ai besoin de bâtir autour de toi.
14:58Il n'y aura pas un joueur qui va signer si on n'est pas d'accord,
15:00si on ne prend pas les décisions ensemble.
15:02Parce qu'aujourd'hui, un directeur sportif qui veut faire signer un joueur
15:04qui ne plaît pas à l'entraîneur, pour moi c'est perdu d'avance.
15:06Tu rentres dans des trucs d'ego, je n'ai pas besoin de ça.
15:09– On s'en souvient avec Las Boas.
15:11– Après, pour revenir sur Flo, sur ta question, c'est quelqu'un de brillant.
15:16Donc il aime bien, il aime bien écouter Giovanni Rossi, Pablo, Fabrizio Ravanelli, moi je passe.
15:22On discute de tout, on échange sur l'adversaire, on échange sur l'équipe.
15:26Mais je ne pense pas qu'il a besoin, pour être honnête, de nos conseils.
15:30Moi personnellement, j'apprends encore à regarder les séances et je prends du plaisir,
15:35et c'est la vérité.
15:36L'année dernière j'ai passé six mois, et je l'ai dit et répété, où j'ai pris zéro plaisir.
15:40Donc il ne faut pas me parler de la demi-finale de Coupe d'Europe,
15:42parce que la vérité c'est que moi-même je ne sais même pas
15:44comment on a fait une demi-finale de Coupe d'Europe.
15:46Dans le jeu, c'était catastrophique.
15:50Vous avez critiqué l'année dernière combien de fois ?
15:52– Moi je dis rien, on m'écoute.
15:54On ne faisait pas trois passes.
15:56– Vous vous êtes déchirés quand même.
15:58– Non mais on ne faisait pas trois passes, c'était pas plaisant.
16:01L'attitude n'était pas bonne, on ne travaillait pas comme il faut travailler
16:05dans un club comme l'Olympique de Marseille.
16:06Il faut dire les choses.
16:07Donc oui, je dis les choses.
16:08Cette année, je ne sais pas où est-ce qu'on va finir.
16:10Je ne sais pas si on va finir deuxième, si on va finir dans les trois premiers, je ne sais pas.
16:13Je ne peux pas savoir.
16:14Ce que je peux vous dire, c'est qu'en tout cas je suis content de la façon
16:16de l'équipe, comment elle travaille.
16:17Je suis content de l'entraîneur, je suis content d'avoir un staff
16:19qui arrive à 8h du matin et qui repart à 19h.
16:22Je suis content d'avoir un entraîneur qui regarde tous les matchs de Première Ligue,
16:25de Serie A, de machin.
16:26Je suis content de voir qu'il y a de la passion autour.
16:28Et ça, je pense que dans une ville comme Marseille, avec des supporters comme ça,
16:32tu dois avoir cette attitude, si tu veux espérer réussir.
16:35– On continue la discussion dans quelques instants dans l'after.
16:37On est en direct de Marseille avec vous tous.
16:39En tout cas, tout le monde est ultra concentré sur Méli.
16:41Les gars, on continue.
16:44On se retrouve dans quelques secondes ici pour notamment parler cette fois
16:47des joueurs plus particulièrement.
16:48A tout de suite.
16:49– L'after-foot en direct de la Provence à Marseille.
16:52– Gilbert Bribois.
16:53– Et avec le studio Southway qui nous a invités à Marseille,
16:56Daniel Riolo est là, Florent Germain est là, Thibaut Leplat est là,
16:59Méli Benadia toujours avec nous, bien sûr.
17:02Alors, on pourrait s'extasier pendant 10 minutes sur Rabiot, c'est bien,
17:06Rushberg, c'est bien, Mopé, c'est bien, Greenwood, c'est bien,
17:11sauf contre Paris, mais sinon c'est bien.
17:14Faut qu'on parle de la suite, Florent, plutôt.
17:16– Ah non, pourquoi la suite ? J'ai deux, trois choses encore.
17:19– Je présentais en préparant Mehdi sur le dossier Pogba.
17:21– Ah oui, Pogba, on en parle après.
17:23On a fait 5 minutes du coup de sifflet final.
17:26– Ça va, ça va.
17:27Minimum.
17:28– Mehdi, tu parlais, visiblement, ton discours sur le jeu semble important
17:32et sur le style de Zerbi, tu en as beaucoup parlé dans les minutes
17:35qui viennent de précéder.
17:36Tu as eu beaucoup d'entraîneurs dans ta carrière et qui étaient différents.
17:41Tu as eu Allegri avec qui tu as gagné, qui a un style de jeu
17:44que moi, j'ai toujours critiqué parce que c'était abominable
17:46et sa phrase, si vous voulez, du spectacle, vous allez au cirque,
17:48elle me sortait des yeux.
17:50Et tu as eu Pep Guardiola aussi.
17:53Comment tu as fait ta balance ? Comment tu as fait ton choix ?
17:55Parce que, notamment, quand on est marqué par la You,
17:57là-bas, on dit le résultat, le résultat, le résultat,
18:00le reste, on s'en fout un peu.
18:01Comment, finalement, dans ta vie, tu as fait ton choix ?
18:05– Non, je pense qu'il n'y a pas vraiment un choix à faire.
18:08La vérité, c'est que c'est surtout une adaptation aujourd'hui.
18:11Il y a des joueurs qui doivent s'adapter encore.
18:13– Tu l'as fait le choix parce que tu voulais un coach qui joue
18:15et t'es ravi d'avoir Dezerbi et t'adores ce qu'il fait.
18:17– Non, parce que… – C'est pas rien Dezerbi.
18:19C'est quand même un des grands coachs du beau jeu, etc.
18:22– Non, non, parce que Dezerbi, pour moi, aujourd'hui,
18:25il n'a pas eu déjà l'équipe pour gagner.
18:27Quand tu es à Sassolo, quand tu es à Brighton,
18:29c'est normal qu'il va en Europa League avec Brighton,
18:31ça vaut déjà un titre.
18:33La vérité, c'est quand tu vois…
18:35Et il n'avait pas les joueurs qu'ils ont achetés cette année.
18:37Cette année, ils ont acheté 150 millions d'euros de joueurs.
18:39Ils n'avaient pas, lui, à Brighton.
18:41Chaque année, lui, il vendait, par contre, pour 80, pour 100 millions.
18:43Nous, je me rappelle, on a joué en Europa League.
18:45Flo, tu avais dû suivre le match.
18:47On perd un zéro, si on en prend cinq, c'est la même chose.
18:49On n'a pas touché un ballon, on n'a pas fait deux passes.
18:51Et j'y étais, c'était un de mes…
18:53– Donc, tu avais envie de ça, tu avais envie de jouer,
18:55tu avais envie d'un entraîneur qui…
18:57– Parce qu'en plus, il était disponible.
18:59Si tu te souviens, avant que Dezerbi se sépare de Brighton,
19:04on était aussi, on va dire, bien avancés avec Konsei Sao,
19:07qui est quelqu'un qui est un petit peu plus pragmatique,
19:09un peu plus direct, pareil,
19:11qui est un entraîneur avec une forte personnalité.
19:13Moi, c'est surtout ce que je cherche.
19:15C'est la personnalité, déjà, la personnalité.
19:17– Toi, ce que tu veux, c'est que tu imprimes quelque chose de fort.
19:19Ce n'est pas tant le style.
19:21– Exactement. Si on garantit qu'avec un Allegri, par exemple,
19:23et je comprends ce que tu veux dire,
19:25moi, j'ai joué, et on a été champion pendant trois ans d'affilée,
19:28avec le coach.
19:30C'est vrai que quand on jouait, par exemple,
19:32ça solo le lendemain,
19:34on travaillait la phase défensive.
19:36Et je me rappelle que
19:38des joueurs très importants qui sont arrivés,
19:40ils me disaient, mais je ne comprends pas,
19:42demain, on joue ça solo,
19:44et on a passé 35 minutes à savoir comment on va défendre.
19:46L'arrivée, c'est qu'en Italie,
19:48il y a une statistique qui ne trompe jamais.
19:50La meilleure défense du championnat, c'est, en général,
19:52c'est toi qui prends le scudet.
19:54Et à la Juventus, c'était souvent la meilleure défense.
19:56Quand tu mettais un but sur coup de pied arrêté,
19:58ou sur un coup de génie de Dybala,
20:00ou Pipita, ou Gonzalo Higuain,
20:02tu savais que c'était terminé. 1-0,
20:04c'est pas la maison. C'est peut-être beau à voir,
20:06c'est peut-être pas beau à voir, pardon,
20:08mais je pense que quand tu fais ce métier-là, c'est pour gagner.
20:10Et aujourd'hui, entre guillemets,
20:12quand on parle avec l'entraîneur, il l'a dit il n'y a pas longtemps,
20:14moi je ne suis pas venu à Marseille pour finir deuxième.
20:16C'est ce qu'il a dit. Tu l'as vu, Florent ?
20:18Et je pense, quand il dit ça, ça veut dire qu'au départ,
20:20il vient ici, bien sûr,
20:22que si on va en Ligue des champions, c'est l'objectif,
20:24et on est content, mais j'espère qu'on va
20:26réussir à bâtir quelque chose,
20:28et qu'à un moment donné, on se dira,
20:30tu vois, on arrive à bien jouer,
20:32et à gagner. C'est aussi l'objectif.
20:34D'ailleurs, je crois que le coup de chaud après Auxerre, il vient un peu de là,
20:36c'est-à-dire que, honnêtement, à Marseille, tout le monde est prêt
20:38à ce qu'il y a un peu de patience. Vous parlez d'un projet
20:40de trois ans, il ne faut pas croire que
20:42tout le monde se dit, allez, cette année, c'est bon,
20:44le recrutement, il est génial,
20:46on va viser le titre. Honnêtement, moi je vois beaucoup
20:48de lucidité de partout, contrairement aux clichés
20:50parfois où on dit, à Marseille, on s'enflamme vite,
20:52le vélodrome est impatient, etc.
20:58J'ai l'impression que Roberto De Zerbi,
21:00il s'était mis en tête, alors je ne sais pas
21:02s'il a été un peu, lui,
21:04grisé par ce début de saison où tout marchait bien,
21:06j'ai l'impression qu'il a vraiment à fleur de peau
21:08mal vécu les deux
21:10défaites qui ont fait mal contre Paris-Auxerre,
21:12alors qu'en fait, tout le monde est prêt à l'attendre.
21:14Est-ce que ce n'est pas lui qui s'est mis un petit peu
21:16à un coup de chaud tout seul ? On a l'impression qu'il
21:18est presque, voilà,
21:20plus dans l'exagération qu'on peut le penser.
21:22De Zerbi n'avait jamais entraîné un club comme l'OM.
21:24Et c'est une nouveauté pour lui.
21:26Sassuolo et Brighton, c'est des petits trous paumés
21:28en Italie et en Angleterre.
21:30Ça n'a rien à voir l'attente ici et là-bas.
21:32Je pense que cette pression indirectement
21:34aussi que le coach se met,
21:36c'est tout simplement, comme j'ai dit, sur son
21:38envie de bien faire, son envie de réussir.
21:40Le coach, au départ,
21:42il fait partie, c'est un ultra, tu sais, en Italie,
21:44c'est un vrai supporter au départ.
21:46Il devient joueur, il devient
21:48entraîneur parce qu'il avait le talent pour le faire,
21:50mais au départ, lui, c'est quelqu'un qui nait
21:52des virages et qui a cette passion-là.
21:54Et comment il parle avec les joueurs, je pense qu'on
21:56s'en est rendu compte, sur le banc,
21:58tu as vu comment il s'agit un peu sur le banc, c'est quelqu'un
22:00qui vit le match, qui vit son métier,
22:02qui a sacrifié sa vie pour le football.
22:04Et moi, il m'a dit, il m'a dit, si je n'arrive pas à faire
22:06jouer mon équipe comme je veux au Vélodrome,
22:08c'est un échec. Et je comprends
22:10ce qu'il veut dire. Il voit un stade pareil, il voit
22:12une ambiance, et c'est la vérité.
22:14Après Auxerre, on a même, après Paris, on a vu des
22:16vidéos qui tournaient un peu sur Twitter où les supporters
22:18s'en vont. Mais ce n'est pas vrai. Il y a une partie
22:20des supporters qui sont partis, mais les vrais
22:22virages, etc., ils sont restés jusqu'à la fin.
22:24Jusqu'à la fin, ils étaient là, ils ont
22:26chanté, ils ont applaudi. Donc, forcément,
22:28toi, tu es là, tu rentres, tu n'as pas
22:30vu le joueur contre Auxerre, tu vois les supporters encore
22:32qui t'applaudissent, tu te sens mal.
22:34Et si les joueurs, à ce moment-là,
22:36peut-être qu'ils se disent, non, mais on a le temps.
22:38Nous, sur le coup, on n'a pas le temps. Et le coach,
22:40je pense que le premier, il se sent
22:42mal. Moi, je me suis senti mal. Pablo s'est
22:44senti mal. Et je pense que tous les gens du
22:48domicile, tu dois te sentir mal par rapport
22:50aux supporters et par rapport à ce que tu as montré.
22:52Quelle est la part mentale ? Parce que je sais que le président a parlé de...
22:54Vous avez fait venir, je crois, une série psychologique.
22:56Vous commencez à vous intéresser à ce sujet-là. Quelle est la part mentale
22:58dans un...
23:00dans cet aspect-là ? C'est-à-dire qu'on a l'impression
23:02que les joueurs, quand ils sont au vélodrome,
23:04parfois, le contrôle, il arrive
23:06un peu en retard. Tu vois, il y a parfois des
23:08moments où on sent que, mentalement,
23:10le vélodrome, c'est peut-être presque
23:12trop grand, en fait, pour eux. Tu vois ? Je sais ce que je veux dire.
23:14C'est que la stade fait quand même mal, quoi.
23:16Il n'y a que deux victoires à domicile.
23:18J'avais le même constat, pour être honnête,
23:20avant les derniers matchs. Parce qu'honnêtement,
23:22je suis obligé de répéter, mais
23:24que ce soit le match de Monaco contre un adversaire très difficile
23:26et pareil pour le match
23:28de Lille, moi, personnellement, j'ai
23:30beaucoup aimé ce que j'ai vu.
23:32Pas seulement sur le jeu, mais aussi sur...
23:34dans le caractère,
23:36sur l'intensité, sur l'agressivité
23:38qu'on a mis, etc. Je pense que c'est ce qu'il faut
23:40vraiment pour être capable de gagner ce match.
23:42Après,
23:44bien sûr que jouer au Vélodrome,
23:46en tant qu'adversaire, par exemple,
23:48j'imagine déjà que c'est magnifique. Parce que tu viens...
23:50Moi, personnellement, j'ai adoré ce
23:52genre de contexte. On allait jouer à Napoli.
23:54Je crois que c'est là-bas où j'ai réalisé
23:56mes meilleurs matchs. — Mais parfois, t'as plus de pression à domicile qu'à l'extérieur.
23:58— Oui. Après, pour les joueurs, en tout cas
24:00les jeunes joueurs qui sont arrivés,
24:02c'est sûr que c'est plus dur.
24:04Si on prend un exemple, et c'est peut-être le seul
24:06bémol, on va dire,
24:08sur la saison, et c'est la seule chose qu'on peut dire.
24:10Si on prend l'exemple d'un Haïliwayi,
24:12il est arrivé. Tu te rappelles
24:14qu'il se crée trois grosses occasions.
24:16Il n'a pas beaucoup de réussite contre Reims.
24:18Malheureusement, il sort sur les sifflets.
24:20C'est normal que,
24:22nous, en tant que club, on a investi
24:24sur un joueur. Ce n'est pas moi qui le dis,
24:26c'est les chiffres.
24:2821 ans,
24:30qui a marqué quand même pas mal de buts
24:32dans sa carrière, qui a certaines références aussi.
24:34On a voulu relancer un petit peu le truc
24:36qu'à l'an, ça n'avait pas super bien fonctionné.
24:38International Espoir,
24:40c'est un joueur qui a beaucoup, beaucoup de qualité.
24:42Je pense qu'on ne fait pas
24:44le meilleur accueil, c'est sûr que ce n'est pas
24:46les sifflets après sa première sortie au vélodrome.
24:48Comment on le prépare, ça ?
24:49Après, il a applaudi quand même quand il rentre contre Monaco.
24:51Magnifique, ça fait deux matchs,
24:53il a eu même un déplacement.
24:54C'est comme un message, c'est de lui dire on est derrière toi.
24:56À Lens, pareil, il a eu une vraie...
24:58Il n'a pas été très bien accueilli par les Lensois,
25:00mais ça c'est un peu normal. Par contre, les supporters
25:02qui ont fait le déplacement lui ont donné vraiment
25:04beaucoup d'affection, et je pense qu'il a
25:06ressenti lui aussi.
25:08Et après, il te fait deux belles rentrées.
25:10Il te fait deux belles rentrées où il est connecté
25:12avec le jeu, où il garde les ballons, où il se crée
25:14des choses. – Il a travaillé sur l'aspect mental là-dessus.
25:16– Oui, il y travaille, mais après, ça reste un jeune joueur.
25:18Je pense qu'à 21 ans, c'est normal qu'il ait venu
25:20à Marseille, je me souviens.
25:22Et quand on a parlé de Marseille, il m'a dit je veux que l'OM,
25:24il était vraiment... J'ai senti une vraie
25:26envie chez lui de venir. Forcément,
25:28quand t'es arrivé et qu'il a réussi un peu comme ça,
25:30à nous de l'aider.
25:32– Il va rester, c'est Pablo Longuera qui l'a dit hier,
25:34donc on ne va pas poser la question.
25:36– Bien sûr, non, il est là, on va l'aider.
25:38Il a toutes les qualités pour réussir
25:40ici, il faut simplement y croire
25:42et lui donner
25:44le temps qu'il faut en tout cas,
25:46mais après, ça a lui aussi d'aller chercher.
25:48– Dans un instant, on va parler un peu Mercato.
25:50On va essayer d'avoir quelques petites infos, on verra ce qu'on va
25:52arriver à obtenir dans quelques secondes.
25:54Mais le temps passe, il est déjà à la demi là,
25:56Daniel, donc on se retrouve tout de suite dans l'After pour en parler.
25:58– L'After Foot en direct
26:00de la Provence à Marseille.
26:02– Gilbert Bribois.
26:04– Avec vous tous ici à la Provence,
26:06avec le studio Southway,
26:08avec Florent Germain, avec Daniel Riolo,
26:10Thibaut Leplat et Mehdi Benassia,
26:12bientôt directeur sportif
26:14de l'Olympique de Marseille.
26:16Et aujourd'hui conseiller, enfin bon, ça revient au même on va dire.
26:18– Justement, c'est de ça dont je veux parler.
26:20– Ah bon ? Mais tu ne veux pas parler Mercato du tout en fait ?
26:22– Après, après, après. Je voudrais d'abord savoir,
26:24puisque tu vas devenir
26:26directeur sportif,
26:28je sais que ta vision de ce métier, qu'est-ce que tu veux apporter
26:30au club ? Je crois qu'un
26:32homme se construit aussi de ses expériences
26:34et je pense que quand on a été
26:36à la Youve et au Bayern, on devient
26:38une sorte d'obsessionnel de l'exigence
26:40et de la performance et je crois,
26:42pour te connaître un peu maintenant, que tu es un peu habité par cette
26:44obsession. Est-ce que c'est ça
26:46principalement que tu veux transmettre dans ce club ?
26:50– Oui, en partie oui.
26:52– Parce que c'est les clubs carrés, la Youve et le Bayern.
26:54C'est pas toujours ce qu'a été l'OM, un club carré.
26:56– Non, c'est clair. Après, c'est vrai que
26:58je pense qu'il y a
27:00des endroits où c'est beaucoup plus difficile,
27:02on va dire, de ramener une certaine rigueur.
27:04Moi, je suis passé par la S-Rom
27:06par exemple,
27:08qui ressemble un petit peu
27:10à l'Olympique de Marseille, avec beaucoup de passion,
27:12avec beaucoup d'enthousiasme, etc.
27:14Mais voilà,
27:16il fait beau.
27:18– Et c'est dur de lutter contre les mesures.
27:20– Oui, je sais, mais
27:22on essaye de lutter un peu contre tout depuis qu'on est arrivés.
27:24Encore une fois, je ne sais pas
27:26si on va réussir, Daniel, mais
27:28comme je dis toujours, j'aime bien dire, moi, j'ai la chance
27:30d'être entre guillemets pour ce rôle-là,
27:32relativement jeune.
27:34Donc, je suis encore en bonne santé. Je ne sais pas
27:36jusqu'à quand, parce que ce n'est pas évident tous les jours.
27:38Mais en tout cas,
27:40on va lutter contre tout ça. Moi, je sais que
27:42dans ce genre d'endroits où la vie est belle,
27:44on a le soleil,
27:46c'est agréable, tout est magnifique ici.
27:48Le problème, c'est que parfois, pour demander
27:50à un joueur de venir faire deux heures le matin
27:52et deux heures l'après-midi, c'est plus compliqué.
27:54Parce que peut-être que l'aprèm,
27:56dans les habitudes qu'il y avait dans le passé,
27:58j'allais me faire un petit tour sur le Vieux-Port,
28:00j'allais à Cassis, c'est sympa, etc.
28:02Sauf qu'à la Juventus, qu'est-ce que tu fais à la Juventus ?
28:04Pas grand-chose. Tu dois passer 4 heures,
28:065 heures, 6 heures au centre d'entraînement,
28:08tu passes 6 heures au centre d'entraînement.
28:10Et les gens, quand t'es... Parce que j'ai été aussi
28:12un rival quand j'étais à la Roma, on aimait bien
28:14parler, oui, mais les arbitres, le truc...
28:16Quand tu rentres à la Juve, il faut écouter Patrice Evra,
28:18qui est maintenant avec vous, vous lui demanderez.
28:20Quand tu rentres dans ce club, tu comprends
28:22pourquoi la Juventus, elle gagne. Parce qu'il travaille plus que tout le monde,
28:24parce que tout est carré,
28:26parce que quand le joueur, il arrive, tout est organisé,
28:28sa famille,
28:30tout est géré, tout est pris en main,
28:32et toi, tu penses qu'au football.
28:34Et ça, c'est ce que vous voulez faire, parce que mine de rien, il n'y a pas que toi.
28:36Vous êtes un trio de Juventini,
28:38dans ce club aujourd'hui.
28:40Pablo Longoria, Ravanelli,
28:42vous êtes totalement imprégné de cette culture Juve.
28:44Ah oui, c'est ça,
28:46et c'est là aussi où Fabrizio nous apporte aussi
28:48énormément, avec sa connaissance aussi
28:50du club,
28:52et de ce sérieux qu'on doit aller chercher.
28:54On est en train, comme l'a dit Pablo,
28:56il a fait un petit peu le tour
28:58dans sa conférence, il a expliqué
29:00un peu tous les changements, le pôle performance
29:02qu'on a fait, le pôle player care aussi,
29:04où avant, il n'y avait vraiment rien de ce côté-là.
29:06J'ai vu moi des situations où le docteur,
29:08il pouvait te dire quelque chose, à l'époque,
29:10aujourd'hui, tout a changé.
29:12Peut-être un kiné qui te disait
29:14le contraire, donc aujourd'hui,
29:16il y a un responsable de la performance
29:18qui est venu, qui était à Manchester United,
29:20à l'Inter de Milan, quelqu'un qui est très compétent,
29:22et qui est aussi habitué à ce
29:24très haut niveau. On a ramené aussi,
29:26on a mis en place depuis cette semaine
29:28cette cellule un peu
29:30player care, donc pareil, pour venir aux besoins
29:32aussi des joueurs et leur famille en dehors,
29:34parce que je pense que dans une ville comme Marseille, c'est important.
29:36Tu ne peux pas laisser un gamin
29:38de 21, 22 ans dans la nature,
29:40et en gros, voilà, tu as ton contrat,
29:42tu te débrouilles, si tu as besoin de quoi que ce soit,
29:44ce n'est pas à nous. Nous, ce qui nous intéresse, c'est le terrain.
29:46Le joueur, il est là trois heures, quatre heures par jour.
29:48Le reste, il faut avoir un oeil dessus.
29:50Donc ça, c'est des choses aussi que moi, j'ai connues, même à l'Houdinès,
29:52par exemple, avec la famille Pozzo,
29:54où tout est carré, tout est organisé.
29:56Donc c'est des choses que, comme tu as dit,
29:58j'essaie de me servir de mon expérience, en tout cas, pour apporter
30:00certaines choses qui manquaient à ce club-là.
30:02Après, tout ce qui concerne
30:04le terrain, comme j'ai dit, avec le coach
30:06et le staff, c'est du très haut niveau.
30:08Donc là-dessus, je pense qu'on a, c'est difficile aujourd'hui de trouver mieux.
30:10Et voilà, moi, je suis persuadé que
30:12si on arrive à travailler dans ce sens-là,
30:14avec l'unité qu'a réclamé le président,
30:16vous avez vu qu'il a insisté sur la parole d'unité,
30:18c'est moi, depuis un an aujourd'hui,
30:20si je dois faire le bilan, avant de parler des résultats,
30:22avant de parler des six premiers mois
30:24qui ont été catastrophiques
30:26sur le plan personnel et collectif,
30:28où aujourd'hui, c'est ces six mois-là
30:30qui sont pour moi, en tout cas,
30:32très encourageants, pour ne pas dire...
30:34Pour le fonctionnement, encourageant, si on oublie le terrain,
30:36pour le fonctionnement de ce que doit être un club.
30:38Parce qu'à l'OM, on a connu quand même l'OM champion,
30:40l'entraîneur qui ne parle pas aux directeurs sportifs,
30:42embrouillé avec les tribunes,
30:44on a connu des présidents qui mettaient des pots de bananes,
30:46enfin, plutôt, des actionnaires
30:48aux présidents, des cirques,
30:50on en a connu beaucoup à l'OM.
30:52Aujourd'hui, je pense qu'on peut,
30:54indépendamment des résultats où je ne peux pas me prononcer,
30:56mais ce que je peux dire, c'est que dans le travail
30:58et dans l'unité qu'on cherche,
31:00nous, en tout cas, qu'on veut mettre en place,
31:02aujourd'hui, à l'heure où on parle,
31:04il y a tout qui est réuni,
31:06en tout cas, pour aller dans le bon sens.
31:08C'est le but, que ce soit, comme j'ai dit,
31:10avec le staff, avec l'actionnaire,
31:12parce qu'on n'en parle pas souvent, mais
31:14tout ce qu'on est en train de faire, c'est aussi grâce à lui,
31:16c'est lui qui était là au mois de juin et qui a dit,
31:18les gars, ne vous inquiétez pas, on va repartir,
31:20je crois au projet, on ne va rien lâcher,
31:22et qui nous a permis d'investir et de ramener
31:24un entraîneur comme ça, et de ramener tous les joueurs
31:26que tu as cités, Gilbert, tout à l'heure.
31:28Donc, bien sûr, un grand merci à l'actionnaire,
31:30je pense qu'on l'oublie beaucoup trop souvent,
31:32et Pablo, bien sûr, tout ce qu'il essaye de mettre en place,
31:34avec Giovanni Rossi,
31:36qui est un petit peu le relais aussi du coach,
31:38une personne de confiance, qui a connu aussi la Juve,
31:40qui a connu l'Italie pendant 20 ans.
31:42Donc non, aujourd'hui, il n'y a que des gens qui tirent dans le même sens,
31:44et moi, je pense que, voilà, quand tu travailles comme ça,
31:46tu as plus de chances d'avoir des résultats.
31:48— Et est-ce que tu sens, Mehdi, que, justement, le regard
31:50des autres clubs, des,
31:52peut-être, grands joueurs, des agents qui
31:54ont des poulains
31:56de très très haut niveau, il est en train de changer sur l'OM,
31:58parce que faire venir un Rabiot,
32:00c'est quand même pas n'importe quoi,
32:02il y aura d'autres mercato, ça commence en janvier,
32:04évidemment, vous allez encore vouloir vous améliorer,
32:06même l'été prochain, donc le projet,
32:08il ne fait que débuter, entre guillemets.
32:10Est-ce que le regard change,
32:12et du coup, ce serait prometteur, en termes de recrutement,
32:14pour attirer encore des gros joueurs ?
32:16— Non, le regard, il change,
32:18c'est évident. Moi, je reçois,
32:20voilà, je suis pas mal connecté avec beaucoup de joueurs
32:22encore en activité, et je peux te garantir,
32:24Flo, que même de très bons joueurs
32:26heu...
32:28sont intéressés
32:30pour venir. Pareil,
32:32je parle avec beaucoup, beaucoup de
32:34très grands coachs dans
32:36des grandes équipes européennes, et tout le monde
32:38reconnaît, en tout cas,
32:40le projet, tout le monde voit un petit peu
32:42les progrès de cette équipe, donc ça fait plaisir, déjà.
32:44— Et l'attractivité, ça tient aussi,
32:46parce qu'un club,
32:48même s'il a un nom, quand il n'y a pas les résultats,
32:50ou quand on sait que c'est désorganisé,
32:52l'agent, il se dit, va pas là-bas, ou machin,
32:54ça tient aussi à... Quand on a un directeur sportif
32:56connu, qui surtout est passé dans
32:58des grands clubs et a beaucoup de relations,
33:00c'est ton cas, un entraîneur qui est respecté,
33:02c'est le cas de Zermi, ça aide aussi. Les personnes
33:04qui incarnent le club, elles aident à l'attractivité
33:06d'un club. — Ça, c'est un petit peu
33:08sur le... Pour revenir rapidement sur le dossier
33:10Rabiot, par exemple, c'est exactement ce que
33:12je lui ai vendu à Drey. À Drey, quand je l'ai appelé,
33:14moi, je lui ai pas dit
33:16« On va gagner la Ligue des Champions, c'est le projet ».
33:18Je lui ai parlé
33:20de ferveur, je lui ai parlé, bien sûr,
33:22de l'Olympique de Marseille, du club. Bon, il savait
33:24déjà tout. Je lui ai parlé du coach,
33:26de sa relation avec les joueurs.
33:28Il connaissait, parce qu'à Drey, c'est quelqu'un qui mange
33:30le football aussi, donc c'est un grand passionné, il savait
33:32quel style de jeu, qui était totalement
33:34différent de ce qu'il était habitué à faire aussi
33:36à la juve, etc. Je lui ai
33:38vendu ce projet-là, je lui ai vendu la relation.
33:40Je lui ai dit « Moi, je te vends pas du rêve,
33:42voilà ce qu'on veut faire, voilà où on est, voilà où on veut être.
33:44Et pour aller là-bas, j'ai besoin de joueurs
33:46comme toi, j'ai besoin de Pierre Hochberg, j'ai besoin
33:48de ce niveau
33:50de joueurs-là. Et pas seulement
33:52sur le terrain, aussi humainement. J'ai besoin de mecs
33:54qui sont capables de rester
33:56une heure, une heure et demie en salle de soins pour discuter
33:58avec les plus jeunes, pour leur inculquer aussi ce que c'est,
34:00d'arriver une heure et demie avant. — Il a fallu expliquer ça à sa mère
34:02aussi, ou juste à lui ? — Non, j'ai eu
34:04sa maman... — Mais pour le convaincre, t'aurais dû me demander,
34:06je serais un fil à un coup de main. Je la connais bien, Véro,
34:08au moins. — Elle t'aime bien, surtout.
34:10— Franchement, avec moi, elle a été...
34:12Je l'ai vue, d'ailleurs, il y a même pas trois jours, ça s'est
34:14super bien passé. Avec moi, en tout cas...
34:20Franchement, elle est... — Non, elle l'a déjà fait.
34:22— Après, je pense que beaucoup de clubs,
34:24quand ils parlent, par exemple, avec Mme Rabiot,
34:26ils l'apprennent plus
34:28un petit peu comme l'agent. Moi, je pense
34:30qu'il faut pas oublier que c'est la maman avant tout.
34:32Et moi, quand j'ai parlé avec Mme Rabiot, je lui ai parlé
34:34du bien-être de son fils. La vérité, c'est
34:36qu'on n'a pas parlé. Les gens, ils me disent « Ouais, mais le contrat, le contrat ».
34:38Si un jour, vous arrivez à savoir
34:40le contrat qu'il a, vous allez vous rendre compte qu'il n'a pas
34:42du tout... Il n'est pas venu pour l'argent, Rabiot.
34:44Il n'est pas venu pour l'argent, c'est pas vrai. Et il avait des clubs
34:46à ce moment-là. Il avait des clubs, il avait
34:48des offres, il avait des choses. Moi, je lui ai parlé de projet,
34:50la maman... — Là, j'ai pas non douté, mais c'est pas le sujet.
34:52— Il y a l'histoire de 41 matchs à la Juventus.
34:54Comment il peut se retrouver avec rien d'autre ?
34:56Mais bon, après, ça, c'est...
34:58— Comme il est signé tard. Bon, on se posait des questions, forcément.
35:00— Ouais, bah après, il avait...
35:02C'est pas un joueur qui a le couteau... Entre guillemets, il peut
35:04se permettre d'attendre. Je pense qu'admettre à Rabiot qu'il reprenne
35:06au mois de septembre ou au mois d'août, ça va pas lui changer grand-chose.
35:08Donc je pense que c'est ça aussi
35:10qui a fait qu'il a pris son temps.
35:12Mais en tout cas, moi, je vous dis, c'est ce genre de joueurs-là
35:14qui vont te faire passer un cap.
35:16C'est cette attitude-là qu'on a besoin.
35:18Et c'est la belle époque de la Juve,
35:20pour revenir après l'époque d'Alnieri,
35:22d'Alnieri en 2010-2011,
35:24quand c'est un peu le bordel et qu'il change.
35:26Il ramène des Barzagli, il ramène ce genre de joueurs,
35:28des Andrea Pirlo. Il ramène ce genre de mecs
35:30qui sont capables de te mettre une certaine discipline
35:32dans l'effectif et de te mettre
35:34un cadre. Et c'est ce qu'il avait besoin aujourd'hui.
35:36— Bon, on peut parler Mercato maintenant, les gars ?
35:38C'est bon, Daniel, t'as fait le cours sur la Juve, tout ça ?
35:40— Concernant Rabiot, pourquoi il insiste autant sur Paul Pogba ?
35:42Parce que des fois,
35:44on peut nous cibler, nous, les journalistes,
35:46en disant « ouais, encore des rumeurs ».
35:48Là, c'est Rabiot, il va tout seul comme un grand,
35:50deux fois de suite, conf de presse et après le match.
35:52Non mais, alors du coup,
35:54est-ce que toi, tu vas lui dire « bon, Adrien,
35:56mets pas une pièce dans la machine
35:58parce que tu vas nous mettre le feu,
36:00un rongier pourrait se jeter, je sais pas ».
36:02— Non, peut-être pas.
36:04Pourquoi il en parle autant, et est-ce que ça peut se faire ?
36:06— Alors, deux choses.
36:08C'est pas vrai, déjà, que c'est Adrien
36:10qui en parle. A chaque fois, on lui a fait
36:12la demande, et il est bien éduqué,
36:14donc il a répondu. — Ah bah oui, mais il répond bien.
36:16Il est très, très bien éduqué.
36:18— Honnêtement, honnêtement.
36:20Mais on sait qu'ils sont proches.
36:22Avec Paulo, je sais qu'Adrien,
36:24ils sont bien. Ils ont un
36:26très beau rapport, ils ont gagné des choses ensemble,
36:28ils ont joué ensemble. La vérité,
36:30qu'est-ce qu'il a dit ? Il a dit « c'est un top joueur,
36:32j'ai envie d'avoir des top joueurs avec moi,
36:34et je serai content », etc. Honnêtement,
36:36moi, je lui ai rien dit, parce que ça m'a pas dérangé du tout.
36:38Et au contraire,
36:42si on m'avait posé la question
36:44et que je pouvais mettre en avant un compagnon,
36:46je l'aurais fait, moi aussi.
36:48Aujourd'hui, qu'est-ce que voulais-je vous dire sur Paulo ?
36:50— Moi, je sais ce que tu vas me dire.
36:52Parce que, qu'il vienne ou pas,
36:54Pablo a posé une question. — Non, mais est-ce qu'il peut venir cet hiver
36:56en vue de la saison prochaine ?
36:58Parce qu'on a tous compris qu'il pourrait être,
37:00qu'il serait libéré de sa suspension pour 2 pages le 11 mars.
37:02Il restera 9 journées de championnat.
37:04Personne ne peut savoir
37:06dans quel état physique il sera.
37:08Petit à petit, ce serait pour revenir.
37:10Mais est-ce qu'en vue de la saison prochaine, Mehdi,
37:12ça peut être une bonne affaire de signer
37:14une star comme Paul Pogba ?
37:16— Moi, je pense qu'aujourd'hui, il faut faire attention aux équilibres.
37:18On a
37:20des joueurs aujourd'hui qui sont très performants
37:22au milieu de terrain. Paul, il le sait
37:24très bien. Le respect que je lui
37:26porte et l'affection, parce que pour le coup,
37:28c'est un vrai leader. Au-delà du top
37:30joueur qu'on a connu dans un vestiaire, c'est un vrai
37:32leader, Paul Pogba.
37:34C'est quelqu'un qui, je pense, a beaucoup souffert
37:36ces dernières saisons, aussi bien
37:38avec des problèmes
37:40personnels qu'aussi certains, on va dire,
37:42un petit peu des problèmes physiques. Son corps l'a pas mal lâché.
37:44Il l'a eu après la suspension.
37:46Pablo a parlé de lui.
37:48Et je pense qu'il a tout dit. C'est quelqu'un que même
37:50le président apprécie beaucoup.
37:52Paul, il sait que c'est
37:54quelqu'un qui, forcément, tu le vois sur le marché des
37:56transferts, t'as envie de jeter un oeil.
37:58Aujourd'hui, concrètement, c'est
38:00comme tu as dit,
38:02est-ce que l'Olympique de Marseille peut se permettre ?
38:04Donc moi, je te renvoie la question, Flo. Est-ce que l'Olympique de Marseille
38:06aujourd'hui peut se permettre de ramener
38:08un joueur comme Paul Pogba s'il
38:10n'est pas prêt physiquement et s'il faut attendre six mois ?
38:12Oui. Mais c'est ça.
38:14Mais ça, pour l'instant, ça n'a pas été dit.
38:16Non, mais moi, je suis pas d'accord.
38:18Ça, ça n'a pas été dit. Mais moi,
38:20en fait, je vois très peu d'exemples
38:22de joueurs qui ont été
38:24arrêtés aussi longtemps et qui sont
38:26revenus à un niveau
38:28acceptable. Là, on ne parle pas de
38:30Benjamin Mendy qui vient à Lorient, et d'ailleurs,
38:32on voit que ça n'a pas marché, ou qui reviendrait
38:34dans un club. Là, on parle de l'OM et d'un gars
38:36qui, s'il vient, il faut qu'il soit titulaire.
38:38Oui, mais qui peut trouver une formule, j'imagine, Mendy et
38:40Pablo, vous avez assez d'imagination pour
38:42trouver une formule pour éviter de minimiser
38:44les risques. Je ne sais pas si
38:46on parle de contrat court, est-ce qu'il y a
38:48des performances selon les matchs, etc.
38:50J'imagine que
38:52vous n'êtes pas à court d'idées pour ce genre
38:54de profil.
38:56Non, il y aura des réflexions, comme
38:58tu le sais, on a parlé, je pense, c'était quand,
39:00semaine dernière.
39:02Personnellement, on se doit d'être concentré
39:04déjà sur le dernier match, si on a envie de
39:06clôturer, parce qu'on parle d'objectifs, quand on parle
39:08de progresser,
39:10il faudrait gagner un titre aussi.
39:12Je pense qu'aujourd'hui, un club comme l'OM
39:14se doit aussi de bien figurer en coupe.
39:16Pour moi, la coupe, ce n'est pas du tout quelque chose
39:18qui est secondaire et commence à parler
39:20un peu mercato, on aura tout le temps d'y revenir.
39:22Paul, il le sait, l'estime qu'on a pour lui.
39:24Aujourd'hui, il faut savoir si c'est
39:26vraiment un réel besoin. C'est des
39:28discussions qu'on va avoir cette semaine, justement.
39:30On a prévu, après le dernier match, de se voir
39:32avec Pablo et avec le coach
39:34pour regarder
39:36un petit peu ce qu'on peut faire.
39:38Comme il l'a dit cette semaine aussi, on a beaucoup
39:40investi au mois de juin, donc on ne peut pas arriver
39:42et espérer tout chambouler.
39:44Ce n'est pas vrai, il y a une équipe qui tourne,
39:46qui sont, je pense, très performants,
39:48même si certains ont un peu de mal à commencer.
39:50Aujourd'hui, on voit que
39:52c'est une équipe qui est capable
39:54d'avoir des résultats très intéressants.
39:56Il va peut-être falloir retoucher un petit peu intelligemment.
39:58On va voir les moyens qu'on a.
40:00On verra s'il y a des départs aussi.
40:02Globalement, on va essayer
40:04de regarder
40:06un petit peu à toutes les lignes
40:08où le coach estime qu'il faut retoucher.
40:10Aujourd'hui, on a pris
40:12quelques buts de trop, effectivement,
40:14au début de saison, avec les suspensions aussi.
40:16On a perdu Léo sur blessure,
40:18on a eu des suspensions, on a eu beaucoup d'absents.
40:20Le coach a mis du temps pour mettre deux 11 titulaires
40:22d'affilée, le même 11 ans à enchaîner.
40:24Là, il a commencé à trouver
40:26un peu son ossature aussi.
40:28Maintenant, ça va être à ceux qui sont derrière de pousser aussi.
40:30C'est là où il va vraiment se créer
40:32cette saine concurrence.
40:34Il va falloir renforcer intelligemment,
40:36mais on n'aura pas, la vérité c'est qu'on n'aura pas
40:38des moyens pour faire 4, 5, 6,
40:407 opérations.
40:41Encore un petit quart d'heure avec Péli-Bénatier, il faut qu'on parle
40:43d'arbitrage dans quelques instants.
40:45On a gardé le meilleur, là.
40:47C'est tout de suite.
40:49L'after-foot en direct de la Provence à Marseille.
40:51Gilbert Grisbois.
40:53Avec le studio Southwings,
40:55sont toujours là Daniel Riolo, Thibaut Leplat,
40:57Florent Germain et Mehdi Benatia.
40:59Petite parenthèse, parce que j'ai croisé
41:01un demi-temps de l'after tout à l'heure dans Marseille,
41:03qui tient une pizzeria, et il m'a dit
41:05« Ouais, j'entends tout le temps Daniel dire que la pizza à Marseille est pourrie,
41:07donc il a envoyé là
41:09les pizzas. Daniel,
41:11tu viens de goûter, ça a l'air de la Romana, je les cite.
41:13D'ailleurs, ils m'ont envoyé une photo,
41:15ils ont même mis l'after dans le resto, là, ce soir.
41:17Ils nous regardent sur YouTube.
41:19Tu sais ce que tu vas faire ? Tu vas te tourner vers
41:21notre invité, qui a vécu
41:23très longtemps en Italie, et tu vas lui poser la question,
41:25parce que lui, il sait, il a une bonne culture
41:27de ce pays, et tu lui demandes « Est-ce qu'on mange
41:29une bonne pizza ? ». Alors Marseille,
41:31il a pas osé le dire.
41:33Mais s'il est honnête, il va te le dire. On mange pas de bonne pizza
41:35en France. Mais celle-là, elle est pas mal, elle est tout à fait correcte,
41:37elle est bien. Mais c'est un autre
41:39métier, c'est autre chose, c'est tout !
41:41— Bon. Attention, il y a de
41:43beaux restaurants italiens à Marseille aussi.
41:45— Il va pas se fâcher, là ! — On va attendre
41:47dans notre appareil, tranquille. — J'ai pas dit le contraire, j'ai dit
41:49c'était pas la même chose. — Bon. Quand tu as
41:51vu hier ce qu'il s'est passé lors du match
41:53Monaco-PSG
41:55avec monsieur Letexier,
41:57et quand tu te rappelles ce qu'il s'est passé entre
41:59Arith et Marquinhos lors de PSG-OM,
42:01qu'est-ce que t'en as pensé ?
42:03— Ah...
42:05— Ah...
42:07— J'en ai pas pensé grand-chose, la vérité,
42:09j'attendais qu'une chose, c'était la fin du match,
42:11et qu'il vienne faire la même chose qu'il a fait avec nous,
42:13qu'il prenne le micro et qu'il s'explique.
42:15Ce qu'il a pas fait, malheureusement, je sais pas pourquoi,
42:17peut-être qu'il n'avait pas le temps...
42:19— Non, non, il a pas voulu. — Il a refusé, je pense
42:21qu'il était à court d'arguments.
42:23— D'accord. Moi aussi, quand je vois ça, je suis vraiment
42:25à court d'arguments, parce que
42:27contre nous, il nous a expliqué, quand il a vu la trace
42:29donc sur
42:31la poitrine de Marquinhos,
42:33il a dit, Marquinhos,
42:35il a dû sortir le carton rouge,
42:37etc., et que même si Amine
42:39ne regarde pas le joueur, cherche le ballon,
42:41et du coup ne le voit pas,
42:43et du coup, c'est involontaire, mais...
42:45— Le geste non méprisé. — Effectivement, geste involontaire ou pas,
42:47s'il y a vraiment agression, etc.,
42:49c'est carton rouge, et ça, c'est logique.
42:53Donc quand je regarde l'action d'hier,
42:55moi, ça fait 20 ans que je suis à peu près
42:57tous les grands champions européens,
42:59je pense vous encore un peu plus.
43:01Je n'ai jamais vu un joueur sortir
43:03d'un terrain de foot défiguré comme Gigi.
43:05Je n'ai pas vu un joueur défiguré comme lui.
43:07— Il y avait Kubarci récemment, mais un peu moins.
43:09Il y avait quand même... — Ouais, un petit peu moins, ouais.
43:11Bon. Et pourtant...
43:13— Ok, Manny, si on fait bien, depuis le début
43:15de la saison, il y a eu ce match qui avait fait
43:17beaucoup parler, tu as pris la suspension,
43:19derrière,
43:21une tonne d'autres acteurs
43:23de la Ligue 1 ont également été assez
43:25virulents, tous d'ailleurs n'ont pas été
43:27traités comme toi, il faut dire la vérité, parce que c'est vrai.
43:29Mais
43:31puisque le nombre est assez important,
43:33que tu n'es pas tout seul et que d'autres
43:35ont suivi et ont critiqué. Nous,
43:37on veut bien dire les arbitres, ils sont mauvais,
43:39les arbitres, ceci, cela, effectivement, quand on voit hier,
43:41en plus, il se trouve que c'est le même, donc comme c'est
43:43le même, il y a le problème de la cohérence
43:45qui se pose. Mais alors, c'est quoi
43:47le problème ? Parce que le Texier, en Ligue des Champions,
43:49il est bon. En Ligue des Champions,
43:51il est bon, le Texier. C'est ça qui est complètement fou.
43:53C'est quoi ? C'est notre système en France ?
43:55C'est le manager des arbitres ?
43:57C'est la DNA ? Je pense que tu n'as
43:59pas la réponse, que tu ne le sais même pas.
44:01Mais nous, on est un petit peu
44:03à court d'arguments aussi, c'est qu'on est bien
44:05obligé de constater qu'on ne sait pas quand
44:07ils appellent le VAR ou quand ils n'appellent pas le VAR.
44:09Qu'est-ce qu'ils font ? Qu'ils aillent
44:11voir la caméra ou pas ?
44:13Le match O-M-Lille,
44:15il y a quand même un truc
44:17un peu fou, c'est qu'à la fin,
44:19ni vous, ni Lille étaient contents.
44:21C'est quand même un peu bizarre.
44:23Normalement, il y en a toujours un qui n'est pas content. Là, c'est les deux.
44:25Après,
44:27honnêtement, regarde, sur le match de Lille,
44:29bien sûr qu'il y a des choses à redire.
44:31Tu regardes ne serait-ce
44:33que le but, et j'en ai
44:35fait des blocs, Daniel, dans toute ma carrière.
44:37Crois-moi, ils te disent que
44:39tu as le droit de passer.
44:41En fait,
44:43tu peux te mettre dans la course du joueur,
44:45mais tu ne peux pas le tenir, etc.
44:47Là, il y a une charge.
44:49C'est une vraie charge sur Léo, sur
44:51Balerdi.
44:53On va revenir un peu en avance aussi du but.
44:55Malheureusement, le joueur
44:57qui marque, ça faisait déjà
44:59mais bien 20, 25
45:01minutes qu'il aurait dû sortir, déjà,
45:03pour moi, en tout cas, de ce que j'ai vu.
45:05J'ai déjà quitté, exactement.
45:07Je n'ai même pas voulu citer de nom, mais
45:09il a fait un nombre de fautes, mais
45:11à un moment, on voit sur une vidéo,
45:13il y a Niel qui lui dit à l'arbitre, mais une fois, deux fois,
45:15trois fois, quatre fois, combien de fois, en fait ?
45:17Et malheureusement,
45:19en plus, c'est lui qui marque. Mais ce n'est pas grave, parce qu'il y a eu
45:21peut-être des situations aussi de l'autre côté.
45:23C'est pour ça que pour moi, le match, à l'arrivée, le score,
45:25il est juste. J'ai vu deux grandes équipes.
45:27Comme j'ai dit au Président,
45:29j'étais avec M. Létan au début
45:31du match, je l'ai félicité déjà pour le travail qu'il fait
45:33et même leur entraîneur,
45:35qui est pour moi un super entraîneur. J'ai envie de plus de parler
45:37des choses positives. La vérité, c'est que
45:39l'Ile, c'est une belle équipe. On a fait ce qu'on avait à faire.
45:41– Et toi, tu avais le sentiment qu'en Italie, les arbitres étaient meilleurs ?
45:43En Allemagne, ils étaient meilleurs ? – Non. Tu sais, c'est quoi le vrai
45:45truc qui me frustre ici,
45:47Daniel, malheureusement, en Ligue 1.
45:49Moi, j'ai pas joué en Ligue 1, déjà. J'ai joué qu'en Ligue 2,
45:51j'ai jamais eu la chance de jouer en Ligue 1. Mais en Italie,
45:53t'as des arbitres qui sont un peu,
45:55comme on dit, pelmaroso, susceptibles.
45:57Tu sais qu'ils sont un peu susceptibles, etc.
45:59Mais ils acceptent de discuter.
46:01Tu peux parler avec eux. – Là, c'est vrai
46:03qu'en France, on a ce problème de l'absence de dialogue.
46:05– Ici, tu peux pas parler. Tout ce que tu dis, non, c'est pas possible.
46:07Quand tu veux parler, ils te font pas attendre
46:0945 minutes devant la porte, là.
46:11– Mais c'est quoi ? – Moi, il y a le taxi, à un moment,
46:13il va devant Adi Uther. Je sais pas si vous avez
46:15cette image en tête. Moi, je ne comprends pas.
46:17– Il dit « I want respect ». – Moi, je ne comprends pas
46:19qu'il lui parle de cette façon.
46:21C'est deux hommes adultes,
46:23il peut pas se mettre devant lui.
46:25Et nous, on défend toujours les arbitres.
46:27Moi, vraiment, je veux comprendre le système.
46:29Je veux comprendre pourquoi parfois, ils font des erreurs.
46:31Je veux pas dire « un tel est nul, tout, on l'a jamais fait,
46:33on le fait pas ». Mais le mec, il vient devant
46:35Adi Uther, un mec en plus qui doit être plus âgé que lui,
46:37mais il lui parle.
46:39Même un chiffonnier, tu parles pas comme ça.
46:41C'est impossible de parler.
46:43Il se met devant, mais il le traite.
46:45Oh, calme-toi !
46:47– On sait pas ce que Uther lui a dit avant.
46:49Je sais pas.
46:51– Vraiment, Adi Uther, comme tu le vois et tout,
46:53il est allé lui dire un truc.
46:55– Ça arrive, t'as des arbitres qui perdent pied.
46:57Aujourd'hui, moi, je pense sincèrement,
46:59quand on voit les choses,
47:01comment les choses se passent,
47:03on doit forcément instaurer
47:05un dialogue différent.
47:07Parce que la vérité, quand on parle du métier d'arbitre,
47:09moi, j'ai jamais discuté
47:11quand j'étais joueur.
47:13J'ai jamais pris, d'ailleurs,
47:15de carton sur des réclamations
47:17ou quoi que ce soit.
47:19Je l'avais dit quand je suis passé à la commission,
47:21j'ai pris un carton rouge dans ma carrière,
47:23Ligue des champions, Bayern de Munich,
47:25Manchester City, pour une faute sur Agüero.
47:27J'ai jamais pris de rouge
47:29sur une agression, sur tout ça.
47:31Aujourd'hui, quand je parle,
47:33on me dit que j'ai menacé.
47:35Quand je crie parce qu'il y avait du monde
47:37dans le couloir, on me dit que j'ai agressé.
47:39Je demandais du respect
47:41pour le peuple marseillais, pour mon équipe,
47:43pour mes joueurs,
47:45pour mon coach.
47:47Je n'ai pas le droit de demander du respect.
47:49On m'a mis 6 matchs, 3 matchs et 3 matchs avec sursis.
47:51J'ai vu ensuite, tous les week-ends,
47:53des déclarations,
47:55mais de toutes sortes.
47:57Bizarrement, il n'y a personne qui a été convoqué, moi, je n'ai rien vu.
47:59Donc honnêtement, Daniel, je ne sais pas
48:01quoi te dire, je ne comprends pas.
48:03Mais en tout cas, on va continuer à parler,
48:05on va continuer à se faire entendre.
48:07Est-ce que c'est, au final, utile ?
48:09Quand les gars,
48:11comme toi, directeur sportif, président et tout,
48:13on a vu les temps le faire,
48:15il y a deux ans,
48:17même plus, quand Armand avait pété un cap complet
48:19dans le couloir.
48:21Est-ce qu'au final, ça apporte
48:23quelque chose ?
48:25Ça ne les énerve pas plus, en fait.
48:27Donc qu'est-ce qu'ils vont faire ?
48:29C'est grave, alors.
48:31Mais on ne sait pas.
48:33Le seul truc que je sais pour lequel
48:35je militerais, c'est les explications,
48:37c'est la communication, c'est des arbitres
48:39qui viennent dans des émissions comme la nôtre pour expliquer
48:41des choses, parce que, moi, je me souviens, dans le
48:43match en Ligue des Champions,
48:45Bayern-PG, tu sais, ce ballon où Dembélé se plaint
48:47pendant trois minutes.
48:49Alors que c'est lui qui est en faute.
48:51Parce qu'il ne connaît pas le règlement.
48:53C'est lui qui est fautif, pour le coup, à s'énerver.
48:55En plus, il oblige Marquinhos à venir.
48:57Ça fout le bordel dans la défense, ils prennent le but sur corner.
48:59Donc que les arbitres communiquent,
49:01qu'ils expliquent leurs décisions,
49:03qu'ils ne se cachent pas qu'on est à Anthony Gauthier.
49:05C'est lui le patron des arbitres ?
49:07Parce que depuis le début de la saison, on l'a entendu.
49:09Au début de la saison, ils ont communiqué
49:11avec l'endroit où était la cellule.
49:13Soit ils viennent, ils assument, ils expliquent,
49:15ils essayent de dégonfler les situations
49:17ou dire des choses, mais ça ne peut être
49:19que ça. – Il y a une pédagogie sur les règlements qu'il faut faire.
49:21C'est vrai qu'on parle assez peu des règlements.
49:23Personne ne connaît vraiment
49:25les règlements. – L'appel à la vare
49:27ou pas l'appel à la vare, c'est un truc,
49:29alors c'est l'erreur manifeste.
49:31– Les gars, on débattra plus tard de l'arbitrage,
49:33profitons de la présence de Mehdi pour encore une ou deux questions,
49:35parce qu'après il faut qu'on le libère.
49:37Une des dernières questions, si l'OM à la fin de la saison
49:39termine deuxième, ce serait une saison réussie ?
49:41– Oui, bien sûr, bien sûr.
49:43On est obligé d'être… – Ligue des champions.
49:45– D'être ambitieux
49:47et de regarder ce qui se passe là-haut,
49:49parce que si t'es deuxième et que tu regardes pas le premier,
49:51c'est qu'il y a un gros souci. Donc forcément,
49:53non, on est ambitieux. – Là, vous regardez encore le premier
49:57? – Moi, je le regarde. Après, chacun
49:59est libre de faire ce qu'il veut. Moi, si j'arrive en Ligue des champions,
50:01je pense que les gens seront fiers
50:03des progrès qu'aura fait l'équipe
50:05durant la saison. Le coach aura
50:07rempli son objectif, moi aussi par la
50:09même occasion, donc tant mieux.
50:11Mais bien sûr que tu te dois de regarder là-haut,
50:13tu te dois de jouer chaque match à l'OM
50:15avec un match par semaine, qui est quand même
50:17un sacré avantage sur les concurrents directs.
50:19Tu te dois de prendre chaque match
50:21pour aller gagner, parce qu'on a vraiment le groupe
50:23et on a, je pense,
50:25la capacité de gagner chaque
50:27match. Si on est en vie, si on est
50:29comme on était ces dernières semaines, on va être
50:31une équipe difficile à bouger.
50:33Mais après, bien sûr que l'objectif de base,
50:35quand t'as fini 8e et que t'as changé 14 joueurs,
50:37c'est de rentrer en Coupe d'Europe,
50:39d'aller en Ligue des champions. Donc si on finit 2e, Daniel,
50:41bien sûr que pour moi, ce sera une saison
50:43accomplie. – Merci beaucoup.
50:45– Merci Mehdi. – Merci à vous.
50:47– Merci d'être venu chez toi, en fait,
50:49à Marseille, après tout, c'est nous qui sommes venus.
50:51Merci, à très bientôt
50:53dans l'after.

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